À Jérusalem-Est, un refuge de tendresse pour les anciens.

LE HOME NOTRE-DAME DES DOULEURS.

Le 10 septembre 2017, la communauté des Filles de Notre-Dame des Douleurs a célébré les 60 ans du Home situé à Ras-Al-Amud Ras, quartier palestinien au sud-est de la vieille ville. C’est en effet le 3 novembre 1957 que la communauté a inauguré le nouvel « Asile » pour accueillir des personnes âgées et démunies, selon le charisme de la mère fondatrice, Sr Marie Saint-Frai.

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La fin de la guerre, le début d’un autre fléau.

À la suite d’une lettre envoyée par le curé de Bethléem et d’un pèlerinage en Terre Sainte de Mère Bathilde, Supérieure générale, la congrégation des Filles de Notre-Dame des Douleurs, encouragée par le Patriarche, Mgr Alberto Gori, s’engage dans les démarches administratives et la recherche d’un terrain pour créer un Asile pouvant accueillir les personnes âgées pauvres et sans famille.                                                                      Patriarcat, Custodie, Consulat Général de France, tous s’accordent pour soutenir cet ambitieux projet et faciliter l’achat d’un terrain appartenant aux Sœurs de l’Apparition, qui se trouve alors en territoire jordanien. Le 19 mars 1956, en la fête de Saint Joseph, Mgr Alberto Gori procède à la pose et à la bénédiction de la première pierre.                                                                                                                                                                         Les premières sœurs s’installent à la fin de l’année 1956. Elles sont accueillies généreusement par les communautés religieuses françaises déjà installées en Terre Sainte. Grâce notamment à M. Marar et M. Kamar qui suivent attentivement la construction du nouveau bâtiment et, aux quêtes qui leur font parcourir la région, elles s’insèrent parfaitement dans la société locale. Enfin, l’inauguration a lieu le 3 novembre 1957. Mère Bathilde qui avait été si marquée lors de son pèlerinage en 1954 en voyant la pauvreté matérielle et sociale qui régnait sur la terre de Jésus accueille avec joie les premiers résidents : 25 femmes et 12 hommes pour cette maison de Jérusalem.

Une année au Home

L’année 2020, atypique aussi en Terre Sainte en raison de la situation sanitaire, ne reflète pas les activités du Home au quotidien, c’est pourquoi nous avons choisi de vous faire revivre une année « ordinaire » de ce merveilleux refuge, contée par sœur Marie-Dominique.

« Voici quelques nouvelles du Home. L’automne 2019 a été dynamique : cueillette des olives, première sortie avec les résidents, célébrations d’anniversaires. La fin de l’année est aussi le moment où nous pensons à l’année qui commence et lançons des projets.

Les olives

Comme tous les ans, le mois d’octobre a été celui de la cueillette des olives. Un grand travail a été effectué, sous le soleil, par une équipe de bénévoles très efficaces qui ont secondé les sœurs dans leur tâche. Grâce à eux, 700 kg d’olives ont été récoltés en moins de trois semaines. Ensuite, les olives ont été amenées à Latroun pour y être pressées. Pour un total de 100 litres d’huile. Un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé dans la bonne humeur.

Une sortie à Bethléem

On en parlait depuis longtemps mais cela n’avait pas pu se concrétiser… finalement en novembre dernier, six résidentes se sont rendues à Bethléem, accompagnés de Jean François, de sœur Camille et de bénévoles. Elles ont beaucoup apprécié la promenade même si elles étaient bien fatiguées à la fin de la journée.

Au programme, promenade au champ des bergers puis pique-nique et café au Manger square sur la place de la Nativité. Le temps était idéal, ni trop chaud, ni trop froid. Une expérience qui sera peut-être renouvelée car elle permet à la fois de faire passer un bon moment à ceux qui sortent mais aussi de faire travailler aux résidents leur mémoire et leur vivacité.

Vie quotidienne

Une nouvelle activité a été lancée en automne. Elle s’inspire du PASA français. PASA est l’acronyme de Pôle d’Activité et de Soins Adaptés. Le PASA organise en journée, pour les résidents de maisons de retraite ayant des troubles du comportement modérés, des activités sociales et thérapeutiques. Cela leur permet de vivre comme à la maison le temps d’une journée. On fait la cuisine, on chante, on discute, on lit…. Le tout dans une atmosphère qui se veut rassurante et apaisante.

Le premier repas « thérapeutique » a donc eu lieu en décembre et ce sont quatre résidentes, bien entourées, qui y ont participé. Nous aimerions beaucoup renouveler ce type d’activité.

Veillées de prière

Depuis le mois de septembre, les sœurs proposent aux bénévoles et aux volontaires de se joindre à elles, dans leur oratoire, pour prier ensemble la veille des grandes fêtes religieuses. Ces veillées sont animées avec des chants, des textes, et permettent à tous de se retrouver pour prier ensemble. L’oratoire est souvent plein, entre les petites sœurs de Jésus, les bénévoles, les volontaires… c’est un moment chaleureux qui est régulièrement renouvelé : Toussaint, Christ Roi, Avent, Noël, Épiphanie et semaine pour l’unité des chrétiens…

Des besoins matériels

Grâce à la générosité de plusieurs donateurs, dont l’Œuvre d’Orient, nous avons pu remplacer la plomberie de l’étage des sœurs et des bénévoles. C’est un beau cadeau qui nous évitera de passer l’hiver à réparer des fuites d’eau. Les travaux sont terminés et la plomberie est désormais toute neuve à l’étage. Nous gardons en tête qu’il faudra cependant poursuivre ces travaux et remplacer la tuyauterie de l’étage des résidents dans les mois à venir.

Un autre projet est en train de voir le jour : il s’agit de l’arrivée sur notre toit de panneaux solaires. Ils vont nous permettre de réduire de moitié notre facture d’électricité, et ce dès la première année. Ils suivent les panneaux pour chauffer l’eau qui sont là maintenant depuis un an. Cela rentre dans la volonté de la maison d’avoir un fonctionnement respectueux de l’environnement, dans la ligne de la maison-mère à Tarbes et du pape François, qui se concrétise déjà par la mise en place du tri sélectif.

Cependant, les besoins ne sont pas tous remplis et cette fin d’année est l’occasion de faire un point sur le matériel qui nous manque. Nous devons prévoir le chauffage pour l’hiver prochain. Sans oublier la mise en place des activités du PASA de façon régulière. Il nous manque aussi des équipements (visseuses, rabot à main, tronçonneuse, disqueuses, scie sauteuse, jeux de clés etc…) afin de pouvoir entretenir, remettre en état et effectuer quelques travaux de rénovation dans le jardin et dans la maison.

Merci à tous ceux qui nous donnent : la maison ne pourrait pas continuer sa mission sans vous ! »

© Photo: Aristes Bleus

 Sœur Marie-Dominique Croyal

 Mariste Supérieure