Anta Akhi

Rencontre avec Anta Akhi, une association libanaise soutenu par l’Œuvre d’Orient

Anta Akhi est une communauté de bénévoles qui se mobilisent pour améliorer le quotidien de jeunes adultes handicapés au Liban et que l’Œuvre d’Orient soutient ! Des responsables de cette association, Roula Raad Najm et Maya Aoun, nous ont rendu visite.

 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Roula Raad Najm, présidente de l’association Anta Akhi « Toi mon Frère » qui s’occupe des adultes atteints de handicap, de lourds handicaps.

Moi je suis Maya Aoum, chargée de communication et de projets à Anta Akhi.

 

Combien êtes-vous dans l’association ?

Nous sommes 61 salariés dans l’association et nous nous occupons nuits et jours des jeunes. Nous avons différents types de programmes ; par exemple l’accueil en internat, l’accueil de jour, l’accueil en weekend, l’accompagnement à domicile… Notre activité se déroule 24h/24 et 7j/7. L’équipe se relaie toute la semaine, toute l’année.

 

Dans quel esprit a été créé cette association ?

L’association a été créé en 1992 pour accompagner des adultes atteints de lourds handicaps durant toute leur vie, jusqu’au décès. Aujourd’hui ils sont 77 à bénéficier d’un accompagnement global de vie quotidienne, de santé, d’épanouissement, de ressourcement spirituel et de formation existentielle pour les aider à découvrir le but de leur vie et être porteur de joie malgré le handicap.

Quand il est venu sur Terre, Jésus nous a enseigné comment on pouvait vivre ensemble, s’accepter, accepter nos limites pour être vraiment semeurs de joie là où on va. À Anta Akhi, ce qui est spécifique c’est que nous croyons que chacun à un rôle à jouer dans la société, quelles que soient nos limites. Malgré toutes nos difficultés et nos différences, il y a toujours la joie dans la maison.

 

Quel regard la société libanaise porte-t-elle sur le handicap ?

La société a beaucoup évolué, mais le regard qui persiste est plutôt dans la pitié. La mission de Anta Akhi est de changer ce regard.

 

Quel type de handicap accueillez-vous ?

Nous accueillons des personnes portant tous types de handicaps, des handicaps physiques, mentaux, des polyhandicaps. Nous accueillons près de 3700 personnes par an. Nous avons une formule qui dit « Nous réhabilitons les biens portants dans la relation au monde du handicap ».

Nous avons une grande maison de 4 étages située à Ballouné au Liban. On l’appelle « le foyer de tendresse ».

 

Qu’est-ce qui distingue Anta Akhi des autres associations ?

Ce qui nous distingue, c’est notre formation, qui nous apprend comment répondre aux questions existentielles de toute personne, à quoi sert ma vie, pourquoi est-ce que je vis, qu’est-ce qu’il y a de plus important dans ma vie, quel sens à ma vie malgré mon handicap etc… Anta Akhi essaie d’accompagner les personnes sur ces questions.

 

Quelle est la raison de votre visite à l’Œuvre d’Orient ?

L’Œuvre d’Orient fait partie de notre famille, elle nous aide depuis 2013 à raison de trois financements ; 2 fois 10 000 euros, et une fois 25 000 euros. Nous sommes venues vous remercier, voir comment vous fonctionnez et voir ce qu’il est possible de poursuivre ensemble.

Et nous tenions à vous présenter notre nouveau projet « handicap et vie en église » qui vise à parler du handicap dans les paroisses.

 

 

Syrie Mgr Gollnisch

Paris – Conférence de Mgr Pascal Gollnisch sur les chrétiens d’Orient

Conférence –  Dans la poudrière du Moyen-Orient, quelle place pour les chrétiens ?

Date de mercredi 23 janvier REPORTÉE à jeudi 7 février 2019 à 20h30

 

Pour conclure l’exposition La Grande aventure des chrétiens d’Orient à l’église Saint-Jacques du Haut-Pas à Paris du 1er décembre 2018 au 7 février 2019, Mgr Pascal Gollnisch, Directeur Général de l’Œuvre d’Orient, donnera une conférence intitulée Dans  la poudrière du Moyen-Orient, quelle place pour les chrétiens ? dans la même église jeudi 7 février à 20h30.

Dans un Moyen-Orient bouleversé par la barbarie de Daesh, la guerre n’épargne pas les minorités chrétiennes, lesquelles sont chassées, par la force, de cette terre qui est aussi la leur.

