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Le Président Emmanuel Macron évoque la situation des Chrétiens d'Orient au Collège des Bernardins

 « Le pluralisme religieux est une donnée fondamentale de notre temps.

Mgr Lustiger en avait eu l’intuition forte lorsqu’il a voulu faire revivre le Collège des Bernardins pour accueillir tous les dialogues. L’histoire lui a donné raison. Il n’y a pas plus urgent aujourd’hui qu’accroître la connaissance mutuelle des peuples, des cultures, des religions. Et il n’y a d’autre moyen pour cela que la rencontre, par la voix, mais aussi par les livres, et par le travail partagé, toutes choses dont Benoît XVI avait raconté l’enracinement dans la pensée cistercienne lors de son passage ici en 2008.

 

Ce partage s’exerce en pleine liberté, chacun dans ses termes et ses références.

Il est le socle indispensable du travail que l’État de son côté doit mener pour penser toujours à nouveaux frais la place des religions dans la société et la relation entre religions, société et puissance publique. Et pour cela, je compte beaucoup sur vous, sur vous tous, pour nourrir ce dialogue, et l’enraciner dans notre histoire commune, qui a ses particularités, mais dont la particularité est d’avoir justement toujours attaché à la nation française cette capacité à penser les universels. Ce partage, ce travail, nous le menons résolument, après tant d’années d’hésitation ou de renoncement. Et les mois à venir seront décisifs à cet égard.

 

Ce partage que vous entretenez est d’autant plus important que les chrétiens payent de leur vie leur attachement au pluralisme religieux.

Je pense aux chrétiens d’Orient. Le politique partage avec l’Église la responsabilité de ces persécutés. Car non seulement nous avons hérité historiquement du devoir de les protéger, mais nous savons que partout où ils sont, ils sont l’emblème de la tolérance religieuse. Je tiens à saluer le travail admirable accompli par des mouvements comme l’Œuvre d’Orient, Caritas France et la Communauté Sant’Egidio pour permettre l’accueil sur le territoire national des familles réfugiées, et pour venir en aide sur place, avec le soutien de l’État.

 

Comme je l’ai dit lors de l’inauguration de l’exposition Chrétiens d’Orient à l’Institut du monde arabe le 25 septembre dernier, l’avenir de cette partie du monde ne se fera pas sans la participation de toutes les minorités, de toutes les religions et en particulier des Chrétiens d’Orient. Les sacrifier, comme le voudraient certains, les oublier, c’est être sûr qu’aucune stabilité, aucun projet ne se construira dans la durée dans cette région. »