CDI / Un(e) Assistant(e) de Projets Marketing

L’Œuvre d’Orient (www.oeuvre-orient.fr), association d’intérêt général fondée en 1856, soutient grâce à la générosité de ses nombreux donateurs, plus de 1 200 projets dans 23 pays, principalement au Proche et au Moyen-Orient, dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’aide sociale et humanitaire, de la culture et du patrimoine et de la vie des communautés chrétiennes.

Rattaché(e) à la Responsable de Projets Marketing en charge du marketing direct du Service Communication, vos principales missions seront de :

  1. Coordonner et suivre la production des campagnes de collecte ;
  2. Mettre en œuvre un plan média ;
  3. Produire des éléments de visibilité médiatique ;
  4. Participer à la Revue de Presse.

Profil recherché

Votre intérêt pour la cause des chrétiens d’Orient est nécessaire.

Avec une formation supérieure et si possible une option en marketing digital, vous savez mettre en œuvre et suivre un plan marketing.

Avec des qualités relationnelles et rédactionnelles, vos compétences en communication et en analyse de données sont reconnues. Rigoureux(se), vous êtes très organisé(e) et savez gérer les priorités. Votre capacité d’écoute, votre sens du service et du travail en équipe sont des atouts.

La maîtrise du Pack Office est un prérequis.

 

Lieu de travail : Paris 6e

Lieu de résidence : Ile de France

Candidature (CV + lettre de motivation) à adresser à : rh@oeuvre-orient.fr

Le témoignage de Mathis :  » La joie et le sourire sont de vrais vecteurs d’amitié, de fraternité et d’espérance ! »

Notre volontaire Mathis est en mission au Home Notre Dame des Douleurs à Héliopolis en Egypte :


Présentation 

Après trois mois au Home Notre Dame des Douleurs à Héliopolis, ma mission prend fin en ce mi-avril. Trois mois qui furent riches en travail, découvertes et émotions !

Le Home accueille environ 90 personnes âgées, 50 employés, et le tout est dirigé par 7 sœurs de Saint Frai.

La vocation de la Congrégation est l’accueil de personnes âgées afin de les accompagner dans leur fin de vie avec dignité. Ces personnes sont issues de milieux sociaux différents, ont diverses maladies et sont donc plus ou moins autonomes.

La maison est répartie en trois parties ( le rez-de-chaussée, le premier et le deuxième étage ). Chacun d’eux est dirigé par une ou plusieurs sœurs. Ces dernières sont disons « multi-tâches » : supervision des employés, veiller au bon déroulement des journées, assurer une présence quotidienne pour les résidents et gérer les allées et venues/requêtes des familles.

Pour ma part je travaille avec Sœur Marina au premier étage composé d’environ 50 résidents, le plus gros service de la maison. La parité est assez bien respectée, il y a quasiment le même nombre d’hommes que de femmes et si certains sont autonomes beaucoup aussi ne le sont plus.

Ma mission principale est d’accompagner les résidents tout au long de la journée et d’aider les employés dans leur travail. En ayant proposer mes services en couture je suis aussi vite devenu le couturier attitré de la maison.

 

Mon arrivée 

Mon arrivée s’est très bien passée. Les Sœurs m’ont réservé un accueil chaleureux, et j’ai pu découvrir le Home qui est un lieu magnifique et très agréable à vivre !

Les premiers jours furent aussi un peu compliqués, je ne comprenais pas vraiment ce qu’on attendait de moi. Mais j’ai appris sur le tas comme on dit ! La présence d’une autre volontaire avec qui j’ai partagé ces 3 mois m’a également bien aidé. J’ai finalement su trouver mon rythme petit à petit.

Ma journée type  

7h45 : je descends de ma chambre pour le service du petit déjeuner et j’aide Tante Marcelle et Tante Wedad à manger. Je suis ensuite chargé de débarrasser toute la salle à manger et de la nettoyer. Je dois aussi gérer en même temps les demandes spéciales de chacun ou les petites crises matinales.  Ce qui m’occupe jusqu’à 9h30 environ. La patience et le sourire sont parfois difficiles à tenir le matin, seul avec 50 résidents ! Mais justement quel exercice pour travailler sur soi-même et la patience !  Avec le temps disons que j’ai aussi appris à connaître les caractères de chacun donc j’essaie de gérer au mieux les différentes situations. En effet, beaucoup de résidents ont des problèmes psychiques et c’est parfois difficile, surtout les premières semaines, de savoir comment réagir.

