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[ÉGYPTE] Le témoignage de Myriam : "Ils sont ensuite très fiers de nous appeler pour nous montrer qu’ils y sont arrivés !"

Notre volontaire Myriam était en mission en Centre Notre Dame de la Paix au Caire !


Chère Famille, chers Amis,

A la sortie de l’aéroport, un comité d’accueil nous attendait composé de sœur Awatef, sœur franciscaine Elisabetines, qui sera notre guide et référente sur place, accompagnée de deux des orphelins du Centre : Kamel et Schnouda, des jumeaux de 9 ans. Chacun d’eux portaient un bouquet de fleurs nous étant destiné et des pancartes avec nos noms et nous souhaitant la bienvenue. Un chauffeur nous attendait pour nous conduire au Centre. Après 15 minutes de route, nous découvrons le Centre Notre Dame de la Paix, qui sera notre lieu de résidence pour toute notre mission. Nous sommes accueillies comme des reines, ils sont vraiment aux petits soins.

Ce Centre accueil une trentaine d’orphelins âgés de 9 à 25 ans. Ici, la notion d’orphelin est différente de celle que nous connaissons ; la plupart des enfants ici ont encore un parent en vie, mais celui-ci ne peut financièrement pas s’en occuper ou, dans des cas plus rares, il ne veut pas s’en occuper… c’est pourquoi il n’est pas rare d’avoir des fratries complètes prise en charge par le Centre.

Mais l’accueil des orphelins n’est pas la seule mission de ce Centre, il comprend également un espace d’accueil pour adultes handicapés. Deux étages y sont dédiés pour permettre à une trentaine d’handicapés (principalement mentaux) de développer leur autonomie et leur motricité par le biais de diverses activités.

Les premiers jours sont très tranquilles puisque les enfants sont en week-end prolongés dû à la célébration de Noël pour les coptes orthodoxes qui se faisait les 7 et 8 janvier. Nous avons donc le temps de prendre nos marques sur les lieux et de sympathiser avec les enfants. Ceux-ci sont ravis de nous apprendre quelques mots d’arabe et d’apprendre quelques mots de français en retour. Nous passons beaucoup de temps à jouer avec eux ; je ne compte plus le nombre de parties de foot ou de ninja que nous avons faites depuis notre arrivée.

Rapidement, notre programme prend forme. Le matin, les enfants sont à l’école donc nous rejoignons, au rez-de-chaussé, l’école des adultes handicapés. Nous nous séparons, Claire (co-volontaire) et moi, pour accompagner chacune un groupe et pouvoir aider les enseignantes dans leurs ateliers. Il y a énormément de propositions qui leur sont faites et une grande variété dans les ateliers : informatique, atelier de tissage avec certains qui coupent de grandes bandes de tissus pour que les autres en fassent des tapis sur leurs métiers à tisser, fabrication de bougies, crochet, couture et autre bracelet en perles ou macramé.

Nos après-midis se construisent assez différemment d’un jour à l’autre. Nous essayons de donner quelques petits cours de français aux enfants du centre. Ensuite, nous organisons des temps de jeux : ballon, cartes, ninja, tomate… enfin tout ce qui peut les occuper et, si possible, les défouler un maximum. Et en fin d’après-midi, début de soirée, nous pouvons nous retrouver entraînées dans la chambre des filles pour devenir coiffeuse ou… tête à coiffée !

La semaine dernière, une jeune du Centre, Afifa, en apprenant que je jouais du violon, m’a demandé de lui apprendre. Elle en a reçu un il y a quelques années mais n’a pas trouvé de professeur pour lui apprendre à en jouer. Quel plaisir pour moi de pouvoir faire de la musique et d’en faire profiter autour de moi !

Depuis les vacances scolaires, nous avons intégré l’équipe éducative du collège Saint Georges de Nasr City qui propose des cours d’anglais et de français aux maternels plusieurs matinées par semaine. Avec Madame Shérine, une enseignante, nous nous employons donc à initier les moyennes et grandes sections au français. Nous avons deux classes, une de moyenne section regroupant environ 17 élèves de 5/6 ans et une classe de grande section avec autant d’élèves de 7/8 ans. Pour la première semaine de cours, nous étions beaucoup dans l’observation, ne sachant pas vraiment comment allait se passer les cours ni quel était le niveau de français des enfants. Ensuite, nous avons un peu plus pris la main pour les cours suivant afin d’être un peu plus actives en essayant de rendre les cours ludiques et vivant par des jeux et des chansons. Nous avons eu la joie, à la fin des 3 semaines de cours, de remarquer de beaux progrès chez les enfants et de voir qu’ils avaient retenu certaines choses que nous leur avions apprises !

La fin des vacances scolaires a vu le Centre se re-remplir et retrouver la vie et l’animation des débuts de notre mission. Nous avons repris nos parties de foot quotidiennes et multiplions nos échanges avec les plus grands ; mon anglais s’améliore de jour en jour ! C’est assez drôle car chacun d’eux souhaite nous inviter à prendre un jus, un café, un dessert… etc aussi nous multiplions les sorties avec eux et les moments de partages. Les petits comme les grands se font une joie d’étoffer notre vocabulaire d’arabe ! Pour le mardi gras, nous avions proposé aux sœurs de faire des crêpes pour le dessert du dîner mais comme ils n’ont pas vraiment la culture du dessert, nous nous sommes retrouvées à préparer un dîner de crêpe pour 45 personnes (ce qui équivaut à 4kg de farine, 40 œufs, 4 litres de lait et autant d’eau). C’était un très bon moment et le temps de préparation était bien à la hauteur des retours plus que positifs que nous avons eu ensuite !

A la fin des vacances, la directrice de l’école Saint Georges nous a demandé de donner un cours de français aux professeurs de français sur la langue courante, de manière à ce qu’elles puissent comprendre facilement le français parlé quotidiennement en France. Nous nous sommes bien amusées à redécouvrir la richesse de notre langue et de nos expressions familières tout en étudiant la manière dont nous parlons pour pouvoir leur enseigner.  Suite à ce cours nous nous sommes retrouvées embauchées pour assister une des jeunes professeurs dans ces cours de français. Nous nous rendons compte que les enfants aiment lorsque nous leur accordons une attention particulière en leur montrant comment bien écrire telle ou telle lettre, ils sont ensuite très fiers de nous appeler pour nous montrer qu’ils y sont arrivés !

Nous avons adopté une petite pause française hebdomadaire en fréquentant la SCEP (Société des Chrétiens (Cairotes) Engagée et Pratiquants) qui est une aumônerie étudiante tenue par les Dominicains du Caire et qui se réunit tous les mercredi soir pour les vêpres, la messe, un repas partagé, un temps de discussion et de partage sur des textes (ces derniers temps, nous étions sur le livre du Deutéronome et nous allons passer sur l’encyclique du pape François « Gaudete et Exultate » sur l’appel à la Sainteté) et nous concluons avec les complies. C’est un moment que j’apprécie car, même si les messes coptes sont très belles, ne pas avoir besoin de se concentrer pour comprendre ce qui est dit est très reposant tout comme retrouver nos beaux chants français ! Bref, c’est une petite pause française qui nous permet de recroiser d’autres volontaires de l’Œuvre d’Orient et de rencontrer des étudiants français venus, pour la plupart, étudier l’arabe.

 

Myriam