Festival des jeunes chaldéens d’Europe du 7 au 12 août 2017

« Connaissance, Foi, Charité, Amitié…
Avec la participation de notre patriarche, Sa Béatitude Mar Louis Raphael SAKO (sauf imprévus), et de Mgr Saad Hanna SIROP, Visiteur Apostolique pour l’Église chaldéenne d’Europe.
Répondez à l’appel du thème de ce 3ème CYC 2017 : « Venez et voyez » (Jean 1, 3)
Au programme de ces mini-JMJ chaldéennes : activités cultuelles (catéchèses, célébrations…), culturelle, sportives, artistiques (festival de la jeunesse…).
En 2014 plus de 400 jeunes ont participé à ce congrès… Cette année nous espérons encore plus de monde !
Le prix de ce festival est de 250 € (transport en car, hébergement et repas).
–> Les inscriptions seront clôturées le 25 mai 2017.

Contact : Lionel 06 50 29 37 70″

Père Jacques Mourad, enlevé il y a deux ans en Syrie

« Pour mes ravisseurs, je n’éprouve que de la compassion », confie le prêtre qui a été fouetté et soumis à un simulacre d’exécution.

Le Père Jacques Mourad, est un grand ami de l’Œuvre d’Orient. « J’ai été sauvé grâce à l’aide humanitaire que nous donnons aux musulmans et aux chrétiens. Je remercie en particulier l’Œuvre d’Orient pour son aide qui n’a jamais cessé depuis le début»

Un article de l’Orient le Jour

« Cette grâce m’a été accordée pour le réconfort d’un grand nombre. » C’est le père Jacques Mourad, prêtre de l’Église syriaque-catholique, qui parle.


En charge du monastère de Mar Élian et des fidèles du village de Qaryatayn, non loin de Palmyre, le P. Mourad a été enlevé par les hommes du groupe État islamique le 21 mai 2015. Il est resté en captivité durant 4 mois et 20 jours, avant de pouvoir rejoindre, le 10 octobre, ce qu’on peut appeler « le monde libre ». Harcelé, menacé, pressé de se convertir à l’islam, il a été menacé de décapitation à plusieurs reprises, fouetté une fois et soumis, le lendemain, à un simulacre d’exécution. Confiné à une salle de bains éclairée seulement par une lucarne haut placée, avec un séminariste qui l’assistait, réduit à un régime fait de riz et d’eau, deux fois par jour, sans électricité ni montre, complètement coupé du monde extérieur, il a quand même réussi à rester vigilant et n’a jamais vu sa foi fléchir. Au contraire.

La grâce, ou encore le miracle dont parle le P. Mourad, c’est d’être resté en vie, de n’avoir pas renié sa foi, d’avoir retrouvé la liberté.

« La première semaine a été la plus difficile, raconte-t-il. Après avoir été détenu quelques jours dans une voiture, le dimanche de Pentecôte, on m’emmène à Raqqa. J’ai vécu ces premiers jours de captivité partagé entre la peur, la colère et la honte. »
Le grand tournant de sa captivité est associé, par le P. Jacques, avec l’entrée dans sa cellule, au huitième jour, d’un homme en noir, le visage masqué, comme ceux qui apparaissent dans les vidéos d’exécution de Daech. Mon heure est venue, se dit-il, effrayé. Mais, au contraire, après lui avoir demandé quel était son nom et celui de son compagnon de captivité, l’homme lui adresse un« assalam aleïkoun » de paix et pénètre dans sa cellule. S’engage ensuite un assez long entretien, comme si l’inconnu cherchait réellement à mieux connaître les deux hommes en face de lui. « Prends-le comme une retraite spirituelle », lui répond-il, quand le P. Jacques l’interroge sur les raisons de sa captivité. « Dès lors, ma prière, mes journées prirent du sens, résume le prêtre syrien. Comment vous expliquer ? J’ai senti qu’à travers lui, c’était le Seigneur qui m’adressait cette parole. Ce moment fut d’un grand réconfort. »

