Après la première édition à Rennes en 2012 (avec 2500 étudiants de toutes filières), Grenoble en 2015 (avec 3000 étudiants de toutes filières), le Grand Palais de Lille (1 Boulevard des Cités Unies) se prépare à accueillir le rassemblement Ecclesia Campus pour sa 3ème édition. Plus grand rassemblement étudiant non sportif de France, Ecclesia Campus mobilise durant un week-end des jeunes venus de près de 70 villes différentes.
Véritable pause offerte à chaque jeune pour s’interroger sur ses engagements, son avenir et sa vocation et afin d’approfondir le thème de cette édition 2018, plusieurs temps forts jalonneront le we : 2 conférences plénières, 55 ateliers thématiques, 9 temps de prière, 11 tables rondes, 2 messes ainsi qu’une veillée le samedi soir animée par la Communauté du Chemin Neuf. Pour permettre aux 3000 participants de vivre ce week-end, une équipe composée d’étudiants, d’aumôniers et de groupes locaux, travaille depuis plusieurs mois sur cet événement. Sur place 300 familles de toutes les paroisses de l’agglomération lilloise hébergeront les jeunes et 300 volontaires lillois aideront au bon déroulement du rassemblement.
À la suite du pape François, le rassemblement Ecclesia Campus est un événement engagé. Dans l’esprit de l’encyclique Laudato Si’ et afin de réduire l’impact environnemental du week-end, plusieurs actions ont été mises en place : suppression des flyers et des publicités dans le kit du participant ; des Eco’cup seront fournies à chaque participant. Des actions concrètes d’engagement seront proposées : services, évangélisation, aide à des personnes en difficultés… Enfin, sur chaque inscription 3€ seront reversés en faveur du projet de soutien aux étudiants d’Irak qui veulent poursuivre leurs études, engagé depuis 2015 par Mgr Mirkis.
De 9 heures à 11 heures le dimanche, l’Œuvre d’Orient organise une table-ronde sur le thème « S’engager avec les Chrétiens d’Orient ici et là-bas » avec :
Frère Amir Jajé, dominicain, Vicaire provincial du Vicariat du Monde Arabe, membre fondateur du Conseil irakien pour le dialogue interreligieux et conseiller au Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux. Il a été directeur de l’Académie de Bagdad pour les sciences-humaines, Il est né à Karakosh en Irak.
Père William Marie Merchat, prêtre du diocèse de Nîmes et délégué diocésain de l’Œuvre d’Orient. Il connaît bien la Terre Sainte où il a vécu et où il séjourne régulièrement. Engagé en pastorale auprès des jeunes, il est coordinateur du service des vocations pour son diocèse.
Vincent Gelot, chargé de projets pour l’Œuvre d’Orient au Liban, en Jordanie et en Syrie. En 2013, à 24 ans, il a passé 2 ans à parcourir 23 pays en en 4L à la rencontre des chrétiens d’Orient. Par la suite volontaire en Irak, il y a fondé la Radio locale Al Salam, dédiée aux déplacés et aux réfugiés du nord du pays. Marié, il est père de deux enfants.
Près de 500 personnes ont assisté au concert au monastère des Bénédictines d’Urt, en Pyrénées-Atlantiques, « du jamais vu » selon Soeur Marie-Véronique, qui organisait la soirée.
Quelques photos de la soirée :
Merci aussi à l’hospitalité basco-béarnaise (bénévoles de Lourdes) qui nous ont fait une promesse de dons pour ce beau projet d’école à Maaloula !
Maaloula, village au nord-est de Damas, à majorité chrétienne, a été durement touché par la guerre qui dévaste la Syrie depuis 2011. Dans ce village où l’on parle toujours la langue du Christ, l’araméen, de nombreuses infrastructures ont été détruites. Environ 45 % de la population a pourtant décidé de rentrer chez elle.
Le plus grand frein à la réinstallation dans les villes est souvent l’impossibilité de scolariser les enfants. Dans ces lieux meurtris par la guerre, où Daesh a voulu supprimer la culture syrienne, il est nécessaire de créer les meilleures conditions possibles pour la scolarisation de ces enfants qui sont l’avenir de leur pays.
L’Œuvre d’Orient finance ainsi l’entretien de l’école maternelle qui accueille une centaine d’élèves afin qu’ils puissent apprendre dans les meilleures conditions.
