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[LIBAN] Le témoignage de Dauphine : " Je ne cesse  d’être marquée par la spontanéité et la joie de vivre de certaines de ces femmes "

Découvrez le témoignage de Dauphine, volontaire à Beyrouth auprès des filles de la Charité d’Achrafieh depuis 8 mois.


Chère Famille, Chers amis,

Voici venu le temps de vous donner quelques nouvelles du Liban. Depuis janvier on dirait que le pays trouve une certaine stabilité dans son instabilité. La livre libanaise cesse de faire des bonds et les manifestations qui pouvaient avoir lieu en automne derniers se sont calmées. Peut-être est- ce à cause du froid me direz-vous. En effet, cette année, le Liban a connu une vague de froid  sans précédent. Les tempêtes de neige se sont succédées paralysant la moitié du pays et entraînant la fermeture d’un grand nombre d’écoles dans l’incapacité de pouvoir recevoir leurs élèves dans des bâtiments non chauffés et sans électricité en raison de la hausse du prix du pétrole. Bien évidemment le Covid a lui aussi accéléré les fermetures. Dans un pays où le système de santé tombe en décrépitude, les Libanais vivent dans la crainte de tomber malade et de se retrouver étranglés financièrement par des frais médicaux exorbitants.

Les beaux jours sont revenus depuis peu, renvoyant les enfants sur le chemin de l’école.
Ma mission à Beyrouth suit son cours, études et distribution de pain sont toujours au programme mais sœur Rita ne manque pas d’imagination quand il s’agit d’organiser des événements.
Le 14 février dernier, à l’occasion de la Saint Valentin sœur Rita a organisé un jeu pour les personnes du quartier. Au programme roue de la fortune, danses et chants animaient la rue pour  la plus grande joie des passants.

Il y a trois semaines, à l’occasion de la fête des mères c’était session coiffure manucure maquillage pour les femmes de Karem El Zeitoun. Il faut dire que les Libanaises prennent soins d’elles et en temps de crise ce sont des choses qu’elles ne peuvent plus s’offrir. Je ne cesse  d’être marquée par la spontanéité et la joie de vivre de certaines de ces femmes.

Enfin en ce temps de carême, avec quatre autres volontaires, nous avons aidé sœur Carine de la Communauté de l’Agneau et Abuna Antony et Abuna Rachad de la Communauté des Béatitudes dans la préparation d’un week-end retraite pour un groupe de Libanais ainsi que les volontaires de l’Oeuvre d’Orient. Un moment propice pour se ressourcer dans ce chemin vers Pâques. Ces deux jours passés  à Taanayel dans le monastère des jésuites ont permis de se retrouver loin de l’agitation de Beyrouth, en plein campagne et de vivre des beaux moments tous ensemble.

Il y a deux semaines, nous avons profité d’un week-end de trois jours pour partir avec huit autres volontaires aider Abuna Abdallah, frère capucin, dans la rénovation d’un internat détruit pendant la guerre. Au programme : peinture, déblaiement de gravas, feu de joie, autant d’activités qui n’ont pas manqué de me rappeler le confinement à la maison. Ce sont surtout à travers ces moments  de simplicité et de travail que je réalise la grâce d’avoir rencontré tous ces volontaires qui sont  une composante à part entière de mon volontariat tant part les activités que nous entreprenons ensemble que par les belles discussions que nous avons.

Le mois d’avril a laissé place a l’été sans même donner au printemps le temps de pointer le bout de son nez. Ce sera l’occasion pour les parents ainsi que Brune, Foulques, Eudes, Gersende et Marie-Aimée qui viennent me rendre visite dans deux semaines de profiter de la chaleur qui semble tarder à arriver chez vous !

Dauphine