• Actualités

Une Église indienne dynamique : de nouveaux diocèses continuent de se créer

Mgr Joseph Erumachadath, appartenant à la Congrégation missionnaire du Saint-Sacrement (Missionary Congregation of the Blessed Sacrament, MCBS) est le 1er évêque du diocèse de Bhadravathi, dans l’Etat du Karnataka. De passage à l’OEuvre d’Orient il a répondu à nos questions.

 

 

Le diocèse de Bhadrâvati a été créé il y a 3 ans par l’Église syro malabare du fait de la distance géographique, des différences culturelles et linguistiques qui séparent les territoires de Mananthavady. C’est le 160ème diocèse catholique de l’Inde.

« Nous sommes une petite minorité dans la région : 14 000 catholiques syro malabars sur une population totale de 16 millions d’habitants. La majorité de la population est hindouiste et la minorité la plus importante est musulmane. Nous avons peu de relations avec les musulmans» […] « Notre diocèse se compose de 21 paroisses, chacune ayant son école. Actuellement, vingt-six prêtres MCBS exercent dans la région, dix-huit séminaristes suivent leur formation, 59 religieuses de six congrégations différentes ont des missions d’éducation et de santé auprès des populations locales. »

Les catholiques du nouveau diocèse sont « pour la plupart des paysans pauvres », émigrés du Kerala et sérieusement menacés par les conglomérats industriels. Les paysans «n’obtiennent jamais un prix de vente équitable pour leurs produits et, en plus, ils doivent faire face aux mauvaises récoltes et aux catastrophes naturelles » a-t-il expliqué. Ce diocèse, justement créé pour assurer une proximité avec les populations locales et répondre à leurs besoins pastoraux, a de nombreuses activités sociales : « Nous accueillons les malades atteints du SIDA. Nous travaillons auprès des femmes de tout âge pour leur faire connaitre leurs droits, leur apprendre à mieux gérer leur argent. Avec elles, nous avons mis en place des programmes de micro crédit (900 groupes) et de micro culture (culture de légumes, élevage de volaille…) »

Mais les menaces antichrétiennes connaissent un regain dans la région, depuis l’arrivée en 2008 d’une coalition gouvernementale à la tête de l’État qui comprend le BharatiyaJanata Party (BJP, Parti du peuple indien), parti d’extrême-droite hindou. « Ils vandalisent nos églises, cassent nos statues… ils sont très violents. Ils veulent que notre minorité disparaisse ! ». Il ajoute « Nous ne prévoyons pas de tensions supplémentaires, puisque nous n’offensons personne, nous élargissons simplement nos services à tous ». Selon lui, 80 % des personnes bénéficiant des services caritatifs locaux de l’Église sont hindous.

Souhaitant également travailler en lien avec les autres chrétiens, Mgr Joseph Erumachadath a ajouté que l’œcuménisme et le dialogue interreligieux figurent parmi ses priorités : « Les relations avec les autres communautés chrétiennes sont très bonnes. Nous nous soutenons et avons des activités en commun. Deux fois par an, pour Noël et pour Pâques, nous faisons des cérémonies ensemble, sans célébrer l’eucharistie, mais nous prions ensemble