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Les sept évêques martyrs sont morts par “fidélité à l’unité” de l’Eglise catholique, explique Mgr Defois

Source : Agence de presse I.MEDIA

Les sept nouveaux bienheureux sont morts en martyrs pour montrer leur “lien permanent” avec le Siège apostolique de Rome, a déclaré Mgr Gérard Defois, archevêque émérite de Lille, le 2 juin 2019 à I.MEDIA. Le Français s’exprimait en marge de cette cérémonie présidée par le pape François à Blaj, au troisième jour de sa visite en Roumanie.

En 1948, l’Eglise gréco-catholique roumaine avait été interdite et forcée de s’intégrer au sein de l’Eglise orthodoxe du pays. Après la réautorisation de cette communauté, Mgr Defois avait été le premier évêque occidental à aller rencontrer des cette “Eglise blessée” en pleine reconstruction. Il avait ensuite agi pour cette communauté méconnue et avait notamment invité régulièrement des gréco-catholiques roumains à l’assemblée générale des évêques de France. En reconnaissance de son action, le cardinal Lucian Muresan, primat de l’Eglise gréco-catholique roumaine, l’a convié à la cérémonie présidée par le pape François comme son invité spécial.

Durant cette célébration, le Souverain pontife a béatifié sept évêques torturés, emprisonnés et morts en martyrs pour avoir refusé l’intégration au sein de l’Eglise orthodoxe. ”S’ils avaient dit un mot pour adhérer à l’orthodoxie ils auraient été acceptés”, a relevé l’archevêque émérite de Lille. “C’est pour montrer leur lien permanent avec le pape que ces évêques ont pris le risque de perdre la vie, par fidélité à l’unité de l’Eglise”.

Les sept évêques – Mgr Vasile Aftenie, Valeriu Traian Frentiu, Ioan Suciu, Tit Liviu Chinezu, Ioan Balan, Alexandru Rusu et Iuliu Hossu – ont été torturés après l’interdiction de leur Eglise en 1948. Si les six premiers sont morts en prison entre 1950 et 1963, le dernier, Iuliu Hossu, est mort en résidence surveillée en 1970. En 1969, Paul VI l’avait créé cardinal in pectore, une décision révélée trois ans après la mort du prélat.

Cette béatification, a pour sa part considéré Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, est un “apaisement de la mémoire” de cette Eglise “durement touchée”. En effet, aux côtés des sept évêques béatifiés, de nombreux prêtres, moines et fidèles ont été emprisonnés, torturés et parfois exécutés en raison de leur refus de rejoindre l’orthodoxie. Alors que la Roumanie préside le Conseil de l’Union européenne, a relevé le directeur de l’Œuvre d’Orient, cette béatification honore des valeurs européennes importantes, comme la liberté religieuse et spirituelle.

 

Un geste “un peu prophétique”

Par ailleurs, Mgr Gollnisch a estimé que le pape François était en Roumanie pour créer des ponts avec l’Eglise orthodoxe. Pour le Français, le Souverain pontife est “hanté” par le désir de permettre la rencontre, y compris entre des communautés entre lesquelles existent des tensions. Ainsi, le chef de l’Eglise catholique appelle à la “conversion” pour être “témoins d’espérance” auprès des nouvelles générations. Car si la purification de l’histoire est importante, elle ne doit pas empêcher de se tourner vers l’avenir.

Enfin, Mgr Gollnisch a affirmé voir un acte “un peu prophétique” dans la visite que l’évêque de Rome doit faire auprès d’une communauté catholique rom dans l’après-midi de ce 2 juin. Cette rencontre avec une communauté souvent rejetée, a-t-il estimé, s’inscrit dans le “charisme” propre du pape argentin d’aller aux périphéries. XLN

 


Rencontre avec une famille gréco-catholique venus assister avec joie à la messe, à Blaj en Roumanie,

 

 

Roumanie – « Puissiez vous être des témoins de la Liberté et de la Miséricorde en faisant prévaloir la fraternité et le dialogue sur les divisions en renforçant la fraternité du sang. » Pape François

 

Le Pape François accompagné du Cardinal Parolin, du Cardinal Sandri et du Cardinal Gallagher est à la rencontre de la communaute rom de Blaj.