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Apaiser, consoler, soutenir

Ils partent à la rencontre de ces personnes, de celles qui s’en occupent, des autorités religieuses pour témoigner de la situation dramatique vécue par le peuple syrien et interpeller les consciences dans un appel commun.
Monseigneur Stenger, évêque de Troyes, et l’imam Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux expliquent ce voyage auquel ils participent.

Quel est le but de ce voyage ?

Mgr Stenger : Nous voulons apporter notre soutien à un peuple qui souffre depuis trop longtemps, leur dire, quelques soient les positions politiques adoptées par ailleurs, que nous sommes avec eux, nous pensons et prions pour eux. Ce sera aussi l’occasion pour nous tous de remercier ceux qui s’occupent de ces réfugiés, leur dire toute notre reconnaissance et nos encouragements. Nous voulons apporter un message d’espérance.

Tareq Oubrou : C’est un geste de solidarité que nous voulons poser ensemble, à l’égard des victimes, pour leur affirmer que le monde ne les oublie pas. Nous voulons dénoncer l’injustice faite aux innocents. Nous ne leur apportons pas d’argent mais notre soutien venu de loin, dans ces situations atroces c’est aussi très important. D’autre part servir une cause est une bonne chose, mais rencontrer et découvrir par soi-même permet d’affiner les choses, et de mieux défendre les personnes.

 

Quel est le sens de la réunion de tant d’associations différentes ?

Mgr S : Le nombre est une force morale. Malgré nos objectifs différents, la souffrance des hommes nous permet de nous retrouver et c’est un signe fort pour ces populations éprouvées. C’est ensemble que nous voulons les soutenir, et que nous nous donnons les moyens de le faire et de montrer que c’est possible.

TO : Nous sommes mus par notre foi, et par des valeurs universelles. Il est important que nous soyons capables de montrer notre union pour dénoncer des drames qui touchent tant de minorités différentes dans une région si sensible. Nous avons eu envie de dire que les religions, avec leurs valeurs respectives, pouvaient œuvrer ensemble à l’international.

 

Pourquoi maintenant ?

Mgr S : Le calendrier d’abord nous a permis à cette date de tous être réunis et nous y tenions. L’agitation dure depuis bien longtemps autour de la question syrienne, et un jour il devient insupportable de rester dans un silence qui pourrait être complice : nous voulions affirmer notre refus de cette guerre, et notre compassion.

TO : Cela n’a rien à voir avec la récente polémique autour des armes chimiques ou l’intervention évoquée en Occident. Ce voyage était prévu avant, cela fait bien longtemps que nous apportons ce soutien dans nos cœurs, nous voulions désormais le manifester directement aux populations souffrantes.

 

Quel message espérez-vous faire passer à ces réfugiés ?

Mgr S : Nous voulons les encourager à garder l’espérance. Nous ne sommes pas en mesure de régler les problèmes qui nous dépassent mais nous restons vigilants, nous parlerons de vous. C’est un appel à la confiance.

TO : Même de loin nous pensons à vous, chrétiens et musulmans entendent votre souffrance. C’est cette parole que nous voulons échanger avec eux. Le rôle des religions est d’apaiser les souffrances, c’est une parole d’espérance que nous voulons apporter.