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Le Pape François promeut la voie diplomatique du dialogue pour le Moyen Orient

AUDIENCE AU CORPS DIPLOMATIQUE

C’est avec cette confiance que je désire regarder l’année qui s’ouvre. Je ne cesse donc pas  d’espérer que le conflit en Syrie ait finalement une fin. La sollicitude pour cette chère population et le désir de conjurer l’aggravation de la violence m’ont amené, en septembre dernier, à promulguer une journée de jeûne et de prière. A travers vous, je remercie profondément tous ceux qui, nombreux dans vos pays, autorités publiques et personnes de bonne volonté, se sont associés à cette initiative.

NÉCESSITE D’UNE VOLONTÉ POLITIQUE COMMUNE POUR METTRE FIN AU CONFLIT SYRIEN.

Il faut maintenant une volonté politique commune renouvelée pour mettre fin au conflit. Dans cette perspective, je souhaite que la Conférence Genève 2, convoquée pour le 22 janvier, marque le début du chemin désiré de pacification. En même temps, le plein respect du droit humanitaire est incontournable. On ne peut accepter que la population civile sans défense, surtout les enfants, soit frappée. En outre, j’encourage chacun à favoriser et à garantir, de toutes les façons possibles, la nécessaire et urgente assistance d’une grande partie de la population, sans oublier le louable effort des pays, surtout le Liban et la Jordanie, qui avec générosité ont accueilli sur leur territoire les nombreux réfugiés syriens.

PRÉOCCUPATION QUANT AUX TENSIONS AU MOYEN ORIENT

Restant au Moyen Orient, je note avec préoccupation les tensions qui de différentes Carte Moyen-Orientmanières frappent la région. Je regarde avec une particulière inquiétude le prolongement des difficultés politiques au Liban, où un climat de collaboration renouvelée entre les différentes instances de la société civile et les forces politiques est plus que jamais indispensable pour éviter l’aggravation de divergences qui peuvent miner la stabilité du pays. Je pense aussi à l’Égypte, qui a besoin de retrouver une concorde sociale, ainsi qu’à l’Irak, qui peine à arriver à la paix espérée et à la stabilité. En même temps, je relève avec satisfaction les progrès significatifs accomplis dans le dialogue entre l’Iran et le Groupe 5+1 sur la question nucléaire. Partout, la voie pour résoudre les problématiques ouvertes doit être la voie diplomatique du dialogue. C’est le chemin éminent déjà indiqué avec lucidité par Benoît XV alors qu’il invitait les responsables européens à faire prévaloir la force morale du droit sur la force matérielle des armes pour mettre fin au désastre inutile qu’a été la première Guerre mondiale, dont c’est le centenaire.

Il faut le courage d’aller au-delà de la surface du conflit pour considérer les autres dans leur dignité la plus profonde, afin que l’unité prévale sur le conflit et qu’il soit possible de développer une communion dans les différences.

En ce sens, il est positif que les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens aient été reprises, et je forme le vœu que les parties soient déterminées à assumer, avec le soutien de la communauté internationale, des décisions courageuses pour trouver une solution juste et durable à un conflit dont la fin se révèle toujours plus nécessaire et urgente.

L’EXODE DES CHRÉTIENS DU MOYEN ORIENT

L’exode des chrétiens du Moyen Orient […] ne cesse de préoccuper. Ils désirent continuer à faire partie de l’ensemble social, politique et culturel des pays qu’ils ont contribué à édifier, et ils aspirent à concourir au bien commun des sociétés dans lesquelles ils veulent être pleinement insérés, comme des artisans de paix et de réconciliation. […]Famille de réfugiés syriens dans un camp

Le drame des multitudes contraintes à fuir la famine ou les violences et les abus ne peut nous laisser insensibles […]. Beaucoup vivent en déplacés ou en réfugiés dans des camps où ils ne sont plus considérés comme des personnes mais comme des numéros anonymes. D’autres, avec l’espérance d’une vie meilleure, entreprennent des voyages de fortune, qui, bien souvent, se terminent tragiquement. Je pense en particulier aux nombreux migrants qui d’Amérique latine vont aux États-Unis, mais surtout à tous ceux qui d’Afrique ou du Moyen Orient cherchent refuge en Europe. […]

LA PAIX, UNE CONSTRUCTION JOUR APRÈS JOUR

Paul VI remarquait que la paix ne se réduit pas à une absence de guerre, fruit de l’équilibre toujours précaire des forces. Elle se construit jour après jour, dans la poursuite d’un ordre voulu par Dieu, qui comporte une justice plus parfaite entre les hommes. Tel est l’esprit qui anime l’action de l’Église partout dans le monde, à travers les prêtres, les missionnaires, les fidèles laïcs, qui avec grand esprit de dévouement, se dépensent, entre autre, en de multiples œuvres de caractère éducatif, sanitaire et d’assistance, au service des pauvres, des malades, des orphelins et de tous ceux qui ont besoin d’aide et de réconfort. Par cette attention aimante, l’Église coopère avec toutes les institutions qui ont à cœur tant le bien des individus que le bien commun. Au début de cette nouvelle année, je désire donc renouveler la disponibilité du Saint-Siège, et en particulier de la Secrétairerie d’État, à collaborer avec vos pays pour favoriser ces liens de fraternité, qui sont le reflet de l’amour de Dieu et le fondement de la concorde et de la paix. Que la bénédiction du Seigneur descende avec abondance sur vous, sur vos familles et sur vos peuples ».

Source : Cité du Vatican, 13 janvier 2014 (VIS).

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