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Le pèlerinage du Saint Père en Terre Sainte, l'ordination de prêtres et le synode de la famille : les temps de grâce en 2014

Vœux publiés sur http://fr.lpj.org/

Chers amis, chers habitants de Terre Sainte,

Je vous souhaite à vous ainsi qu’à tous vos êtres chers, un Noël riche en bénédictions!

[…] À la fin de l’année 2014, en méditant sur ces événements, je me retrouve à penser, à certains égards, aux mots de Charles Dickens: « C’était le meilleur des temps, c’était la pire des époques, c’était l’âge de la sagesse , c’était l’âge de la folie, c’était le printemps de l’espoir, c’était l’hiver du désespoir. »

1. « Le meilleur des temps »

(I) L’un des « meilleurs temps » cette année fut le pèlerinage du Saint Père en Terre Sainte. Ce fut un succès sur le plan pastoral et œcuménique. Cette visite a donné lieu ensuite à cette magnifique rencontre de prière dans les Jardins du Vatican en présence du Président Abbas, de l’ancien Président Peres et du Patriarche Bartholomée. Même si nous n’avons pu en voir les fruits concrets, toute prière est valide et les fruits peuvent venir plus tard, comme l’olivier planté à cette occasion pourrait bien donner de nombreux fruits dans le futur.

(II) C’est toujours une grande joie et un privilège pour moi d’ordonner des hommes au sacerdoce. Cette année, neuf ont été ordonnés. Nous avons envoyé deux d’entre eux pour servir nos fidèles dans la Diaspora : aux Émirats Arabes et en Californie.

(III) Le Synode sur la famille, qui s’est tenu en octobre à Rome, nous a donné l’opportunité de nous pencher sur les nombreux défis auxquels les familles sont confrontées. Ce fut une occasion d’en appeler à une sagesse et une espérance authentique. Le Synode a réaffirmé l’unité et l’indissolubilité de l’institution du mariage.

S’il reste des progrès à faire, ce sera au niveau de la pastorale pour les couples séparés et les couples remariés. En Terre Sainte, notre principal problème se situe à un autre niveau. De nombreuses familles souffrent du manque de documents juridiques permettant au couple de pouvoir vivre ensemble lorsque le mariage a lieu entre un Palestinien et un non-Palestinien. Il est difficile, ensuite, d’obtenir un visa ou le statut de résident pour le conjoint non-palestinien. Ici, nous demandons au gouvernement israélien d’assouplir les restrictions actuelles sur la réunification des familles. Nous avons entendu la semaine dernière que plus de 593 cas de réunification familiale ont été acceptés. C’est une étape positive que nous saluons mais cela est encore bien loin d’être suffisant face à l’immensité des besoins.

(IV) Nous avons ressenti une grande joie ces derniers jours, lorsque le Saint-Père a signé un décret pour la canonisation de deux saintes palestiniennes. Elles seront officiellement canonisées à Rome l’été prochain. Un grand nombre de fidèles se rendront à Rome à cette occasion. La canonisation est l’honneur suprême accordé à un ou une fidèle qui a vécu selon sa foi, et qui constitue un modèle pour les autres fidèles qui peuvent bénéficier de son intercession.

  • La première est Mariam Bawardi, originaire de Ibillin en Haute Galilée et fondatrice du monastère du Carmel à Bethléem.
  • La seconde est la Bienheureuse Marie Alphonsine Ghattas, née dans la Vieille Ville de Jérusalem et co-fondatrice des Sœurs de la congrégation du Rosaire. Les deux saintes sont une source d’espérance pour l’avenir. Nous comptons sur leur intercession pour la paix en Terre Sainte.

 

2. « La pire des époques »

(I) Ce fut aussi « la pire des époques » cette année où nous avons été témoins d’une intensification de violences et de réactions hostiles en représailles. Cette guerre dévastatrice, dans un bain de sang à Gaza, fut ce qui nous a le plus bouleversé.

Au cours des dix dernières années, Gaza a subi trois guerres, des milliers de personnes ont été tuées, et des centaines de milliers blessées dans un lendemain de destruction et de désespoir… Grandes sont les responsabilités des dirigeants politiques – Israéliens et Palestiniens – pour trouver et faciliter une solution. Grande aussi est la responsabilité de la communauté internationale pour aider ces deux parties à s’aider elles-mêmes…

Nous condamnons la guerre à Gaza et déplorons ses conséquences dramatiques : la mort, la destruction ; et en même temps nous condamnons tout type de violence ou de vengeance à l’encontre de personnes innocentes comme l’assassinat de personnes en prière dans une synagogue et des attaques à l’encontre de mosquées. La même semaine, les Chefs Chrétiens de Terre Sainte ont visité la synagogue Har Nof pour condamner l’acte inhumain perpétré en ces lieux, et ont visité la Mosquée Al Aqsa pour demander le respect de l’ancien Statu Quo. Malheureusement, notre Ville Sainte bien-aimée Jérusalem a ruisselé de sang et de larmes. Nous ne voulons pas d’un antagonisme religieux dans cette Ville Sainte, dont la vocation est d’être la ville de la paix et de la coexistence interreligieuse.

(II) Au cours de visites pastorales dans nos paroisses, nous avons pu sentir, toucher et expérimenter la tragédie de nombreux réfugiés de Syrie et d’Irak : les familles qui ont perdu leur maison, leur travail, leurs proches et leurs parents. Il est poignant de voir ces enfants qui courent dans la poussière des camps, sans but et sans direction dans la vie. Parallèlement à la tragédie inhumaine qui se déroule au Moyen Orient dans le sang, et qui déchire la région, nous sommes tous surpris face à ces jeunes qui embrassent des idéologies radicales et partent combattre en Syrie et en Irak. D’un autre côté, nous sommes témoins d’une claire condamnation, de la part de dirigeants arabes et musulmans, de ces idéologies religieuses radicales.

III) La semaine dernière, l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte a publié un communiqué à propos de l’affaire de la Vallée de Crémisan. Nous espérons que la Cour Suprême israélienne laissera les 300 hectares de la Vallée de Crémisan, ainsi que les deux monastères Salésiens côté Palestinien. Aujourd’hui, nous sommes inquiets parce que les derniers développements de la récente audience penchent d’un autre côté. Nous craignons que la Cour décide que les terres appartenant au 58 familles chrétiennes Palestiennes, soient séparées de Beit Jala. Une telle décision ferait du mal à notre communauté et nous espérons que les juges sauront se laisser inspirer par des principes éthiques sans se soumettre à la pression politique.

 

Conclusion:

Au milieu de tous nos malheurs et de toutes nos souffrances, nous nous souvenons avec gratitude de la solidarité de nombreuses personnes, organisations et institutions, ainsi que de nombreux États, qui sont venus à notre aide sous différentes formes et de différentes manières.

La Naissance de Jésus est une promesse de miséricorde, d’amour et de paix pour d’innombrables personnes en proie aux souffrances et aux tribulations, pour tous ceux qui voient leurs vies brisées et leurs efforts entravés dans cette lutte et cette haine tumultueuse en ces jours de tempête.

A nos fidèles de Terre Sainte, à nos amis du monde entier et à nos pèlerins bien-aimés, à tous je vous souhaite un joyeux Noël et une nouvelle année pleine de paix et de bonne santé.

Sa Béatitude Mgr Fouad Twal a transmis son message de Noël par l’intermédiaire de son Vicaire à Jérusalem et en Palestine, Mgr William Shomali,  lors de la conférence de presse qui s’est tenue le jeudi 18 décembre au Terra Santa College à l’occasion également de l’inauguration du nouveau Christian Media Center (CMC).