9h30 à 10h : c’est mon moment repos de la matinée, je prends mon petit déjeuner seul et respire après un début de matinée parfois très mouvementée.

10h : je suis le seul disponible pour passer du temps avec eux car les employés sont tous aux tâches ménagères. J’aime me promener avec eux dans le jardin qui entourent le centre ou bien quand le temps n’est pas très clément je leur fais des massages avec un appareil électrique, ou encore j’enchaîne les parties de domino. Cela dépend aussi des humeurs de chacun.

11h45 : j’aide au service du déjeuner, je donne à manger, puis avec les employés nous nous occupons de la vaisselle.

13h à 15h30 : après cette matinée bien chargée, nous avons un temps de repos. C’est mon moment détente de la journée où j’aime rester seul dans ma chambre à bouquiner, dessiner, écouter de la musique ou dormir quand le sommeil se présente. Je recharge mes batteries pour la fin de journée.

L’après-midi varie entre des sessions coutures de nappes, rideaux, … et le service du goûter pendant que les résidents écoutent le chapelet. Viens ensuite l’heure du diner et comme le midi j’aide au service du repas, je donne à manger et j’aide à laver la vaisselle pour finir ma journée à 19h.

Le dimanche est un jour spécial dans le calendrier de la semaine. Nous commençons par la messe à 7h30 puis avec les autres volontaires et le prêtre nous prenons le petit déjeuner avec les Sœurs. Nous sommes aussi invités à partager le déjeuner. C’est un moment d’échange, de joie avec les Sœurs et je ressors toujours avec la sensation d’avoir mangé pour 10 personnes. Il est très dur de refuser à manger ici !

Les Sœurs pour la plupart égyptiennes sont toujours à nos petits soins et là quand nous avons besoin. Je m’entends plus particulièrement avec Sœur Marina avec qui je travaille et qui est la plus jeune. Nous passons beaucoup de temps à rigoler et à échanger en travaillant ! Elle a toujours le mot pour rire et dirige très bien le service.

 

Présentation de quelques résidents  

Tante Marcelle, ma grand-mère coup de cœur. Une femme toujours souriante, bavarde, et énergique malgré sa difficulté à marcher et ses pertes de mémoire. On peut se parler pendant de longs moments sans se comprendre et éclater de rire. Elle est vraiment très naturelle, dit tout ce qu’elle pense et je me reconnais en elle dans son côté perfectionniste. Un couvert ou une épluchure qui n’est pas mise à sa place sur le plateau repas, elle le remarquerait les yeux fermés ! Cette ancienne sage-femme, par sa gentillesse, son gros caractère et sa foi inébranlable m’aura beaucoup marqué. C’est bizarre à dire, mais c’est vraiment ma meilleure amie ici. Parfois on se dispute et puis cinq minutes après on rigole comme si de rien n’était.

Amu Makram, que je décrirai comme le vrai gentleman de la maison. Toujours très apprêté, très autonome nous aimons discuter de plein de choses. C’est un homme curieux et cultivé. Il est l’un des plus anciens en termes d’arrivé au centre. C’est un vrai pilier pour les autres résidents et n’hésite pas une seconde pour rendre service. Il s’occupe de faire de la confiture d’orange, des salades, … pour la maison. Adepte de la couture également, nous avons passés du temps à retailler ses pantalons dans l’atelier.

Bien évidemment avec mon étage composé d’environ 50 personnes j’ai tissé beaucoup de liens avec plusieurs résidents mais je ne pourrai tous les énumérer ici.

 

L’Égypte 

Le Caire :

Cette ville aussi immense que fascinante m’aura conquis. Les avenues interminables d’Héliopolis, le labyrinthe qu’est le quartier islamique, ou encore la pauvreté du Quartier des Chiffonniers sont des éléments qui m’auront marqué. Klaxons, pétards, brouhaha parfois permanent sont fatigants mais c’est ce qui fait aussi le charme de cette ville immensément riche en histoire et culture.

Le mardi, mon jour de congé était vraiment précieux. Une vraie bulle d’air dans les semaines qui étaient souvent longues et intenses. Ce jour de pause m’a permis de bien visiter le Caire mais aussi de me reposer lorsque mes batteries étaient à plats. Avec mes longues journées de marche à me perdre, la visite de musées, d’églises ou de mosquées, de profiter des restaurants et des cafés, … je me suis fait assez rapidement à la ville. C’était aussi l’occasion de faire de belles rencontres avec des locaux. La gentillesse des Égyptiens est quelque chose qui m’aura aussi beaucoup marqué. Je pourrai beaucoup en parler mais pour faire plus court je m’y sens comme chez moi et je suis certain que cette ville va beaucoup me manquer !

