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L’instruction aux origines de l’Œuvre d’Orient

Naissance et institutionnalisation de l’Œuvre des Écoles d’Orient

L’initiative du baron Cauchy de créer l’Œuvre des Écoles d’Orient s’inscrit dans un contexte particulier où la France est reconnue protectrice des chrétiens de l’Empire ottoman par le Traité de Paris en 1856, qui met fin à la guerre de Crimée. Le premier but de cette association fut de propager l’influence catholique et française au Levant, par le moyen de l’éducation. Les récoltes d’argent au début se sont faites par des conférences ou des quêtes dans les églises.

 

Le cardinal Lavigerie a en premier été désigné pour gérer ces projets, et fut nommé directeur de l’Œuvre. Face aux faibles rendements, il va entreprendre une campagne dans toute la France, prêcher dans les cathédrales des villes de province et organiser des comités. En 1860, le massacre des chrétiens par les Druzes soulève une émotion considérable en France. Le cardinal Lavigerie récolta plus de 3 millions en quelques semaines. Il commence alors un grand voyage en Orient. A Beyrouth, il crée des comités avec des évêques orientaux et des hautes personnalités de la ville pour l’organisation des secours. Il fonde un orphelinat pour 400 orphelines maronites qu’il confie aux sœurs de la Charité, et un orphelinat à Zaleh pour garçons qu’il confie aux jésuites.

 

Ecole Zouk-Mikaêl, Liban

 

Le but des écoles : éduquer et œuvrer pour l’unité

L’Œuvre des Écoles d’Orient dès son origine intervient dans un but de paix et d’unité entre les populations qui bénéficient de l’enseignement des congrégations religieuses. Dans une lettre qu’il écrit à M. Beluze, le cardinal Lavigerie écrit : « le seul vrai ennemi de l’union c’est l’ignorance ».

Des religieux européens étaient déjà présents au Levant avant l’Œuvre des Écoles d’Orient : les lazaristes s’étaient installés en Syrie, en Égypte et à Constantinople, et les sœurs de Saint Vincent de Paul étaient implantées à Alexandrie, et à Beyrouth. Après la guerre de Crimée, les religieux par leur aide envers la population vont acquérir le respect et l’admiration des locaux qui vont réclamer l’éducation qu’ils proposent.

L’enseignement catholique présent en Orient fait se rapprocher l’Église latine et les Églises orientales. Léon XIII a suivi ce mouvement de fondation d’écoles. L’Œuvre des Écoles d’Orient a bénéficié de l’aide de l’Œuvre de la Propagation de la Foi qui les soutenus notamment financièrement. Elle a également reçu des subventions du gouvernement français qui ont pu aider au développement des structures.

 

Les écoles francophones en Orient

Le Père Billotet de la compagnie de Jésus dira des écoles jésuites à Beyrouth qu’elles « ont déjà produits des fruits bien sensibles, elles ont répandu la connaissance de la langue française dans toute la ville de Beyrouth (…) les Maronites, les Grecs, même schismatiques entretiennent par intervalles des maitres de français, ce qui prouve assez combien cette population est désireuse de s’adonner à l’étude de cette langue ».

Cependant, ces écoles sont bien plus que l’apprentissage d’une langue, le même Père écrira « leur procurer l’instruction après laquelle ils aspirent, c’est jeter en eux des semences de civilisation ». Ces écoles croissent en nombre et en élèves, à Constantinople par exemple, les Filles de la Charité vont enseigner et éduquer un millier d’enfants en seize ans.

Cet enseignement venu d’Occident est donc une réussite dans cette seconde moitié du XIXème siècle. L’archevêque de Trajanopole vantera ainsi leurs mérites en disant que « c’est par les écoles que les missionnaires en Orient peuvent faire le bien le plus solide et le plus efficace ».

162 ans plus tard, l’Œuvre d’Orient veille toujours à la protection et l’éducation des populations en difficulté en Orient, par des projets éducatifs, sociaux, pastoraux, ou de santé, créant ainsi un pont entre l’Orient et l’Occident.

 

MR