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Mission en Terre Sainte pèlerinage en Galilée – Mai 2018

Le travail auprès des personnes handicapées est toujours aussi intéressant et passionnant et avec le temps, la relation que l’on peut avoir avec chacune d’entre elles évolue. Les personnalités sont riches et complexes. Aussi, j’apprends à partager les moments de joie mais également les moments de détresse et de souffrance. L’enjeu est de pouvoir accompagner les personnes handicapées à chaque instant pour leur apporter de l’attention et du soutien. C’est à-travers ces moments que l’on découvre aussi ce qu’elles ont à nous apprendre. Il s’agit là d’un véritable défi puisque cela implique un profond travail sur soi et sur la manière que l’on a d’appréhender le monde qui nous entoure. Il est saisissant, par exemple, de prendre conscience à quel point les personnes handicapées nous rejoignent dans notre humanité profonde au-delà de nos compétences ou de ce que l’on croit savoir. Accepter de prendre le risque de baisser la garde, c’est finalement accepter de se laisser approcher par Dieu. La démarche d’humilité que nous demande la relation aux personnes handicapées me semble, en un sens, être similaire à celle qui nous rapproche du Christ. Ainsi, la mission prend pour moi une dimension autre et m’offre l’opportunité d’établir un lien entre l’aspect matériel et concret de la vie d’une part et sa dimension spirituelle d’autre part.

Ce nouvel éclairage sur ma mission est aussi le fruit des échanges que j’ai pu avoir avec les personnes qui m’entourent au quotidien. Ainsi, nous avons très souvent l’occasion de partager notre expérience ou nos questions avec les sœurs qui nous accompagnent et qui prennent soin de nous dans tous les aspects de notre vie en Terre Sainte. Nous pouvons compter sur le soutien indéfectible de Sœur Marlène, en charge du service aux handicapés, pour progresser dans notre travail et améliorer ainsi le bien être des personnes que nous servons. Des temps sont aussi pris pour faire la pause, je pense par exemple au barbecue auquel les volontaires ont été chaleureusement invités par les sœurs à l’occasion de la Saint Joseph.

 

De même nous avons été invités à plusieurs reprises à partager le repas des pères lazaristes et en particulier du père Khalil et du père Bonaventure qui nous ont toujours reçu selon les codes de la légendaire hospitalité orientale (libanaise). Dans le cadre paisible et chaleureux de la maison des pères, il est aussi possible d’aborder les sujets qui nous tiennent à cœur. C’est ainsi que j’ai eu le plaisir de rencontrer le père Nakad, Lazariste et « directeur » des Filles de la Charité pour leur province d’Orient, avec qui j’ai pu échanger sur les enjeux de ma mission.

La mission demande un investissement important et se pose inévitablement à un moment ou un autre, la question de savoir ce que j’apporte, moi, en tant que volontaire, au sein de l’Hospice Saint Vincent. Avec le recul que j’ai maintenant sur ces premiers mois, je peux proposer quelques pistes qui peut être aideront d’autres volontaires. Il me semble qu’il existe pour le volontaire, la possibilité de mettre en avant une vision de la Charité qui s’inscrit dans les pas de Saint Vincent de Paul. Libéré d’un certain nombre de contraintes matérielles ou financières, il a cette opportunité de témoigner tous les jours de l’exigence et du don de soi qu’impose le service des plus pauvres. Il doit le faire humblement mais sans renoncer à se faire force de proposition quand cela peut améliorer le bien-être des personnes dont il s’occupe. De même, il lui appartient d’apporter son énergie positive et sa bonne humeur. C’est en cela que le volontaire approfondit en lui-même et pour ceux qui l’entourent le mystère du don et de la joie qu’il procure.

La dimension spirituelle que j’évoquais occupe d’ailleurs dans la mission une place au moins équivalente à celle du travail. Elle se fait l’écho d’un tout qui tend à l’enrichissement de la personne qui consacre un moment de sa vie auprès des plus pauvres. Ainsi, nous sommes revenus dimanche 27 Mai d’un pèlerinage en Galilée de quatre jours.

 

LE PELERINAGE DES VOLONTAIRES DE TERRE SAINTE 2018

Suggéré dans un premier temps par des volontaires, le projet a été accueilli par le père Nakad et soutenu par l’Œuvre d’Orient. Il a pris forme grâce aux Filles de la Charité et en particulier à Sœur Silouane qui en a porté l’organisation pratique en concertation avec le père Stanislav, revenu spécialement en Terre Sainte pour nous proposer un enseignement adapté aux différents lieux saints. Le livret d’accompagnement, réalisé par Joseph, séminariste de Paris et volontaire à Saint Vincent aussi, nous a permis de guider et d’approfondir nos temps de prière et de recueillement personnel. Je tiens à les remercier tout particulièrement au nom de tous les volontaires qui ont eu la chance de vivre ce pèlerinage.

 

Jeudi 24 Mai: Les prophètes, l’écoute de Dieu et le Combat spirituel

 

Ce premier jour de pèlerinage nous a conduit au Mont Carmel sur les traces du prophète Élie et de sa lutte contre les abominations du culte de Baal. Sur les hauteurs du Mont Carmel se dresse au milieu des arbres, le monastère des Carmélites de Stella Maris.