 

Ce que je retiens 

L’Egypte avec sa culture, ses religions, ses coutumes et traditions m’ont fasciné et je n’en ai découvert je pense qu’un dixième. Une raison de plus pour revenir !

La joie et le sourire de chacun malgré la maladie et le départ au ciel de plusieurs résidents. J’ai beaucoup ris avec eux, même si souvent je ne comprenais vraiment pas grand-chose. Comme quoi la joie et le sourire sont de vrais vecteurs d’amitié, de fraternité et d’espérance !

L’esprit de fête qui est très important, chaque anniversaire, chaque date un peu spéciale est un prétexte pour danser et mettre de la musique.

Un élément qui m’a fortement interpellé est la foi des croyants. Chez les chrétiens et les musulmans, la vie quotidienne est rythmée par la religion. De même que dans le langage. C’est comme s’ils priaient en permanence. Tout est remis à Dieu en permanence, c’est assez prenant et perturbant lorsque l’on vient d’Occident !

Le partage. Il y a un réel sens de partage et d’entraide. Les Égyptiens sont très solidaires entre eux et aussi avec nous. J’ai ressenti cela lors de mes sorties au Caire et encore plus pendant le Ramadan. Puis également quand j’ai eu l’occasion d’échanger avec les familles des résidents. Elles m’ont toujours remercié d’être là auprès de leurs aîné(e)s, m’ont offert des cadeaux, … Ils font aussi beaucoup de dons pour le Home. Plus généralement je dirai que les Egyptiens sont généreux.

Merci à vous l’Oeuvre d’Orient de m’avoir renvoyé en mission, à ma famille et mes amis de m’avoir soutenu !

 

Mathis

 

[LIBAN] Le témoignage de Marie-Liesse : « Et pourtant, le langage des émotions est universel »

Notre volontaire Marie-Liesse, 23 ans, est en mission au Liban auprès d’abouna Roland Awkar, responsable du Foyer des Pères Antonins, où une trentaine d’enfants sont hébergés.


Chère famille, chers amis,

La tâche de vous écrire se révèle bien ardue. Au bout de 4 mois et demi de mission, de quoi pourrais-je bien parler ? Ma mission au foyer suit son cours, les jours et les semaines s’enchainent, la tiédeur du quotidien s’est définitivement installée.

« Assieds toi tranquille et réfléchis ! Fais un plan . »  (Livre de la Jungle)

Regarder ces quelques mois passés ici, murir l’émerveillement des débuts, de la découverte, et creuser le mystère de la mission.

Rétrospective qui me permettra de contempler le chemin parcouru et d’appréhender ce dernier bout de voyage.

L’année scolaire vient de se terminer au foyer, mes jours parmi les enfants sont comptés, je vais tenter de résumer ce chapitre, de mettre des mots sur ce que j’ai vécu ici.

 

LE TEMPS PASSE VITE

Je me rappelle les préparatifs de ma valise. On m’avait dit : « Attention, il peut faire très froid ici », « Les hivers sont rudes dans la montagne »…

Très vite, cet interlude hivernal a laissé place à la douceur du printemps qui vient dégeler et fondre les dernières neiges libanaises, à la dispersion des nuages et du brouillard, aux rares orages inondant les rues et routes en quelques secondes. Sortant littéralement la tête des nuages, le soleil s’est alors mis à chatouiller les visages, laissant ses premières traces et coups de soleil sur ma peau bien peu adaptée.

L’éveil de la végétation, les fleurs des champs parsemant la montagne et égayant mes bouquets, on troque alors les pulls pour des casquettes, les bicyclettes qui virevoltent dans la cour, le chant des grenouilles à la tombée de la nuit envahissant la montagne, les soirées fraîches en récompense de longues journées d’été chaudes, les nuits étoilées, la frénésie des enfants et l’excitation des vacances. L’été est désormais installé depuis quelques semaines, amenant avec lui une odeur de vacances enivrante pour les enfants et un air nostalgique pour moi, les jours qu’il me reste avec les enfants se comptent désormais sur les doigts d’une main.

 

DE BELLES AMITIÉS

Que de rencontres recueillies ces derniers mois, que de belles amitiés construites qui ont rendu ma mission d’autant plus savoureuse.