« Grâce à la prière, j’ai pu regagner ma paix, enchaîne le prêtre syrien. On était en mai, le mois de Marie. Nous nous sommes mis à réciter le chapelet, que je ne priais pas beaucoup auparavant. Toute ma relation avec la Vierge en a été renouvelée. La prière de sainte Thérèse d’Avila « Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie… » m’a également soutenu, pour laquelle, une nuit, j’ai fait une mélodie que je me suis mis à fredonner. La prière de Charles de Foucauld m’a aidé à m’abandonner entre les mains du Seigneur, avec la conscience que je n’avais pas le choix. Car tout laissait croire que c’était ou la conversion à l’islam, ou la décapitation. Presque chaque jour, on pénétrait dans ma cellule et on m’interrogeait sur ma foi. J’ai vécu chaque jour comme s’il était le dernier. Mais je n’ai pas fléchi. Dieu m’a donné deux choses, le silence et l’amabilité. Je savais que certaines réponses pouvaient les provoquer, que n’importe quel mot peut vous condamner. Ainsi, on m’a interrogé sur la présence de vin au couvent. L’homme m’a coupé la parole quand j’ai commencé à répondre. Il a jugé mes paroles insupportables. J’étais un « infidèle ». Grâce à la prière, aux psaumes, je suis entré dans une paix qui ne m’a plus quitté. Je me souvenais aussi des paroles du Christ dans l’évangile de saint Matthieu : « Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous persécutent. » J’étais joyeux de pouvoir vivre concrètement cette parole. Ce n’est pas une petite chose que de pouvoir vivre l’Évangile, en particulier ces versets difficiles, qui étaient théoriques auparavant. Je me suis mis à ressentir de la compassion pour mes ravisseurs. »

« À l’occasion, des chansons poétiques de Feyrouz me revenaient aussi, avoue le père Jacques, et en particulier l’une d’elles qui parlait du crépuscule, que je chantais quand les longues nuits de juin tombaient sur Raqqa et que nous étions laissés dans le noir. Même ces paroles et leur musique devenaient prière. Elles parlaient de la souffrance « inscrite dans le crépuscule ». »

Puis un jour, le père Jacques Mourad est flagellé…
« C’était le 23e jour de ma captivité, se rappelle-t-il. Ils sont entrés soudain. C’était une sorte de mise en scène. La flagellation a duré quelque trente minutes. Le fouet était fait d’un bout de tuyau d’arrosage et de cordes. J’ai eu mal, physiquement, mais en profondeur, j’étais en paix. J’étais dans une grande consolation de savoir que je partageais quelque chose de la souffrance du Christ. J’en étais aussi extrêmement confus, m’en sentant indigne. Je pardonnais à mon bourreau alors même qu’il me fouettait. De temps en temps, je réconfortais d’un sourire le diacre Boutros, mon compagnon de captivité, qui se contenait difficilement de me voir fouetter de la sorte. Par la suite, je me suis rappelé le verset où le Seigneur dit que c’est dans notre faiblesse que sa force se manifeste. J’en étais continuellement étonné, car je me savais faible, spirituellement et physiquement. Voyez-vous, je souffre d’un mal de dos depuis mon enfance et les conditions de détention étaient telles que ce mal devait en principe augmenter. Au monastère, j’avais un matelas spécial, une chaise ergonomique. En prison, je dormais par terre, et aucun moyen de faire de la marche dans ces toilettes. »

« La grande peur, enchaîne le P. Jacques, je l’ai connue peu après, quand un homme armé d’un poignard est entré dans notre cellule. J’ai alors senti sur mon cou le fil du couteau et j’ai eu le sentiment que le compte à rebours pour mon simulacre d’exécution avait commencé. Dans ma frayeur, je me suis recommandé à la miséricorde de Dieu. Mais ce ne fut qu’un éprouvant simulacre. »

Le 4 août, le groupe jihadiste prend le contrôle de Palmyre et, par là même, de Qaryatayn. Le lendemain, à l’aube, il prend en otage la population, quelque 250 personnes, qui sont conduites à Palmyre. Le 11 août, le P. Jacques et son compagnon en prennent eux-mêmes le chemin. Voici comment : « Un cheikh saoudien est entré dans notre cellule. « Tu es Baba Jacques ? fait-il, allez, viens ! Les chrétiens de Qaryatayn nous ont cassé la tête en nous parlant de toi ! » J’ai pensé que j’étais emmené pour exécution. À bord d’un van, nous avons roulé quatre heures durant. Passé Palmyre, nous nous sommes engagés sur un chemin de montagne conduisant à un bâtiment fermé par une grande porte en fer. Elle s’ouvre, et qu’est-ce que je vois ? La population de Qaryatayn tout entière, stupéfaite de me voir. Ce fut un moment d’indicible souffrance pour moi. Pour eux, un extraordinaire moment de joie.

