« Je vous écris de la Terre Sainte » du père David Neuhaus, la recension du père Sabater

L’ouvrage

L’ouvrage du Père Neuhaus se présente en trois parties : la première présente la Terre Sainte aujourd’hui, traitant à la fois des chrétiens en Terre Sainte et de la vie en Israël. La seconde partie décrit les relations entre les juifs et les chrétiens. Il y expose notamment les communautés catholiques hébraïques en Israël, dont il est l’accompagnateur en tant que Vicaire patriarcal. En fin d’ouvrage, dans une troisième partie, l’auteur reprend un de ses thèmes favoris en essayant de comprendre les liens entre la Bible et la Terre Sainte. Il s’appuie à la fois sur les Documents du deuxième  Concile œcuménique du Vatican, et sur des textes de théologiens reconnus.

 

Faut-il le répéter, les chrétiens représentent aujourd’hui seulement 2% de la population totale. Le Père Neuhaus s’attache à demander à ce petit peuple de rester attaché à ses terres ancestrales mais surtout aux raisons significatives de ce lien à cette terre « rendue sacrée par l’histoire du salut ». Ce « petit reste » a selon lui un rôle de première instance sur cette terre. Les voyages successifs des trois derniers Papes viennent appuyer cette intuition fondamentale qui donne matière au dialogue et à l’espérance sans lesquels il ne peut y avoir de paix ni de solutions pacifiques. C’est à partir de ce socle vécu au quotidien que les exigences d’égalité, de citoyenneté et de justice peuvent avoir des chances d’exister…

 

L’auteur est également confronté, en tant que juif converti, aux mêmes réalités que le Cardinal Jean-Marie Lustiger au sujet du salut des juifs ; ce qui n’est pas sans nous rappeler le bel ouvrage de Léon Bloy. C’est, ici, la personne de Jésus comme Seul Sauveur, nouvel Adam, nouveau Moïse et nouveau David qui est en question. Comment le Fils de Dieu, l’Un de la Trinité Sainte peut-il être saisi, compris, accepté et rejoint par le Peuple hébreu ? Y aurait-il, ici, une impossibilité de fond parce que les chemins ne pourraient se rejoindre ?

 

Avec des arguments théologiques, le Vicaire patriarcal, essaye de dénouer les fils pour proposer une vision cohérente et acceptable par les deux parties.

 

Dieu a placé deux peuples et trois religions sur cette terre pour prier l’Unique Seigneur et Créateur de toute chose, pour se parler, pour s’apprécier, pour chercher ensemble la paix et la concorde ; et non pas pour s’entretuer. La lecture qu’il fait en fin d’ouvrage du Livre de Josué pourrait nous aider, en Occident, à mieux en comprendre le sens. De façon renouvelée, il pourrait également permettre aux trois religions monothéistes de Terre Sainte (et plus largement) d’arriver à trouver les chemins de la vérité, du pardon…, et du dialogue.

 

L’auteur

 

Père NeuhausLe Père David Neuhaus, prêtre de la Compagnie de Jésus (jésuite), est à l’image de ce pays irrigué par des peuples différents, des nationalités d’origines différentes, des juifs venus du monde entier, principalement depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948. Le Père Neuhaus est israélien. A l’âge de 15 ans, il quitte l’Afrique du Sud, sa terre natale (1962), pour arriver avec sa famille en Eretz Israel. Comme le Cardinal Jean-Marie Lustiger, il est juif… Il se convertit au christianisme. Baptisé en 1988 et ordonné prêtre en 2000 ; il est aujourd’hui Vicaire du Patriarcat de Jérusalem pour la communauté hébraïque francophone et pour les migrants. On action s’accomplit avec le temps auprès des Patriarches qui se sont succédés sur le Siège de Jérusalem. Son caractère, sa personnalité, son histoire, son adhésion à la pluralité et au dialogue militent largement pour lui sur cette terre multiple et, ô combien disputée !