De qui parler ? Tâche bien ambitieuse que de résumer 4 mois de rencontres en quelques lignes.

Je commencerai par les religieux que j’ai rencontrés, tous plus resplendissants les uns que les autres, rivalisant de sourires éclatants et d’yeux pétillants.

Comment ne pas parler des deux Abounas qui égayent ma mission quotidiennement.

Abouna Roland, homme au grand cœur, débordant d’amour et qui se donne corps et âme pour une mission qui semble être taillée sur mesure pour lui. Quel spectacle attendrissant que de voir les enfants se préciter vers lui lorsqu’il entre dans une pièce pour lui faire un câlin ; lui raconter fièrement un de leurs exploits, une bonne note à l’école.

Abouna Elie, et ses regards pleins de bienveillance pour s’assurer que tout va bien, que personne ne manque de rien, ma mission ne serait pas la même sans ses attentions quotidiennes, sans sa joie et ses taquineries.

Quelle chance de pouvoir vivre ma mission à leurs côtés !

Merci pour les amitiés que je construis ici, pour la complicité échangée avec les moniteurs, pour les sourires débordants de tendresse des aidants du foyer, pour les éclats de rire des enfants ainsi que pour leur innocence pure retrouvée à la tombée de la nuit lorsqu’ils me réclament un dernier câlin avant de s’abandonner au pays des rêves.

Lors des premiers mots échangés au téléphone avec Abouna Roland avant de partir en mission, il m’a dit : « J’espère que tu trouveras Jésus parmi les enfants ». Et je crois que c’est dans la simplicité du quotidien et dans le service que je l’ai le plus rencontré. 

Prendre le temps de contempler la puissance de Dieu, ancrer chacune de ses actions dans son œuvre, lui confier ses joies et ses difficultés.

 

CONTEMPLER LES FRUITS DE LA MISSION

Quand je repense à mes débuts, que de chemin parcouru !

Réussir à s’affirmer, à trouver sa place, à s’approprier la mission. Reconnaitre ses limites pour mieux rebondir.

Considérer le foyer comme sa maison alors qu’il se vide tous les vendredis et que je pars découvrir le Liban.

Savourer les longs trajets de bus m’offrant des vues à couper le souffle, admirer la montagne libanaise et sa terre aux mille couleurs, fouler les chemins de randonnée et s’essouffler après des côtes interminables, arpenter la Quadisha et écouter le son des cloches qui se répondent dans la vallée, prendre le temps et discuter autour d’un manouche et d’un Ahweh (café libanais). Trouver un équilibre entre mes de visites le week-end et le quotidien d’une mission spontanée, prendre du recul, mais garder les pieds sur Terre.

Réussir à se frayer un chemin à travers la barrière de la langue. C’est si confortable au Liban, beaucoup parlent français, à commencer par les enfants, mais réussir à comprendre toutes les subtilités du quotidien est un réel défi à relever tous les jours, même au bout de 4,5 mois de mission. Et pourtant, le langage des émotions est universel, tout passe par les regards, les sourires et les éclats de rire.

Ma mission au foyer arrive à son terme : l’école vient de se terminer, il me reste une dizaine de jours avec les enfants. Le programme est bien chargé : ce sont les vacances et pleins d’activités sont organisées pour clôturer l’année ! Je compte savourer ces derniers instants, graver ces souvenirs dans ma mémoire.

Mais, Hamdoullah, mon aventure au Liban ne s’achèvera pas là. Après ma mission au foyer, j’entamerai en juillet un deuxième chapitre auprès de personnes âgées chez les sœurs Antonines de Roumieh dans les hauteurs de Beyrouth. Je vous ferai parvenir des nouvelles une fois arrivée là-bas.

 

[ÉGYPTE] « Les blessures guérissent miraculeusement »

« Les blessures guérissent miraculeusement »

La ville de Suez, située au début du canal, se trouve à environ 130 km du Caire, la capitale. Sa population, environ 600 000 habitants, est à majorité musulmane.

Notre Maison et le dispensaire St Joseph sont situés au milieu des habitations musulmanes. Nous ouvrons la porte à 6 heures du matin et fermons à 15h00. La plupart de nos patients ont des brûlures, des ulcères diabétiques et des maladies de la peau, ainsi que des blessures mineures. Beaucoup viennent avec des brûlures au 3ème degré et sur tout le corps.

Il faut beaucoup de temps pour nettoyer la plaie et faire le pansement. Beaucoup de patients viennent de loin parce qu’ici, dans notre dispensaire, les résultats sont très bons avec des frais minimes.

