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[UKRAINE] Le témoignage du Père Andriy Nahirniak curé de la cathédrale gréco-catholique de Kiev.

Nous avons recueilli le témoignage du Père Andriy Nahirniak curé de la cathédrale gréco-catholique de Kiev. Nous vous proposons de le découvrir.


La cathédrale est jusqu’à présent dans une zone calme de Kiev. nous n’entendons pas de bombardement pour le moment. Mais nous ne savons pas ce qu’il peut arriver. Depuis le début de la guerre, nous poursuivons les messes le matin et le soir, comme d’habitude. Nous avons la chorale qui chante chaque dimanche à 11h00. Nous faisons également les messes par retransmission sur internet pour ceux qui ne peuvent pas venir. Il y a des problèmes avec le transport et les contraintes du couvre-feu.

Ces messes sont aussi célébrées pour ceux qui se réfugient temporairement à l’intérieur de l’église. Nous avons deux églises ou il y a des caves ou l’on peut accueillir des personnes et leur offrir un abri notamment dans la cathédrale patriarcale de la Résurrection du-Christ. Beaucoup de gens partent car ils pressentent que les Russes veulent encercler Kiev.

Il y a beaucoup d’attaques à l’Est de la capitale. Autour de Kiev il y a plusieurs villes comme Hostomel, Boutcha, et Irpin qui subissent un nombre important d’attaques. A Irpin, il y a une église du patriarcat gréco-catholique, l’église de la Nativité de la Sainte Vierge. Elle a été bombardée, mais nous ne sommes pas en mesure de dire dans quel état elle est aujourd’hui.  Il y a une semaine les fenêtres de l’église étaient soufflées. Le prêtre de cette église a été évacué avant les premières attaques. Les habitants d’Irpin ont souffert du manque de nourriture, d’eau, d’électricité. Ces gens ont vu des assassinats sous leur yeux.

Ainsi, en comparaison, la paroisse de Kiev se sent aujourd’hui plus en sécurité que ces trois villes. Dans la cathédrale, il y a des personnes qui se réfugient qui sont des paroissiens habituels et d’autres qui viennent de manière exceptionnelle. Les gens arrivent car dans nos caves car il y a la possibilité d’aller aux toilettes et de cuisiner des repas. Selon les périodes et le danger, il peut y avoir 100 à 200 personnes qui dorment dans les caves de la cathédrale. Ils restent toute la nuit à cause des alertes qui retentissent pendant des heures. D’après mon ressenti personnel, il reste 1/6 ou même 1/8 de la population de Kiev qui est encore là. Soit les gens sont partis, soient ils veulent partir.

Par ma fenêtre, je vois encore quelques familles avec des petits-enfants. Une minorité de personnes ne veulent pas ou ne peuvent pas partir car ils ne veulent pas abandonner leur maison, ils disent : « c’est notre ville, nous resterons jusqu’à la fin. » Du côté droit de Kiev, il y a le monastère de Vasily qui accueille aussi des personnes pour se réfugier.

Les personnes âgées qui sont malades ont besoin de médicaments, il faut également les nourrir. Dans l’église ces personnes obtiennent l’aide humanitaire. Dans les magasins, il y a de nouveau des produits, mais ils sont plus chers. L’église aide les gens avec peu de moyens à accéder ces produits au prix élevé. Les produits nous sont donnés par des aides étrangères et des associations. L’organisation catholique CARITAS de l’est de l’Ukraine vient en aide pour les ressources alimentaires. Il y a également le centre logistique du prêtre de Lviv. Des gens en position de sécurité recueillent les informations, les besoins ciblés et les transmettent au sein du centre pour organiser l’aide. A Lviv, il y a également une plate-forme d’échange qui centralise et réceptionne les médicaments.

Je vous remercie à tous ici en France pour votre soutien.


Découvrez le témoignage en vidéo ici :

 

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