Patrice Sabater,

15 mai 2017

 

 

David Neuhaus, Je vous écris de la Terre Sainte. Ed. Bayard. Paris, 2017. 496 pages. 22,90 €

Ce livre a fait partie de la sélection du prix littéraire 2017 de l’Œuvre d’Orient.

Dictionnaire amoureux de l’Orient, la recension du père Sabater

Introduction

 

Un dictionnaire n’a rien de romantique. Un dictionnaire aussi bon soit-il ne laisse rien transparaître de la vie de ces auteurs. La collection « Dictionnaire amoureux… » publiée aux Editions Plon nous transportent dans un « made in ailleurs », dans un univers de la culture ou des cultures du monde. Chaque auteur évoque soit au gré de ses souvenirs soit au cœur de ce qui est « un lieu de vie » pour lui… son univers. Avec ce volume édité en mars 2016, nous avons une évocation personnelle de l’Orient, par René Guitton que l’on ne présente plus, inspirée des relations de voyage des écrivains, de l’étude des civilisations de la Mésopotamie, de l’Egypte pharaonique, des Perses ou de Byzance. René Guitton fait appel aux souvenirs qu’il a de « ses vies » passées au Liban, en Turquie, en Israël et en Palestine, en Arabie saoudite et dans les Emirats. Ce n’est donc pas d’abord la compilation qu’en fait un érudit mais véritablement ce qui tisse l’auteur au plus profond de ses entrailles.

René Guitton
René Guitton

 

L’ouvrage

Le premier mot de ce nouvel opus est un cri : « L’Orient ! ». Tout est dit ici au point qu’il faudrait sans doute ajouter des points de suspension et tenir sa respiration… L’Orient nous prend, nous avale, nous mène et nous tient. L’auteur le dit dans l’Avant-Propos : « Cette région du monde a souvent suscité une passion dévorante, envoûtante même, de nature à épuiser l’énergie des âmes les plus robustes, une passion qui en valait bien d’autres et à laquelle beaucoup ont sacrifié immodérément ». Chacun se façonne son Orient, si bien que j’ai eu la curiosité de regarder si dans la table des matières[1], apparaissait le nom d’Edward Saïd ; grand pourfendeur des orientalistes ! Son livre s’intitulait « L’orientalisme ». Il n’y est pas non plus… Ecrire un dictionnaire sur l’Orient pourquoi pas. « Une idée folle », annonce René Guitton. « Un désir qui s’est enraciné en moi… ». L’amoureux de l’Orient souscrit aisément à ce point de vue parce qu’il le vit. Il le sent. Il le pressent. Il est comme un murmure qui pousse chaque mot de ses 710 pages. Cet Orient qu’il tente de définir avec des mots simples et chaleureux n’est pas fermé sur lui-même. Il avoue à celui qui le lit que cet Orient « n’est pas un amour aveugle ». Il n’est guère plus nostalgique. Il n’oublie ni la nahda, ni la Question d’Orient « qui mobilise les chancelleries à partir de 1830… ». Chacun écrit donc son dictionnaire avec les mots de sa mémoire, les odeurs, les cris, les joies, les peines, les musiques ; et surtout les gens… les « Orientaux » comme l’on dit ! Il n’est pas le seul auteur à s’être livré à cet exercice exigeant puisqu’on compte aussi Elias Sanbar, Malek Chebel, Robert Solé, Alexandre Najjar, Jean-Yves Leloup… On peut le lire dans tous les sens et commencer aussi bien par la fin que par le début ; et quoique vous fassiez quand vous aurez fermé le dictionnaire de René Guitton il vous restera toujours… un désir d’Orient !

[1] Que l’on se rassure les termes que l’on ne trouve pas dans l’index sont sans doute cachés dans le corps du texte.