Permettre aux enfants de retourner à l’école, c’est favoriser le retour de leurs parents
Les habitants déplacés par l’invasion de Daesh en 2014 ont la volonté de rentrer chez eux, au plus vite, maintenant que les villes sont libérées. Nos équipes y travaillent depuis des mois en lien étroit avec les responsables religieux.
Nos équipes y travaillent depuis des mois en lien étroit avec les responsables religieux.
« Nous ne voulons pas être des mendiants. Nous devons être ce que dans l’Histoire nous avons toujours été, à savoir des bâtisseurs. »
Georges Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul
Août 2014, les 50 000 habitants de Qaraqosh sont contraints de fuir, après l’arrivée des djihadistes de l’État Islamique. Octobre 2016 : Qaraqosh est libérée, après des mois de lutte. La ville est saccagée.
Les maisons détruites à 40%, brûlées, pillées. De nombreux travaux sont en cours. Début 2018, 20 000 personnes ont pu retourner chez elles.
Aidons-les à s’y réinstaller !
(précisez « les chrétiens d’Irak » dans le formulaire de don)
Prier avec les chrétiens d’Irak
Prions pour l’Irak, abîmé par la guerre, où les atrocités et les exactions sont commises tous les jours dans l’indifférence totale.
Prions pour que les dirigeants et les différents acteurs locaux et internationaux œuvrent ensemble pour éteindre la guerre, pour que puissent vivre ensemble à nouveau les différentes communautés, dans la paix, le respect et la fraternité.
Pour que les enfants et les jeunes d’Irak, témoins de ces atrocités, échappent à la haine destructrice et s’ouvrent à l’amour et à l’union,
Seigneur nous te prions.
L’Œuvre d’Orient, reconnue d’intérêt général, est habilitée à émettre des reçus fiscaux rendant possible une exonération fiscale de 66 %.
Chèques à l’ordre de « L’Œuvre d’Orient ». Code 70501 à indiquer au dos du chèque. À retourner à : Réseau France – L’Œuvre d’Orient – 20 rue du Regard – 75006 Paris.
L’Œuvre d’Orient finance l’entretien de l’école maternelle qui accueille une centaine d’élèves afin qu’ils puissent apprendre dans les meilleures conditions.
Maaloula, village au nord-est de Damas, à majorité chrétienne, a été durement touché par la guerre qui dévaste la Syrie depuis 2011. Dans ce village où l’on parle toujours la langue du Christ, l’araméen, de nombreuses infrastructures ont été détruites. Environ 45 % de la population a pourtant décidé de rentrer chez elle.
« Plus que jamais l’éducation est un défi majeur pour l’avenir de cette région en général et des communautés chrétiennes en particulier »
Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient
Le plus grand frein à la réinstallation dans les villes est souvent l’impossibilité de scolariser les enfants. Dans ces lieux meurtris par la guerre, où Daesh a voulu supprimer la culture syrienne, il est nécessaire de créer les meilleures conditions possibles pour la scolarisation de ces enfants qui sont l’avenir de leur pays.
Permettre aux enfants de retourner à l’école, c’est favoriser le retour de leurs parents.
(précisez « les chrétiens de Syrie » dans le formulaire de don)
Prier avec les chrétiens de Syrie
Prions pour la Syrie, pour que la haine et la destruction qu’elle a subies ces dernières années fassent aujourd’hui place au dialogue et la réconciliation afin de bâtir un monde de paix et d’amour fraternel entre les peuples.
Prions pour que les enfants et les jeunes de Syrie ne sombrent pas dans le désespoir, s’ouvrent à l’union et au respect, et aient le courage et la détermination de retourner sur leurs terres.
Seigneur, nous te prions.
Nous aider (précisez « les chrétiens de Syrie » dans le formulaire de don)
L’Œuvre d’Orient, reconnue d’intérêt général, est habilitée à émettre des reçus fiscaux rendant possible une exonération fiscale de 66 %.
Chèques à l’ordre de « L’Œuvre d’Orient ». Code 70501 à indiquer au dos du chèque. À retourner à : Réseau France – L’Œuvre d’Orient – 20 rue du Regard – 75006 Paris.
Des personnes âgées sont prises en charge depuis 1957 par la congrégation des filles de Notre-Dame des Douleurs (Saint-Frai).
