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Regards croisés sur le Prix littéraire 2019 : les auteurs répondent à nos questions ! 1/3

Lire et écrire sur les chrétiens d’Orient, pourquoi ?

A l’occasion du Prix littéraire, nous avons été pousser la porte des auteur plébiscités pour leur poser nos questions et comprendre un peu mieux pourquoi ils écrivent sur les chrétiens d’Orient. Témoignages, livres d’archives et de photos, ouvrages universitaires, chaque livre ouvre une fenêtre unique sur l’Orient chrétien aujourd’hui.

Jusqu’à la remise du prix, le 12 mai, nous vous dévoilerons chaque semaine des interviews des auteurs.

Aujourd’hui, nous mettons à l’honneur trois témoignages forts sur la vie en Syrie pendant la guerre. Le père Jacques Mourad à Qaryatayn, le médecin Nabil Antaki  à Alep et le père Ziad Hilal à Homs ont chacun décidé de rester dans leur pays pendant ces années éprouvantes. Ils ont consacré leur vie au service des plus démunis, premières victimes de la guerre.

 

Père Jacques Mourad, Un moine en otage

  • – Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce livre ?

« Ce livre est un témoignage de l’oeuvre de Dieu dans ma vie comme consacré. Cela me semblait important, surtout en des circonstances aussi difficiles que celles que j’ai vécues comme otage de Daech. »

  • – Votre livre est dans la présélection du prix littéraire pour le regard positif qu’il porte sur les chrétiens d’Orient : pourquoi a-t-il sa place dans le prix ?

« Notre monde a besoin d’un signe d’espérance au moment où beaucoup de pays traversent des moments très éprouvants, engendrant beaucoup de souffrances. A mes yeux, la Syrie est un révélateur de problèmes internationaux. »

  • – En quoi un lecteur occidental peut-il être touché/intéressé par votre livre ?

« Ce livre peut permettre à un lecteur occidental de dépasser la peur très forte à l’égard de Daech et du terrorisme et de ne pas l’assimiler à l’islam dans sa globalité. Selon mon expérience, il n’y a que la foi qui permette de dépasser la peur. »

 

Nabil Anataki, Les lettres d’Alep

  • – Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce livre ?

« Mon livre est un recueil de lettres que nous avons écrites, mon co-auteur et moi, pendant les 5 années de guerre à Alep, à l’intention de nos amis. Nous avons décidé de les colliger et de les publier parce qu’elles constituent un témoignage authentique de deux chrétiens sur l’atrocité de la guerre et sur une réponse chrétienne aux drames vécus par nos prochains. »

  • – Votre livre est dans la présélection du prix littéraire pour le regard positif qu’il porte sur les chrétiens d’Orient : pourquoi a-t-il sa place dans le prix ?

« Si je n’ai pas quitté, comme tant d’autres, le pays, c’est parce que je croyais que ma mission était de rester présent pour soulager les souffrances et semer l’Espérance. Tous les textes du livre transpirent l’Espérance que nous rayonnions autour de nous. D’ailleurs notre devise est : « Sème l’Espérance ».

  • – En quoi un lecteur occidental peut-il être touché/intéressé par votre livre ?

« Mon livre raconte les souffrances des déplacés, la misère des pauvres, l’exil des chrétiens et l’atrocité de la guerre et décrit aussi notre réponse à ces drames par la compassion, l’accompagnement, la solidarité et le don de soi. Mon livre est un témoignage de solidarité, un acte de Foi, un message d’Espérance et une hymne d’Amour. »

 

Père Ziad Hilal, Homs, l’espérance obstinée

  • – Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce livre ?

« Je voulais faire une sorte d’hommage au père Frans, jésuite qui a vécu longtemps en Syrie et a été assassiné le 7 avril 2014 dans notre couvent, à Homs. J’ai également voulu montrer la force de la mission de notre Église et de la société civile durant la guerre. Même dans l’enfer, il y avait un travail, une très belle mission pour aider les gens. »

  • – Votre livre est dans la présélection du prix littéraire pour le regard positif qu’il porte sur les chrétiens d’Orient : pourquoi a-t-il sa place dans le prix ?

« Le livre parle de la mission de notre Église, des religieux, religieuses, prêtres et évêques. Il montre comment ils ont pu trouver un moyen d’aider les gens, les chrétiens, pour rester sur place malgré la guerre, la violence, la haine, et comment les chrétiens d’Orient ont pu contribuer à préserver la société et le pays dans cette guerre. »

  • – En quoi un lecteur occidental peut-il être touché/intéressé par votre livre ?

« Malgré ce qu’on a vécu durant la guerre, l’espérance toujours présente nous a poussé à faire ce qu’on a fait comme mission auprès des enfants, des jeunes, des femmes, des déplacés… Mon livre montre que la force de l’homme vient aussi de quelque chose de spirituel, au-delà des conditions matérielles.« 

 

Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir de nouveaux auteurs !