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[TERRE-SAINTE] le témoignage de Marie à Taybeh

Taybeh-Ephraim
25 Juillet au 17 Août

Mon séjour en Terre Sainte fut court mais très riche. Je suis partie avec L’Œuvre d’Orient avec principalement ma mission de professeur de français en tête, mais je rentre avec bien plus que la joie d’avoir enseigné le Français à mes sept merveilleuses élèves de CM2. Taybeh est pour moi un endroit avec de forts liens familiaux, et le fait que j’y sois arrivée par pure coïncidence ne fut qu’enrichir mon sentiment de missionnaire et mon désir d’aider, car je ne peux m’empêcher de penser que j’ai été envoyée là-bas, peut-être par mon arrière-grand-père pour qui Taybeh était si cher ou peut-être par Dieu. Je cherchais à donner de mon temps aux autres et j’ai eu la chance de pouvoir faire cela dans une ville où de nombreux habitants connaissaient déjà ma famille, ce qui nous a permis de créer des liens d’autant plus rapidement ; des liens que je partage désormais avec mon arrière-grand-père.

Nos deux semaines de mission à Taybeh furent deux semaines de rencontres et d’activités inoubliables. Chaque matin, nous commencions par un moment de chant, en Français bien sûr. Chaque jour, on voyait les enfants partciper un petit peu plus. Le dernier jour de la mission, nous avons eu la joie de voir tous les élèves se lever et danser et chanter avec nous la dernière chanson de la mission.
Après les chants, les élèves se répartissaient par classe pour un temps d’enseignement. Je m’occupais des plus jeunes, ce qui était l’équivalent d’une classe de CM2. Chaque matin avant la session, je préparais la classe, les exercices, et la partie la plus importante et attendue du cours : les jeux ! Ma classe était composée de sept filles. J’ai pu les voir progresser chaque jour en les entraînant à l’écriture, à la lecture et à la participation à de nombreux jeux. Chaque jour, les filles attendaient avec impatience de voir quel jeu elles allaient découvrir. Ces jeux leur permettaient d’apprendre en s’amusant ; une méthode que je trouve particulièrement efficace et plaisante !

Le cours était suivi d’une petite pause goûter, puis d’un grand jeux. Le thème de la session de Français de cette année était “les sites et monuments de France”. Tout était parfaitement préparé par Sœur Claudine, qui était responsable de la session. Nous avons donc commencé par créer un train, puis nous baladions ce train chaque jour dans différentes régions de la France. Un jour, ce train se trouvait en Ile de France, puis le lendemain en Bretagne. Les jeux étaient différents chaque jour. Nous avons organisé, un jeu de l’Oie à Paris, plusieurs petits jeux sur le thème de la Bretagne, un grand jeu de piste dans la ville de Strasbourg, puis un Bingo pour fêter la fin de la session !

Chaque soir, nous attendions les jeunes pour une veillée soit suivant un thème : “Alice aux pays des merveilles”, “Fort Boyard”, “Casino” ; soit composée de jeux choisis par les jeunes. Nous avons également eu la chance de participer à une après-midi trampolines offerte par la paroisse que les jeunes ont beaucoup apprécié. A la fin de la session, nous avons quitté Taybeh pour découvrir le monde dans lequel vivaient les jeunes que nous avons rencontrés pendant la session. Quitter les jeunes de Taybeh ne fut pas simple pour moi. J’ai créé tellement de liens forts que je n’oublierai pas et que je garderai dans mes prières chaque jour.

Ce qui m’a le plus marquée pendant cette mission fut la joie de vivre et la simplicité de habitants de Taybeh. Tous ces jeunes vivent dans un pays en guerre, un pays plein de contraintes et de règles interminables. Mais ceci ne leur enlève pas leur sourire et leurs rires. Chaque jour, dès que j’appelais mes sept filles pour le temps de cours, elles se levaient en souriant et je voyais leur visage s’éclaircir. Elles bondissaient de joie pour aller en cours ! Ceci me paraissait assez incroyable, surtout considérant toutes les complexités de leur pays, de leur vie. Ces jeunes étaient toujours prêtes à partager et même à donner le peu qu’elles avaient. J’ai eu la chance d’être invitée deux fois à dîner chez quelques jeunes. J’ai été impressionnée par tout ce que mes hôtes avaient mis sur la table. Ils avaient préparé un buffet extraordinaire ! Ils étaient tellement heureux de m’avoir chez eux que la barrière de la langue fut brisée très rapidement. Les Palestiniens sont sans aucun doute les personnes les plus accueillantes et de tempérament heureux que je connaisse. Et ceci me mène désormais à ma mission d’aujourd’hui.

Le monde est peut-être un peu au courant de ce qui se passe en Israël et en Palestine, mais il ne connait certainement pas les habitants des villages. Non seulement il nous est impossible de comprendre la situation en Palestine sans y être allé et avoir vu le mur, les check-points, les bidons d’eau, la taille des tuyaux d’eau, etc, mais il nous est également impossible d’imaginer la gentillesse et l’amour présents chez les habitants de cette terre. Avec d’autres volontaires, on se sentait inutile. Que peut-on faire pour aider ces habitants ? On pensait ne pouvoir rien faire individuellement pour aider la situation économique et sociale, et loin de moi l’idée de mettre en accusation qui que ce soit, tant la situation politique est compliquée dans cette région. Mais on a vite compris que nous avions tort. A chaque rencontre, les Palestiniens nous disaient de témoigner. Ceci est ma mission d’aujourd’hui. Je veux raconter et montrer au monde la beauté des sourires et des rires des enfants et des adultes Palestiniens qui nous invitent chez eux sans nous connaître. Je veux partager mes photos, mes expériences et faire de mon mieux pour transmettre le message des Palestiniens : Ils sont forts, ils sont accueillants, ils sont souriants et ils méritent des vies heureuses. Ils ont besoin de nos prières, de nos visites, et de nos pensées, mais ils ont surtout besoin de notre amour et de notre paix qu’ils ne peuvent trouver dans leur pays.

Marie Merveilleux du Vignaux