Il y a trois ans en Irak, les chrétiens de la plaine de Ninive chassés par Daesh

Prière pour ceux qui souffrent pour la Foi

Nous Te prions encore de regarder avec miséricorde l’Eglise en Egypte, en Syrie et en Irak ; renforce-la, établis-la et élargis-la, et, en tout temps, défends-la contre les ruses de ses ennemis visibles et invisibles; Seigneur Tout-Puissant, nous T’en prions, écoute-nous et ne sois pas lent à faire miséricorde.

Toi qui as créé le monde pour Ta gloire et pour la joie infinie, fais que même ceux qui s’opposent à Ton Nom se convertissent et Te glorifient d’une vraie foi et dans la piété avec tous Tes fidèles; nous T’en prions, Créateur Tout-Puissant, Sauveur du monde, écoute-nous et ne sois pas lent à faire miséricorde.

Nous Te prions encore de faire cesser toutes les hérésies, tous les schismes et toutes les apostasies, et de faire croître dans nos pays et partout dans le monde la Piété et la fidélité à Ton Nom. Ramène à la connaissance de Ta Vérité tous ceux qui se sont éloignés de la vraie Foi et unis-les à Ta Sainte Eglise; Seigneur Tout-Puissant, nous T’en prions écoute-nous et ne sois pas lent faire miséricorde.

Comme dans le passé Tu as montré Tes merveilles en Saül, persécuteur de Tes fidèles, en faisant de lui Ton apôtre Paul, ainsi, en ces jours de détresse, jette un regard de miséricorde sur ceux qui nous haïssent et font du tort à Tes fidèles, sur ceux qui complotent et font le mal contre eux. Ne les laisse pas périr à cause de nous, pécheurs, mais retourne leur cœur vers la connaissance de Ta Vérité; Créateur Tout-Puissant, Sauveur du monde, nous T’en prions, écoute-nous et ne sois pas lent à faire miséricorde.

Nous Te prions encore pour tous Tes serviteurs détenus, persécutés, et qui, dans le monde entier, souffrent pour leur Foi: viens-leur en aide et ouvre le cœur de ceux qui les persécutent.

Une prière proposée par Hozana

Agir pour le retour des familles

C’est pour ces familles qui envisagent désormais de rentrer chez elles que l’Œuvre d’Orient veut agir, en finançant la reconstruction des maisons endommagées par Daesh.

A découvrir cette semaine : livres sur l’Orient et les chrétiens d’Orient

 

 

 

  • « Le dictionnaire amoureux de l’Orient », par René Guitton
  • « Je vous écris de la Terre Sainte », du père David Neuhaus
  • « Passer le désert sur les traces de Charles de Foucauld » de Sébastien de Courtois
  • « L’Eglise en Irak, histoire, développement et mission, depuis les commencements jusqu’à nos jours » par le Cardinal Fernando Filoni
  • « Le Christ arabe » de Mouchir Basile Aoun
  • « Prier 15 jours avec Louis Massignon – islamologue »

Emission Chrétiens orientaux sur France 2 « retour sur l’actualité récente des Eglises orientales en France » le 13 août

Dans l’émission chrétiens Orientaux du 13 août, retour sur l’actualité récente des Eglises Orientales en France :

 

  • Hommage à Jean-Pierre Enkiri qui est décédé le 12 juillet. Il a été le présentateur, puis le producteur de l’émission pendant de nombreuses années.
  • 1300e anniversaire du début du Catholicosat du catholicos Jean d’Odzun : l’occasion de redécouvrir l’action d’un des seuls chefs de l’Eglise Arménienne Apostolique qui a été canonisé. Il a été l’unificateur de l’Eglise au VIIIe siècle.
  • Hommage du Cardinal Lubomyr Usar qui a été l’archevêque majeur de l’Eglise Gréco Catholique Ukrainienne de 2001 à 2011. Cette figure de la renaissance de l’Eglise après la période soviétique est décédée le 31 mai dernier.
Cardinal Lubomyr Usar
Le Cardinal Lubomyr Usar

 

  • Retour sur l’élection du nouveau patriarche de l’Eglise Grecque Melkite Catholique, et de l’ordination épiscoplae d’Abba Zedingle, l’ancien chef de l’Eglise Ethiopienne Orthodoxe Tewahedo en France.

