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Mgr M. Khairallah à l'Œuvre d'Orient, La question des réfugiés syriens au Liban

De passage à l’Œuvre d’Orient Mgr Mounir Khairallah nous confie son souci du nombre de réfugiés syriens au Liban.

« Nous souffrons actuellement, non seulement le diocèse mais tout le Liban, du poids des réfugiés syriens, en nombre impensable et très lourd pour que le Liban puisse les accueillir.

Cela pose des problèmes :

  • au niveau social,
  • au niveau économique,
  • au niveau humanitaire
  • et humain aussi.

Nous sommes tous démunis devant ce gros problème, que ce soit le gouvernement, l’administration de l’État, ou l’Église ; nous nous sentons vraiment dépassés par ce problème.

Nous voulons bien accueillir, et nous le faisons, ce sont nos frères, mais nous ne savons pas comment nous y prendre. Ces gens-là trouvent un travail, assez discret certes mais ils travaillent, mais en même temps ils prennent le travail de nos jeunes, de notre population. Donc c’est vraiment malheureux de le dire mais c’est un problème. Toutes les puissances occidentales et les Nations Unies essayent de nous aider à contrer ce problème mais je crois que la dimension est telle que tout le monde se sent démuni, nous ne savons pas quoi faire.

Mais nous gardons toujours une espérance très forte que la tempête qui passe actuellement par tout le Moyen Orient, la tempête de haine, de guerre, de sauvagerie, commises par les intégristes de tout bord, c’est une tempête qui fait payer tous nos pays très cher mais c’est une tempête qui passera.

Nous resterons les messagers de la paix et de la réconciliation, nous resterons les témoins du Christ sur la Terre du Christ et nous n’avons qu’à aimer tout le monde, à pardonner à tout le monde.

Une fois cette tempête passée, nous aurons à reconstruire nos pays à travers l’engagement que nous prenons dans les patries d’où nous sommes originaires.

Les chrétiens sont originaires de cette terre qui a connu les trois religions monothéistes, mais surtout qui a connu le Christ incarné homme pour nous sauver par sa mort et sa résurrection.

C’est un témoignage que nous sommes toujours prêts à donner, même si le prix est parfois très cher à payer.

Nous avons depuis très longtemps dépassé la psychose de la peur, nous n’avons pas peur. Seul Jésus Christ Sauveur qui reste parmi nous, nous aidera et nous encouragera à continuer notre témoignage sur sa terre à Lui, cette Terre Sainte.

Je voudrais dire un grand merci à l’œuvre d’Orient et je suis reconnaissant avec mon Église pour tout ce qu’a fait et ce que fait toujours l’œuvre d’Orient, depuis sa fondation en 1856, pour les Églises d’Orient et les chrétiens d’orient. Je la connais depuis 1978 lorsque j’étais prêtre étudiant à Paris et je continue à cheminer avec cette Œuvre en étant vraiment un ami et en essayant de parler autour de moi de ce que fait vraiment l’œuvre d’orient. Déjà dans mon diocèse tout le monde sait combien l’œuvre d’orient nous est proche, moralement, spirituellement et aussi matériellement.
Mon diocèse est un petit diocèse au Liban, un diocèse à dimension humaine, mais qui est réputé pour être le diocèse des Saints, puisque les saints du Liban sont originaires et ont leurs tombes dans le diocèse. Le diocèse ne souffre pas de manque de prêtres, ni de manque de séminaristes, Dieu merci ! C’est une grâce, ça l’a toujours été et c’est encore actuel et nous considérons que c’est un don de Dieu que des jeunes répondent vraiment à la vocation, qu’ils répondent au ministère. Nous avons des vocations de prêtres diocésains, mais aussi des vocations monastiques, ce qui fait la joie de la population.
Nous sommes actuellement, dans le diocèse de Batroun, dans une démarche synodale, pour deux ans, et qui aura pour objectif d’appliquer le synode patriarcal maronite qui a été retenu pour notre Église maronite à travers le monde entre 2003 et 2006. Cet objectif nous aidera à renouveler notre engagement, spirituel avant tout, notre engagement au service de notre Église, de notre peuple.