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Des Hommes et des Lieux ! découvrez le témoignage d'un jeune de retour de Terre Sainte

« Un pèlerinage en Terre Sainte c’est une aventure. Une aventure spirituelle et humaine sur une terre chargée d’histoire. Une histoire « sacrément vivante ». Notre périple en ce mois d’août 2014 tombait dans une période de crise politique et militaire majeure au Moyen Orient. Dans ce contexte troublé, notre groupe de jeunes français ne jouerait pas les héros. Sa seule mission : être aux côtés des chrétiens d’Orient et intercéder pour la paix.

Partir en Terre Sainte, c’est mettre ses pas dans ceux du Christ. C’est aller prier au Saint-Sépulcre, méditer sur le Mont des Béatitudes, tremper ses pieds dans les eaux de Tibériade, s’agenouiller devant la grotte de la Nativité, égrener un chapelet dans la basilique de l’Annonciation. Durant une première semaine, notre groupe a cheminé à travers les grands lieux de la Foi chrétienne. Le Père William Marie Merchat, qui connaît la région comme sa poche, nous a rapidement revêtus de la tunique du pèlerin. A Nazareth, nous avons pris conscience de la grandeur du mystère de Marie. Dans une rencontre avec Monseigneur Marcuzzo, vicaire patriarcal en Israël, nous avons compris que par son « oui », la Vierge accomplissait l’Ancien Testament et inaugurait le Nouveau. « Nazareth c’est l’accomplissement d’une promesse qui va bien au-delà de ce que l’on pouvait espérer, Nazareth c’est la nouveauté ! » nous confiait-il.

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Rencontre avec Mgr Marcuzzo

A Jérusalem, le Saint-Sépulcre – déserté par les pèlerins en cet été de conflit – nous remue. Pour ceux qui le découvrent pour la première fois, toutes les représentations enjolivées par les imaginaires tombent une à une. Il est alors bien difficile de se recueillir pleinement tant le choc du réel peut être grand. Mais pourtant, c’est bien ici qu’avec le Christ nous sommes morts et revenus à la vie. C’est ici la souffrance et le cœur transpercé. C’est ici aussi la joie de Marie-Madeleine et la course de Pierre et de Jean.

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Des Hommes puis des lieux

« La Terre Sainte c’est ça … » Sœur Dorita, responsable de l’Hôpital Français de Nazareth, nous tend un nouveau-né de quelques dizaines de minutes. Dans la maternité de l’Hôpital, nous commençons à comprendre que la Terre Sainte n’est pas seulement une terre de souvenirs et de vieilles pierres. Elle est avant tout une terre vivante, une terre d’hommes ! Plus notre pèlerinage avancera, plus cette impression grandira. Les rencontres que nous ferons avec les locaux – chrétiens, juifs et musulmans – seront à chaque fois d’une grande richesse culturelle, humaine et spirituelle.

La seconde semaine, une partie du groupe est restée basée à Nazareth pour un temps de service à l’Hôpital français. Là-bas, Marius, Olivier et Damien se sont occupés des personnes âgées. Toilettes, animations et repas, cette présence fut propice à la rencontre, au partage, à la compassion aussi. Les deux filles étaient à la maternité. Marie, future sage-femme, eut la joie de vivre avec l’équipe médicale quelques accouchements. Rosalie s’occupait à la nurserie.

L’autre partie du groupe partit à Taybeh, petit village de Palestine, situé à 15 kilomètres de Ramallah. Dans ce village de 1 500 âmes 100% chrétiennes, nous avons été accueillis dans la tradition orientale, c’est-à-dire, avec une folle générosité. Nous avions deux missions. Le matin, nous partions à la maison de retraite où une vingtaine de pensionnaires résidaient sous la protection médicale bienveillante d’une communauté brésilienne. Nous prenions en charge certaines personnes âgées en essayant de leur apporter tout notre amour. Malgré l’ordinaire de nos tâches, ces moments s’avérèrent absolument extraordinaires ! L’obstacle de la langue ne fut pas un problème. Sourires, regards et gestes suffisaient à créer un climat de paix et de joie. Le handicap de ces personnes et leur dépendance nous permirent rapidement de concevoir des relations basées sur l’essentiel. « La Terre Sainte c’est ça … » Revenir à l’essentiel de nos vies ; tout simplement.

L’après-midi, nous la passions avec les enfants de Taybeh. Avec une petite équipe motivée d’orientaux, nous mettions en œuvre des animations diverses et variées. […] Dans cette région marquée par les difficultés politiques, économiques, et culturelles, nous voyons en cette jeunesse mille raisons d’espérer. […] Il n’y a pas d’indifférence ici. Jour après jour, notre carnet de vocabulaire arabe s’épaissit et nous pouvons discuter tant bien que mal en mêlant les langues française, arabe et anglaise. Peu à peu, nous commençons aussi à comprendre le quotidien de ces palestiniens. Nous entendons leur souffrance. Leur tristesse de voir leur terre ainsi disputée, leur envie de reconnaissance, leur besoin d’espérer. Ces impressions deviendront plus fortes encore lorsque nous visiterons le camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh à Bethléem. Là-bas, nous comprendrons leur détresse et leur soif de changement. A Taybeh, nous retrouvons une nouvelle fois les traces de Charles de Foucault. Dans une chapelle admirablement rénovée, nous prenons le temps de méditer et célébrons la messe. Dans nos prières, nous portons nos frères d’Orient et demandons la paix. Ces prières, autrefois abstraites, prennent cette fois-ci des couleurs, se remplissent de visages et de noms.

Cette semaine de service fut une grande joie pour tout notre groupe. Que ce soit à Nazareth ou à Taybeh, chacun y a trouvé le moyen de vivre la charité. Et en Terre Sainte, cela prend une dimension toute particulière ! Aussi, avoir la possibilité de vivre une large partie de notre pèlerinage avec les chrétiens de Terre Sainte fut une grâce inestimable. C’était l’occasion de vivre l’universalité de l’Eglise. Cette occasion en appelle bien d’autres encore ! »

Hugues Lefèvre


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