Le « Foyer de la Vierge Marie » se trouve à Héliopolis, à 10 km au nord-est du Caire. Il accueille 95 résidents et, avec tous ceux qui les aident ou les accompagnent, héberge 150 personnes.
« Que cela soit en France, en Égypte … notre charisme reste le même : accueil et compassion des plus pauvres, des personnes âgées et reconnaitre le Christ à travers nos frères. »
Religieuse de la congrégation
Le Foyer Notre-Dame des douleurs
Le Foyer emploie des jeunes filles (entre 16 et 25 ans) venues de la Haute Égypte, comme auxiliaires de vie. Venant pour la majorité de Haute Égypte, elles ne peuvent revenir chez elles, au vu des événements récents.
Elles bénéficient donc d’une prise en charge totale par la communauté (alimentaire, financière, éducative). En février 2018, deux bénévoles de l’Œuvre d’Orient les rejoignent pour une mission de 6 mois afin de les assister dans leur tâche, en particulier médicale.
Les aider, c’est répondre à leurs besoins et soutenir l’action des coptes catholiques souvent discriminés dans leur propre pays.
(précisez « les chrétiens d’Egypte » dans le formulaire de don)
Prier avec les coptes
Prions pour l’Égypte, témoin encore aujourd’hui d’attentats et de discriminations indignes envers les populations chrétiennes.
Prions pour que les responsables politiques et religieux œuvrent ensemble pour travailler à fonder une société de paix et de fraternité, dans laquelle les minorités seraient respectées.
Seigneur, nous te prions.
Nous aider (précisez « les chrétiens d’Egypte » dans le formulaire de don)
L’Œuvre d’Orient, reconnue d’intérêt général, est habilitée à émettre des reçus fiscaux rendant possible une exonération fiscale de 66 %.
Chèques à l’ordre de « L’Œuvre d’Orient ». Code 2306 à indiquer au dos du chèque. À retourner à : Réseau France – L’Œuvre d’Orient – 20 rue du Regard – 75006 Paris.
Des enfants portant des fleurs de tournesol dans la main, les chants gréco-catholiques, une foule nombreuse composée de milliers d’Ukrainiens vivant à Rome et aux alentours : le Pape François a été accueilli en milieu d’après-midi ce dimanche par la communauté ukrainienne d’Italie dont le nombre officiel est estimé à 200 000 membres.
Il a été accueilli par le primat de l’Église grecque-catholique d’Ukraine, Mgr Svjatoslav Shevchuk. Dans son discours de bienvenue, ce dernier est revenu sur les conditions de vie et de travail des Ukrainiens en Italie et sur le conflit en cours dans l’est de son pays. Depuis quatre ans, «notre pays subit le fléau constant de l’agression russe qui est en train de provoquer en Europe une des crises humanitaires les plus graves depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale» a-t-il affirmé, évoquant «une guerre oubliée par la communauté internationale». «Espérons que cette venue soit le premier pas, de bonne augure pour une prochaine visite en Ukraine de votre part», a-t-il ajouté.
Que les armes se taisent
«Je comprends que, tandis que vous êtes ici, votre cœur palpite pour votre pays, et palpite non seulement d’affection, mais aussi d’angoisse, surtout à cause du fléau de la guerre et des difficultés économiques». Le Pape François a lui-aussi évoqué le conflit qui déchire l’Ukraine depuis bientôt quatre ans.
«Je suis ici pour vous dire que je suis proche de vous : proche avec le cœur, proche avec la prière, proche quand je célèbre l’eucharistie. J’y supplie le Prince de la Paix pour que les armes se taisent. Je lui demande aussi que vous n’ayez plus besoin d’accomplir d’immenses sacrifices pour faire vivre vos proches. Je prie pour que dans vos cœurs l’espérance ne s’éteigne jamais mais que se renouvelle le courage d’aller de l’avant, de recommencer toujours».
Les mères et les grands-mères, transmetteurs de la foi
Cette visite avait une forte valeur personnelle pour le Pape qui a évoqué, entre autres, la mémoire de Mgr Stefan Chmil, qu’il avait rencontré dans sa jeunesse à Buenos Aires et qui lui avait fait découvrir la liturgie grecque-catholique. Le Pape a profité de sa visite pour se recueillir sur sa tombe dans la basilique Sainte-Sophie.
