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Synode : « À chaque siècle, sa manière de vivre l’Évangile » Cardinal George Alencherry

Interview du Patriarche Cardinal George Alencherry, Archevêque majeur de l’Église syro-malabare (Inde)

Par Gwenola de Coutard
Source Pèlerin n°6931, du 1er octobre 2015,

 

Quelle est la réalité des familles en Inde ?

L’institution de la famille est valorisée en Inde, chez les chrétiens comme dans les autres religions. C’est un contexte porteur pour les familles catholiques, qui sont bien formées grâce à la catéchèse et cherchent avec sincérité à vivre leur foi. Elles ne connaissent pas encore les mêmes problématiques de déchirements entre époux ou parents et enfants qu’en Occident. Mais nous les aurions aussi, j’en suis certain, si la sécularisation était plus avancée. Nous voyons déjà qu’elle progresse, depuis une cinquantaine d’années, avec le développement d’une « corporate culture », un ensemble de valeurs propres aux entreprises multinationales, qui ont des répercussions sur la vie des familles. Déjà, celles-ci sont moins nombreuses, et les divorces – même s’ils restent rares – se multiplient, chez les catholiques aussi. Le coût de la vie a augmenté, alors les parents travaillent davantage, tout s’accélère. Enfin, puisqu’il n’y a pas du travail pour tous en Inde, beaucoup d’hommes émigrent, surtout vers les pays du Golfe. Tout cela crée des tensions relationnelles et psychologiques nouvelles.

 

Quelle voix voulez-vous porter au cours de ce synode ?

L’Évangile est donné pour le monde entier, avec une valeur permanente : à chaque siècle sa manière de le vivre. Dieu ne permet pas de problème sans solution, par sa grâce. C’est ce que ce synode cherche.

Le premier synode, en octobre 2014, a reconnu l’existence de nouvelles problématiques familiales, et affirmé que chaque personne – même divorcé(e) remarié(e), même homosexuel(le) – avait une place dans l’Église. Le second cherchera comment accueillir toutes les personnes selon l’Évangile. Le sujet complexe de la participation aux sacrements pour les divorcés remariés devrait être étudié et discuté au cours de ce synode. Les procédures pour reconnaissance de nullité de mariage aussi pourraient être simplifiées. Tout cela emmènera l’Église vers une pastorale familiale de plus en plus diversifiée.

 

Quel passage de l’Évangile vous inspire pour appréhender ce synode ?

Un passage de l’Évangile de Matthieu (Mt 11, 28) : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. » Et aussi, pour l’attitude à adopter, le personnage du père miséricordieux dans la parabole du fils prodigue (Lc 15, 11-32). Il faut que chacun sache qu’il est le bienvenu dans l’Église, qui l’accueillera avec amitié.

Gwénola de Coutard


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