• Actualités

Découvrez le discours de Mgr Aupetit lors de la remise du prix littéraire 2020

Madame l’Ambassadeur, Excellence, Madame le Secrétaire perpétuel, chers lauréats et chers membres du jury, cher Pascal,

C’est un honneur et une joie pour moi de remettre avec vous Mme le Secrétaire perpétuel ce prix littéraire de L’Œuvre d’Orient.

En tant qu’Ordinaire pour les orientaux catholiques de France, je suis de près la situation de vos communautés, de vos pays, le drame de Beyrouth, celui actuel en Arménie, …

Comme Archevêque de Paris, je prie pour eux et les assure de la prière et la mobilisation des fidèles et des associations du diocèse, à travers, par exemple, l’action de L’Œuvre d’Orient.

Ce prix littéraire a la particularité de récompenser un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens en Orient.


Notre époque a besoin d’espérance et de culture.

Mais quelle espérance proposer à ces fidèles qui font face à ces dilemmes ?

Partir ou rester sur ma terre ? Comment assurer l’avenir de mon enfant si l’école ne réouvre pas ? Comment faire face à la crise économique sans précédent ? Comment se reconstruire personnellement après avoir été témoin de la barbarie de Daech ou des milices ?

Ces chrétiens d’Orient nous disent quelque chose aujourd’hui du Christ souffrant « J’ai soif ». Et nous mettent face à nos responsabilités « Donne-moi à boire ».

Une première responsabilité est de s’informer.

Vos livres, Messieurs, nous éclairent, nous nourrissent.

Votre pérégrination entre Orient et Occident M. Pierre Klein, nous parle d’un monde révolu, ébranlé par les violences des puissants, avec des témoins engagés.

Votre très actuel Minorité d’Orient M. Tigrane Yegavian, informe avec une grande lucidité la situation des chrétiens d’Orient.

Tous deux nous mobilisent, nous font faire mémoire, et nous alertent sur les enjeux de ce qui se passe en Orient.

Alors, quelle espérance ?

L’Espérance, cette vertu, qui comme la définit Péguy, « voit ce qui n’est pas encore et qui sera ». « Elle seule, portant les autres, traverse les mondes révolus ».

Les conflits s’arrêteront, d’autres renaîtront de leurs cendres, les sociétés passeront. La culture se déplacera. La foi restera.

Comme vous l’aviez prédit, Mme le Secrétaire perpétuel, l’Union soviétique s’est effondrée. Les frontières se sont ouvertes. Le culte catholique y a été ré autorisé. Les églises gréco catholiques se sont redéployées avec un formidable élan missionnaire.

Aujourd’hui, dans ces situations douloureuses, ces drames dont nous sommes les témoins, les chrétiens d’Orient par leur présence témoignent, parfois malgré eux, à notre Eglise et à nos sociétés de l’espérance.

Même parfois dans leur désespérance.

Oui les chrétiens d’Orient sont nos frères ainés dans la Foi. Ils nous tracent un chemin dans les situations douloureuses. Par leur piété, leur attachement à la Vierge Marie, ils témoignent d’une espérance au quotidien.

En cette année Sainte Geneviève, où par sa liberté et sa force de caractère, cette jeune femme a su réinsuffler l’espérance aux parisiens, puissent ces ouvrages récompensés aujourd’hui, ouvrir les yeux, dessiller, mobiliser toujours plus et donner envie de mieux connaitre ce poumon de l’Eglise si vivant !