Mgr Claudiu-Lucian Pop nommé archevêque majeur de l’Église gréco-catholique roumaine

Communiqué de presse : élection de Mgr Claudiu-Lucian Pop

L’Œuvre d’Orient se réjouit de l’élection de Mgr Claudiu-Lucian Pop, nouvel archevêque majeur de l’Église gréco-catholique roumaine.


Né le 22 juillet 1972, Claudiu-Lucian Pop est ordonné prêtre le 23 juillet 1995 pour l’éparchie gréco-catholique d’Oradea, après des études de chimie à Bucarest et de philosophie et théologie à Rome. De 1999 à 2007, il est vice-recteur, puis recteur de la mission grecque-catholique roumaine à Paris. En 2007, il est nommé recteur du collège pontifical roumain jusqu’en 2011.

Le 21 novembre 2011, il est confirmé par le pape Benoît XVI comme évêque curial de l’archéparchie majeure gréco-catholique roumaine de Făgăraș et Alba Iulia et évêque titulaire de Mariamme. Le 14 avril 2021, il est nommé évêque de Cluj-Gherla.

Le pape Léon XIV confirme son élection le 6 novembre 2025 en lui adressant ces mots : « Que l’Esprit Saint vous guide, Béatitude, dans le ministère auquel le Seigneur vous a appelé à promouvoir la communion et la mission de l’Église grecque-catholique roumaine afin de grandir et de prospérer, en préservant la mémoire des nombreux martyrs et confesseurs qui ont écrit avec le témoignage de la vie des pages de foi indélébiles et glorieuses »

Depuis sa création, L’Œuvre d’Orient soutient l’Église gréco-catholique roumaine et a poursuivi son appui fidèlement pendant la période du régime communiste roumain.

Après la chute de ce régime en 1989, elle accompagne l’élan de cette Église renaissant des catacombes et contribue :

– à la construction de nombreuses nouvelles églises gréco-catholiques : beaucoup d’entre elles, ayant été confisquées par le régime, n’ont pu être récupérées.

– au développement des écoles et des centres d’accueil pour jeunes déshérités

L’Œuvre d’Orient a également toujours soutenu la mission gréco-catholique roumaine en France.

L’Œuvre d’Orient félicite pour son élection Mgr Claudiu-Lucian Pop, qu’elle avait la joie de recevoir dans ses locaux fin septembre, et l’assure de ses prières.

Informations à nos donateurs

Informations à nos donateurs

Beyrouth, le 29 septembre 2025


Chers amis de L’Œuvre d’Orient,

Suite à des questions de certains d’entre vous au sujet de la perquisition des bureaux de SOS chrétiens d’Orient dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le Parquet national antiterroriste pour « complicité par aide ou assistance de crime de guerre » et de « complicité par aide ou assistance de crimes contre l’humanité », L’Œuvre d’Orient souhaite apporter une clarification : il n’y a aucun lien entre l’association SOS Chrétiens d’Orient et L’Œuvre d’Orient. Et ce malgré la proximité des noms, des objectifs affichés et des documents émis par cette association, qui entretiennent la confusion.

 

Dès décembre 2015, l’amiral Pierre Sabatié-Garat, président de L’Œuvre d’Orient, a alerté nos donateurs sur la différence entre ces deux associations, L’Œuvre d’Orient s’interdisant toutes considérations autres que celles de terrain.

Les chrétiens d’Orient jouent un rôle considérable sur leur terre. Ils gèrent des hôpitaux, des écoles où sont présents chrétiens et musulmans, garçons et filles, riches et pauvres, et enfants parfois très démunis. Ils servent leur pays et aspirent à y vivre en paix avec tous. Ils ne sont la propriété de personne, et sûrement pas de L’Œuvre d’Orient, qui les soutient matériellement et moralement sur place depuis 170 ans. L’Œuvre d’Orient est une œuvre d’Église, elle leur prodigue quotidiennement la proximité fraternelle de l’Église de France.

 

Je vous écris depuis Beyrouth, où j’ai réservé mon premier déplacement en tant que Directeur général de l’association. Tous les bénéficiaires que j’ai pu rencontrer cette semaine au Liban et en Syrie vous remercient pour votre générosité et nous témoignent des projets qui ont pu être réalisés grâce à votre soutien. Ils me redisent la qualité et l’importance des missions de nos volontaires envoyés au sein de leurs communautés religieuses.

 

J’ai souhaité faire ce voyage accompagné par nos permanents au Liban et en Syrie et par Mgr Pascal Gollnisch, et je constate en découvrant les actions durables menées sur le terrain que notre association bénéficie d’un inestimable réseau d’amitiés : Patriarches, évêques, prêtres, religieuses, religieux et laïcs. Dans les vingt-trois pays où elle intervient, secoués par les crises, L’Œuvre d’Orient est attentive à rester équilibrée dans ses propos et dans son action, hors de tout engagement politique, tout en dénonçant fermement les crimes à caractère religieux, les persécutions et les atteintes aux droits de la personne humaine.

