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[ÉGYPTE] Témoignage de Tristan: "Le soir, toute l’abbaye s’illumine et des centaines de luminions éclairent la chapelle."

Tristan est volontaire à l’école Khoronfish du Caire où il enseigne le français. 


Chère famille, chers amis,

Me voilà reparti dans un rythme effréné entre mes différentes classes, les scouts et une ville qui ne cesse de s’agiter en vue du ramadan qui débutera la semaine prochaine. La tension dans la rue est palpable, les rues s’illuminent de milles couleurs, de lanternes aux décors et aux formes orientales et de rubans métalliques qui se frottent entre eux ajoutant au bruit ambiant une petite musique aux notes argentés.

Après cette longue période de fermeture des écoles, ça été dur de reprendre les cours bien que les élèves aient été remarquables : motivés, appliqués, sages et concentrés. Je continue de préparer mes leçons et enseigner avec plaisir. J’aime partager des moments avec mes élèves en discutant avec eux. J’ai acquis durant ces nombreuses heures de cours une bonne maîtrise de l’enseignement et c’est très agréable de sentir que vos cours intéressent et fonctionnent.

La vie en communauté et la montée vers Pâques.

Etant basés sur les dates coptes, nous sommes en ce moment en plein carême. Jeûne copte l’oblige, pas de viande pendant quarante jours. J’ai repris un projet qu’avait monté le père Matthieu à St Antoine du Chesnay, un jeûne d’une semaine au pain. Avec l’aumônerie nous commençons donc la semaine prochaine une semaine de jeûne aux lentilles. Cela va nous permettre de vivre un peu plus profondément ce carême assez particulier et très différent de la France du fait du Ramadan qui a lieu presque en même temps. Nous vivons ici selon le calendrier musulman et comme toute la vie est rythmée par les fêtes religieuses, vous devez jongler entre le carême, les fêtes chrétiennes et les fêtes musulmanes auxquelles on peut vous inviter. Je prends un peu plus chaque jour le rythme de la vie en communauté et j’arrive de mieux en mieux à me lever tôt pour participer aux offices. Je passe beaucoup de temps avec le frère Jean-Claude, un frère français avec qui je partage deux passions : la nourriture française et les plantes. Ça me fait plaisir de l’aider dans ses boutures, arroser ses plantes et cuisiner avec lui le dimanche.

Un week-end à Anaphora.

Nous avons, avec les autres volontaires, découverts pour la première fois un lieu tout simplement magique, Anaphora. Un monastère de religieuses coptes orthodoxes qui vivent en autonomie dans la campagne entre le Caire et Alexandrie. Ces deux jours furent une grâce immense dans un moment pénible et fatiguant.

Après deux kilomètres de marche entre deux haies gigantesques de fleurs blanches, roses et jaunes nous arrivons dans un petit village orthodoxe. Des maisonnettes aux toits en dômes se nichent entre les fleurs, les palmiers, les fontaines et les bassins alimentés par une source. Les champs d’arbres fruitiers et les allés d’arbres entourent ce domaine et laissent apparaitre des constructions toutes les plus étonnantes les unes que les autres.  Le Colysée ou l’église enterrée entre les champs d’oliviers et le potager. Le soir, toute l’abbaye s’illumine et des centaines de luminions éclairent les sentiers menant vers la chapelle d’où s’envolent des chants vibrant dans le silence de la nuit. Quel bonheur de retrouver la nature, le calme, le ciel étoilé et d’être porté par cet accueil si chaleureux et ces moments de prières si forts.

Tristan de Geyer