• Actualités

LIBAN : Béatification de Mgr MELKI, évêque syro-catholique, victime du génocide de 1915

Mgr Pascal Gollnisch était présent à la béatification de Mgr Melki.

A la demande de SB Joseph Younan, il a pu lire devant l’assemblée entière le message d’amitié de Mgr Georges Pontier, Président de la Conférence des Évêques de France.


 

 Fady NOUN – L’Orient-Le Jour

Le martyre de saint Jean-Baptiste

La cérémonie s’est tenue en présence des trois patriarches maronite, grec-melkite catholique et arménien-orthodoxe, Béchara Raï, Grégoire III et Aram Ier, de représentants de tous les patriarches orientaux. Mgr Gollnisch était présent.

Dans son homélie, le patriarche Younan a relevé que, par une coïncidence extraordinaire, la béatification de Mgr Michel Melki intervient le 29 août, date à laquelle l’Église catholique commémore la décapitation de Jean-Baptiste. Faisant le lien entre le génocide de 1915 et ce qui se passe aujourd’hui, en particulier en Syrie et en Irak, le patriarche a affirmé qu’au « pourquoi ? » lancé au ciel par tant de fidèles, il n’y a pas d’autre réponse que celle que l’on peut recevoir dans la foi.

« Le secret de la souffrance, a-t-il dit, ne se comprend pas. Il s’accepte dans l’esprit du Christ. »Béatification Patriarche Younan
Le génocide de 1915 a pratiquement effacé la présence des syro-catholiques en Turquie, a-t-il fait valoir. Sur les 80 millions de Turcs, il n’y a aujourd’hui, au mieux, que 50 000 fidèles de l’Église syriaque-catholique, désormais considérée comme l’une des plus petites Églises orientales.

L’attentat de 2010 contre la cathédrale de Bagdad
Au passage, et dans un continuel va-et-vient entre hier et aujourd’hui, le prélat a annoncé qu’une nouvelle cause de béatification sera introduite par son Église en 2016, celle des 48 victimes de l’attentat à la bombe perpétré il y a cinq ans (2010) contre la cathédrale d’as-Saydé (Notre-Dame), à Bagdad, en pleine messe dominicale.

Et d’évoquer aussi le déracinement des chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive, ainsi que l’enlèvement récent de 200 familles à Quaryatayn (Homs), sans parler de celui du prêtre Jacques Mourad, dont on est sans nouvelles depuis trois mois, ni de la destruction du monastère Mar Élian, remontant au Ve siècle.

Cela ne veut pas dire, aux yeux de la forte personnalité qu’est le patriarche Younan, que l’on doive se résigner au fait accompli. Comme il ne manque pas de le faire, chaque fois qu’il parle en public ou s’adresse aux médias, le chef de l’Église syro-catholique a eu des mots sévères pour dénoncer la passivité de grandes puissances « qui se vantent de défendre les libertés » et qui abandonnent à leur sort des populations « qui avaient pris le risque de rester ».

Il n’a pas manqué de souligner que ce sont tous les chrétiens d’Orient, chaldéens, assyriens, maronites, melkites, arméniens qui sont menacés, et non seulement les syro-catholiques, et que « lorsque la persécution n’est pas physique, elle est morale ».
Le patriarche Younan reprochera en outre aux grandes puissances de se dérober à leur devoir d’hospitalité, alors qu’elles laissent généreusement envahir un aussi petit pays que le Liban, et s’interroge : « Où donc est partie la conscience du monde ? »

Bienheureux Melki

Au sujet du Liban, le prélat s’en prend à « la légèreté avec laquelle certains dirigeants libanais bradent leurs devoirs et leur pays », quand ils auraient pu « rassurer les chrétiens du Liban et de tout l’Orient, en élisant un président de la République ».

 

La cérémonie religieuse a été marquée, par ailleurs, par le chant d’un hymne composé en l’honneur du nouveau bienheureux et la présentation d’une icône et d’un buste qui le représenteront officiellement aux fidèles. Sa fête liturgique a été fixée au 28 août, jour de son martyre.


A l’issue de la cérémonie, Mgr Pascal Gollnisch s’est vu offrir la statue de Mgr Melki par SB Younan, en signe d’amitié du patriarche syriaque catholique pour l’Œuvre d’Orient

Buste du martyr PG et patriarche Diner3