 

Ainsi, en Syrie, nous sommes restés aux côtés du peuple syrien toutes ces années et avons pu apporter l’aide humanitaire à la suite du tremblement de terre ; au Liban, l’effort réalisé sur les établissements scolaires catholiques a permis à l’enseignement de se poursuivre. Ces urgences ne nous détournent pas de nos missions historiques au service de l’éducation, de la santé et de la pastorale de l’ensemble des communautés orientales sur le vaste champ d’action que nous couvrons, de l’Europe de l’Est à l’Inde.

 

Aussi, soyez assurés, chers amis, du dévouement et de la mobilisation permanente de tout le personnel de L’Œuvre d’Orient, à Paris, mais aussi de nos équipes sur le terrain pour venir en aide sur place matériellement et moralement à nos frères d’Orient. Sûrs de votre fidèle soutien, nous poursuivons cette immense tâche avec une inébranlable foi et une ferme détermination. Je vous prie de croire, chers amis, à mes sentiments dévoués,

 

Mgr Hugues de Woillemont,

Directeur général de L’Œuvre d’Orient

Mgr Cristian Crisan consacre un article à la mémoire du Cardinal Lucian Mureșan

A Dieu le Cardinal Lucian Mureșan

Un grand homme de l’Église de Roumanie s’est éteint le 25 septembre 2025 : le Cardinal Lucian Mureșan, Archevêque Majeur de l’Église Roumaine Gréco-Catholique Unie à Rome, le troisième cardinal de cette église après le Bx Iuliu Hossu et Alexandru Todea. Il était également le dernier survivant de la persécution subie par son Église sous le régime communiste.

Né le 23 mai 1931 dans un village à proximité de la ville de Baia Mare, au nord de la Transylvanie, il manifesta dès son enfance le désir de suivre l’appel du sacerdoce. Vocation qui rencontra de grands obstacles : par le Décret 358 du 1er décembre 1948 – qui ouvrait la persécution religieuse imposée par le diktat soviétique appliqué également par Staline en Ukraine – le régime communiste roumain interdit et dissout l’Église grecque-catholique du pays. Obligé de quitter le lycée pour rejoindre une école professionnelle, le jeune Lucian Mureșan travailla ensuite sur le chantier de la première hydrocentrale du pays.

En 1955, il fut accepté – avec la bénédiction de l’évêque romano-catholique Martin Aron – à l’Institut Théologique Romano-Catholique d’Alba Iulia, d’où il fut toutefois exmatriculé en sa 4e année d’études et mis sous surveillance par la police secrète roumaine, la Securitate. Il a continué cependant ses études théologiques en clandestinité avec des professeurs libérés de prison, effectuant en même temps un apostolat intense auprès des jeunes.

Consacré prêtre en secret le 19 décembre 1984 par Mgr Ioan Dragomir, évêque auxiliaire de l’éparchie de Maramureș, il déroula, souvent en pleine nuit, une activité pastorale clandestine – célébrations sacramentelles, catéchèse, exercices spirituels, formation des candidats à la prêtrise – pour assurer la survie de son Église. Après la Révolution de décembre 1989, l’Église Roumaine Gréco-Catholique retrouva sa liberté légale le 3 mars 1990.

Le Saint Pape Jean-Paul II nomma le père Lucian Mureșan en tant qu’évêque de Maramureș. Quatre ans plus tard, en 1994, après le retrait du cardinal Alexandru Todea, le même Pape le nomma Archevêque d’Alba Iulia et Făgăraș et Métropolite de l’Église Gréco-Catholique et fut installé à Blaj.  La Métropolie fut élevée par Benoit XVI en 2005 au rang d’Archevêché Majeur. Le 18 février 2012, le même Évêque de Rome accorda à Mgr Lucian Mureșan la barette de cardinal et le titre de l’Église Saint Athanase de Rome. Le Cardinal Mureșan a exercé ainsi cinq mandats de président de la Conférence des Évêques Catholiques de Roumanie.

Si un autre Cardinal roumain, le Bx évêque martyr Iuliu Hossu, a qui est consacrée l’Année 2025, est le symbole de la résistance de l’Église dans les premières décennies de la persécution communiste, et si le Cardinal Alexandru Todea a conduit l’Église jusqu’aux premières décennies du retour à la légalité, le Cardinal Lucian Muresan s’identifie avec le vaste et complexe procès de refonte des structures pastorales, de reconstruction et de développement institutionnels et, surtout, de repositionnement de l’Église dans le monde contemporain. Sa fidélité au Saint Siège de Rome, ainsi que le dévouement de toute sa vie au service du Seigneur, de l’Église Gréco-Catholique et du peuple roumain ont renforcé et guidé le don de toute une vie au service de Dieu, de l’Église et du peuple roumain : visites canoniques, fondation de centaines de paroisses, consécration de très nombreux prêtres, activités caritatives et sociales – un authentique pasteur d’âmes.

La Cause de la béatification des Bienheureux Évêques martyrs (Valeriu Traian Frențiu, Vasile Aftenie, Ioan Suciu, Tit Liviu Chinezu, Ioan Bălan, Alexandru Rusu et Iuliu Hossu) a été finalisée le 19 mars 2019 quand le pape François a autorisé la publication du Décret de béatification des Sept Martyrs.