Avec le recul de l’État islamique, l’heure est aujourd’hui à la reconstruction au nord de l’Irak (Mossoul, Qaraqosh, plaine de Ninive) et en Syrie (Alep, Homs…). Fort de son expérience du terrain sur ces zones menacées, Mgr Gollnisch dresse un état des lieux de la situation et veut mobiliser face à cet enjeu majeur du retour des familles, notamment chrétiennes. L’avenir de cette région ravagée ne se fera pas sans les chrétiens. Non seulement parce que c’est en cette terre que le christianisme trouve son origine, mais aussi parce que chaque chrétien d’Orient est d’abord un citoyen arabe, syrien, irakien, libanais, égyptien, iranien… profondément lié à son pays. Encore faut-il que sa citoyenneté soit reconnue.

 

Lieu : Église Saint-Jacques du Haut-Pas, 252 Rue Saint-Jacques, 75006 Paris

Date : jeudi 7 février 2019 à 20h30

Témoignage de Marie-Caroline, volontaire en Terre Sainte

 

Voilà un peu plus d’un an que je suis en mission envoyée par l’Œuvre d’Orient auprès d’orphelins ou d’enfants placés. Leur nombre varie peu : ils sont toujours entre 40 et 50 à demeurer et presqu’autant viennent à l’école maternelle.

 

Beaucoup m’ont demandé pourquoi rester un an de plus ? Qu’apprendras-tu de plus lors de cette deuxième année ?

 

Aucun me dira que je reste afin de pouvoir dorer au soleil, chatouillée par l’ombre légère d’un dattier avec, en filigrane, une douce voix masculine et mélodieuse fredonnant à mes oreilles la grandeur de Dieu du matin jusqu’au soir.

 

Cela est effectivement l’argument qui a fait pencher la balance, ne nous mentons pas ! Cependant, en Terre Sainte il arrive que le soleil se cache, que les dattiers ne produisent plus de fruits, et que la douce voix masculine ne soit plus si mélodieuse. Et c’est dans ces moments que je me pose comme vous la question : « Mais pourquoi rester ? »

 

Rester signifie prendre le temps de découvrir les petites choses qui font la saveur d’une mission.

 

Grâce au temps qui défile avec une date de fin encore lointaine, j’ai la chance de voir grandir ces petits bouts, de retrouver presque chaque jour la petite bouille rieuse, barbouillée ou en pleurs de certains.

 

Quand je suis arrivée, certains apprenaient tout juste à se tenir sur leurs petites guibolles plus qu’instables, leurs donnant une démarche très aléatoire et assez cocasse. Maintenant les voilà qui font des courses poursuites dans les couloirs et maîtrisent parfaitement le concept de se faufiler entre nos jambes pour aller se cacher et faire des bêtises à l’autre bout du bâtiment.

 

En restant, je prends conscience quotidiennement de ce que nous représentons ici pour ces enfants. Ils se sont autant attachés à moi que je ne le suis à eux. Je peux le constater chaque fois qu’ils m’appellent « M’lie » (prononciation approximative du prénom Marie), même si certains continuent d’utiliser le « Mama » habituel. En effet, nous sommes pour eux une figure maternelle et de référence : quelqu’un qui les gronde quand ils auront fait une bêtise mais qui leur fera un câlin ou leur chantera une berceuse le soir pour les endormir, ou encore la personne qui jouera avec eux comme une grande sœur et qui les soignera comme une maman.

 

Rester permet aussi de se créer une place parmi les employés. Ces dernières voient depuis un certain temps défiler les volontaires et il est difficile de recommencer à créer une nouvelle relation à chaque fois, surtout avec la barrière de la langue, des méthodes de travail et une culture différente. J’ai expérimenté que le temps est le seul allié pour se faire accepter et avoir une relation qui va plus loin que « bonjour » et « au revoir ». Avec le temps, nous avons des souvenirs en commun, des rires, des pleurs et des complicités. Quand on en a assez des enfants qui hurlent ou pleurent, ces moments partagés aident à ne pas tout plaquer, ni se dire « je rentre en France ».

 

En un an, plusieurs enfants sont partis et d’autres sont arrivés. Certains, trop âgés pour rester dans l’orphelinat (qui ne peut les accepter que jusqu’à 6 ans) ont été transféré dans un autre qui les prendra en charge jusqu’à leur majorité. D’autres sont rentrés chez eux ou ont été placé dans des familles. C’est ce qu’on appelle ici une adoption mais qu’en France on nommerait une famille d’accueil.

 

Cette année, même si elle est dans la continuité de l’année précédente, est différente. Je n’habite plus avec les mêmes volontaires, les enfants dont je m’occupe ont changé, les occasions et les sorties évoluent.

 

Grâce à cette année supplémentaire, je me mets au rythme local et j’en profite pour cueillir des instants précieux. Cela rend cette expérience bien trop riche et intense pour qu’une simple lettre puisse la faire entendre.

 

En effet, être volontaire en Terre Sainte est bien souvent résumé par « mais Jérusalem, c’est juste … génial !». Et finalement tout y est dit. Cette Terre qui engendre tant de conflits, tant de questions et de remise en question, sur soi, sur la justice, l’histoire, sa foi et les religions, sur ses valeurs et le sens de la vie, a vraiment quelque chose de mystérieux que je ne saurais expliquer.

