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Aphraate, le sage persan

Aphraate est un des personnages les plus importants et les plus énigmatiques du christianisme syriaque du IVe siècle. Né de parents païens, il se convertit et devint moine, puis supérieur d’ascètes et enfin, probablement, évêque. Il vécut dans la région de Ninive (aujourd’hui Mossoul, dans le nord de l’Irak) et connut les sévères persécutions du roi perse Shapour II. Au cours de celles-ci, l’Église de Perse, pourtant déjà bien établie, fut profondément ébranlée dans ses fondements et dans sa hiérarchie, particulièrement massacrée. C’était une communauté ecclésiale à la frontière entre le judaïsme et le christianisme, profondément liée à l’Église-mère de Jérusalem : ses évêques étaient traditionnellement choisis parmi ceux qu’on appelle « les proches » de Jacques, le « frère

du Seigneur ». Aphraate a écrit dix exposés à l’intention des catéchumènes qui se préparent au baptême. Dans ses vingt-trois discours, connus sous le nom de « Démonstrations » ou « Expositions », il traite de divers thèmes de la vie chrétienne, comme la foi, l’amour, le jeûne, l’humilité, la prière, la vie ascétique… Il évoque également le rapport entre judaïsme et christianisme, entre Ancien et Nouveau Testament. Dans tous ses écrits, il semble se refuser à exposer ce qu’il pense mais cherche à faire parler la parole de Dieu, étudiée de façon systématique depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, et ceci pour chaque question qu’il aborde. Le style de ce sage persan est simple, accessible à tous, il emploie des phrases brèves. La vision qu’Aphraate a de l’homme et de sa réalité corporelle est très positive : le corps de l’homme, à l’exemple du Christ humble, est appelé à la beauté, à la joie, à la lumière.

Père Pierre Humblot, prêtre au service de l’Église chaldéenne de Téhéran

 

Au sujet de la prière

« La pureté du coeur est une prière plus excellente que toutes les oraisons répétées à haute voix, et le silence conjoint à une conscience sincère surpasse la voix haute de l’homme qui crie. Maintenant donc, mon ami, donnemoi ton coeur et ton intelligence et écoute-moi te parler de la force de la prière pure […] C’est la prière qui fit cesser le déluge ; elle guérit la stérilité ; elle repoussa les armes ; elle dévoila les mystères ; elle fendit la mer ; elle ouvrit une brèche dans le Jourdain, retint le soleil et immobilisa la lune […]. Sa force était tout à fait considérable comme l’était celle du jeune pur… »

 

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