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Philippine nous raconte sa mission à Jérusalem

Jérusalem, 6 Avril 2018

 

Voilà plus d’un mois que je suis partie de France pour le Home Notre Dame des Douleurs de Jérusalem et je me repère maintenant bien plus facilement dans la ville et ne suis plus réveillée par le muezzin à 4h ! Je sais prendre le taxi au tarif local, me présenter en arabe, dire merci en hébreu… La vie suit son cours !

Ma mission en elle-même, comme adjointe administrative du directeur, se passe bien. J’ai travaillé sur différentes choses ce mois-ci, commençant par mettre à jour les dossiers des résidents puis des salariés afin de faciliter les demandes de permis de travail. Celles-ci sont à renouveler tous les 6 mois et nécessitent de se déplacer et faire la queue au ministère pour espérer les obtenir. Evidemment il y a des permis à renouveler tous les mois et bien qu’on les obtienne généralement sans problème, un ou deux font parfois défaut sans tellement d’explications. Il faut alors revenir et retenter sa chance un autre jour…

J’ai également remis au gout du jour les cartes de visite et la brochure de la maison, et relancer la newsletter, en standby depuis plusieurs mois. Ce travail m’a donné l’occasion de découvrir l’historique de la maison. {Construit en 1957 par une soeur française avec le soutien du patriarche de Jérusalem, le Home trouve rapidement sa place à une époque où rien n’existe pour les personnes âgées seules et isolées. La communauté traverse la guerre des six jours, puis la guerre de Jordanie, où elle envoie 2 soeurs en volontariat, la construction du mur…autant de drames qui l’ancreront encore plus dans son quartier et qui consolideront sa présence et son utilité.}

Je suis aussi réquisitionnée pour toutes sortes de choses de façon ponctuelle : animer le loto de la fête des mères, déposer la voiture des soeurs pour le contrôle technique, préparer la procession et la messe des Rameaux de la maison, réaménager le poulailler et la volière du jardin…

Le contrôle technique s’est d’ailleurs avéré être une aventure périlleuse et compliquée. Le centre automobile le plus proche est à environ 45min de route, dans une colonie juive en territoire palestinien. Les rendez-vous ne sont pas tellement d’usage ici : chacun se présente quand il peut, le plus tôt dans la journée est le mieux. Les voitures s’alignent et passent au compte-goutte entre les mains de plusieurs mécaniciens, chacun étant préposé à une tâche particulière. Il m’a fallu 3 tentatives pour enfin obtenir la vignette ! Evidemment j’étais la seule fille mais tout s’est bien passé et c’est bien là l’essentiel !

 

J’apprends à mieux connaître les sœurs qui sont toujours attentives à chacun d’entre nous, résidents, volontaires ou bénévoles. Nous n’avons finalement que peu d’occasions pour discuter ou simplement vivre ensemble, du fait de leur vie de communauté et de l’activité de la maison mais heureusement, elles restent très accessibles. Nous partageons un repas tous ensemble au moins une fois par mois. C’est l’occasion d’entendre des anecdotes sur leurs pérégrinations en Terre Sainte, au Liban (dont 2 d’entre elles sont originaires), en Egypte (la Congrégation y a 2 maisons) ou ailleurs… Je découvre aussi les petites sœurs de Jésus, qui travaillent parmi nous tous les matins. Elles sont arrivées en 2012 de Gaza où elles ont vécu plus de 25 ans. Leur histoire est passionnante.

 

 

 

J’ai participé dimanche dernier à la procession des Rameaux. Véritable fête, elle a réuni une immense foule de croyants, marchant ensemble de Bethpagé, lieu où Jésus serait monté sur son âne, jusqu’à l’entrée de la vieille ville. Nous avons marché entourés de pèlerins venus du monde entier, de religieuses et de frères d’innombrables congrégations différentes, des communautés hébraïque et byzantine…Tous guidés par les patriarches des Eglises de Jérusalem. Belle entrée en semaine sainte !

Impossible pour moi de rater, ou oublier, un office de cette semaine tant les propositions étaient nombreuses ! Je suis allée à l’église des Nations à Gethsémani jeudi soir pour 1h de prières et de chants avec les franciscains. Vendredi, après le chemin de croix avec les personnes âgées, j’ai assisté aux funérailles du Christ célébrées dans le rite byzantin chez les grecs catholiques. Et je suis allée à la vigile pascale chez les Pères Blancs de Jérusalem…véritable marathon de prières ! Vivre Pâques à Jérusalem est une expérience formidable !

J’ai profité d’avoir mon lundi de Pâques de libre (en plus de dimanche) pour aller marcher 2 jours plus au sud du côté de la mer morte. J’ai visité Masada, ancienne forteresse construite par Hérode au temps de Jésus. Elle a été investie un peu plus tard par les juifs fuyant l’invasion romaine. Le site surplombe la mer morte et offre une vue incroyable sur le désert de Judée.

 

      

 

 

 

 

 

Pas très loin, la réserve naturelle d’Ein Gedi a des chemins de randonnées exceptionnels. Elle est parcourue par deux cours d’eau qui en font une véritable oasis au milieu d’une zone aride et désertique. Une fois dépassée les nombreuses familles ayant eu la même idée que moi, je me suis retrouvée quasi seule au coeur de l’impressionnant canyon formé dans la roche. 3h de marche en plein soleil qui donnent le sentiment d’être tout petit et qui valent largement le coup tant c’est beau et grandiose. Les piscines naturelles de la fin du parcours sont une belle récompense !

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

Je m’arrête sur ces beaux souvenirs.

 

Philippine