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Inquiétude grandissante autour du sort des évêques Paul YAZIGI et Jean IBRAHIM, enlevés en Syrie le 22 Avril 2013

 

Plus les semaines passent, plus le sort des deux évêques syrien enlevés le 22 avril dans la région d’Alep apparaît confus. Samedi, cela fera deux mois qu’on est sans la moindre nouvelle de Mgr Paul Yazigi, métropolite grec-orthodoxe d’Alep, et Mgr Jean Ibrahim, évêque syrien-orthodoxe de la même ville. Des rumeurs inquiétantes circulent dans la presse, à l’image de celle relayée par le journal britannique The Tablet dans son édition du 14 juin. Citant une source régionale syrienne, l’hebdomadaire catholique avance que tous deux « sont probablement morts » et auraient pu être tués le jour même de leur enlèvement.

Une information à considérer avec la plus grande prudence : « Cette hypothèse est crédible mais rien ne permet de l’étayer, précise-t-on à l’Œuvre d’Orient, où ce dossier est suivi de près. En l’absence de revendication, certains acteurs de terrain ne cachent plus leur pessimisme. La plupart se sont démenés auprès de leurs interlocuteurs, tant du côté des factions rebelles que de celui du régime de Damas. Pour l’heure, chacun se renvoie la responsabilité. » Par ailleurs, une source diplomatique précise que l’Arabie saoudite agirait en coulisses, consciente de l’impact négatif de cette affaire pour l’image de la rébellion si celle-ci devait être mise en cause.

Quel rôle a joué l’unique rescapé de l’attaque ?

Depuis l’annonce de l’enlèvement, les informations les plus contradictoires ont circulé. La libération des deux hommes a même été brièvement annoncée, avant d’être démentie . Certains prétendent que les évêques auraient été relâchés avant d’être aussitôt repris par un second groupe armé. Une thèse que l’avocat franco-libanais Carol Saba accueille avec circonspection. Ce proche du patriarche orthodoxe Jean X d’Antioche avoue la difficulté des Églises à livrer la moindre certitude : « La situation est aussi obscure qu’il y a deux mois. Certes, nous n’avons pas de preuve de vie, mais cela ne constitue pas pour autant une preuve de mort. » Joint par La Croix, un religieux syrien ne cache pas que les espoirs s’amenuisent : « Je viens de m’entretenir avec plusieurs responsables d’associations humanitaires dans le nord du pays. Ils m’ont confirmé que les ravisseurs n’avaient rien exigé, pas plus qu’ils ne s’étaient manifestés. D’après moi, c’est un mauvais signe. »

Autre zone d’ombre : quel rôle a joué l’unique rescapé de l’attaque ? Deux hommes accompagnaient les évêques : le premier, un diacre syrien-orthodoxe, a été tué ; le second, un laïc, en a réchappé et a pu donner l’alerte. Sa description des ravisseurs a laissé penser qu’il pouvait s’agir de combattants tchétchènes. Mais depuis plusieurs semaines, le seul témoin de l’enlèvement est injoignable.

Source : la-croix.com

 

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