 

A présent c’est bientôt Noël, et ma petite ville s’est parée de mille lumières et décorations afin d’accueillir la venue du petit Jésus. Jérusalem quant à elle est illuminée pour Hanouka, une fête juive célébrant la lumière pendant 9 jours. Cela donne un charme certain à ces villes rapidement noyées dans les ténèbres de la nuit et évoque subrepticement les riches décorations dont nous avons l’habitude en France.

 

Ainsi de transats sous les dattiers point à l’horizon, mais du sable, des pierres et des oliviers s’étendent sans fin sous mes yeux écarquillés et plein d’étoiles, les oreilles bourdonnantes de gazouillis (plus ou moins mélodieux) de mes petits bouts de choux.

 

 

 

Marie-Caroline

Mgr Pascal Gollnisch TS

« Le pape compte sur les chrétiens d’Orient », par Mgr Pascal Gollnisch

L’Œuvre d’Orient, une expérience d’universalité de l’Église au Panama.

 

Au Panama, les jeunes chrétiens orientaux ont fait « une expérience d’universalité de l’Église », mais aussi « ont aidé les jeunes présents » à « se rendre compte que l’Église catholique c’est plus grand que l’Église latine, cela suppose également les chrétiens orientaux, et donc les échanges ont permis aux uns et aux autres de mieux se découvrir ».

C’est ce qu’affirme Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient et vicaire général de l’ordinariat des catholiques orientaux en France, en répondant aux questions de la directrice de la rédaction française de Zenit, Anita Bourdin. Il raconte que des jeunes chrétiens orientaux de France ont également pris part aux JMJ du Panama, notamment, une quarantaine de jeunes de la paroisse chaldéenne de Sarcelles. Le prélat français parle aussi du travail de l’organisation sur le terrain, en particulier, en Syrie et en Irak, et de la proximité du pape aux chrétiens d’Orient.

« Le pape est très attentif à la question des chrétiens d’Orient, souligne Mgr Gollnisch, il en parle souvent, il est parfaitement en proximité avec les souffrances des uns et des autres… Le pape est en proximité …des drames qu’il connaisse, spécialement en Syrie et en Irak, il leur est très proche, il les porte dans ses prières. »

« Et en même temps, poursuit le directeur général de L’Œuvre d’Orient, il compte sur eux pour qu’ils continuent à assumer leur mission. Les chrétiens d’Orient sont présents à l’Orient pour remplir une mission … mission d’éducation, mission de santé, mission aussi de médiation entre les différentes communautés. Les chrétiens sont souvent ceux qui parlent avec tout le monde et qui, par conséquent, peuvent aider les communautés à se retrouver. »

Le pape François « sait que l’avenir des chrétiens d’Orient est lié à l’avenir de l’Orient en général. Il n’y a pas d’avenir radieux pour les chrétiens dans les pays qui sont en détresse ». Mgr Gollnisch souligne que « le pape compte sur les chrétiens d’Orient » qui doivent « prendre leur part au renouvellement des sociétés du Proche-Orient ». « Beaucoup de musulmans attendent ça aussi des chrétiens », ajoute-t-il.

« Autrement dit, s’explique-t-il, l’avenir des chrétiens n’est pas isolable d’avenir de ces pays en général et inversement : l’avenir de ces pays en général suppose qu’ils soient capables de donner les places à ceux de leurs citoyens qui sont chrétiens. »

En ce qui concerne le voyage du pape en Irak, Mgr Gollnisch confirme qu’il n’est pas envisageable pour le moment : « En Irak, dit-il, il y a effectivement le danger d’actes terroristes qui pourraient s’exercer sur la personne du pape », mais aussi « à l’occasion du voyage pontifical dans un pays, les terroristes en profitent pour poser les bombes » dans les lieux ou vivent les chrétiens. « C’est aussi par rapport aux communautés chrétiennes dans certains pays que le pape ne serait pas venir. »

 

La réconciliation : le travail le plus important

 

En décrivant le travail de l’Œuvre d’Orient en Irak, Mgr Gollnisch dit : « Ce que nous faisons c’est assez simple … Il y a encore beaucoup de choses à faire sur le plan politique, mais nous qui ne sommes pas des acteurs politiques, nous aidons à la reconstruction des villes détruites par le Daesh et par la lutte contre le Daesh. Nous essayons de reconstruire des maisons des habitants, nous essayons de reconstruire les lieux de culte, églises, entre autres, nous essayons de reconstruire les écoles, les hôpitaux, ce qui permet aux villes – par exemple, comme Qaraqosh – d’exister. »

Mgr Gollnisch souligne l’importance de « relancer l’économie », de travailler sur « le statut politico-administratif des villes chrétiennes » : « C’est un gros travail… Mais il y a encore le travail plus important, plus difficile encore, c’est la réconciliation », la réconciliation entre les « populations qui ont terriblement souffert de Daesh : les chrétiens, les yézidies, les chiites, mais même les musulmans sunnites qui ont terriblement souffert de Daesh ».