Avec : le professeur Aram Mardirossian (Historien) et le professeur Antoine Arjakovsky (auteur de « Entretiens avec le cardinal Husar » – ed. Parole et Silence)

 

Emission présentée par Thomas Wallut. Réalisation : Stephane Lavillaureix

KTO : reportage sur les Vierges de Lourdes réinstallées dans la plaine de Ninive à partir du 12 août

« Du 20 au 25 juillet, une délégation de l’Œuvre d’Orient s’est rendue en Irak, à Erbil et dans la Plaine de Ninive, afin d’offrir aux communautés chrétiennes locales des statues bénies à la grotte de Lourdes. Touché par la destruction des églises lors de son voyage en janvier 2017, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, s’était engagé à ce geste. Le 17 mars, quinze reproductions de la Vierge de Lourdes ont ainsi fait la route de Lourdes à Erbil. Symbole du retour des familles chrétiennes dans la Plaine de Ninive, ces statues ont été réinstallées dans les églises saccagées par Daech, où les croix ont été détruites et les statues décapitées. Les familles commencent en effet à revenir dans leurs villages. Ces statues de Marie sont ainsi un signe d’Espérance pour toute la communauté chrétienne d’Irak.

Un reportage en partenariat avec l’Œuvre d’Orient ».

 

Le reportage sera diffusé le 12 août à 21h40, le 15 août à 9h20, 12h20 et 16h et sur ktotv.com à partir du 12 août

KTO : reportage sur les Vierges de Lourdes réinstallées dans la plaine de Ninive à partir du 12 août

« Du 20 au 25 juillet, une délégation de l’Œuvre d’Orient s’est rendue en Irak, à Erbil et dans la Plaine de Ninive, afin d’offrir aux communautés chrétiennes locales des statues bénies à la grotte de Lourdes. Touché par la destruction des églises lors de son voyage en janvier 2017, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, s’était engagé à ce geste. Le 17 mars, quinze reproductions de la Vierge de Lourdes ont ainsi fait la route de Lourdes à Erbil. Symbole du retour des familles chrétiennes dans la Plaine de Ninive, ces statues ont été réinstallées dans les églises saccagées par Daech, où les croix ont été détruites et les statues décapitées. Les familles commencent en effet à revenir dans leurs villages. Ces statues de Marie sont ainsi un signe d’Espérance pour toute la communauté chrétienne d’Irak.

Un reportage en partenariat avec l’Œuvre d’Orient ».

 

Le reportage sera diffusé le 12 août à 21h40, le 15 août à 9h20, 12h20 et 16h et sur ktotv.com à partir du 12 août

« Je ne veux pas vivre une vie qui soit autre chose qu’un don radical, à vie, à mort » Père Paolo Dall’Oglio

Églantine Gabaix-Hiale, ancienne correspondante en Irak pour l’Œuvre d’Orient connait bien le Père Paolo. Elle a vécu deux ans au monastère de Mar Moussa en Syrie – de 2004 à 2006 – qu’il a fondé. Puis elle a écrit deux livres avec lui, en 2009 et 2013, « Amoureux de l’Islam, croyant en Jésus » et « La Rage et la lumière ».

« Je ne veux pas vivre une vie qui soit autre chose qu’un don radical, à vie, à mort » écrivait le père Paolo Dall’Oglio, en mai 2013, trois mois avant sa disparation à Raqqa, le 29 juillet, où il était venu négocier la libération d’otages. Rentré quelques jours plus tôt clandestinement en Syrie, d’où il avait été expulsé en 2012, il m’écrivait que cette expédition était peut-être de la folie. Je lui avais répondu que oui, c’était de la folie, mais que nous avions besoin de sa folie et de lui vivant.

