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"La guerre enseigne l’importance de la Paix et la violence met en valeur l’efficacité de la Charité."

ENSEMBLE CLERGÉ  ORIENTAL ET LATIN : LE SEUL CORPS DU CHRIST 

J’ai le grand honneur de célébrer avec vous cette Eucharistie, sacrement de remerciement et de grâces. Ensemble nous rendons grâces à Dieu, mais aussi nous disons fraternellement merci pour le soutien accordé à nos Eglises par l’Œuvre d’Orient représentée par Mgr Pascal Gollnisch et l’équipe de direction. Merci également pour l’accueil chaleureux de Son Excellence Mgr Georges Pontier dans son diocèse et dans cette Sainte Basilique avec son curé Mgr Jean-Pierre Ellul. Ensemble clergé oriental et latin venant de l’Orient et de l’Occident nous formons le seul corps du Christ. N’est-ce pas l’Église une sainte catholique et apostolique ?

Je viens du sud Liban, du diocèse de Saida (Sidon), ville biblique, terre visitée par le Christ, Marie et les Apôtres, terre sainte. En compagnie avec mon confrère Archimandrite Antoine Haddad, prêtre de notre diocèse de Saida, et curé de la paroisse melkite de St. Nicolas de Myre ici à Marseille, fondée en 1820 1ère Eglise Melkite de la diaspora.

Ensemble nous venons d’une terre sainte. C’est un privilège mais aussi c’est un défi. Privilège car nous vivons la foi dans des lieux qui aident a la piété et au recueillement. Mais le défi émane dans le témoignage que nous devons rendre au monde. Ce n’est pas facile de témoigner du Christ, de son amour et de la charité envers l’homme, tout homme dans une terre martyrisée.

VIOLENCE AU LIBAN, AU MOYEN ORIENT

Quoique dans une terre sainte, nous avons vécu des moments de violence atroce au Liban durant 20 ans de guerre civile. La guerre est arrêtée mais le Liban continue à souffrir depuis des années d’une instabilité politique, économique et sociale. En conséquence le confessionnalisme le pire des régimes qui puissent exister, laisse la situation perplexe à tous ces niveaux.

La région du Moyen-Orient brule aussi du même contexte conflictuel :

  • fondamentalisme,
  • confessionnel,
  • économique etc.

Toute notre attention converge vers la Syrie pays martyrisé. Nous offrons cette Liturgie pour les âmes tourmentées et surtout pour la sauvegarde des communautés chrétiennes persévérantes dans le témoignage. Nous prions pour les déplacés syriens, 1 million et demi au Liban. D’autres dans les pays voisins et ailleurs.

En Syrie, au Liban et dans tout l’Orient, la guerre nous a enseigné l’importance de la paix. La violence, nous a mis plus en valeur l’efficacité de  la charité.

L’EXPÉRIENCE DU MAL ENSEIGNE LE BIEN

Voilà le résultat de deux grands synodes tenus à Rome l’un pour le Liban en 1997, l’autre pour le Moyen-Orient en 2010. Deux exhortations apostoliques : « Nouvelle espérance » de J.P. II pour le Liban, dans laquelle le peuple libanais mis face a une attitude réconciliatrice a pu dépasser les multiples blessures vécues pendant la guerre. Le pardon est devenu une valeur majeure dans la vie d’un croyant surtout du chrétien.

La deuxième exhortation de Benoit XVI « Les chrétiens du Moyen Orient » invite les chrétiens à ne pas avoir peur. Et à vivre dans la paix, paix intérieure, paix avec le prochain mais surtout avec Dieu. Ce dilemme de peur et de paix nous l’envisageons tous les jours. Les chrétiens du Moyen-Orient émigrent en fléau cherchant la paix, fuyant l’insécurité.

L’effort dévolu par l’Eglise locale pour rendre plus stable la vie des chrétiens est remarquable. L’absence des gouvernements nous oblige à garantir à nos fidèles beaucoup d’éléments essentiels de vie et leur persévérance, la nourriture, des boulots, des habitations,… Le soin pastoral et spirituel passe a travers l’humanitaire. Avant tout c’est aimer, ensuite témoigner.

 

Nous avouons que les organismes caritatifs, comme l’Œuvre d’Orient nous ont aidés éminemment à accroitre notre confiance en l’Église et en vous fidèles du Christ. C’est grâce à vos aides que plusieurs de nos diocèses et institutions persévèrent dans cet acte de charité et de témoignage.

Hier, S.S. le Pape François entouré par les Patriarches et chefs des Eglises orientales disait : « Jamais un Moyen-Orient sans ses chrétiens ». Sa Sainteté a mis en valeur les origines apostoliques des Eglises orientales et a montré son souci pour le phénomène migratoire qui les frappe.  « Les chrétiens de cette région du monde » a-t-il dit, « ont été fortement pénalisés par les conséquences du conflit irakien. Comme ils le sont aujourd’hui par le conflit syrien ou par l’interminable question israélopalestinienne ou la remise en question du pluralisme égyptien ». Le Pape invite les Pasteurs de ces Églises à étendre leur attention à tous leurs fidèles quelque soient leurs lieux de résidence, et développent de nouvelles structures ecclésiales dans la diaspora pour aider ceux qui restent dans les pays d’origine, pays bibliques.

Ensemble, chacun, essaye de vivre Jésus-Christ. Comme ce jeune riche qui a voulu suivre Jésus mais son amour pour l’argent était plus fort. Que notre amour pour le Seigneur soit le premier dirigeant de notre vie, et vient après, tout autre amour. Seigneur donne nous a vous laisser la première place dans notre vie. Amen.

Homélie de Mgr Elie Haddad à la Messe de l’Œuvre d’Orient

Basilique du Sacré Cœur – Marseille 23/11/2013