En concluant, le directeur général de l’Œuvre d’Orient affirme : « Il faut – à partir de cette souffrance commune – ouvrir des chemins qui permettront aux uns et aux autres de se rencontrer et de réfléchir à leur avenir, à leur futur sur d’autres voies que celle de la violence et du terrorisme. Ce n’est pas évident, ça prend nécessairement un peu de temps pour que les gens retrouvent leur respiration sociale, si je peux dire, mais en même temps c’est l’objectif que les uns et les autres doivent poursuivre, parce qu’il n’y aura d’avenir en Irak que dans une réconciliation. »

 

Source : Zenit

Mgr Pascal Gollnisch

« Quel mal ont fait les Chrétiens d’Orient pour qu’on leur accorde si peu de considération ? » La Tribune de Mgr Pascal Gollnisch sur le FigaroVox

FIGAROVOX/TRIBUNE – La bienveillance des pays occidentaux envers les Chrétiens d’Orient, si nécessaire soit-elle, ne suffit pas à leur rendre justice, considère Mgr Gollnisch. Les Chrétiens d’Orient font partie de notre civilisation, la civilisation de la Méditerranée, et doivent être considérés comme tels, souligne l’homme d’Eglise.

 

Monseigneur Gollnisch est directeur général de l’Œuvre d’Orient et Vicaire général de l’Ordinariat des catholiques orientaux en France. En 2016, il a publié Chrétiens d’Orient, résister sur notre terre (Cherche midi).

Il est temps de redécouvrir l’unité de la civilisation méditerranéenne, notre civilisation.

De l’Andalousie à la Turquie, de l’Algérie à la Provence, du Maroc à la Grèce et à la Croatie, les paysages se ressemblent, travaillés par les mondes grec et latin, araméen et arabe, égyptien et berbère. Les oliviers, les vignes, les palmiers, les collines qui descendent vers la mer, les pêcheurs, les chants, les temples : voici cette civilisation méditerranéenne, une et multiforme, liée à l’Afrique et à l’Arabie, à la Perse et à l’Europe centrale.

Comment oublier ce que nous devons aux civilisations égyptienne, araméennes, et assyro-babylonienne ? La Méditerranée que tant de gens du nord aiment rejoindre aux beaux jours ne saurait être une division entre deux mondes. Ce serait couper en deux notre propre civilisation, notre propre corps. Il est clair qu’une minorité musulmane se déploie en Europe, dans des pays qui n’y étaient pas habitués, ni préparés. Cela pose les problèmes que nous savons, qui ne sont pas insurmontables mais qui exigent des uns et des autres un retour sur soi-même, une conversion et une clarification qui pourront être bénéfiques à chacun.

Qu’est-ce que les chrétiens disent d’eux-mêmes ? Qu’est-ce que les musulmans disent d’eux-mêmes ? Et qu’est-ce que la laïcité dit d’elle-même, à un moment où plusieurs confondent la laïcité des pouvoirs publics, celle des services publics, de l’espace publique ou de l’opinion publique. Le prix de la laïcité a été remis en 2017 aux Femen qui avaient envahi la Cathédrale Notre-Dame et l’église de la Madeleine : comment aider dans ces conditions ceux des musulmans réticents à intégrer la laïcité ?

Mais au sud et à l’est de notre Méditerranée commune, il y a des chrétiens enracinés là depuis deux mille ans. Ils ont vu arriver les musulmans il y a treize siècles et ont noué avec eux des relations parfois difficiles et parfois fécondes, agissant souvent comme des «passeurs de culture». Ces chrétiens ne sont pas les enfants des croisés ni des colonisateurs ; ce sont les chrétiens de la Pentecôte, parfois issus du judaïsme ; ce sont des Coptes et des Araméens devenus syriaques, des Grecs aussi. Ce sont des gens de culture et de paix, engagés dans le service de leurs concitoyens. Ils ont des écoles où sont présents des chrétiens et des musulmans, des garçons et des filles, des riches et des pauvres, et parfois des très pauvres ; et il en va de même pour leurs hôpitaux. Ce sont des gens qui ne sont pas avides de pouvoir, et, pour la plupart d’entre eux ne sont pas belliqueux. Beaucoup sont restés sur place pour servir leur pays et y vivre en paix avec tous.

 

Quel mal ont-ils donc fait ?

Quel mal ont-ils donc fait pour que certains veuillent leur disparition et leur extermination, depuis les génocides de 1915 contre les Arméniens et les assyro-babyloniens, jusqu’aux génocides récents de Daesh ?