Le 2 juin 2019, le Cardinal Lucian Muresan a accueilli à Blaj le Pape François qui, dans le cadre de la célébration de la Divine Liturgie sur le Champ de la Liberté, a béatifié les Sept Bienheureux.

Le 19 mai 2022, en accueillant un groupe de séminaristes roumains lors d’une audience, le pape François leur disait : « Je pense au Cardinal Mureșan qui, dans quelques jours, fêtera ses 91 ans. : années de service en tant que prêtre qui ont commencé, il y a presque soixante ans, dans un sous-sol pauvre, après la libération de prison des évêques qui avaient survécu. Des pasteurs souffrant de pauvreté, mais riches par l’Évangile. Soyez comme lui, apôtres heureux de la foi dont vous avez héritée, prêts à ne rien garder pour vous-mêmes, prêts à vous réconcilier, à vous pardonner les uns aux autres, et à tisser l’unité au-delà de toute rancœur ou victimisation. C’est alors que vos grains seront, à leur tour, conformes à l’Évangile et porteront beaucoup de fruits ».

Primat de l’Église Roumaine, il a présidé également la Conférence épiscopale de Roumanie à plusieurs reprises. Il a joué un rôle central dans la reconstruction des structures ecclésiales, la restitution des biens confisqués, et la réorganisation pastorale.

Il devient membre du Dicastère pour les Églises orientales en représentant son pays au sein de l’Église universelle, notamment lors du Synode sur la famille en 2014. Ayant déjà dépassé le seuil des 80 ans lors de sa création cardinalice, il ne participa ni au conclave de 2013 ayant conduit à l’élection du pape François, ni à celui de 2025 ayant élu Léon XIV.

Toutefois, la limite d’âge de 75 ans ne s’appliquant pas aux chefs des Églises orientales, il est resté en poste jusqu’à la fin de sa vie, assumant le grand rôle de témoin de la foi vécue dans la persécution. La fonction épiscopale étant assumée dans une logique de paternité spirituelle, il était, à 94 ans, le plus vieux cardinal ayant encore officiellement la charge d’un diocèse.

Il a présidé à la reconnaissance nécessaire du rôle de son Église fondée à la fin du 17e siècle comme le premier pas significatif vers l’intégration d’une province roumaine en Europe. Événement historique qui avait été souligné aussi bien par le Président de l’Académie Roumaine, Ion Aurel Pop, que par la poète Ana Blandiana, lors de la session consacrée par l’Académie au Cardinal Iuliu Hossu en début de cette année.

Contribution fondamentale qui a été également saluée lors de la célébration des obsèques du Cardinal Mureșan dans la Cathédrale de Blaj le 29 septembre 2025 par le Président de la Roumanie, M Nicușor Dan, qui a apporté, au nom du pays entier, un vibrant hommage de gratitude et d’honneur au Cardinal Lucian, ainsi qu’à l’Église Roumaine Gréco-Catholique. Il a déclaré que la Transylvanie, et d’ailleurs la Roumanie et son peuple, doivent leur profonde reconnaissance au rôle déterminant de cette institution de foi et de culture dans leur histoire représentée par cette Église. Il a souligné également, vu l’injustice des souffrances subies par cette Église, vu la relativisation des valeurs du temps présent, l’importance du rôle fondamental de la figure du Cardinal Mureșan dans la réconciliation et de rapprochement fraternel entre les différentes confessions et entre les hommes. Un inoubliable symbole d’honneur ! Hommage de juste reconnaissance qui a trouvé un large écho dans les colonnes des journaux.

M Ciprian Olinici, Secrétaire d’État pour les Cultes, en exprimant également l’hommage du Gouvernement de Roumanie, a souligné la richesse de l’héritage du Cardinal à son Église, “un trésor de foi, de résistance et d’espérance”, ainsi qu’un appel à continuer sur le chemin de justice, le la vérité et de la fraternité.

Il était d’ailleurs impressionnant de constater l’harmonie œcuménique et interreligieuse dans la Cathédrale historique de Blaj pendant ces obsèques : à côté d’un grand nombre d’évêques, prêtres, séminaristes, il y avait des représentants de l’Eglise Orthodoxe et du Culte Protestant, des chevaliers de Malte, de la foi musulmane et aussi de la communauté juive. Il faudrait souligner par ailleurs que la célébration de l’Année Iuliu Hossu en Roumanie était l’initiative de M Silviu Vexler, le président de la Fédération des Communautés Juives du pays.

La grande richesse de l’héritage spirituel et patriotique du Cardinal Mureșan a été également saluée par les représentants du Saint-Siège.  Son Éminence, Claudio Cardinal Guggerotti, Préfet du Dicastère pour les Églises Orientales, a souligné le rôle du Cardinal Muresan en tant que grand témoin du Christ, offrant son sacrifice de fidélité au Successeur de Pierre. Il a mis en évidence la contribution du Cardinal à la renaissance remplie d’espérance de l’Église de Roumanie.