Ils nous font confiance et nous faisons de notre mieux.

Nous préparons des pommades à base d’herbes et d’antibiotiques spécialement pour les brûlures et les maladies de peau de toutes sortes. Nous consacrons notre temps libre à la préparation des onguents. Comme nous ne pouvons pas proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu publiquement et ouvertement ici, nous répandons l’amour de Dieu par nos actes de bonté et de générosité. Les blessures guérissent miraculeusement. Jour après jour, le nombre de patients augmente. Nous croyons que c’est la puissance et la présence de notre Seigneur qui les touchent et les guérissent.

Nous sommes trois sœurs et trois aides pour travailler au dispensaire. Nous devons acheter tout ce dont nous avons besoin comme de la gaze, du coton, du plâtre, des instruments, des médicaments, des onguents, etc. Et nous préparons les différentes pommades. Nous allons à différents endroits pour collecter des herbes et les gens, ceux qui ont des champs agricoles, nous fournissent les herbes nécessaires. Nous effectuons les réparations et l’entretien du dispensaire au fur et à mesure des besoins. Nous entreprenons également un ministère de soins à domicile pour les personnes alitées et âgées dont personne ne s’occupe.

Nous recevons en moyenne 80 à 85 patients par jour dans le dispensaire et donnons les soins à domicile à 2 ou 4 patients. Nous sommes heureuses de pouvoir tendre la main aux malades et à l’humanité souffrante. Ils nous apprécient pour notre service et sont reconnaissants de notre présence ici.

Nous tenons à vous remercier pour vos soins et votre sollicitude et pour nous envoyer cette aide chaque année. C’est grâce à cette aide que nous sommes en mesure d’atteindre les pauvres.

Sr. Ansamma Joseph

Couvent Saint-Joseph

Sœurs de la Charité de St Bartolomea Capitanio et St Vincent Gerosa

ROACO : le Pape François se focalise sur les pays en guerre

La 97ème Assemblée Plénière de la Roaco (Réunion des œuvres d’aide aux Églises orientales) se termine le jeudi 27 juin à Rome par une audience avec le Pape François. Dans son discours, le Saint-Père est a insisté sur le rôle de la ROACO de « trouver les meilleurs moyens de s’unir et d’alléger la souffrance de nos frères et sœurs orientaux ».


« Aujourd’hui, de nombreux chrétiens d’Orient, peut-être comme jamais auparavant, fuient les conflits ou émigrent à la recherche de travail et de meilleures conditions de vie : un grand nombre d’entre eux vivent donc en diaspora. Je sais que vous avez réfléchi à la pastorale des Orientaux vivant en dehors de leur territoire. Il s’agit d’une question actuelle et importante : certaines Églises, en raison des migrations massives de ces dernières décennies, ont la plupart de leurs fidèles qui vivent en dehors de leur territoire traditionnel, où l’assistance pastorale est souvent médiocre en raison du manque de prêtres, d’installations et de connaissances adéquates. Ainsi, ceux qui ont déjà dû quitter leur patrie courent le risque de se retrouver également privés de leur identité religieuse ; et au fil des générations, le patrimoine spirituel de l’Orient, richesse incontournable pour l’ensemble de l’Église catholique, se perd. Je suis reconnaissant aux diocèses latins qui accueillent les fidèles orientaux et je les invite à prendre soin d’eux, afin que ces frères et sœurs puissent maintenir leurs rites vivants et en bonne santé. Et j’encourage le Dicastère à travailler sur ce point, également en définissant des principes et des normes qui aideront les pasteurs latins à soutenir les catholiques orientaux de la diaspora. Je vous remercie pour ce que vous pourrez faire.

Et merci pour votre présence et pour votre aide ! Je vous bénis de tout cœur et vous demande de prier pour moi.  »

Pour lire le discours du Pape François en entier, cliquez ICI

[ÉTHIOPIE] Le témoignage de Louis : « Cette grande piété se ressent également dans les échanges que nous avons pu avoir avec les habitants de Sadama. »

Notre volontaire Louis, 22 ans, est en mission en Ethiopie, dans les villages du diocèse d’Hosanna dans le centre sud du pays, où il enseigne l’anglais et participe à des activités avec les enfants.