Il a également salué les femmes ukrainiennes qui sont «héroïques» et qui transmettent la foi dans les familles. Ce sont des «apôtres de charité et de foi» a-t-il reconnu. «Vous êtes précieuses et portez dans de nombreuses familles italiennes l’annonce de Dieu de la meilleure façon qui soit, quand vous vous occupez des personnes via une présence attentionnée et discrète».
C’est ainsi une véritable «mission» que ces femmes accomplissent selon le Pape, en étant «des points de référence dans la vie de tant de personnes âgées». «Portez le réconfort et la tendresse de Dieu à qui, dans la vie, se prépare à le rencontrer. C’est un grand ministère de proximité qui plait à Dieu et dont je vous remercie».
La paroisse, lieu de rencontre
«La paroisse vivante est le lieu de rencontre avec le Christ vivant». Le Pape est revenu sur ce programme paroissial en expliquant que l’Église est «rencontre», c’est le lieu «où guérir la solitude». «La communauté, a-t-il poursuivi, est alors le lieu où partager les joies et les fatigues, où porter les poids du cœur, les insatisfactions de la vie et la nostalgie de chez soi». «Je vous souhaite de toujours puiser ici le pain pour le chemin de chaque jour, la consolation du cœur, la guérison des blessures».
Jésus étant ressuscité, toute communauté ne peut que «sentir la vie». La paroisse n’est donc pas un «musée de souvenirs du passé ou un symbole de présence sur le territoire, c’est le cœur de la mission de l’Église». «Si la foi naitra de la rencontre et parlera à la vie, le trésor que vous avez reçu de vos parents sera bien gardé» a expliqué François. Cela est important pour les jeunes, a-t-il ajouté, car ils ont besoin de voir que l’Église est vivante.
Enfin, avant de conclure son discours, le Pape a confié à son auditoire qu’il commençait et finissait la journée toujours en ukrainien, depuis que l’archevêque majeur présent en Argentine lui a offert une icône de la Vierge de la tendresse. Chaque jour, au lever et au coucher, il embrasse cette image, se souvenant ainsi de ses rencontres avec celui qui allait devenir l’archevêque majeur des grecs-catholiques ukrainiens.
SYRIE – Suite à un message envoyé par Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas après des bombardements ayant fait plusieurs victimes cette semaine, l’Œuvre d’Orient s’unit par la prière à leur Eucharistie à St Paul aujourd’hui. Nous vous invitons à vous associer à cette prière.
Par ailleurs l’Œuvre d’orient s’inquiète de l’internalisation et de la prolongation du conflit en Syrie occasionnées par l’entrée des troupes turques en Syrie. Elle s’inquiète aussi de la manière dont les kurdes traitent les Chrétiens en Mésopotamie chrétienne.
L’élévation de l’Exarchat en Éparchie a été décrétée par le Pape Benoît XVI le 19 janvier 2013 et son exarque, Mgr Borys Gudziak, qui est le troisième évêque pour les Ukrainiens en France, est devenu son premier éparque.
Pour fêter cette date importante de l’Éparchie, le samedi 20 janvier a été organisée une table ronde afin de voir l’image renvoyée par l’Éparchie et sa vocation du point de vue extérieur. Ont participé comme experts de cette table ronde : Thomas Wallut, journaliste et producteur du programme de France 2 – « Les Chrétiens orientaux », Yves Hamant, slaviste, professeur émérite des Universités et Antoine Arjakovski, co-directeur du département de recherche Politique et Religions, Collège des Bernardins, Paris.
La Divine Liturgie d’action de grâce pour ces 5 ans fut célébrée, le dimanche 21 janvier, par Mgr Borys Gudzaik avec la participation de Son Excellence Mgr Luigi Ventura, Nonce Apostolique en France et Mgr Olivier Ribadeau Dumas, secrétaire et porte-parole de la Conférence des Évêques de France. À l’issue de la célébration Mgr Gudziak a remercié Mgr Ventura pour la prédication et pour sa présence en ce jour de fête. « C’est vous-même qui nous avez apporté cette bonne nouvelle il y a 5 ans et aujourd’hui vous venez encore partager notre joie » – a souligné Mgr Gudziak. Il a aussi remercié Mgr Ribadeau Dumas pour sa présence et lui a demandé de transmettre ses remerciements à Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des Évêques en France.