Son Excellence Giampiero Gloder, Nonce apostolique en Roumanie et en République de Moldavie, a transmis l’hommage vibrant du Saint Père Léon XIV qui “a remercié le Seigneur pour le témoignage exemplaire de ce fils dévoué de l’Eglise”, qui a montré “sa patience son dévouement évangélique” pendant toute sa mission, en éclairant des générations de de fidèles. “Je suis confiant que, accompagné par les Martyrs et les bienheureux de l’Église Greco-Catholique Roumaine, il sera le bienvenu dans la joie du royaume éternel.”

Pour conclure on peut rappeler, les paroles du Cardinal Lucian Mureșan adressées au Pape Léon XIV a l’occasion de l’acte commémoratif en l’honneur du bienheureux Iuliu Hossu dans la chapelle Sixtine le 2 juin dernier. En citant les dernières paroles du Bx Iuliu Hossu, le Cardinal Lucian présentait son propre testament à ses fidèles :  « Ma lutte est finie ! La vôtre continue ! Menez-la jusqu’à la fin ! ».

 

Mgr Cristian Crișan

Ihor Rantsya évêque de l’Eparchie ukrainienne St Volodymyr le Grand

COMMUNIQUE DE PRESSE 


Ce 1er octobre 2025, jour de la fête de la Protection de la Très Sainte Mère de Dieu, il a été annoncé que le Saint-Père Léon XIV avait approuvé la décision du Synode des évêques de l’Église gréco-catholique ukrainienne (ÉGCU), qui a élu évêque de l’Éparchie (diocèse) ukrainienne Saint Volodymyr le Grand de Paris, le père IHOR RANTSYA, prêtre de l’archiéparchie de Lviv, qui sert depuis 2015 dans l’éparchie ukrainienne de Paris. Cette information a été communiquée par le
Bureau de presse du Saint-Siège au Vatican et le Département de l’information de l’ÉGCU à Kyiv.
Le père Ihor Rantsya devient ainsi le deuxième éparque de l’éparchie ukrainienne de Paris, après le transfert en 2019 du premier éparque, Mgr Borys Gudziak, au siège métropolitain de Philadelphie ; il reprend le ministère épiscopal de l’actuel administrateur apostolique, Mgr Hlib Lonchyna, évêque émérite de l’Éparchie de la Sainte Famille de Londres.

Mgr Hlib a exprimé sa joie à l’annonce de cette nouvelle. « L’Éparchie Saint Volodymyr le Grand de Paris a enfin reçu l’évêque-éparque qu’elle attendait depuis de nombreuses années. Je prie pour que le Seigneur bénisse le ministère épiscopal du père Ihor Rantsya, afin qu’il devienne un digne successeur de Mgr Borys, premier éparque à Paris, et de ses prédécesseurs, les exarques Volodymyr Malanchuk et Michael Hrynchyshyn. L’évêque-nommé Ihor a les qualités requises pour mener cette éparchie dans le deuxième quart du XXIe siècle. Il sera également une voix importante au Synode de nos évêques. Je souhaite au nouvel éparque la grâce de Dieu et l’inspiration divine nécessaire pour accomplir son ministère épiscopal : sanctifier, enseigner et guider le peuple de Dieu. Je sais que le clergé et les fidèles de l’éparchie accueilleront chaleureusement le nouvel évêque et travailleront avec lui pour la gloire de Dieu et le salut des âmes ».

À son tour, l’évêque-nommé Ihor Rantsya remercie pour cette nomination gage de la confiance accordée par le Saint Père Léon XIV, le Patriarche Sviatoslav et le Synode des évêques de l’ÉGCU, au service de ses fidèles en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Suisse.
« J’accepte la mission que m’a confiée notre Église avec engagement, joie et paix intérieure, mais, en même temps, avec humilité. Au cours de mon service en France, j’ai été l’observateur et le collaborateur de Mgr Borys et de Mgr Hlib, différents par leur charisme et leur style, mais égaux dans leur amour pour l’Église et leur zèle pour le salut des âmes. Je compte sur les prêtres talentueux et dévoués de l’éparchie, que je connais bien, avec lesquels nous servirons nos fidèles.
Ensemble, nous nous efforcerons d’élargir et d’approfondir l’espérance, de construire l’unité et la communion, de favoriser la liberté et l’ouverture, la miséricorde et le sacrifice de soi, tout en partageant des dons avec l’Église catholique romaine, les autres Églises et confessions dans les pays de l’éparchie et toutes les personnes de bonne volonté. Ensemble nous aiderons l’Ukraine, qui souffre de l’agression russe ».

 

Informations biographiques

Ihor Rantsya est né le 8 mars 1978 dans le village d’Opilsko, région de Lviv, dans une famille gréco-catholique ukrainienne. De 1995 à 2003, il étudie à l’Université nationale Ivan Franko de Lviv, où il obtient un doctorat en géographie, puis enseigne pendant cinq ans. De 2008 à 2014, il étudie au Séminaire Saint-Esprit de Lviv et à l’Université catholique d’Ukraine (UCU), obtenant en 2013 une licence canonique en théologie (STB). En février 2014, à l’invitation de Mgr Borys Gudziak, éparque de France, il s’installe à Paris pour poursuivre ses études de théologie et son ministère pastoral.