 

La figure d’Élie est celle d’un homme fervent et courageux mais qui dans sa mission connaîtra aussi le désespoir et l’envie de mourir.

 

A-travers les épreuves d’Élie se dévoile une part du mystère de Dieu. Il comprend que la violence et le sang sont inefficaces mais également que le Créateur se rend présent loin du fracas des armes, dans l’humilité et le silence. Cette expérience du prophète Élie nous parle aujourd’hui encore pour nous indiquer le chemin à emprunter et le lieu où l’on peut retrouver Dieu pour se mettre à son écoute.

Après une messe au Mont Carmel, nous avons visité El Muhraqa, le lieu du sacrifice, puis nous avons été accueillis par les sœurs de Haïfa qui nous ont présenté le centre pour enfants handicapés dont elles ont la charge et les différentes missions qui y sont attachées. Je les remercie pour leur accueil et leur générosité. Nous avons pris ensuite la direction de la plage de Haïfa pour une baignade et un repas au soleil, puis nous avons rejoint la plaine de Megiddo pour un temps de visite et de prière. C’est en ce lieu qu’est tombé le roi Josias, figure du juste, transpercé en 609 av. J.-C au cours d’une bataille contre le pharaon Nékao II (2 Chroniques 34, 31-33. 35, 20-27).

 

La Plaine de Megiddo, plus connue sous le nom d’Armageddon (Har Megedon qui signifie « montagne de Megiddo ») est également présentée dans l’Apocalypse de Saint Jean comme le lieu de l’affrontement ultime entre les serviteurs de Dieu et les forces du mal. Il s’agit donc d’un lieu d’une grande richesse historique, spirituelle et prophétique mais également visuellement très beau. Au retour, nous nous sommes installés chez les sœurs de Nazareth puis nous avons profité de la projection du film « Monsieur Vincent » retraçant la vie de Saint Vincent de Paul.

 

 Vendredi 25 Mai : Jésus Vrai Dieu et Vrai Homme

La journée du vendredi a débuté à Nazareth par la visite de l’Église Saint Joseph bâtie sur le lieu de résidence supposé de la Sainte Famille et foyer de l’enfance de Jésus. Elle s’est poursuivie par la visite de la basilique de l’Annonciation où le père Stanislav a célébré la messe.

Sur les lieux où la tradition chrétienne fixe l’apparition de l’ange Gabriel à Marie, se dresse aujourd’hui une basilique inaugurée en 1964 par le pape Paul VI. La basilique de l’Annonciation est intégrée au domaine des Franciscains. La présence d’un culte à cet emplacement remonterait peut être au Ier siècle de notre ère. Plus certainement, une église byzantine se dressait déjà là au Ve siècle.

Une visite au Centre International de Marie à Nazareth nous a permis de réfléchir sur l’histoire du Salut, puis, nous nous sommes dirigés vers le Mont Thabor pour méditer sur la Transfiguration du Seigneur. Il s’agit probablement de l’un des lieux les plus extraordinaires de Terre Sainte.

La journée s’est achevée par la visite de l’hôpital de Nazareth tenu par les sœurs (Filles de la Charité).

 

Samedi 26 Mai : Devenez mes disciples

 

Le troisième jour a commencé par la visite du Mont des Béatitudes, lieu saint où le Christ a posé les fondements de la loi nouvelle qu’il est venu annoncer.

Plus tard, une étape à Capharnaüm nous a permis de découvrir le lieu où le Christ a choisi de s’établir après l’arrestation de Jean le Baptiste. Notre parcours s’est poursuivi à Tabga, lieu de la multiplication des pains.

Ces lieux sont ceux qui ont marqué le début du Ministère du Christ en Galilée. Le dernier lieu de notre matinée évoque, quant à lui, l’apparition du Christ ressuscité aux apôtres, sur les bords du Lac de Tibériade. A cet endroit, se dresse l’église de la primauté de Pierre faisant mémoire de l’institution du ministère de Pierre et de ses successeurs.

Notre après-midi fut moins chargée sur le plan spirituel : Après une étape à Magdala sur

les pas de Marie-Madeleine, nous avons profité d’une excursion en bateau sur le lac de Tibériade. Cette étape n’en reste pas moins absolument mémorable !

 

 

Dimanche 27 Mai : Le Chrétien habité par la Trinité

 

Cette journée du Dimanche est venue conclure notre pèlerinage par un renouvellement de la profession de foi baptismale sur la rive occidentale du Jourdain puis par une visite d’Ein Karem, sur les pas de Saint Jean-Baptiste. Après un excellent repas, nous avons dégusté les meilleurs glaces de la région !

Ce pèlerinage fut l’occasion d’intégrer dans le parcours des volontaires un temps de ressourcement et de relecture extrêmement intéressant. La découverte d’autres lieux mais aussi d’autres missions dans lesquels s’expriment la charité du Christ, permets d’élargir notre réflexion et de nourrir notre cheminement personnel.

Il nous restera à tous de ce pèlerinage, le souvenir d’une très belle expérience, riche de sens !

 

Salutations de Jérusalem,

Patrick