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JMJ : 80 jeunes chrétiens ont traversé les Pyrénées à pied pour rejoindre Madrid

Un rocher transformé en autel et un cirque de verdure pour accueillir l’assemblée : c’est dans une chapelle naturelle que 80 « JMJistes » sont installés pour la messe. Nous sommes à 1 900m d’altitude, dans le massif du Canigou (Pyrénées-Orientales). Après une journée de marche ensoleillée, ces jeunes défient la pluie qui s’est mise à tomber pendant la communion. Même le guide de montagne qui les accompagne est présent à la célébration. Ce groupe suscite la curiosité : cinq réfugiés irakiens facétieux, des lycéens excités, cinq Syriens chaldéens, des étudiants sérieux, des jeunes pros délurés, des handicapés édifiants, un Sénégalais souriant, quatre Indiens de l’Himalaya décoiffants (lire leur témoignage). Tout ce beau monde ne se connaissait pas deux jours auparavant, lorsqu’il a entamé cette marche de trois jours, en prélude aux JMJ de Madrid.

Les responsables de cette harmonie inattendue s’appellent Gabriel de Lépinau et Charles Guilhamon. En 2009, ces deux étudiants montaient le projet Corpus : 365 jours à vélo pour visiter les minorités chrétiennes du monde entier. Un an après leur retour, le premier est devenu séminariste, le second veut se lancer dans l’entrepreneuriat social. Quant à Corpus, ils s’en sont servis pour monter ce groupe JMJ, avec la paroisse parisienne Saint-­Philippe-du-Roule et l’Œuvre d’Orient. « Il fallait à notre tour rendre ce qu’on a reçu, alors on a décidé d’offrir les JMJ à une vingtaine d’étrangers, explique Charles. On a beau répéter que l’Église est universelle, on ne touche pas souvent cette réalité du doigt qui enracine notre foi », en se référant au thème de ces XXVIe JMJ.

Outre souder le groupe, l’objectif de cette randonnée est avant tout spirituel : à la pause, Gabriel rappelle la possibilité de se confesser : « Arrivons le cœur léger à Madrid », encourage-t-il. La plupart des jeunes présents sont en recherche. Si quelques-uns parlent avec émotion de leur amitié profonde avec le Christ, ceux qui doutent sont nombreux : comme Guillaume, ingénieur de 24 ans, croyant mais qui s’interroge sur l’Église : « Comment une institution humaine peut-elle rester fidèle au Christ en 2 000 ans ? », se demande-t-il. Quant aux lycéens dissipés, ils ne savent en général pas encore s’ils sont venus faire la fête sans les parents ou vivre une grande expérience spirituelle.

[…] Comme toujours, il y a les rires, les chants et les guitares où se nouent l’amitié malgré la barrière des langues. Mais pour chacun de ces pèlerins, ces JMJ ont commencé par une inhabituelle cure de silence : celui des moments de méditation, ceux des prières et de la messe, ou bien celui que le corps impose dans la marche.

Mais il y aussi le silence grave, lorsqu’un soir les Irakiens racontent la tuerie perpétrée dans la cathédrale de Bagdad à l’automne, qui fit 44 morts. Deux fois la question du pardon leur est posée : « Comme chrétiens nous devons pardonner au nom du Christ, pour rendre témoignage de sa miséricorde », répète Salam sans hésiter, scotchant l’assemblée, sans voix.


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Plusieurs groupes de chrétiens orientaux ont ainsi rejoint des paroisses françaises aux JMJ.