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5ᵉme édition du colloque des écoles catholiques francophones du Moyen-Orient
« Transmettre dans l’épreuve : Le rôle des familles dans l’éducation »
Les 6 et 7 février 2025, Le Caire a accueilli la cinquième édition du colloque des écoles catholiques francophones du Moyen-Orient, organisé par L’Œuvre d’Orient au Collège de La Salle. Rassemblant 350 acteurs de l’éducation catholique issus de la région, l’événement s’est articulé autour d’un thème central : « Transmettre dans l’épreuve. Le rôle des familles dans l’éducation ».

Ce colloque a offert une plateforme essentielle pour discuter des défis et opportunités auxquels sont confrontées les écoles catholiques francophones dans un contexte marqué par des crises régionales profondes. La présence de personnalités influentes telles que Sa Béatitude Ibrahim Isaac Sidrak, Patriarche des coptes catholiques, et le journaliste franco-égyptien Robert Solé, a enrichi les débats et témoignages apportés par les intervenants.
Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de L’Œuvre d’Orient, a rappelé l’importance de la clarté d’esprit dans la transmission des savoirs en période de crise :
« Pour transmettre en temps de crise il faut avoir les idées claires : Il faut regarder chacun avec l’humanité de Jésus. Mais partager la vision que nous avons par rapport à la foi humaine avec ceux qui n’ont pas la même foi que nous. Il faut aussi avoir une vision de développement du Moyen-Orient. Sur ce pèlerinage nous pouvons nous souhaiter bonne route. »
LES ÉCOLES CATHOLIQUES FRANCOPHONES DU MOYEN-ORIENT : UN PILIER DANS LA RÉGION
Avec plus de 400 000 élèves scolarisés, les écoles catholiques francophones jouent un rôle unique dans le Moyen-Orient. Elles offrent un enseignement de qualité enraciné dans la culture locale tout en promouvant la francophonie et les valeurs humanistes. Ces établissements assurent une stabilité éducative et des perspectives professionnelles à des jeunes, confrontés à des épreuves sociétales, économiques et géopolitiques.

Robert Solé, écrivain franco-égyptien a souligné l’importance du rôle des élèves issus de ces écoles :
« Vos élèves, de vos écoles, ont une vocation de médiateurs, de passeurs. Les passeurs ce sont des femmes et des hommes qui font le lien entre les pays, les cultures, les religions, entre les époques, ce sont des linguistes, des anthropologues, des artistes, des inconnus. Ce sont des traits d’union. […] De ces passeurs-là, le monde ne saura se passer. »
Le père Youssef Nasr, secrétaire général des écoles catholiques du Liban, a confirmé dans un entretien avec Aleteia que ces écoles représentent un « phare d’espérance » dans un contexte de plus en plus troublé. Lors du colloque, il a également souligné l’importance de l’égalité des sexes dans ses établissements : « C’est une question de dignité », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il faut y être « attentif » dans les sociétés orientales.

En effet, leur mission ne se limite pas à l’enseignement scolaire, mais s’étend à la transmission de valeurs essentielles telles que la résilience, la paix et la solidarité.
UNE MOBILISATION INTERNATIONALE

Le colloque a réuni des responsables d’établissements scolaires de plusieurs pays, dont le Liban, la Syrie, la Terre Sainte, la Turquie et la Jordanie, ainsi que des représentants des écoles catholiques et des institutions académiques francophones de la région. Parmi les participants, S.E. M. Eric Chevalier, ambassadeur de France en Égypte, a mis en avant l’engagement de la France en faveur de la francophonie et du maintien d’une éducation accessible pour toutes et tous.
Depuis 1856, L’Œuvre d’Orient accompagne les chrétiens d’Orient dans leurs missions éducatives, sociales et culturelles. Ses actions, soutenues par des milliers de donateurs, incluent la rénovation d’écoles, l’aide à la formation des enseignants et la promotion de la francophonie comme vecteur de paix et de cohésion sociale. En 2020, le président Emmanuel Macron a cofondé le Fonds pour les écoles d’Orient afin de renforcer cet engagement.
Alors que la région est confrontée à des défis multiples, le Vᵉme colloque des écoles catholiques francophones du Moyen-Orient a permis de réaffirmer l’importance de l’éducation comme rempart contre l’instabilité et comme moteur d’espérance. Des jeunes ayant fait le choix de rester dans leur pays ont partagé leurs témoignages poignants sur leur volonté de construire un avenir meilleur pour leur pays.



« Mon école pour moi était plus qu’un établissement, c’était un tremplin. L’apprentissage de la langue française a été un élément clé. […] J’ai appris que la diversité est une richesse. Et l’ouverture d’esprit une force. » M. Ibrahim Mahlab, ancien Premier ministre égyptien.