Service de communication
de l’Éparchie Saint Volodymyr le Grand de Paris
En 1937,le Siège Apostolique a octroyé à l’église ukrainienne en France un statut de la Mission de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine en France. Le 22 juillet 1960 le Pape Jean ХХІІІ a créé l’Exarchat apostolique pour les Ukrainiens de France. Puis, le 19 janvier 2013 le Pape Benoit XVI a élevé l’Exarchat en Éparchie Saint Volodymyr le Grand de Paris. En 5 ans l’Éparchie a vu son nombre de prêtre doubler, a fondé 14 nouvelles missionset a élaboré sa Planification pastorale stratégique jusqu’en 2020.
Depuis trois mois, j’enseigne le français ….et bien au-delà : le comportement, le respect, la concentration, les valeurs… aux élèves du primaire du grand Collège de la Salle du Caire et je pense que les premiers résultats arrivent.
« Au Collège, la routine semblait s’installer…
Les semaines défilaient d’autant plus vite que le rythme était chargé. Du lundi au jeudi, ainsi que le samedi, je continue de m’occuper de mes douze classes du grand primaire. Pour les faire avancer, il faut manier habilement le bâton et la carotte : expulser du cours les indisciplinés, sans se laisser attendrir par leurs « pardon Monsieur, dernière fois », et récompenser les pertinents par des bons points, à l’ancienne. Le Caire a reçu sa première averse récemment, excitant les élèves de la même manière que nous l’étions en notre temps lorsque tombaient les premiers flocons de neige. Au préparatoire, j’ai à présent six classes, mais j’assure le cours avec le professeur en charge. Je rejoins les premières petits primaires pour suivre leur cours d’arabe, mais le niveau est déjà trop élevé pour moi. Alors je me contente d’ouvrir grand mes oreilles et de m’appliquer pour recopier ce qui est écrit au tableau. Finalement, je suis vraiment dans un environnement francophone, alors cela me force à entendre de l’arabe, articulé et répété, avec lequel je peux me familiariser. Et j’ai aussi rejoint le pré-jardin, chez les tout petits. Là ça va…
Rassemblement du matin
Dernière chose, et pas des moindres : me voici responsable de la modélisation des Nations unies (MUN) pour les élèves de 1ere de la section française. Dix lycéens incarnent chacun un Etat, et doivent promouvoir leur position, dans le formalisme propre de l’Assemblée générale des Nations unies. Nous nous réunissons toutes les deux semaines pour débattre et apporter notre solution à une crise géopolitique, dans la perspective de rejoindre les 50 délégués du MUN du Lycée français à la fin de l’année, pour une grande séance commune. Anecdote amusante, à Lyon j’ai moi-même participé à deux MUN. Aux deux, j’ai incarné l’Egypte. Coïncidence ? Je ne pense pas.
A côté du cadre du Collège, je me suis bien sûr attelé à apprendre l’arabe. Eh bien croyez-moi, apprendre une langue aux sonorités si différentes, et à l’alphabet complétement étranger, c’est un sacré défi. Et encore, je ne vous parle pas des différences entre l’arabe classique et l’arabe égyptien (le dialecte) qui se retrouvent à l’oral et à l’écrit. Mais, comme on dit ici, shouaïa shouaïa, petit à petit.
Les 18, 19 et 20 décembre ont eu lieu les examens oraux pour le grand primaire. La tension était palpable chez les élèves, déboussolés devant un exercice oral qu’ils ne savaient pas comment préparer. Cette fois, pas de leçon à apprendre par coeur à recracher tranquillement à l’écrit. L’occasion de voir vraiment le niveau de chacun. Dans l’ensemble, ils se sont bien débrouillés. Il fallait savoir se présenter, répondre et poser des questions, et jouer un client d’une librairie, d’un restaurant… Espérons qu’à la rentrée ils auront gardé leur sérieux. Quant à moi, ça m’a fait tout drôle de me retrouver à la place de l’examinateur, et de devoir attribuer une note qui se retrouvera dans le bulletin.
« A l’approche de Noël, nous avons reçu la visite du Frère Supérieur général de l’Institut des Frères des Ecoles chrétiennes
Ce fut l’occasion pour moi de rencontrer davantage les Frères et les laïcs de la communauté lassalienne du district du Proche Orient, regroupant avec l’Egypte la Turquie, la Jordanie, la Terre Sainte, et le Liban. Beaucoup d’entre eux avaient en effet fait le déplacement. Pendant quelques jours, une grande effervescence agita tout le Collège, entre fanfares et chorégraphies des élèves, discours, réunions, visite des classes, entretiens, buffets bien garnis… Le 16 décembre, la chorale du Collège, brillamment emmenée par le directeur de l’établissement, nous offrit un récital de chants de Noël, sacrés et profanes. Le Minuit, chrétiens, malgré les 10h30 qu’il était, me fit frissonner. L’enfant qui vient de naître de Haendel eut un succès tel qu’il fut repris.
