• Actualités

[ARMÉNIE] Le témoignage de Camille : " J’ai beaucoup donné à ces enfants pendant dix jours, mais eux m’ont rendu plus encore "

Découvrez le témoignage de notre volontaire Camille qui était en mission en Arménie cet été pour animer deux colonies à Tsakhkadzor.


L’été dernier je suis partie en Arménie du 28 juin au 13 juillet, en tant que volontaire avec L’Œuvre d’Orient dans un camp de vacances à Tsaghkadzor, en Arménie. […]

Au retour de cette première mission, j’étais très bouleversée. J’ai eu du mal à comprendre ce que je venais de vivre, je n’arrivais pas à mettre de mots dessus. C’est la raison pour laquelle je n’avais pas envoyé de compte-rendu. L’expérience avait été si forte, qu’elle était indescriptible.

Mon retour en Arménie : 

Il fallait absolument que j’y retourne. C’était une évidence.  En quittant le camp, j’avais d’ailleurs promis aux Sœurs que je reviendrais. Je leur avais dit « à l’année prochaine » et non « adieu ». Pendant toute cette année 2021, j’ai parlé de ce volontariat à mon entourage en accentuant sur le fait que cette expérience est enrichissante, forte en émotion, incroyable… la plus belle de toute ma vie. Chaque fois que j’en parlais, j’étais émue, les souvenirs des enfants me revenaient, ils me manquaient.

En mai 2022, j’ai de nouveau contacté L’Œuvre d’Orient, en demandant de retourner en Arménie, pour la même mission et la même durée. Lorsqu’on m’a donné un accord je n’y croyais pas. J’en rêvais tellement ! J’ai donc pris mes billets et me suis envolée de nouveau pour l’Arménie le 21 juin 2022.

Ma mission : 

Le retour sur les lieux fût vécu avec beaucoup de nostalgie. Quand les enfants sont arrivés, j’espérais revoir certains visages. A ma plus grande surprise ce fut le cas ! Cinq enfants étaient au même camp que moi l’an passé. J’étais tellement heureuse. Je ne m’y attendais pas !

Pendant ce premier camp, j’ai cette fois-ci enseigné l’informatique avec deux autres volontaires français. Nous leur avons expliqué comment fonctionne Paint. Était aussi au programme : Pictionnary, morpion ou encore travail de copie des modèles dessinés en amont par leurs supers enseignants ! […]

Cette expérience était différente de celle de l’année dernière en cours d’arts plastiques. Les profils des enfants n’étaient pas les mêmes. Les interactions étaient plus difficiles et la proposition d’activités limitée. Au bout du troisième jours nous avions utilisé toutes nos cartes. Mais nous avons persévéré et fait preuve d’inventivité. Le but de ces cours était en premier lieu de les occuper, leur faire passer de bons moments et d’interagir avec eux. Même s’ils faisaient régulièrement la même activité que la veille, ils revenaient toujours avec le sourire, de bonne humeur et en lançant « Bondjouuur », « Comment ça va ? ». Mission réussie !

Dès le deuxième jour du camp, j’ai appelé mes parents pour leur demander s’il était possible que je reste pour le camp suivant : dix jours de plus. Je ne voulais pas revivre la même frustration que l’an dernier et quitter les volontaires français qui continuerait avec un second camp. Nous étions une très bonne équipe, je voulais absolument prolonger mon séjour. D’autant plus que forte de mon expérience passée, je savais à quoi m’attendre, je me sentais donc prête à rester. Mes parents, L’Œuvre d’Orient et les Sœurs ont accepté. Je n’étais donc pas seulement partie pour 10 jours de camp, mais 20 ! Mes doigts tremblaient quand je pianotais sur le site d’Air France pour changer mes billets tant j’étais heureuse.

Pendant ce camp j’ai de nouveau noué des liens profonds avec certains enfants, par exemple avec Narek. Je trouve cela incroyable ! Malgré la barrière de la langue, qui est une réelle contrainte, nous avons réussi à bâtir une relation, avec de simples rires, des sourires, des regards, des jeux ou quelques mots échangés dans un arménien approximatif. Finalement, le langage n’est pas la seule façon d’exprimer son amour. Bien qu’il soit pratique, on peut vivre quelque chose de profond avec ces enfants sans même parler la même langue !  C’est formidable non ?

La fin du premier camp a été très difficile, comme je m’y attendais. Larmes, adieux ou encore promesses de se revoir l’an prochain…

C’est un moment difficile à passer. Il s’agit de l’étape la plus redoutable, mais il est important de la vivre.

Rencontre inattendue : Finalement, alors que j’aidais le groupe de jardinage un matin, j’ai entendu un enfant chantonner une musique que j’aime beaucoup. Je lui ai expliqué que je la connaissais aussi. A partir de là, quelque chose de fort s’est créé entre lui et moi.

C’est un petit garçon particulièrement touchant. Il est orphelin et a un petit frère de deux ans. Il vit à l’orphelinat de Gyumri. Je lui ai donné en guise de souvenir une bague que je porte régulièrement. Je me souviens de sa joie. Il en parlait à tout le monde. Non pas pour se vanter. Il la montrait simplement fièrement car il était touché de ce présent.

Il ne s’agit que d’une bague, mais elle représente beaucoup. Il faut voir au-delà du matériel. C’est le geste, l’intention, le sacrifice (car il s’agit d’un bijou auquel je tiens particulièrement) qui est beau et touchant. Le lendemain il m’a offert deux bracelets qu’il avait confectionnés en cours de couture. Ces gestes-là, si simples aux yeux de certains, mais si importants pour moi, m’ont comblée d’un bonheur immense. […] C’est grâce à cela que je prends conscience du véritable bonheur de donner et de recevoir.

J’ai beaucoup donné à ces enfants pendant dix jours, mais eux m’ont rendu plus encore. Ils m’ont fait prendre conscience de tant de choses et m’ont fait grandir ! C’est incroyable de réaliser le pouvoir qu’ont ces enfants âgés de 6 à 10 ans.

C’est pour cette raison que je souhaite qu’un maximum de jeunes aient la chance de vivre ce genre d’expérience. Si au début nous pouvons y aller à reculons, en fin de mission, il est toujours difficile de partir, nous rentrons chez nous totalement transformés.

J’aimerais remercier […] les Sœurs pour leur accueil chaleureux […].

Il est tout à fait possible que cette aventure se poursuive l’année prochaine… à bientôt dans une nouvelle newsletter.