Quel mal ont-ils fait pour que les habitués de la défense des minorités leur prêtent aussi peu de considération ? Quel mal ont-ils fait pour que nombre de chancelleries se détournent perfidement de leurs drames ? Les Américains croient-ils avoir aidé les chrétiens d’Irak, de Bagdad et de Mossoul ? L’histoire jugera, nous jugera, mais au présent ces chrétiens souffrent.

Nous devons mesurer l’enjeu de la question qui se pose. Assisterons-nous paisiblement à un développement des musulmans en France et simultanément à une disparition des chrétiens en Orient ?

Il ne s’agit pas d’un troc commercial: « je te construis une mosquée si tu me construis une église ». Il faut prendre plus de hauteur : il s’agit de l’avenir de notre civilisation méditerranéenne. Car la coexistence entre chrétiens et musulmans se pose au nord et au sud, à l’est et à l’ouest de notre Méditerranée. Elle ne peut pas être possible au nord et impossible au sud. Il ne peut pas y avoir un dialogue islamo-chrétien au nord, et une discrimination au sud. Il ne peut y avoir un dialogue entre les chrétiens du nord et les autorités musulmanes du sud par-dessus la tête des chrétiens qui vivent aussi au sud de la Méditerranée. Tous ceux qui se sentent discriminés, au nord et au sud doivent pouvoir être respectés et entendus.

La difficulté ne se limite pas à la question du rapport entre musulmans et chrétiens. Il y a aussi des difficultés entre chrétiens. Parfois des Églises orthodoxes ne reconnaissent pas le baptême d’un catholique ce qu’un dialogue œcuménique, par ailleurs fécond, ne peut ignorer. Et même dans l’Église catholique certains n’ont toujours pas compris l’affirmation du Concile Vatican II sur l’égalité des Églises et des rites et croient à la supériorité de l’Église latine, tandis que nous n’hésitons pas à ériger des diocèses latins en Orient.

Comment ne pas comprendre que le maintien des chrétiens d’Orient, depuis deux mille ans en Orient, n’est pas la simple protection d’une minorité, comme prétendait le faire le sultan ottoman. Ce n’est pas la simple défense d’une minorité discriminée, comme hélas il y en a tant d’autres. C’est maintenir notre civilisation et assurer les conditions de sa survie.

Le livre controversé Le choc des civilisations de Samuel Huntington évoque les conflits du futur comme des guerres de civilisation. Après tout, la défense de la civilisation pourrait être un enjeu plus légitime qu’un morceau de territoire ou des parts de marché ! Il faut cependant lire la dernière page du livre : c’est peut-être grâce aux civilisations que nous éviterons la guerre.

Une civilisation se mesure sans doute à son respect pour les minorités, à sa capacité à faire vivre une égale citoyenneté pour chacun.

Dès maintenant les chrétiens d’Orient ont un rôle essentiel à jouer dans la civilisation de demain, notre civilisation, et nous sommes témoins de leurs nombreuses initiatives.

Ne les enfermons pas dans les musées.

Pakistan Asia Bibi site

Pakistan : la liberté retrouvée pour Asia Bibi

L’Œuvre d’Orient se réjouit de la confirmation de l’innocence de la chrétienne Asia Bibi par la Cour suprême pakistanaise. Elle espère que Madame Asia Bibi pourra rapidement rejoindre sa famille.

Il conviendrait aussi de s’interroger sur l’indemnisation qui lui sera versée suite aux dix années de prison illégitimes.

L’Œuvre d’Orient souhaite voir disparaître toute condamnation pour blasphème et toute discrimination visant les communautés religieuses minoritaires.

A l'issue de la consécration épiscopale de Mgr Najeeb Michael, la délégation du patriarche et des autorités civiles et religieuses de la plaine de Ninive s'est réunie à la base de vie de Karamle (5)

IRAK – Appel du Patriarche de Babylone des Chaldéens en faveur d’une « nouvelle naissance de Mossoul »

Mossoul (Agence Fides) – La métropole irakienne de Mossoul, libérée de l’occupation des miliciens du prétendu « Etat islamique » en 2017, éprouve des difficultés à revenir à la situation précédant l’occupation djihadiste, les difficultés touchant en particulier la composante chrétienne. Le retour souhaité des chrétiens qui avaient abandonné la ville dans les années de l’occupation se poursuit selon un rythme lent. Dans ce contexte, le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.Em. le Cardinal Louis Raphael I Sako, s’est rendu à Mossoul afin de participer à la prise de possession de S.Exc. Mgr Najb Mikhael Moussa OP, nouvel Archevêque chaldéen de l’Archidiocèse. A cette occasion, il a tenu à encourager et à invoquer la renaissance de la ville, mettant également son nouveau Pasteur « entre les mains de la communauté chrétienne et musulmane » locales. La fécondité de l’action d’un Évêque – a déclaré ce jour le Patriarche de Babylone des Chaldéens dans une intervention lors de la cérémonie d’installation du nouvel Archevêque, dépend de l’unité de son Diocèse, en ce que le Pasteur est au service de tous plutôt que d’une personne ou d’une autre ».