Depuis quatre ans, nous, sa communauté, sa famille, ses amis, n’avons plus de nouvelles. Son enlèvement n’a jamais été revendiqué. Il est parfois annoncé vivant, parfois donné pour mort, sans qu’aucune preuve, dans un sens ou dans l’autre, ne soit jamais apportée. Il partage le sort de ses deux cent mille Syriens disparus, sans sépulture, sans nom, sans deuil, que le régime syrien a enfouis et torturés à mort dans ses geôles, et que l’État islamique jette dans ses charniers.

Pendant trente ans, ce jésuite amoureux de l’Islam, comme il aimait à se définir, s’est battu. Pour réhabiliter le monastère de Mar Moussa en Syrie, accroché sur un éperon rocheux en plein désert, pour y restaurer les fresques, y fonder une communauté, dédiée au dialogue islamo-chrétien et à l’hospitalité. La grande question de Paolo, celle qu’il n’a jamais cessé de porter, était : que vient dire l’Islam aux chrétiens ? Et par là même : vers quoi entraîne-t-il le christianisme ? À la suite de Charles de Foucauld et de Louis Massignon, ses deux grands maitres spirituels, Paolo pensait que la religion musulmane, par le mystère qu’elle posait aux chrétiens, poussait l’Eglise vers une plus forte radicalité dans l’imitation du Christ, son humilité, son esprit d’accueil et de service. « Le mouvement vers l’autre est plus un pèlerinage, un hadj, qu’une campagne missionnaire, encore moins une croisade ». Les échanges quotidiens avec les nombreux musulmans qui venaient au monastère, les séminaires interreligieux, la vie quotidienne, témoignait de ce dialogue fructueux.

En mars 2011, au début de la guerre en Syrie, Paolo, avec sa communauté, a clairement œuvré pour une transition démocratique, progressive comme il le faisait depuis trente ans. Devant l’ampleur de la répression du régime face à des manifestants dans un premier temps pacifistes, ses prises de position individuelles contre le gouvernement lui ont valu d’être expulsé. Le moine Paolo s’est transformé en combattant, implorant toutes les chancelleries occidentales d’armer les rebelles pour éviter une islamisation extrémiste de la révolution. La plupart de ses prédictions se sont, hélas, réalisées, et nous en payons tous le prix.

Lorsque nous avons rédigé ensemble notre deuxième livre, à l’hiver 2013, sur la révolution syrienne, Paolo était littéralement hors de lui, presque fou d’impuissance ; cette guerre était une blessure intime, qui semblait renverser tout ce pour quoi il s’était battu jusque-là, tout ce en quoi il avait cru.  « Pour des raisons qui ont à voir avec l’engagement de ma vie, cette guerre civile ne porte pas seulement atteinte aux conditions minimales de vie pour les chrétiens orientaux, mes frères, qui se trouvent piégés entre deux camps, mais plus profondément, c’est une guerre civile qui déchire mon âme (…) Cette guerre civile m’est insupportable. Je voudrais faire quelque chose pour l’arrêter. (…) L’Oumma humaine devrait porter les blessures et les angoisses de l’Oumma musulmane, avec plus de miséricorde, de solidarité, car nous sommes tous embarqués sur cette planète fragile. Ne pas porter le poids les uns des autres, rend la vie insupportablement lourde ». Jusqu’au bout, Paolo a cru que la parole et le dialogue pouvaient être des armes efficaces, même face à ceux qui les refusaient.

Au Nord Liban, quelques jours avant sa disparition, j’avais rencontré des réfugiés syriens de Qsair, ville où il s’était rendu un an auparavant pour négocier la libération d’otages – avec succès. Quand ils ont su que j’avais écrit un livre avec lui, leur amitié m’était acquise. Il était leur héros. Celui qui « arrivait à passer dans des trous où une abeille ne serait pas passée» et enterrait avec eux leurs morts. Dans les yeux de ses hommes exilés et en colère, j’ai vu et compris son combat : « Quand vous verrez Paolo, dîtes-lui que les réfugiés de Qsair, musulmans et chrétiens, le bénissent. » Je ne l’ai pas revu depuis mais je lui avais raconté cette rencontre par mail, juste avant son départ pour Raqqa. Il m’a avoué avoir pleuré en pensant à eux et sans doute est-ce aussi pour eux qu’il est reparti. Alors aujourd’hui, mort ou vivant, je sais qu’il n’a pas échoué. Sa voix porte au-delà de lui.