En salle de cours
Toutes les deux semaines, quelques élèves du préparatoire se rendent au « Progrès Egyptien », un quotidien francophone. Ces apprentis journalistes découvrent les ficelles du métier : comment mener une interview, rédiger des critiques dramatiques, construire la maquette du journal… Vivement intéressé, j’ai rejoint l’aventure. Les défis sont nombreux : entretiens avec d’anciens élèves du Collège occupant ou ayant occupé des postes importants (ancien premier ministre, ministre du pétrole…), entretien avec le Frère Supérieur général lors de sa visite en Egypte, et en mars la critique de vingt pièces qui s’enchaineront lors d’un festival de théâtre.
Week-end scout à Anafora
Chef de la troupe scoute de la paroisse latine francophone de Maadi, nous avons fait sa traditionnelle retraite d’entrée dans l’Avent au sanctuaire d’Anafora. La troupe était du week-end, en campant de notre côté et en participant à quelques activités : olympiades avec les enfants, veillée de prière, messe et déjeuner le lendemain. Anafora est un lieu magnifique. C’est vraiment un havre de paix, de calme, de verdure, à proximité du Caire. C’est l’occasion de reprendre quelques basiques difficiles à travailler lorsqu’on est perdus dans le désert, comme l’exploration et la topographie, le parcours Hébert. Ce week-end fut l’occasion de passer plus de temps avec les paroissiens, et de bien sentir que la troupe appartient à la vie de la paroisse. Petit à petit, je connais mieux mes scouts. Encore plus qu’en France, il y a une lourde inertie difficile à gérer, il faut vraiment mettre la main à la pâte pour que cela avance. Mais j’ai pu constater un réel enthousiasme.
Un petit tour à la campagne
Quittant le bruit assourdissant des klaxons et muezzins du Caire, je pensais trouver dans la ruralité de la vallée du Nil un calme apaisant, et une certaine fraîcheur champêtre. Avec deux frères du Caire, nous allons à Bayadeya, pour une fête en l’honneur du Frère Guy, un Français qui a énormément œuvré pour l’alphabétisation de ce village, et qui part en retraite au Liban. Pour monter en Haute-Egypte, nous empruntons la nouvelle autoroute construite par l’armée, qui se déroule au milieu du désert en longeant de loin le Nil. L’accueil est incroyablement chaleureux. Comme d’habitude, on n’a laissé personne mourir de faim. Les seuls étrangers que les habitants voient passer chez eux, ce sont des frères, alors forcément, je me plie au jeu. En me promenant dans les rues de terre, me voilà plongé dans la réalité de la campagne égyptienne. Cela fait beaucoup de bien de respirer de l’air frais, non pollué. La porte des maisons se trouve après de hautes marches. Avec tout le sable, la poussière, les déchets, le niveau du sol monte, alors on anticipe… Sur toute la périphérie des habitations, on croise de grosses gamousses, la vache rustique égyptienne. La circulation est très reposante : on se déplace nonchalamment à dos d’âne. Le linge est lavé par les femmes dans un Nil majestueux. Profitant d’être en majorité, c’est au tour des chrétiens de faire jouer les hauts parleurs : toute la messe est retransmise en direct jusque dans les champs, à tel point que les fidèles ne se déplacent pas à l’église, puisque que la messe vient à eux. Bien sûr, les mosquées ne sont pas en reste, les appels à la prière et le prêche du vendredi résonnent également.
Bref une mission enthousiasmante qui me fait grandir à tous points de vue. Alors dites aux jeunes de votre entourage de venir faire la même chose dans l’un des 40 collèges francophones d’Egypte : les missions avec l’Œuvre d’Orient les attendent et on promet l’épanouissement !
Je vous souhaite à tous une très bonne année 2018 !
Avec la particpation de la théologienne et iconographe Luisa Finello et Jean Christophe Candau, membre d’Organum et directeur artistique de l’ensemble Vox Cantoris.