Le Patriarche de Babylone des Chaldéens a souligné que les attitudes discriminantes, le sectarisme et les favoritismes « détruisent la communauté ». Le Cardinal, conscient « des difficultés de l’Archidiocèse de Mossoul, dévasté, s’adressant aux présents, s’est déclaré confiant dans le fait que « vous êtes en mesure d’approfondir la joie de la libération et de faire grandir l’espérance de revenir et de construire confiance et coexistence entre les différentes composantes de la société ». « Mossoul – a ajouté le Cardinal, dans le texte de l’intervention parvenu à l’Agence Fides – est unique de par sa société, multiculturelle et diversifiée. De même, l’Eglise et les chrétiens, à Mossoul en particulier, ont contribué à l’histoire de la ville au niveau national, culturel et professionnel ». C’est également pour cette raison que le Patriarche de Babylone des Chaldéens, créé Cardinal par le Pape François, a conclu son intervention par la prière « Dieu bénisse Mossoul au travers d’une nouvelle naissance ».

(GV) (Agence Fides 25/01/2019)

 

Saint Ephrem

Fête de Saint Ephrem le Syrien !

Ce lundi 28 janvier, nous fêtons la Saint Ephrem ! Savez-vous que ce diacre du IV°s. et docteur de l’Église est le représentant le plus important du christianisme de langue syriaque. Il réussit à concilier d’une manière unique la vocation du théologien et celle du poète.

Éphrem nait en 306 à Nisibe, province romaine de Mésopotamie (actuellement Nesaybin en Turquie). Il grandit dans une famille chrétienne et se forme aux côtés de Jacques, évêque de Nisibe, qui le considère comme son fils spirituel. Ordonné diacre, il fonde avec lui une école de théologie qui a un grand rayonnement. Après la chute de sa ville natale par les Perses, en 363, Ephrem émigre à Édesse, où il poursuit son activité de prédicateur. Il écrit des hymnes, des poésies, des homélies en vers, et des commentaires bibliques en prose. Véritable théologien, il est surnommé « harpe de l’Esprit-Saint ». Il a écrit plus de 3 millions de vers pour louer Dieu et combattre les hérésies de l’époque. Saint Ephrem a été le premier à composer des mélodies sacrées chantées par les femmes.

Il meurt en 373 , victime de la contagion de la peste qu’il avait contractée en soignant les malades. On ne sait pas avec certitude s’il était moine, mais il est cependant certain qu’il est resté diacre pendant toute sa vie et qu’il a embrassé l’état de virginité et de pauvreté.

Il possédait comme le dit Benoit XVI, « la foi, l’espérance – cette espérance qui permet de vivre pauvre et chaste dans ce monde, en plaçant toutes ses attentes dans le Seigneur – et, enfin, la charité, jusqu’au don de soi-même dans le soin des malades de la peste ».

Il est proclamé docteur de l’Église catholique en 1920 par le pape Benoît XV. Fêté le premier samedi du Carême dans les Eglises d’Orient et le 9 juin dans l’Eglise latine, il est particulièrement vénéré par les chrétiens de Syrie.

 

Devant la Vierge, Ephrem manifeste son émerveillement avec un ton inspiré :Saint Ephrem

« Le Seigneur vint en elle pour se faire serviteur.
Le Verbe vint en elle
pour se taire dans son sein.
La foudre vint en elle
pour ne faire aucun bruit.
Le pasteur vint en elle
et voici l’Agneau né, qui pleure sans bruit.
Car le sein de Marie
a renversé les rôles:
Celui qui créa toutes choses
est entré en possession de celles-ci, mais pauvre.
Le Très-Haut vint en Elle (Marie),
mais il y entra humble.
La splendeur vint en elle,
mais revêtue de vêtements humbles.
Celui qui dispense toutes choses
connut la faim.
Celui qui étanche la soif de chacun
connut la soif.
Nu et dépouillé il naquit d’elle,
lui qui revêt (de beauté) toutes choses »

(Hymne « De Nativitate » 11, 6-8)

Mathilde et Ludo nous racontent leur volontariat en Terre Sainte

 

Chère famille, chers amis,

 

 

Deux mois sont déjà passés, il est grand temps que je reprenne ma plume. Je relis ma précédente lettre et je me dis que déjà bien des choses ont changé. Nous nous sentons vraiment bien ici, dans nos missions, dans notre petite vie.