Il est ordonné prêtre le 29 mars 2015 à Paris par Mgr Ihor Vozniak, archevêque métropolitain de Lviv, en devenant membre du clergé de l’archiéparchie de Lviv. Sur mandat de l’éparque du lieu, Mgr Borys Gudziak, puis, à partir de février 2019, de l’administrateur apostolique, Mgr Hlib Lonchyna, il exerce diverses fonctions pastorales et curiales : vicaire de la cathédrale Saint Volodymyr le Grand de Paris de Paris (2015-2019), membre du Conseil presbytéral et du Collège des conseillers (depuis 2017), recteur de la nouvelle paroisse de Tous-les-Saints à Vincennes (2017- 2019), président de la Commission œcuménique (2018-2021), administrateur de la cathédrale Saint Volodymyr le Grand de Paris à Paris (2019-2022), représentant de l’éparchie au Conseil pastoral de la Curie patriarcale (depuis 2019), protosyncelle/vicaire général (depuis 2022). Parallèlement à ces fonctions, il étudie à l’Institut catholique de Paris : en 2018, il y obtient une licence canonique en théologie œcuménique (STL) et commence un doctorat en ecclésiologie. Du 7 janvier au 1 octobre 2025, le père Ihor était en congé pour terminer la rédaction de sa thèse de doctorat, dont la soutenance est prévue dans les tout prochains mois.

Éparchie Saint Volodymyr de Paris

L’histoire du pastorat gréco-catholique ukrainien à Paris commence dans les années 1850. En 1937, grâce aux efforts du métropolite André Sheptytsky, la Mission de l’ÉGCU en France est canoniquement fondée à Paris sous la direction du père Jacques Perridon. Depuis 1946, les fidèles ukrainiens des pays aujourd’hui dans l’éparchie, sont pris en charge par l’évêque Ivan Buczko en tant que visiteur apostolique. En 1954, les gréco-catholiques ukrainiens de France ont rejoint le nouvel Ordinariat des catholiques orientaux, dirigé par les archevêques de Paris.
En 1960, le pape Saint Jean XXIII crée un exarchat pour les Ukrainiens en France et nomme premier exarque, Mgr Volodymyr Malanchuk (1961-1982). Lui succède Mgr Michael Hrynchyshyn (1982-2012) et le territoire pastoral des exarques de France est étendu à la Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et à la Suisse. L’évêque Borys Gudziak en devient le troisième exarque (2012), puis son premier éparque – lorsque le pape Benoît XVI élève l’exarchat au rang d’éparchie (diocèse) en 2013. Depuis sa nomination au siège métropolitain de l’ÉGCU aux États-Unis le 18 février 2019, Mgr Hlib Lonchyna était l’administrateur apostolique de l’éparchie ukrainienne de Paris.
La date de la consécration épiscopale et de l’intronisation de l’éparque-nommé Ihor Rantsya, qui auront lieu à Paris, sera annoncée ultérieurement.

Retrouvez le communiqué original ici

CP 3 oct 2025 – I. RANTSYA évêque de l’Eparchie ukrainienne St Volodymyr le Grand

Le Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2025

Le Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient revient pour sa 14e édition et sera décerné à un ouvrage traitant avec vérité et espérance de la situation des chrétiens en Orient. Ce prix honorifique et unique dans sa catégorie permet de sensibiliser les lecteurs à l’actualité et aux problématiques des chrétiens en Orient.

Le prix sera remis le mercredi 24 septembre 2025 à Saint-Germain-des-Prés, par Mgr Laurent Ulrich, Archevêque de Paris et Ordinaire des catholiques des églises orientales résidant en France.

Au programme cette année : des voix de chrétiens d’Orient, mais aussi de spécialistes sur le sujet et d’un orthodoxe, de l’Ukraine à l’Irak en passant par la Terre sainte ou encore le Liban.

 

Les titres présélectionnés :

– Anatolii Babynskyi, L’Église gréco-catholique ukrainienne. Une brève histoire, Salvator, janvier 2025.

– Marwan Chahine, Beyrouth, 13 avril 1975. Autopsie d’une étincelle, Belfond, septembre 2024.

– Sébastien de Courtois, La marche et le sacré. Quelques pas vers l’éternité, Salvator, avril 2024.

– Nicolas Diat, Humilitas. La naissance des hommes seuls, Fayard, octobre 2024.

– Métropolite Emmanuel, Libres enfants de Dieu, éditions du Cerf, mars 2025.

– Carine Marret, Les chrétiens d’Orient et la France. Mille ans d’une passion tourmentée, Balland, janvier 2025.

– Philippe Martin, Sur les chemins de Jérusalem. Juifs, chrétiens et musulmans en pèlerinage vers la Ville sainte, Tallandier, octobre 2024.

– Joseph Yacoub et Pascal Maguesyan, Pour l’amour d’une mère. Itinéraires d’un Assyro-chaldéen, éditions du Cerf, mai 2025.

 

Le jury, spécialiste de la question des chrétiens d’Orient :

Christian CHESNOT, journaliste et grand reporter à France Inter.

Jean-François COLOSIMO, directeur général des éditions du Cerf, théologien, historien, essayiste.

