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La lumière de l'Orient, Lettre apostolique de Jean Paul II (7e partie)

 

25. En plus de la connaissance, la fréquentation réciproque est pour moi très importante. À cet égard, je souhaite que les monastères réalisent une oeuvre particulière, précisément en raison du rôle tout à fait particulier que la vie monastique joue au sein des Églises et en raison des nombreux points qui unissent l’expérience monastique, et donc la sensibilité spirituelle, en Orient et en Occident. Une autre forme de rencontre consiste dans l’accueil de professeurs et d’étudiants orthodoxes dans les universités pontificales et autres institutions académiques catholiques. Nous continuerons à faire tout notre possible pour qu’un tel accueil puisse s’amplifier. Dieu bénisse en outre la naissance et le développement de lieux destinés précisément à l’hospitalité de nos frères d’Orient, également dans la ville de Rome, qui garde la mémoire vivante et commune des coryphées des Apôtres et de tant de martyrs.

Il est important que les initiatives de rencontre et d’échange engagent de la façon et sous les formes les plus larges possibles, les communautés ecclésiales : nous savons par exemple combien les initiatives de contacts entre paroisses, en quelque sorte « jumelées » en vue d’un enrichissement culturel et spirituel, même dans l’exercice de la charité, peuvent s’avérer positives. J’apprécie vivement les initiatives de pèlerinages communs dans les lieux où la sainteté s’est exprimée de façon particulière, en souvenir des hommes et des femmes qui, en tout temps, ont enrichi l’Église du sacrifice de leur vie. Dans ce sens, parvenir à la reconnaissance commune de la sainteté des chrétiens qui, au cours des dernières décennies, en particulier dans les pays de l’Europe de l’Est, ont versé leur sang pour l’unique foi dans le Christ, constituerait un acte d’une grande signification.

26. J’adresse une pensée particulière aux territoires de la diaspora, sur lesquels vivent, dans un milieu à majorité latine, de nombreux fidèles qui ont quitté leur terre d’origine. Ces lieux, où les contacts sereins à l’intérieur d’une société pluraliste sont plus aisés, pourraient fournir le climat idéal pour améliorer et intensifier la collaboration entre les Églises dans la formation des futurs prêtres, dans les projets pastoraux et caritatifs, en faveur également des pays d’origine des Orientaux.

Je recommande particulièrement aux Ordinaires latins de ces pays l’étude attentive, la pleine compréhension et l’application fidèle des principes énoncés par ce Siège sur la collaboration oecuménique (65) et sur le soin pastoral des fidèles des Églises orientales catholiques, surtout lorsque ceux-ci sont dépourvus de hiérarchie propre. J’invite les hiérarques et le clergé oriental catholique à collaborer étroitement avec les Ordinaires latins en vue d’une pastorale efficace qui ne soit pas fragmentaire, surtout lorsque leur juridiction s’étend sur des territoires très vastes où l’absence de communication conduit en réalité à l’isolement. Les hiérarques orientaux catholiques ne négligeront aucun moyen de favoriser un climat de fraternité, d’estime sincère et réciproque et de collaboration avec leurs frères des Églises auxquelles nous ne sommes pas encore unis par une pleine communion, en particulier envers ceux qui appartiennent à la même tradition ecclésiale. Que là où, en Occident, il n’y aurait pas de prêtres orientaux pour assister les fidèles des Églises orientales catholiques, les Ordinaires latins et leurs collaborateurs fassent en sorte que grandissent chez ces fidèles la conscience et la connaissance de leur propre tradition et qu’ils soient appelés à coopérer activement, à travers leur contribution spécifique, à la croissance de la communauté chrétienne.

27. En ce qui concerne le monachisme, étant donné son importance pour le christianisme d’Orient, nous désirons qu’il refleurisse dans les Églises orientales et que tous ceux qui se sentent appelés à oeuvrer pour ce renforcement, soient encouragés (66). Il existe en effet un lien intrinsèque entre la prière liturgique, la tradition spirituelle et la vie monastique en Orient. C’est précisément pour cela que, pour eux aussi, une reprise convenablement organisée et motivée de la vie monastique pourrait conduire à une véritable floraison ecclésiale. Il ne faut pas penser que cela diminuerait l’efficacité du ministère pastoral, lequel au contraire sera renforcé par une aussi forte spiritualité et pourra ainsi retrouver sa place idéale. Ce souhait concerne également les territoires de la diaspora orientale, où la présence de monastères orientaux apporterait une plus grande solidité aux Églises orientales de ces pays, fournissant en outre une précieuse contribution à la vie religieuse des chrétiens d’Occident.

A suivre vendredi prochain