C’est vraiment étonnant de faire son volontariat dans une ville si développée …. On aurait l’impression qu’on pourrait presque reprendre notre vie comme à Paris. Presque, parce que nous sommes à Ras al Amud et que Ras Al Amud n’est pas si développée. Heureusement d’ailleurs que nous sommes dans ce quartier, pour nous mettre un peu dans le jus, dans le jus de la culture, un peu loin des touristes et de la modernité du quartier Juif. C’est d’ailleurs très déstabilisant, qu’un seul changement de quartier change tout le mode de vie de ces habitants. La religion, le style, la propreté, les jours de week-end, la mentalité, l’architecture, le niveau de développement … D’une rue à une autre on change de ville, de culture, de « pays ».

Avant de le vivre, je me demandais comment était-il possible dans une même ville de vivre si cloisonné dans un quartier si fermé. En vivant dans notre quartier si identitaire je me rends compte, que même nous français, qui ne sommes pas directement impliqués dans ce conflit politique, nous sommes pris dedans, par notre situation géographique.

 

Ce pays, cette ville est vraiment fascinante. Rien que faire ses courses relève d’une vraie réflexion. Ici tout est régit par les religions. Dans presque chaque phrase nous utilisons un terme religieux, c’est vraiment surprenant.

Les mois de décembre et de janvier ont été chargés. La maison est entrée dans l’effervescence de Noël, avec toutes ces décorations. On ne peut pas en dire autant de Jérusalem où les chrétiens sont une minorité, Noël passe donc presque inaperçu.

Nous avons eu la chance d’aller voir l’illumination du sapin de Noël à Bethléem devant la Basilique de la Nativité, c’était sublime ! Il y avait un monde fou, musulmans et chrétiens ensemble.

L’hiver est arrivé chez nous avec son lot d’inattendu : ce froid si pénétrant et ces fuites dans tous les sens. La maison, n’ayant pas beaucoup de moyen, n’est chauffée qu’une heure le matin et une heure le soir, ce qui correspond aux toilettes des résidents … On nous avait dit qu’il ne faisait pas si froid mais que nous allions tout le temps avoir froid. Eh bien, je ne suis pas déçue ! Que ce soit au Home ou chez nous, on se les caille. Je me demande bien comment font les personnes âgées … même si elles sont bien couvertes. Mais les sœurs sont aux petits soins et en ce moment nous avons le droit à une rallonge de chauffage.

Le 24 décembre, une fuite énorme s’est déclarée dans le couloir des femmes. Ludovic, aidé d’Amin (l’intendant de la maison) ont bataillé durant 3h pour arrêter le geyser du couloir. Impossible de trouver la vanne pour couper l’eau …. Un plombier a finalement été appelé à la rescousse et a mis un temps dingue à « réparer » la fuite (un mois après, ça goutte encore dans le couloir). La mère supérieure a même dû rester au Home pendant la messe de Noël pour s’assurer que le plombier reste bien finir son travail. Bien heureusement elle avait pu venir à la messe de minuit à 15h pour nos personnes âgées. Le Père Noël est venu pour nos résidents qui ont chacun reçu un cadeau, spécialement choisi par les sœurs. Nous aussi, nous avons été gâtés par les sœurs avec une très belle photo de Jérusalem pour chacun des volontaires et un petit Jésus en bois d’olivier de Bethléem.

Nous avons passé un très beau Noël avec nos résidents le 24 après-midi puis le soir avec tout un groupe de volontaires. Un Noël organisé par les prêtres étudiants de l’Ecole biblique (EBAF). Nous avons eu une messe sublime dans une grotte du champ de bergers à Bethléem suivis d’un dîner au restaurant. Le lendemain nous sommes allés au Monastère de l’Emmanuel, melkite catholique, où nous avons eu une très belle messe suivie d’un déjeuner au soleil dans le jardin !

Notamment grâce à la présence de ces prêtres, nous avons la chance de participer à plusieurs groupes d’enseignement et on se lance même dans une catéchèse d’adulte !

Nous continuons à découvrir ce pays splendide notamment avec les visites de l’EBAF. Nous sommes allés à Ein Guedi superbe oasis près de la mer morte et à Qumran. Les paysages sont vraiment à couper le souffle. Une visite du St Sépulcre était organisée le 24 décembre au matin car de nombreux volontaires recevaient leurs familles. C’était sublime et il n’y avait pas grand monde.

 

Changement d’ambiance, le week-end dernier avec Philippine (volontaire au Home) et Vincent (Séminariste volontaire à Ein Karem) nous sommes allés à Eilat, tout en s’arrêtant dans le Néguev. C’est dans ces moment-là que l’on se rend compte que sortir un week-end entier de Jérusalem ça fait du bien.