Antoine FLEYFEL, théologien et philosophe, directeur de l’Institut des chrétiens d’Orient à Paris, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth et membre de l’Œuvre d’Orient.

Céline GUILLAUME, présidente de La Procure.

Anne-Bénédicte HOFFNER, ancienne journaliste à La Croix et étudiante en théologie.

Christian LOCHON, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.

Marine de TILLY, critique littéraire au Point, grand reporter.

Thomas WALLUT, producteur, journaliste de l’émission «Chrétiens Orientaux, Foi, Espérance et Traditions» de France 2.

– Une voix pour les délégués de l’Œuvre d’Orient.

 

Retrouvez tous les ouvrages de la présélection sur la boutique de L’Œuvre d’Orient : La Maison de L’Œuvre d’Orient

 

Pour plus d’informations, contactez Marielle Fontanilles : mfontanilles@oeuvre-orient.fr

« Espérer, entrer dans une relation sans peur »

« Espérer, entrer dans une relation sans peur »

Entretien avec Jina Achji, grecque-catholique d’Alep, fondatrice du projet Espace du Ciel réalisé en juillet par Jean-Louis de La Vaissière

Jean-Louis de la Vaissière : Quelle est l’humeur des Syriens sous ce régime conduit par un ancien  islamiste ?

Jina Achji : Ils essaient d’espérer car ils n’ont aucune autre issue mais ce n’est pas facile de conformer leur rêve à la réalité.

Dans plusieurs domaines il y a beaucoup de changements. Mais je vois aussi combien les Syriens n’éprouvent pas encore de sentiment de sécurité.

Même si pour l’Amérique de Trump, la Syrie est le paradis maintenant, la réalité est très difficile. Certes la vie coûte un peu moins qu’autrefois. Le prix des achats a diminué, environ 20%, mais le taux de change réel du dollar reste très élevé. Il y a des marchandises dont les prix ne baissent pas.

Dans les écoles, l’ancien système continue mais ils ont remplacé l’éducation civique par la religion. Cela vaut aussi pour les chrétiens.

Réunion dans les locaux de l’association « Espace du ciel », avec Jina ACHI. © Hasan Ibrahim BELAL

Parlez-nous de votre projet pour la tolérance mutuelle, Espace du ciel ?

J’ai fondé il y a 13 ans ce projet qui réunit musulmans et chrétiens pour faire ensemble des expériences qui les aident à s’accepter, à entrer dans une relation sans peur. On reçoit les enfants, de l’âge de trois ans jusqu’au bac, mais aussi leurs mères. Elles ont des séances obligatoires. Quand elles inscrivent leur enfant, elles doivent suivre le programme de leur enfant. On aide aussi des jeunes universitaires à élargir leur espace intérieur, à recevoir Dieu de plusieurs manières : à recevoir l’autre à travers Dieu et aussi à accueillir la manière de l’autre qui a reçu Dieu de manière différente. Ils peuvent découvrir combien la différence est enrichissante. Ce projet est l’oasis où tous nous pouvons découvrir l’homme à l’intérieur et dans l’essentiel.

 

Comment les chrétiens peuvent-ils pratiquer leur foi?

En principe, ils peuvent prier. L’Etat leur dit :  on vous défend. Mais ce n’est pas une question de défense, c’est une ouverture vers toutes les communautés qui va sauver la Syrie. C’est la seule solution, incluant tous les Syriens. Autrefois ce n’était pas facile d’exprimer notre opinion politique, c’était même interdit. En fait, les gens ne savent pas jusqu’à quel point ils peuvent exercer leurs libertés, car toujours il y a des comportements individuels qui réveillent des peurs anciennes. Par exemple, en été, les gens ne savent pas comment ils doivent s’habiller, on n’ose pas ouvrir de piscines mixtes pour aller nager. En principe on est pensé disposer de ces libertés qu’on avait, mais, dans les faits, on n’en sait rien.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Après quatorze ans de guerre, les Syriens ont besoin que l’autre ne soit plus ressenti comme une menace. Le rôle du gouvernement est de créer un terrain fécond où chacun puisse trouver sa place et se trouver lui-même au milieu du désordre. Et de ne pas imposer des contraintes qui paralysent de nouveau.  Les gens étaient muets autrefois, travaillant en silence. Le silence n’est pas vibrant mais il est plus actif que le brouhaha de la propagande. Beaucoup de gens étaient silencieux car ils essayaient de voir où est le bien commun, pas celui d’une communauté. C’était le rôle de l’Eglise de travailler en silence entre toutes les communautés. C’était notre choix : travailler avec tout le monde, ne rejeter aucune croyance.

[Liban] Le témoignage d’Adrien : « Je suis tombé en admiration pour ce pays : son carrefour de civilisation, son patrimoine historique exceptionnel, son attachement à Dieu et la chaleur des Libanais »

Le témoignage de notre volontaire, 30 ans, aide soignant en France, en mission d’été à Ghodrass au Liban auprès des personnes âgées.


Ma mission

J’attendais avec beaucoup d’impatience et de joie cette mission. Autant vous dire que cette expérience a surpassé en tous points mes attentes.