Qu’est devenu le père Paolo Dall’Oglio ? : le communiqué de presse de Mgr Gollnisch

QU’EST DEVENU LE PERE PAOLO DALL’OGLIO, ENLEVE IL Y A QUATRE ANS EN SYRIE ?

 

Le 29 juillet 2013, le père jésuite Paolo Dall’Oglio est enlevé par les hommes de l’Etat islamique dans la province de Raqqa. Deux jours plus tôt, le père s’était rendu dans ce fief de l’Etat islamique afin de négocier la libération de journalistes retenus en otage.

 

Le prêtre d’origine Italienne, qui vivait en Syrie depuis le début des années 1980 est le fondateur de la communauté Al Khalil située au monastère de Mar Moussa. Depuis plusieurs années, des rumeurs de mort ou de captivité circulent mais aucune information fiable n’a été confirmée.

 

Alors que la coalition gagne du terrain contre l’Etat islamique à Raqqa, l’Œuvre d’Orient en appelle aux autorités syriennes et internationales afin de retrouver les traces du père Paolo, ainsi que des deux évêques orthodoxes Mgr Boulos Yazigi et Mgr Yohanna Ibrahim, enlevés la même année à Alep.

 

Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient

Paris, le 29 juillet 2017

Opération Mossoul-Ninive : pour le retour des chrétiens

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Karamless, Bartella, Bashiqa, Barzani, Qaraqosh, Telescoff, Baqofa, Batnaya, …
Trois ans après avoir été chassés de leurs villes et de leurs villages par Daech, les chrétiens d’Irak réfugiés pour la plupart à Erbil, commencent à envisager de retourner chez eux.
Partout, les édifices religieux, les magasins, les écoles et la majorité des maisons ont été saccagés, pillés, brûlés ou totalement détruits. Les dégradations des services publics (eau, électricité, sécurité, …) sont conséquentes.
Aujourd’hui, malgré cela, des chrétiens font le pari de l’avenir et sont décidés à revenir avec leurs familles. A Qaraqosh, 400 familles se sont réinstallées et des boutiques apparaissent. Les habitants déplacés n’attendent plus qu’un signal fort pour envisager le retour.

Dans tous ces villages de la plaine de Ninive, du 20 au 24 juillet, l’Œuvre d’Orient a réinstallé des statues de la Vierge Marie dans les églises, comme symbole de Vie, symbole de la résurrection des lieux. A Mossoul, où Mgr Pascal Gollnisch s’est rendu avec Sb Sako, Patriarche chaldéen et une délégation d’évêques, la vierge de Fourvière a pu être déposée par le Cardinal Barbarin.

« Aidons les chrétiens à reprendre rapidement leurs terres avant que d’autres ne s’en emparent » SB Louis Raphaël Sako, Patriarche des chaldéens

 

don irak projet

 

OFFRONS À CES FAMILLES UN AVENIR SUR LEUR TERRE

 

Nos équipes travaillent aujourd’hui en lien étroit avec les responsables religieux et locaux à Qaraqosh et Karamless en vue d’offrir aux familles qui souhaitent revenir les conditions nécessaires au retour dans leur ville.
Certaines maisons sont complètement détruites (coût de la reconstruction moyenne par maison : 60 000€), brûlées (coût de la rénovation moyenne par maison : 20 000€) ou endommagées (coût de la rénovation moyenne par maison : 3 500€).

Les familles doivent pouvoir rentrer chez elles à la rentrée de septembre. Pour cela nous rénovons en priorité les maisons endommagées.