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[ARMÉNIE] Le témoignage de Marine : "On y respire et on s'y sent apaisé"

Notre volontaire Marine est en Arménie depuis le 1er mars et pour 6 mois, elle sert dans plusieurs endroits : Fondation Kasa, association Endanik, Sœurs de l’Immaculée Conception et Sœurs de Mère Teresa.


Arrivée à Gyumri depuis deux semaines, les motifs d’étonnement ne manquent pas dans une ville post-soviétique dont je ne connaissais pas l’existence il y a encore quelques mois.

À une trentaine de kilomètres de la Turquie, perchée dans la steppe caucasienne à 1500 mètres d’altitude, Gyumri, la deuxième ville d’Arménie, est une cité sèche, poussiéreuse, encore en partie détruite par le séisme de 1988. Architecture carrée, droite, plate, enseignes des échoppes traduites en russe. Gyumri abrite la plus grande base militaire russe en dehors de la Russie et garde son aspect de ville garnison.

Pourtant, Gyumri est une ville sur laquelle le soleil brille souvent, entourée de montagnes encore enneigées en ce début mars, et malgré les jigoulis conduites d’une manière qui peut surprendre, on y respire et on s’y sent apaisé.

Et puis il y a les chiens. Dans les rues, partout, bâtards adorables qui ne demandent qu’une caresse à notre passage. En général.

Je suis ici pour 6 mois et il s’agit d’un début de mission : c’est à moi de créer mon emploi du temps selon les besoins sur place. Difficile mais valorisant, je crois. Une partie de mon temps est pour l’instant réservé à Kasa, une fondation humanitaire suisse, qui donne des cours de français dans différentes écoles de la ville. La francophonie semble représenter une forme d’échappatoire pour ce pays enclavé.

Un autre pilier de ma mission se construit avec une autre association, Endanik. J’ai commencé à donner des cours d’anglais auprès des enfants réfugiés du Haut-Karabagh. J’assiste la professeur qui doit gérer une classe où plusieurs niveaux et âges sont mélangés. Nous tentons de nous comprendre via l’anglais, le russe, l’arménien.

Enfin, un troisième pilier se dessine : passer du temps auprès des personnes âgées dans un centre d’accueil de jour géré par la seule communauté catholique de Gyumri.

J’aspire à mettre en place d’autres activités dont je n’ai sans doute pas encore idée pour l’instant.

Je crois que le plus surprenant après deux semaines ici est la perception du temps. Tandis qu’en bonne française, j’entends organiser un agenda où chaque mardi du mois par exemple je ferais telle ou telle tâche, il s’avère qu’ici on pense jour par jour, avec un mot clef : l’adaptation. Une flexibilité qui peut paraître désarçonnante, mais qu’il faut embrasser pour se laisser porter sur le rythme orientalo-soviétique d’un pays carrefour de culture.