J’ai effectué une mission de 3 semaines au sein du Foyer Notre Dame des Douleurs tenu par la Congrégation des Filles de Notre-Dame des Douleurs à Ghodrass, au Liban.

Le foyer accueille 64 personnes âgées dépendantes de diverses origines, confessions et ressources financières.

La distribution du repas, les soins de nursing et les activités de l’après-midi pour les personnes âgées ont été mes principales missions.

En outre, j’ai été fier de mettre à profit mon expérience d’aide-soignant en soins palliatifs puisqu’ils ont la remarquable volonté de fonder un service similaire au Foyer ce qui est rarissime au Liban.

Les personnes âgées présentent au Foyer Notre Dame des Douleurs sont ancrées dans une relation très intime à Dieu. Le mot Dieu est usité dans chaque conversation. La Messe, célébrée chaque jour, est un moment très précieux dont beaucoup ne manqueraient pour rien au monde.

Je suis particulièrement touché par la Foi des chrétiens Maronites.

Les Églises, les calvaires, les icônes de Saints (souvent Saint Charbel), les chapelets, les statues de la Sainte Vierge Marie sillonnent les territoires chrétiens du Liban. Les Libanais portent un chapelet en bois ou une croix en or pour les plus aisés. Les chapelets décorent aussi les pares brises des voitures.

Le Liban se caractérise aussi par sa mixité religieuse et ses paysages diversifiés entre mer et ciel. La nature montagneuse est préservée ce qui la rend tout simplement magnifique.

Mon expérience du Liban

En traversant Beyrouth, j’ai vu l’extrême pauvreté : des enfants fouillent les poubelles à la recherche de nourriture et de vêtements, des vendeurs et mendiants se dressent sur les abords de l’autostrade (la seule autoroute du Liban qui traverse le pays du sud au nord) à la recherche d’argent. Les bâtiments très modernes tutoient des bâtiments bombardés, criblés de balles ou abandonnés, vestiges de la guerre civile.

J’ai eu la chance de visiter le monastère Saint-Maron où repose Saint-Charbel et de faire une sortie en bateau à Batroun où j’ai pu me baigner dans la Méditerranée.

J’ai beaucoup aimé Faraya, Byblos, le port de Batroun, Achrafieh qui est le quartier chrétien de l’Est de Beyrouth et Tripoli pour son dépaysement total.

J’ai particulièrement apprécié les activités ludiques avec les personnes âgées ainsi que ces moments précieux d’échanges et de partages sur tout ce qu’elles ont traversé.

L’Eglise Maronite est fière d’être la seule Eglise d’Orient à être fidèle à l’Eglise Catholique Universelle, dès ses origines.

J’ai trouvé Dieu et l’ai prié de manière différente car la messe est célébrée en arabe. Je n’en comprends malheureusement pas un mot mais je me laisse tout simplement porter par la gestuelle, les chants et médite sur l’émotion que me renvoie la messe.

Mes temps de prières outre que personnel s’effectuent quand je donne à manger aux résidents dépendants.

Je repense au verset : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Mt 25,40

Et cela me met en joie et m’emplît le cœur.

Je me sens profondément utile et je reprends sens à ce que je faisais en France. Cette expérience me fait grandir en tant qu’homme et en tant que chrétien.

Le sentiment qui m’anime est que je me sens profondément intégré par tous.

Je suis tombé en admiration pour ce pays : son carrefour de civilisation, son patrimoine historique exceptionnel, son attachement à Dieu et la chaleur des Libanais.

Le Liban est un véritable joyau dont les représentations ne doivent plus être uniquement synonymes de guerres.

Je remercie grandement les Sœurs de m’avoir si bien accueilli pendant ces 3 semaines ainsi que L’Œuvre d’Orient de m’avoir permis de vivre cette mission.

[Bulgarie] : Le témoignage de François :  » Ces moments avec les enfants sont assez intenses, mais très simples et joyeux. »

Notre volontaire François , 21 ans, est parti en mission à Svishtov en Bulgarie


Ces dernières semaines ont été marquées par les fortes chaleurs qui pèsent sur notre région, faisant de toute pièce climatisée un endroit salutaire. L’église de Svishtov n’est elle-même pas toujours climatisée mais nos prières au fil des jours et des fêtes du calendrier liturgique sont à coup sûr salutaires.

Je dispose à présent des bases essentielles pour bredouiller en Bulgare, et suis ainsi en mesure d’échanger un petit peu et de comprendre parfois ce qui se raconte autour de moi. Si, au début de mon séjour, j’étais un peu gêné d’acquiescer tout du long sans rien comprendre aux monologues de mes interlocuteurs (concédant tout de même parfois un « da » approbateur), j’apprécie désormais qu’on me tienne tous ces discours, qui sont un moyen imparable de me familiariser avec la langue. Je sais aussi que certains aiment que l’on passe du temps avec eux et que l’on s’efforce de parler.

Ma mission :

Ma mission de volontaire et accompagnateur du père Vialle m’a amené dans plusieurs fêtes paroissiales : journée mondiale des grands-parents à Béléné en présence de l’évêque, 170 ans de la paroisse de Malchika, anniversaire d’une religieuse à Roussé, anniversaire du curé de Malchika… Nous voyageons, et retrouvons dans chaque paroisse les bons pères passionistes, tous italiens sauf le père Vialle. La congrégation est fortement implantée et attachée au nord de la Bulgarie, sous la figure tutélaire d’un bienheureux passioniste et évêque, Monseigneur Bossilkov, qui fut martyrisé sous le régime.

