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[EGYPTE] Le témoignage de Claire volontaire au Caire : "cette formidable expérience ne fait que commencer."

Retrouvez le témoignage de Claire, envoyée en mission à l’Institut Fowler au Caire où elle aide la communauté dans un orphelinat de jeunes filles.


Mon choc ne fut pas très important en arrivant au Caire. J’ai d’ailleurs été très bien accueillie par le couple Julien et Françoise, qui partagent la même mission que moi. Au fils des premiers jours viennent les premiers questionnements : comment font les égyptiens pour vivre dans une telle atmosphère sonore, quel est leur secret pour traverser une rue sans risquer leur vie ?… mais rapidement je relativise car j’accepte que cette nouvelle vie sera la mienne pendant un an. Le vertige s’estompe et je me laisse désormais porter en toute confiance. Je commence également à avoir quelques repères dans cette gigantesque fourmilière qu’est le Caire.

Notre mission à la maison Fowler a lieu dans un immeuble juxtaposant une paroisse. Quatre vingt filles y habitent sous le regard attentionné de la sœur, souvent débordée. L’organisation est décousue mais fonctionne étonnement bien. Les filles sont en classe le matin, reparties dans des écoles françaises ou gouvernementales. Le rythme de la maison Fowler est le même pour toutes. Nous arrivons vers 14h pour partager un repas avec elles. Puis après un temps de pause nous commençons le vrai cœur de notre mission : le soutien scolaire. Je m’occupe des deux groupes des « jardins d’enfants » c’est-à-dire des filles de 5 à 7 ans et des deuxième primaire, 8 ans. Je donne mes cours dans une classe sur la terrasse car la nuit tombe très vite. Le travail est à l’honneur dans cette maison, étudier est une chance donc les filles doivent être assidues et avoir de bons résultats. Une fois par semaine je me rends dans les classes des jardins d’enfants à Saint Vincent de Paul, l’école où sont scolarisées mes élèves. Je trouve que les méthodes de travail pêchent un peu plus, la pédagogie est très différente de la notre. Les apprentissages se font par cœur.

A Fowler, le sens du service est très agréable. Les filles prennent soin à ce que nous ne manquions jamais de rien. Les filles sont des témoignages du Christ. Beaucoup d’entre elles ont le christ marqué dans la peau avec un tatouage de la croix copte à l’intérieur du poignet. Sœur Marie Venise, qui tient la maison Fowler, a aussi une foi très marquée et une puissante confiance en Dieu. Son témoignage d’amour qu’elle nous livre est précieux. Elle s’en remet souvent à Dieu et à Sa grâce et cela change tout.

Jouer au taoula et déguster un kochari (plat traditionnel égyptien composé de riz, lentille, pois chiches, macaroni, oignons frits et sauce tomates) ne font pas de moi une vraie égyptienne, mais je prends de plus en plus goût à cette vie, prenante et fascinante. La barrière de la langue est bien évidement une difficulté et ne me permet pas de créer tout de suite un lien avec les élèves dont je m’occupe. Je me rends compte cependant que cette relation que nous construisons est belle, vraie et forte. J’apprends à les connaitre et eux, me découvrent aussi de jours en jours. De nôtre coté nous apprenons l’arabe avec une professeure qui nous donne des cours particuliers deux fois par semaine. En portant notre casquette d’élève nous prenons conscience des difficultés que les filles traversent en apprenant le français. Cela nous invite à toujours revoir et améliorer notre posture de professeur auprès d’elles. Je suis heureuse dans cette mission, et je suis heureuse de la partager avec Julien, Françoise et Judith, qui nous a rejoints dernièrement. Nos expériences permettent de nous compléter et nos différents regards nous font prendre de la distance pour nous soutenir.

Le dimanche je me rends à la messe chez les dominicains à l’Institut d’études Orientales. Ce lieu s’avère être un véritable havre de paix où il m’est très agréable de me retrouver, et de me ressourcer pour attaquer la prochaine semaine. Pendant nos journées de repos, nous en profitons pour visiter le pays et découvrir le Caire, qui regorge de beaux monuments (palais, mosquée et églises coptes). J’espère que mon rapport d’émerveillement, sera vous laisser un petit aperçu de ma mission et de mon quotidien bien rythmé. Je reviendrai prochainement pour vous donner une vision plus large de ce premier mois passé au Caire. J’en profite pour remercier l’œuvre d’orient qui me permet de vivre cette formidable expérience qui ne fait que commencer.