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Isaure volontaire au Centre Saint Vincent d’Ein Karem à Jérusalem

Mon travail au centre

Nous avons passé la crise des enfants malades, de février à avril il y a eu en quasi permanence au moins un enfant malade à l’hôpital (jusqu’à 4 …) ce qui inquiétait tout le monde et nécessitait la présence d’un adulte 24h/24h à leur chevet et laissait plus de travail aux autres dans le centre. Maintenant que cela est passé je m’aperçois du stress que cela a provoqué de passer de longues heures à veiller à l’hôpital au lieu de s’occuper de ses enfants restés au centre.
Je jongle toujours sur trois chambres différentes toutes les semaines et ça me plaît de changer. Je les connais bien à présent, et je sais comment décrocher un sourire ou calmer des pleurs. Je connais également par cœur mon travail et j’ai moins souvent de mauvaises surprises car je les anticipe mieux, le travail peut être monotone (surtout le temps des douches de bon matin), il ne tient qu’à moi de le rendre plus amusant en jouant avec les enfants ou non.

 

Mon agenda depuis le mois de mars

En avril je suis partie avec trois amis volontaires visiter le désert du Négev pendant trois jours. Le voyage était magnifique, nous avons traversé le désert jusqu’à Eilat, la ville la plus au sud du pays, pour nous baigner dans la Mer Rouge et tout remonter en visitant tous les parcs archéologiques sur le chemin… Nous en avons eu plein les yeux !
En mai mes parents sont venus une petite semaine. Ils m’ont comblés de louange car il leur a semblé que je m’orientais parfaitement dans les ruelles de la vieille ville de Jérusalem (alors que je m’y perds si souvent…!) et que je négociais aussi bien en arabe qu’en hébreu (eh oui ils confondent l’arabe et l’hébreu !). Il était bon de leur faire visiter le centre, afin que quelqu’un en France ait une idée de ce qu’est mon travail ici et ne s’en fasse pas qu’une idée.
Depuis, la fin me semble proche, car la venue des parents était la dernière échéance dans mon esprit avant mon retour. Je n’attends pas la fin, mais je me projette et prépare mon retour du mieux que je peux !

 

Ce qui m’a le plus marqué

En Terre Sainte, la religion est omniprésente et chaque lieu parle de Dieu. Même en me rendant à la plage à Ashdod, je me suis demandée : qu’était cette ville dans l’ancien testament ? Ah ! Ici a été conservé l’Arche d’Alliance !
Cela enrichit considérablement mon quotidien, même si à la longue c’est banal, chaque lieu a une histoire sacrée. J’ai appris ici à davantage m’intéresser à l’histoire.

 

Ce qui me manquera

Parfois avec Chloé, une autre volontaire d’Ain Karem, nous marchons dans les souks en notifiant tous les détails qui nous manqueront, nous essayons de nous les mémoriser, ou de les rapporter en France : c’est comme ça que nous revenons les sacs remplis de foulards, de dromadaires en bois, de boucles d’oreilles orientales …  Tous ces détails dont j’ai l’habitude mais dont je ne pourrai plus profiter en France.
Mais ce qui me manquera le plus, c’est de ne plus travailler avec les enfants. Parfois quand je suis en repos et que je m’ennuie, j’ai envie de m’occuper d’eux pour oublier mes soucis. Évidemment quand j’y suis, j’aimerais être ailleurs, car pour prendre plaisir à son travail, il faut y mettre du sien. J’aime me rappeler les difficultés que j’ai eu au début de l’année, et les changements qui se sont opérés avec le temps. Je remarque beaucoup d’améliorations dans l’attitude des enfants de ma chambre et c’est bien agréable. Me dire que je laisse tout cela derrière moi est compliqué, car si je reviens au Centre un jour, rien ne sera plus comme maintenant.

« Allez, raconte ! » Telle est la question que me posent le plus souvent mes proches quand je les appelle. Elle est terriblement frustrante parce que j’ai très envie de leur partager ce que je vis et en même temps ils ne s’attendent sûrement pas à ce que je leur raconte une année de vie en une phrase ! Je ne sais alors pas quoi dire. J’aimerais à la fois partager un petit bout de la richesse de ce que j’ai vécu, et peur en même temps de décevoir en ne racontant qu’en quelques phrases le vécu d’une année. Il faudra pourtant préparer une réponse !

 

Que ferais-je l’année prochaine ?

L’année prochaine j’irai à l’IRCOM en master humanitaire (Management dans la solidarité et l’action sociale), mon expérience ici sera, je l’espère, un plus pour mieux appréhender les défis de l’action sociale au sein d’un climat de pauvreté et auprès de personnes vulnérables.

 

Le retour 

Je n’ai pris que quelques jours de vacances pendant la venue de mes parents, et la fatigue se fait maintenant réellement sentir. Mon quotidien est maintenant bien chargé car j’ai des habitudes pour m’occuper pendant mon temps libre de 9h à 15h, et j’ai la vie sociale de Jérusalem qui me rappelle constamment ! Les occasions de sortie sont nombreuses et souvent incompatibles avec mon degré de fatigue et le travail qui m’attend au Centre. Il est difficile de renoncer à ces moments si riches, alors je profite de chaque sortie et tire un peu sur la corde jusqu’à mon retour.
Je ressens parfois un sentiment d’accomplissement quand je relis certains moments, et que je réalise que j’ai vécu ce pour quoi je désirais partir. Alors je n’ai pas à avoir de regret et il est temps de passer à autre chose !

 

Isaure, au Centre Saint Vincent d’Ein Karem à Jérusalem