Nos divers déplacements guidés par le père nous ont permis de rencontrer plusieurs autres communautés religieuses : les Carmélites de Sofia, les Franciscains conventuels et les soeurs Missionnaires de la Charité de Pleven. J’admire le don total de leur vie dans un pays étranger, où la foi est peu vive. De leurs propres dires, je comprends d’abord que le régime soviétique a fait son travail, puis qu’à sa chute, le spectacle de la perte de morale chrétienne en Occident n’était pas vraiment de nature à inspirer un renouveau de la foi en Bulgarie. Si la pratique religieuse est très faible, les défunts sont en revanche entourés d’une dévotion particulière : littéralement partout, on trouve de ces feuilles placardées en mémoire du énième anniversaire du décès de tel ou tel proche.

A Svishtov, parmi les travaux incontournables, il y a l’entretien des églises de Dragomirovo et de leur jardin. Un graissage des cloches pour commencer, puis la tonte, avec les multiples tracasseries mécaniques – presque comiques – du tracteur tondeuse. Heureusement, les voisins et connaissances ne se font jamais prier pour apporter leur aide. Nous sommes abondamment ravitaillés et nourris par Baba Marguerite.

C’est cette même Marguerite, quasi-vicaire, qui relaie parfois au père les besoins de ses ouailles, par exemple lorsqu’il faut donner les sacrements à une famille qu’il ne connaissait pas lui-même.

A deux reprises, nous avons participé aux soirées-jeux organisées par la paroisse voisine d’Oresch pour les enfants, venus assez nombreux. Très vite, nous retrouvons quelques enfants déjà croisés, et sommes adoptés par les autres. Les enfants se donnent à fond dans les jeux, et ils nous font bien participer ! Nous avons aussi le droit à une visite d’une petite délégation des enfants de cette paroisse quelques jours plus tard, pour faire le tour de l’église puis quelques jeux dans la grande salle dédiée. Ces moments avec les enfants sont assez intenses, mais très simples et joyeux.

Enfin, je ne saurais oublier d’évoquer la ménagerie que nous entretenons à Svishtov, avec 25 chats (le chiffre est variable), 3 tortues et un chien. Leur nourriture, les soins et le nettoyage ne sont pas toujours bien attrayants, mais un moyen imparable de rendre service concrètement et quotidiennement. Pour faire bonne mesure, et dans la lignée des anciens volontaires, j’ai adopté un chaton et l’ai nommé Brutus. Après examen clinique, le chaton est une petite femelle, et Brutus n’était peut-être pas le meilleur prénom à choisir.

[Ethiopie] : Le témoignage de Charles :  » Il s’agit aussi de partager une présence, une attention, une fraternité « 

Notre volontaire Charles, 27 ans, est en mission à Bethany Gedam – Goro – Ethiopie


Ma mission :

Arrivé depuis deux semaines à Goro, je commence à m’installer dans un quotidien rythmé, simple, mais très riche humainement. J’ai été accueilli avec une générosité exceptionnelle par les pères indiens. Leur disponibilité, leur joie de vivre, et leur foi m’ont immédiatement mis en confiance, malgré le dépaysement initial.

Ma mission principale consiste à donner des cours d’anglais, de sciences et de mathématiques à des élèves âgés de 10 à 24 ans. Cela représente un vrai défi, à la fois en termes de contenu pédagogique et d’adaptation aux niveaux variés. Les élèves sont touchants et se sentent privilégiés de m’avoir comme professeur. Je le suis aussi.

C’est aujourd’hui ma troisième semaine de cours et je constate à quel point l’éducation est perçue ici comme un véritable levier d’avenir.

Ce qui m’a aussi beaucoup marqué, c’est la simplicité du quotidien : peu de moyens matériels, mais une très grande chaleur humaine. Le contraste avec ce que je vis en France est parfois déroutant, notamment dans la gestion du temps ou l’approche de l’enseignement, mais cela m’oblige à me rendre plus souple, plus à l’écoute, et à sortir de mes automatismes.

Sur le plan spirituel, je découvre une Église vivante et ancrée dans le quotidien. Les offices sont joyeux, parfois longs mais très participatifs, et il est beau de voir autant de jeunes engagés dans la vie chrétienne. Cela me pousse moi-même à réinterroger ma foi.

Ces premiers jours sont intenses, parfois fatigants, mais ils sont surtout extrêmement formateurs. Je commence à comprendre que le cœur de la mission ne se limite pas à l’enseignement : il s’agit aussi de partager une présence, une attention, une fraternité.

Je passe certains après-midis à visiter des installations dans les villages voisins (cliniques, écoles, églises).

Je remercie vivement L’Œuvre d’Orient pour sa confiance et l’opportunité de vivre cette expérience unique. J’espère continuer à grandir à travers cette mission, et à rendre le meilleur service possible aux jeunes qui me sont confiés.