 

Nous avons dormi une nuit dans un des cratères du désert dans un campement bédouin, c’était une superbe expérience, avec des paysages incroyables. Nous avons ensuite rejoint Eilat, sur les rives de la mer Rouge, c’est une station balnéaire assez particulière qui ne présente pas beaucoup d’intérêt, mis à part la plongée sous-marine où Ludo a pu admirer les profondeurs. Ce périple a aussi été l’occasion de réaliser une très belle rencontre avec un prêtre. Nous avons pris le temps de partager un délicieux repas avec lui par la suite.

Ce week-end nous a aussi permis de prendre du temps avec Philippine qui termine sa mission le 16 janvier. Nous appréhendons un peu son départ, car nous passions beaucoup de temps avec elle. Mais bon, son départ veut aussi dire l’arrivée de sa remplaçante dans quelques jours.

Au Home aussi, c’est le temps des changements avec notamment l’arrivée de plusieurs nouveaux résidents mais aussi avec la préparation du chapitre de la communauté des Sœurs de Saint Frai qui tiennent la maison. Le directeur va donc devoir aller en France pour ce temps de Chapitre qui probablement amènera à des changements de sœurs dans la maison. En effet, nos sœurs sont assez âgées et il devient difficile pour elles de travailler autant. La maison de Jérusalem étant la plus pauvre de la communauté, elle demande un gros investissement des sœurs dans les tâches quotidiennes.

Nous découvrons de plus en plus les sœurs qui nous accueillent mais aussi les petites sœurs de Jésus, réfugiées ici. C’est une vraie grâce de partager un moment de vie ensemble. Elles sont vraiment des témoignages vivants, c’est très beau.

Nous avons d’ailleurs pris un thé, chez les petites sœurs réfugiées de Gaza qui nous ont raconté leur vie là-bas mais aussi leur décision de devoir quitter leurs amis car elles n’étaient plus en sécurité et trop âgées pour vivre le blocus. Leurs témoignages sont vraiment sublimes mais aussi très impressionnants.

Heureusement, nous avons aussi des rencontres plus légères qui permettent de lâcher un peu du leste avec les Pères Lazaristes. Le père Khalil, le père Jeremy et le père Nakad qui vient tous les deux mois en Terre Sainte. Il est responsable des volontaires de l’Œuvre d’Orient ici à Jérusalem et aime nous rencontrer. Chacun de ses passages à Jérusalem est donc l’occasion d’un grand dîner chez le Père Khalil où nous retrouvons la joie des longs apéros et dîners « en famille ». Ce sont toujours des moments conviviaux attendus avec impatience.

 

 

Mathilde et Ludo

Capture Hors Série

Perspectives & Réflexions n°5 – Retrouvez notre hors-série sur le patrimoine

Devant les tragédies que vivent les communautés chrétiennes du Moyen-Orient, la défense et la diffusion de la culture orientale nous sont aussi apparues comme un combat majeur pour la sauvegarde de l’âme des Églises orientales. Comme le soulignent de nombreux intellectuels musulmans, le monde arabe ne serait pas lui-même sans cette composante essentielle que sont les chrétiens d’Orient.  Leur culture est trop méconnue des fidèles occidentaux et plus encore du grand public, c’est pourquoi avons décidé d’intensifier nos actions dans ce domaine.

Nous nous sommes réjouis de la grande exposition « Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire » présentée par l’Institut du monde arabe, puis au Musée des Beaux-Arts de Lille, à laquelle nous avons largement collaborée et dont nous avons été partenaire, tout comme des nombreux événements qui ont jalonné la saison culturelle 2017-2018 de l’Œuvre d’Orient.

A cette occasion nous avons consacré le 5e numéro de notre revue annuelle Perspectives & Réflexions à cette thématique.

Mgr Pascal Gollnisch, directeur de la publication

 

Perspectives & Réflexions n°5

La civilisation arabe est d’une richesse plus que millénaire : elle traverse les cultures et les contextes. Il est impossible de mesurer son étendue si l’on ne tient pas compte de la contribution centrale des chrétiens d’Orient. Ce numéro s’intéresse à leur patrimoine à partir de plusieurs angles.

 

Au sommaire :

Antoine Fleyfel, « Le patrimoine des chrétiens d’Orient et le monde arabe » (Editorial)

Emmanuel Pataq Siman, « Les emprunts lexicographiques au syriaque dans la langue arabe »

Rémi Caucanas, « Le Moyen-Orient : impasse du dialogue ?  »

Jean-Jacques PERENNES, « Les dialogues des chrétiens, juifs et musulmans en Palestine-Israël »

Christian LOCHON, « Patrimoine syrien et irakien civil et religieux en destruction »

Abdo BADWI, « Les iconographies non byzantines »

Samir ARBACHE,  « Interdit de l’image et aniconisme en islam »

Sami HALLAK & Abdallah HADDJAR « La présence des chrétiens à Alep »

 

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