• Actualités

Fêtes de Noël : les chants dans la tradition gréco-catholique roumaine

Parmi les symboles annonciateurs de la fête de Nativité (le calendrier et la couronne de l’Avent, l’arbre de Noël, etc), les chants traditionnels de Noël ont une place particulière pour l’esprit gréco-catholique roumain.

La tradition des cantiques de la Nativité est très ancienne, remontant au 7e siècle, quand, selon un décret du concile de Tolède, des cantiques de louange annonçaient la solennité de la Nativité pendant l’octave qui la précédait.

Le mot roumain « colinde », dont l’étymologie remonte au terme latin « calendae » (d’où le mot « calendrier »), désigne l’équivalent du cantique de Noël spécifique au folklore traditionnel de Roumanie. Ce chant, le « colind », est interprété précisément par un groupe de chanteurs, une petite chorale, qui se déplace d’une maison à l’autre pour annoncer la Bonne Nouvelle, c’est « l’annonciation » de l’événement plein de grâce de la venue du Divin enfant.

Les Apôtres avaient été envoyés dans le monde pour annoncer l’évangile du Fils de Dieu, né d’une femme, et ressuscité. De la même façon, selon les coutumes roumaines, les chanteurs des « colindes» se déplacent pour annoncer aux autres l’avènement du Messie.

Ces « colindes» roumains sont, dans leur forme populaire, profondément ancrés dans la vie et le rituel liturgique de l’Eglise, tandis que cette coutume ancestrale est toujours présente chez les fidèles roumains, même dans le territoire de la diaspora.

La tradition des « colindes » reste ainsi une composante de la fête, une grande joie pour ceux qui chantent ces cantiques, mais également pour ceux qui accueillent dans la joie les chanteurs dont les efforts sont récompensés par des cadeaux symboliques. Cette belle tradition est d’ailleurs un renouvellement de l’appel de chaque baptisé d’être semblable aux anges et aux bergers de Bethlehem, c’est à dire un messager ou bien un apôtre de l’amour miséricordieux de Jésus pour le monde.

Quels est le symbole des chanteurs de « colindes »?​

La première signification du chanteur est l’ange. Les chanteurs rappellent les anges qui ont annoncé aux bergers la naissance du Sauveur. Les bergers qui ont tout de suite pris la route vers la crèche de Bethléem pour se prosterner devant le Nouveau-né. On pourrait encore dire que les chanteurs sont des missionnaires spontanés, des ambassadeurs de la Bonne Nouvelle.

Réveillez-vous, ne dormez plus !

Certains « colindes » commencent par un appel fort : « Réveillez-vous, réveillez-vous, grands seigneurs ! », ou « réveillez-vous, ce n’est pas l’heure de dormir! ». On dirait un appel initiatique aux échos d’appel biblique. D’ailleurs Jésus utilise lui-même cet appel : Réveillez-vous! Ce verbe transmet un mouvement, un changement, une metanoia, un réveil ou une résurrection.

De la même façon, le cantique du « colind » nous réveille, nous ressuscite.

+ Père Cristian Crisan,

Curé de la Paroisse gréco-catholique roumaine Saint-Georges de Paris