Vingt jours plus tard, le 1er septembre, nous sommes ramenés à Qaryatayn, libres, mais avec interdiction de quitter le village. Un contrat religieux collectif est signé : nous étions désormais sous leur protection (« ahl zemmé »), moyennant le paiement d’une taxe spéciale (« jezyé ») de laquelle s’acquittent les non-musulmans. Nous pouvions même pratiquer nos rites, à condition que cela ne scandalise pas des musulmans. Quelques jours plus tard, au décès de l’une de mes paroissiennes, morte d’un cancer, nous nous rendons au cimetière, proche du couvent de Mar Élian. Ce n’est qu’alors que je constate qu’il a été rasé. Curieusement, je n’ai pas réagi. Intérieurement, il m’a semblé comprendre que mar Élian avait sacrifié son couvent et sa tombe pour nous sauver. »

« Aujourd’hui, conclut le P. Jacques – qui a bravé l’interdiction de quitter Qaryatayn et a trouvé un moyen de s’enfuir, sur lequel il reste discret –, je continue d’éprouver pour mes ravisseurs le même sentiment que j’ai eu pour eux quand j’étais leur prisonnier: la compassion. Ce sentiment vient de ma contemplation du regard que Dieu porte sur eux, malgré leur violence, comme Il le porte sur tout homme : un regard de pure miséricorde, sans le moindre désir de vengeance. »
« Aujourd’hui, poursuit le prêtre, qui fut moine au monastère de Mar Moussa, fondé par le père Paolo Dall’Oglio, je sais que la prière est la voie du salut. Il faut continuer à prier pour les évêques et prêtres qui sont encore disparus et dont on ne sait rien. Prier pour mon frère le père Paolo Dall’Oglio (disparu à Raqqa en juillet 2013). Il nous faut prier aussi pour une solution politique en Syrie. Nous commémorons en ce moment le centenaire des massacres et exodes de 1915. Sans solution politique, l’émigration achèvera le travail que les massacres de 1915 ont commencé. »

N.B. À ce jour, nous sommes toujours sans nouvelles du père Paolo Dall’Oglio. Nous prions particulièrement pour lui.

RFI : émission « Religions du monde » spéciale « chrétiens d’Orient » le 21 mai 2017, de 9H10 à 10h

Programme : 

 

9H10-9H30

Palestine / Vera Baboun , la maire palestinienne chrétienne de Bethléem a reçu le Prix littéraire de l’Œuvre d’Orient attribué chaque année depuis six ans à un auteur pour son regard positif sur l’Orient chrétien .

Vera Baboun a signé avec le journaliste Philippe Demenet « Pour l’amour de Bethléem  ma ville emmurée » (Bayard)

Egypte : Sa Béatitude Ibrahim Sedrak , patriarche des coptes catholiques s’exprime sur le récent voyage du pape François au Caire

Syrie : après la décision des Etats –Unis d’armer les Unités de protection du peuple Kurde qui se battent en Syrie contre l’organisation Etat islamique , et face aux menaces qui pèsent sur les chrétiens de Mésopotamie syrienne , Mgr Gollnisch , directeur de l’Oeuvre d’Orient lance un appel pour que soit respecté le droit des minorités chrétiennes . Cela après des destructions d’édifices  chrétiens .

Indonésie / Condamnation du gouverneur sortant de Djakarta pour « blasphème ». Victime d’une campagne électorale accaparée par les questions religieuses , non seulement le gouverneur sortant de Djakarta Basuki Tjahaja Purnama  – connu sous le nom de « Ahok »- a été battu en avril dernier mais le 9 mai  était condamné à deux ans de prison pour « blasphème ». Dernier exemple en date de la montée du populisme islamique en Indonésie et de l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques .

Analyse de Régis Anouil , rédacteur en chef de l’agence Eglises d’Asie

 

 

9H33-10h00

Grand invité : Christian Lochon pour son livre «  Chrétiens du Proche-Orient : Grandeur et Malheurs » (Jean Maisonneuve) qui a obtenu la mention spéciale du prix de littéraire de l’Œuvre d’Orient.

En tant qu’universitaire et chargé de mission culturelle, Christian Lochon a partagé sa vie dès les années soixante entre Bagdad, Beyrouth,  Téhéran , Le Caire , Damas et  Khartoum. Chercheur et homme de terrain , son livre est une synthèse très fouillée de l’histoire des chrétiens d’Orient.

 

Vera Baboun, maire de Bethléem : « personne ne peut vivre dans ces conditions sans être affecté moralement »

Source RCF

La maire de Bethléem est de passage en France. Vera Baboun vient de recevoir le Grand Prix de l’Oeuvre d’Orient pour son livre « Pour l’amour de Bethléem : ma ville emmurée » aux Éditions Bayard. Chrétienne, mère de cinq enfants, épouse d’un homme qui a passé trois ans dans les geôles israéliennes, Vera Baboun mène un combat quotidien en faveur du peuple palestinien.

