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Noël sous le signe du deuil pour les chrétiens d'Irak

« Cette année, nous sommes en deuil. Nous célèbrerons simplement la messe, de jour car même à Kirkuk, ce n’est plus possible de célébrer la messe de nuit. C’est trop dangereux pour nos fidèles.  A Souleymaniye, c’est possible car c’est une ville kurde et les chrétiens y sont nombreux. Plus de 1000 fidèles participent à la messe du soir de Noël, environ 500 pour les messes du dimanche soir.
Noël est un jour de congé pour tous. Beaucoup d’irakiens fêtent Noël, chrétiens et non chrétiens, surtout ceux qui sont en contact avec les chrétiens. Avec arbre, petits cadeaux, père Noël… On vend des décorations de Noël sur les marchés et il y a même des crèches chez les commerçants chrétiens. Les irakiens sont modérés, les fanatiques viennent de l’étranger.
Généralement il y a des grandes fêtes entre Noël et le Jour de l’An, des réceptions avec les autorités politiques… mais la communauté est en deuil, il n’y aura pas de fêtes, seulement des veillées de prières ».

Après son intervention au Parlement Européen de Strasbourg (14/15 décembre), Mgr Matti Matoka, archevêque syrien de Bagdad, a fait un bref arrêt à Paris pour visiter ses fidèles soignés en France avant de retourner auprès de sa communauté pour partager le temps de Noël. A Bagdad non plus pas de fêtes, mais messes et  prières sous protection grâce aux murs qui devraient être érigés autour de l’archevêché et de la cathédrale, nous a-t-il confirmé. L’Œuvre d’Orient lui a transmis les nombreux  messages de condoléances et d’encouragements reçus des chrétiens de France ainsi que des dizaines de cartes de vœux réalisées par des enfants qui seront offertes aux enfants de son diocèse. « Toute votre sollicitude, toutes vos prières, votre amitié sont en grand réconfort. Cela nous donne du courage, nous a dit l’évêque, c’est ce dont nous avons le plus besoin. »

Selon un Père dominicain de Bagdad « 30 à 40 000 personnes auraient quitté Bagdad (pour le Kurdistan ou l’étranger) depuis le 31 octobre. Nous pensons que 100 000 chrétiens pourraient partir prochainement »
Si nous ne faisons rien, l’Irak portera bientôt le deuil de ses chrétiens. Nous devons nous mobiliser.

Paris, le 20 décembre 2010