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Conférence Internationale : intervention de Mgr Mattar, Archevêque maronite de Beyrouth

« Je dirai un mot à nos frères d’Europe et d’Occident, et un autre mot à nos frères d’Orient.

Pour l’Occident, vous avez vu un déferlement de réfugiés, de déplacés en très grand nombre récemment pour des raisons sécuritaires.

Plus tôt, vous avez aussi eu une vague de déplacés pour des raisons économiques.

Il y a un sens dans ces déplacements.

Il faut faire en sorte, au niveau international, de garder les peuples chez eux.

Cet écart entre riches et pauvres est à traiter au niveau international, et aider les peuples à rester chez eux est vraiment une option qui doit être pour le monde entier une option de solidarité. Evidemment, il y a beaucoup de générosité, et nous saluons cette générosité. A l’occasion, je veux aussi dire que nos frères Arabes devraient être aussi généreux en ouvrant les portes de leurs pays, quand ils le peuvent, pourquoi ne pas le faire aussi ? C’est une chose qui doit être faite, et c’est un appel que je lance.

L’Europe, nous la louons, mais c’est aussi son devoir, parce que la bataille pour l’homme, pour la justice est unique. Daesh est en train de nuire non pas aux Chrétiens d’Orient, ni aux Musulmans d’Orient : il nuit à l’humanité entière ! Je souhaite qu’un effort supplémentaire soit fait pour les empêcher de nuire. Par exemple, si Daesh est empêché de nuire, Alep n’est plus menacée. Et je dois vous dire qu’il y a un répit chrétien à Alep qui est maintenant menacé de mort. Il serait vraiment dommage que nous perdions cette ville qui a été comme un symbole de coexistence. Mossoul, Alep et Beyrouth sont des symboles de coexistence, la Jordanie aussi.

Pour nos frères d’Orient, nous voulons dire les vérités comme elles sont : Il y a eu beaucoup d’injustice dans le passé. On ne peut pas répondre aux injustices du passé par les injustices d’aujourd’hui. Il faut pardonner et regarder de l’avant.

Pour les communautés, j’appelle non seulement à un dialogue islamo-chrétien mais aussi à un dialogue islamo-musulman, pour que les fils de cette seule religion puissent s’entendre, parce que c’est un devoir de sauvegarder l’Islam en tant que tel et sa mission dans le monde. Ceci est très important pour l’avenir, non pas de la région seulement, mais pour l’avenir de l’humanité entière. Nous devons aussi être, nous, en Orient, des acteurs de paix. Je donne l’exemple de ce qui s’est passé en Afrique du Sud, quand Mandela, Desmond Tutu ont fait la paix dans la société de manière admirable. Il faut qu’il y ait dans nos pays, en Irak, au Liban, en Syrie, en Egypte, partout, des hommes de paix, des présidents, des ministres, qui travaillent pour l’union de tous, pour la réconciliation entre tous !

Ce n’est pas l’Europe qui va faire notre paix !

Nous devons travailler aussi nous-même pour notre paix, notre compréhension et notre coexistence. Nous devons savoir que personne ne va éliminer personne. Les Sunnites, les Chiites, les Druzes, les Chrétiens, les Alaouites, nous devons vivre ensemble malgré tout ! Donc, apprenons à nous accepter les uns les autres, et essayons de réduire ce temps de crise, ce temps de guerre, pour aimer la paix, et j’espère que la paix viendra.

Écoutez l’intervention de Mgr Mattar lors de la Conférence Internationale du 8 septembre


 

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