Des Palestiniens qui vivent au rythme des contraintes imposées par le mur et les nombreux checkpoints. Dans son livre, Vera Baboun parle de la construction du mur qui encercle une partie de la ville. « Aujourd’hui vivre à Bethléem ce n’est pas seulement vivre avec un mur. Toutes les frontières de la ville sont fermées et limitées. A toutes les frontières, à l’Ouest, à l’Est, au Nord, il y a des points de contrôle qui peuvent être fermés dès que l’occupation le décide. Nous habitons là malgré le mur. Ce qui m’inquiète c’est qu’un jour, ce mur ne devienne une manière de vivre, or personne ne peut vivre dans ces conditions sans être affecté moralement » confie-t-elle à Pauline de Torsiac.

« Bethléem c’est aussi la ville de la Nativité, et le maire de Bethléem doit prendre en compte cela. Pour moi, avoir la foi me permet de mieux servir les habitants de la ville. Cette ville fermée reçoit toujours deux millions de pèlerins chaque année. C’est pourquoi mon travail de maire est de préparer une ville accueillante » ajoute-t-elle.

Une traduction assurée par Florence Gault.

Paix en orient : l’Egypte et la communauté copte attendaient le pape François

Source Radio Notre-Dame

Des gestes forts et des paroles engagées pour la paix, c’est ce que le monde retient de la visite du pape François en Egypte, fin avril. « C’est un voyage d’unité et de fraternité » avait annoncé François, un déplacement répondant à l’invitation du président Al-Sissi, du patriarche Sedrak et du cheikh Al-Tayeb.

Sur place, le Souverain Pontife a voulu se faire proche de la communauté copte, blessée par les récents attentats du dimanche des Rameaux, mais également rencontrer les autorités politiques et religieuses. Présent à la conférence internationale sur la paix qui se tenait à l’université Al-Azhar au Caire, le pape François a eu l’initiative d’une accolade avec le cheikh Al-Tayeb, un geste inédit démontrant une volonté réelle de dialogue interreligieux. « Aucun extrémisme n’est permis, excepté l’extrémisme de l’Amour » dit-il, le monde est en proie à « la famine de l’Amour ».

Cette visite du pape a été très bien accueillie par la population égyptienne, dont 90% est musulmane. Le patriarche Sedrak exhorte à « relire et méditer » les discours importants du pape, afin de dépasser « les peurs, les méfiances et les divisions internes ».

Les coptes catholiques sont une petite communauté, 300 000 dans le monde. Néanmoins, leur présence est respectée en Egypte, car ils œuvrent beaucoup dans la lutte contre la pauvreté, ainsi que dans les domaines de l’éducation et de la santé.

Pragmatique, le patriarche Sedrak affirme : « il y a beaucoup de choses qui se disent, mais peu de choses qui se réalisent », c’est pourquoi il insiste sur la nécessité de poursuivre les actions au quotidien et dans la discrétion. Servir, sans être taxé de prosélytisme.

Après les attentats, le patriarche Sedrak nous confie combien « il était difficile de parler aux gens », il voulait surtout être là pour vivre avec eux. Cependant, il endosse son rôle de pasteur et invite à « ne pas perdre espoir, ne pas laisser la vengeance dominer et à vivre au plus près de l’Evangile ».

Sur le plan pastoral, il remarque que « malgré les attaques, les églises sont archi pleines » et confirme « les attaques sont partout, mais lorsque cela se passe en Egypte, on ne parle plus que de ça ». Conséquence, le tourisme chute, or il s’agit d’une ressource essentielle pour le pays. Sans nier la souffrance, le patriarche invite à poser un « regard positif » sur le pays. « Venez et voyez », c’est son message à la France et aux chrétiens d’occident, « restons unis dans la culture, la foi et la prière ».

Biscarrosse : Exposition, Messe, Conférence sur les chrétiens d’Orient, du 8 juillet au 27 août 2017

Dans le cadre de cette exposition, la messe du samedi 8 juillet sera célébrée pour les chrétiens d’Orient, par le P. Jean-Bernard Labeyrie, en l’Église Sainte Bernadette à 18h30.

Luc Balbont donnera une conférence à l’issue de la messe, autour du thème « chrétiens d’Orient, présence ou défense? », à 19h30.


DATES :

  • Du 8 juillet au 27 août 2017 (de 9h à 19h): Exposition « La grande aventure des chrétiens d’Orient »
  • Samedi 8 juillet 2017 (à 18h30): Messe célébrée par le P. Jean-Bernard Labeyrie
  • Samedi 8 juillet 2017 (à 19h30): Conférence de Luc Balbont, « chrétiens d’Orient, présence ou défense? »

LIEU : Église Sainte Bernadette, Rue de l’église, 40600 Biscarrosse Plage

CONTACTS :  L’Œuvre d’Orient — 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr