• Actualités

[ARMÉNIE] Témoignage de Charlotte: "J'ai l'impression de leur transmettre la joie, et elles beaucoup d'amour !"

 Charlotte, 22 ans est en mission pour 6 mois au centre Caritas Armenia Day Elederly center de Gyumri.


Arrivée en Arménie

Bram, un chauffeur arménien, m’attend avec une pancarte à mon nom dans l’aéroport. Moi qui redoutais un peu la barrière de la langue, m’y voilà instantanément confrontée. Bram ne parle pas un mot d’anglais, quant à moi, je ne parle pas arménien. Avec mon super livret pour apprendre l’arménien, je me lance dans une conversation grâce à la phonétique inscrite sous les images. Vous vous doutez bien que les discussions ne tournent pas autour de sujets très profonds, nous n’irons pas beaucoup plus loin que les phrases de présentation, le vocabulaire de la nourriture et des animaux. Mais pour une première conversation, c’est plutôt pas mal !  Je suis étonnée de ce lien bienveillant et amical qui se tisse si rapidement. Je sens déjà que ma mission commence bien !

Premier jour

Gurgen (mon coordinateur) m’invite à déjeuner avec sa femme Suzanna et sa mère Flora qui est bilingue en anglais (beaucoup plus pratique que la langue des signes😊). Ils habitent à 5 minutes du centre Caritas dans lequel je loge. Je suis reçue comme une reine ! Ils m’ont cuisiné des plats typiques, j’ai même droit à un délicieux barbecue de poissons grillés, c’est un vrai festin. La nourriture arménienne a une place très importante ici. L’invité est toujours mis à l’honneur, et est accueilli de façon très chaleureuse.

La ville de Gyumri

En me baladant dans la ville, je rencontre beaucoup de chiens errants, affamés et quelquefois un peu agressifs, qui fouillent les poubelles. Je suis tout de suite heurtée par les dégâts du tremblement de terre de 1988. Les routes sont très cabossées et beaucoup de maisons sont en ruines, même à quelques pas du centre-ville. Je ne m’attendais pas à voir une ville aussi pauvre. Les arméniens sont vraiment marqués par leur triste histoire et en parlent très naturellement. Beaucoup de personnes que j’ai rencontrées pendant ces deux premières semaines, ont perdu un enfant d’une maladie ou à la guerre contre l’Azerbaïdjan, il y a tout juste quelques mois.

 

Le marché

Je passe faire un tour au marché et suis tout de suite dépaysée : on y trouve des pieds de vache un peu partout et des poissons encore vivants sur les étalages. On y trouve également beaucoup d’épices (surtout du paprika) et des fruits secs à gogo. En poursuivant ma visite, je suis amusée et surprise de voir du linge suspendu dehors alors qu’il fait -15°C et qu’il neige

Mission au centre « Caritas ».

Je m’occupe de cinquante personnes âgées, assez pauvres, qui viennent passer la journée au centre Caritas de Gyumri. Grâce à ce centre, ces personnes mangent à leur faim, sont au chaud et ne sont plus isolées. Nous jouons aux cartes, dansons, et organisons des ateliers tels que la fabrication de chaussons destinés à être vendus par la suite (faits de laine de mouton, d’eau et de savon). J’aide également les cuisinières lors de la préparation et du service du repas. Toutes ces personnes sont très attachantes, j’ai l’impression de leur transmettre la joie, et elles beaucoup d’amour !

Mission dans les « Domiks »

Une autre partie de ma mission, sûrement la plus dure mais très belle, est d’aller rendre visite à des personnes âgées vivant dans les « domiks ». Suite au tremblement de terre de 1988, beaucoup de personnes ont été déplacées pour une durée initiale de 2 ans dans ces sortes de baraquements faisant bidonvilles. Cela fait maintenant plus de 30 ans qu’elles y sont car l’Arménie n’a malheureusement pas les moyens de reconstruire les maisons détruites. Nous allons leur rendre visite en leur apportant des sacs de provisions (nourriture et kit d’hygiène). Je suis chaque fois touchée par l’accueil chaleureux que ces personnes me réservent alors qu’elles n’ont quasiment rien. Elles vivent dans des conditions très difficiles, leur maison est à peine chauffée, faute de moyens. J’apprends ensuite que l’électricité et le chauffage sont financés grâce aux dons faits à Caritas