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Témoignages de Mathilde et Noémie, volontaires en Terre Sainte

« Tarhali »

Cet appel qui signifie « viens » en arabe résonne à notre arrivée à la crèche de Bethléem le 3 juillet. Depuis, les enfants ne cessent de nous le redire, tant pour nous inviter à jouer avec eux, que pour les faire monter sur le toboggan, pour les aider à prendre le repas ou encore pour nager.

Nous sommes deux volontaires, Mathilde et Noémie, envoyées en mission en Terre Sainte pour participer à une colonie de vacances à Béthanie. Nous avons d’abord passé quelques jours à la crèche de Bethléem, leur lieu de vie, pour faire leur connaissance avant de partir pour Jérusalem – Béthanie se situant sur le flanc du mont des Oliviers.

En effet, cette crèche dirigée par sœur Denise, est la maison de plusieurs enfants orphelins ou délaissés par leur famille. C’est avec eux que nous passons nos premiers jours de mission.

Cette maison est tenue par les Filles de la Charité depuis 1884. Elles ont eu à cœur de rendre les lieux toujours plus accueillants et appropriés aux âges des enfants dont elles ont la charge. De grands dortoirs aux murs décorés de peintures enfantines, de longs couloirs propices aux courses des plus petits dans leur trotteur, des salles de jeux, une cour de récréation avec, non seulement un trampoline, mais aussi un manège de balançoires !

Au cours de notre première journée, nous saluons les employés, des salles de classe à la cuisine, en passant par la laverie et la pouponnière qui nous disent « God with you ».

A Bethléem, nous nous sommes occupées d’enfants de 1 à 6 ans, parfois en plusieurs groupes parfois rassemblées, ce qui donnait lieu à une joyeuse smala.Beaucoup de jeux avec les plus grands, vélo, ballons, perles… et de demande de câlins de la part des plus petits… mais aussi des grands !

Si les enfants nous parlaient beaucoup, nous étions quelque peu désemparées pour leur répondre en arabe … ! Heureusement, les signes et quelques expressions apprises sur le tas ou grâce à Georges, l’ange gardien de la crèche, nous ont permis de créer un échange, voire de discuter, avec beaucoup de mimiques à l’appui.

Ces journées furent très intenses car il y avait beaucoup d’absence dans le personnel. Pour nous qui débarquions, ce fut un vrai plongeon, au sens propre et figuré puisque nous finissions la journée par la douche des plus petits, juste avant de les coucher.

Lundi 8 juillet, deux estafettes blanches avec le logo bleu des sœurs quittent la ville de la Nativité en direction de celle de la Résurrection. Un mur sépare ces villes si peu éloignées et pour certains cette sortie est la seule de l’année en territoire israélien ! Nous mesurons d’autant plus ce que représente ce voyage qui nécessite tant de démarches administratives. Un air de vacances se fait sentir. Les enfants de 3 à 6 ans avec qui nous partons sont très sages dans la voiture, bien qu’un brin d’excitation les tienne tout à fait éveillés. A notre arrivée, des cris de joie se font entendre à la vue de Sœur Silouane qui attend cette joyeuse bande d’une petite vingtaine sur le pas de la porte. Elle nous accueille dans cette maison adossée à la colline et face au désert de Judée. Après le déjeuner, une baignade tant attendue réjouit grands et petits, inaugurant le rituel de tous les après-midis.

Jeux, bricolages, chorégraphies (sur des musiques cadencées si l’on veut être appréciées) rythment les matinées. Sœur Silouane a mille et une idées pour colorer leur journée. Nous participons à cette farandole d’activités durant lesquelles plusieurs enfants ne peuvent s’empêcher de rivaliser de bêtises. Nous avons remarqué avec amusement que lorsque nos bribes de mots arabes étaient insuffisantes pour nous faire comprendre, nous nous mettions à parler anglais… comme si cela devenait plus clair que le français ! Grande illusion 😊

Malgré ces imprécisions de langage, leurs sourires nous laissent aujourd’hui penser qu’une certaine complicité a pu se créer entre nous. Chaque matin les « abonnés aux câlins » se jettent dans nos bras ou s’amusent à nous surprendre par derrière mais nous reconnaissons maintenant leur voix et leur rire. Même si les cris et les disputes mettent parfois notre patience à l’épreuve, la bonne humeur des enfants est contagieuse et ravive notre enthousiasme ! Cette mission auprès des plus petits nous rappelle la merveille d’un sourire d’enfant qui dévoile la joie d’un moment.