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[ÉGYPTE] Le témoignage de Salomé et Jeanne : "Les Égyptiens ont un sens de l’accueil qui nous fascine et nous touche beaucoup"

Salomé, 22 ans, en école de commerce, et Jeanne, 21 ans, infirmière ont décidé de consacrer trois mois à servir les personnes défavorisées à Qusseya en Haute-Egypte.


Nous avons vécu avec Salomé un temps particulièrement fort mardi après-midi et nous avions envie de vous le partager.

A l’occasion des grandes fêtes, les sœurs ont pris l’habitude de distribuer de la nourriture aux familles les plus pauvres d’El Quseya. Lundi, c’était la Saint Georges. Les Égyptiens portent une grande dévotion à ce saint, comme en témoignent les nombreuses églises à son nom. Pour l’occasion, les sœurs ont demandé à des amis de la communauté de prendre en charge la distribution de farine. Guerguis (Georges), Diana et Randa ont répondu à l’appel.

Nous chargeons la voiture de 30 sacs de farine, Guerguis démarre et nous voilà parti direction Zarabi (le quartier le plus pauvre d’El Quseyah).

Randa est la responsable logistique. Directrice du jardin d’enfant de « Zarabi », elle connait les familles qui ont les plus besoins d’aide. Elle a pu seconder sœur Camila pour établir la liste des personnes qui vont en bénéficier. Oreillette branchée à son téléphone, elle appelle tour à tour les familles auprès desquelles nous faisons des arrêts. Elle nous indique le nombre de sacs et nous les distribuons avec Diana.

Si nous avons particulièrement aimé ce moment ce n’est pas seulement parce que nous avons pu apporter un soutien alimentaire aux familles mais parce qu’en arpentant Zarabi, nous avons fait de très belles rencontres. A chaque arrêt, des enfants s’approchent, on se « check », quelques « fatdali » (=bienvenu) résonnent. Les Egyptiens ont un sens de l’accueil qui nous fascine et nous touche beaucoup. Nous échangeons avec les gens présents à l’aide des quelques mots d’arabe que nous avons appris mais surtout avec beaucoup de sourires et de gestes qui comblent nos trous de vocabulaire !

Dans beaucoup de familles nous reconnaissons des enfants de « Better life ». Il s’agit est un programme de soutien scolaire créé par les sœurs pour que les enfants issus des milieux les plus pauvres puissent faire des études supérieures, grâce à de bons résultats scolaires. Par de grands « fatdali » ils nous font entrer chez eux. Nous redécouvrons à chaque fois le paradoxe de la pauvreté et d’une générosité immense dans leur accueil. Nous prenons conscience des conditions de vie ces enfants que nous côtoyons lorsque nous servons leur repas durant le temps du soutien scolaire, chez les sœurs. Et encore un fois nous constatons combien il est différent de savoir qu’ils sont très pauvres et le constater de nos yeux.

Par ces rencontres et ces moments passés au cœur de leur quartier, nous apprenons à mieux les connaitre.

Jeanne et Salomé