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"L'éducation est une action à long terme" - Édito de la Lettre d'Information n°106, par Mgr Pascal Gollnisch

Chers Amis,

L’éducation est une action à long terme : il faut plus de vingt ans pour former un adulte. Le risque est donc grand, dans des régions déstabilisées comme le Moyen-Orient, de négliger les efforts nécessaires à la bonne éducation. Pourtant celle-ci est essentielle à l’avenir d’un pays, toutes les tensions d’une société peuvent être résolues par l’éducation : la citoyenneté, le respect de la femme, la coexistence religieuse, les droits fondamentaux, etc.

Voilà pourquoi les Églises du Moyen-Orient, orientales ou congrégations religieuses latines, sont engagées depuis très longtemps dans ce service de l’éducation, au profit de tous. Nous voyons des établissements de grande qualité qui forment des élites ou de petites écoles qui transmettent la culture dans des villages isolés et pauvres. Ces écoles représentent, avec les établissements de santé, l’action évangélique la plus noble de l’Église.

Aujourd’hui cette action est tragiquement menacée. La situation est alarmante. Au Liban, l’enseignement catholique est en danger, risquant de faire fuir les familles chrétiennes qui ne voient pas d’autre possibilité pour les enfants. Il faut trouver des remèdes. Voilà pourquoi nous avons incité l’État français à agir et le Président de la République française a annoncé à Jérusalem la création d’un fonds pour les écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient.

Mais cela ne suffira pas. Il faut une mobilisation générale pour mettre les États devant leurs responsabilités. Il en va de l’avenir non seulement des chrétiens d’Orient mais des sociétés du Moyen-Orient dans l’ensemble.

Au Liban, les communautés catholiques sont très engagées et contribuent au tissu social de la société. Or, le Liban connaît de graves difficultés financières et politiques. Son avenir se joue et – nous l’espérons – se construit actuellement. La question n’est pas seulement le confessionnalisme, la corruption et l’incompétence, le fonctionnement de l’État. Elle est aussi celle de sa responsabilité vis-à-vis des œuvres sociales qui remplissent une mission que l’on pourrait appeler « délégation de service public » ou en tout cas d’intérêt général. Il faut que le Liban et les Libanais trouvent d’urgence un nouveau projet de société.

Pour sa part, l’Œuvre d’Orient va persévérer plus que jamais dans le soutien à ces écoles et toutes ces institutions catholiques (dispensaires, maison pour personnes âgées, handicapés, aides sociales…) qui rendent crédible l’action des chrétiens au nom de l’Évangile.

Monseigneur Pascal Gollnisch, Directeur général de l’Œuvre d’Orient.

Photo : Ecole Nationale maronite de Baalbeck, © JM Gautier