Voici quinze jours que nous sommes arrivés en Éthiopie. Après avoir atterris à Addis-Abeba, nous avons passé deux jours chez les Frères de Saint-Jean avant de partir pour Hosanna, où nous avons été chaleureusement accueillis par Monseigneur Seymoun Franso Noel. Deux jours plus tard,  nous avons été conduits à Sadama, lieu de notre première mission.

L’Ethiopie, un pays foisonnant, une destination dépaysante 

Ces deux premières semaines ont été extrêmement enrichissantes car elles nous ont permis de découvrir l’Éthiopie dans toute sa diversité. Étienne et moi avons été surpris par le contraste saisissant entre les villes éthiopiennes, notamment Addis-Abeba, et les campagnes. Ici, les centres-villes grouillent de vie. Les rues sont remplies de « bajajes » (tuktuks locaux), de motos et de piétons qui vont dans tous les sens et progressent dans une atmosphère bruyante nourrie par les bruits de moteurs et de klaxons. Au contraire, les campagnes donnent l’impression de voyager dans un autre temps. Les habitants de Sadama mènent une vie paisible, loin de l’effervescence des villes. La plupart passent leurs journées à s’occuper de leurs compounds, ces propriétés composées d’une maison, d’un jardin, d’un potager et, parfois, d’un bétail. Les rues, parfois remplies, sont toujours calmes tandis que le système agricole archaïque, sans outils mécaniques ou tracteurs, laisse peu de bruits troubler la quiétude des campagnes.

Au-delà de ce contraste entre villes et campagnes, nous avons été frappés par la richesse de la biodiversité éthiopienne. Le Sud du pays est magnifique, façonné par des reliefs verts où pousse une nature foisonnante. Depuis notre arrivée, nous avons été saisis par la diversité et la beauté des arbres, des fleurs, des plantes, mais aussi des oiseaux. Beaucoup de fruits et légumes poussent en abondance dans cette région : pommes de terre, oignons, carottes, ail, bananes, avocats, papayes, mangues, bananes, café, mais aussi différents types de céréales (blé, maïs, etc.). Durant ces deux semaines à Sadama, notre alimentation s’est basée sur des plats cuisinés à partir de produits quasi-exclusivement cultivés dans le compound du presbytère ou dans celui des sœurs voisines. Il est également frappant de voir que tout le monde vit au milieu des animaux, des chiens, des poules, des chèvres et des vaches, sans que ni les hommes ni les bêtes n’en s’en soucient. En fin de journée, les jeunes du village aiment aller jouer au football au niveau d’une grande prairie située au cœur de Sadama, au milieu de plusieurs dizaines de vaches et de taureaux qui sont repoussées à coups de bâtons pour dégager le terrain, sans aucune pression.

Dans ce magnifique cadre de vie, les éthiopiens que nous avons rencontrés semblent accorder une place prépondérante à religion dans leurs quotidiens. Chaque matin,  la messe de 7 heures rassemble plusieurs dizaines de paroissiens qui marchent parfois plusieurs kilomètres et bravent la pluie pour commencer leur journée par cet office. À la messe, j’ai été frappé de voir que les paroissiens de font jamais une simple génuflexion au moment de rentrer dans l’église, mais prennent toujours un temps de silence de plusieurs minutes, à genoux, pour se préparer à entrer en prière.

Cette grande piété se ressent également dans les échanges que nous avons pu avoir avec les habitants de Sadama.

Les éthiopiens ont beaucoup moins de mal que les européens à parler de leurs religions. La première question qui nous est posée est d’ailleurs souvent celle de notre confession. Étienne et moi avons également été impressionnés par la coexistence entre catholiques, protestants, orthodoxes et musulmans dans les différentes villes du pays. À Sadama, plusieurs fêtes chrétiennes sont célébrées avec les paroisses protestantes et orthodoxes afin de favoriser la rencontre entre les habitants des différentes confessions, promouvoir un dialogue interreligieux et préserver la cohésion du village.

Une mission tranquille et pleine de sens

Lors de ces deux semaines à Sadama, nous avons donné des cours d’anglais à des professeurs de l’école maternelle. Chaque matin, entre 10h et 11h / 11h 30, nous retrouvions nos six professeurs pour échanger en anglais et leurs enseigner des points de grammaire. C’était une vraie joie de partager ces moments avec eux, et de les sentir aussi impliqués dans cet apprentissage. Étienne et moi avons ressenti une réelle envie d’apprendre qui rendait ces cours très interactifs. C’était également très satisfaisant d’observer leurs progrès à la fin de ces deux semaines et de les sentir plus à l’aise au moment de s’exprimer en anglais.

Un autre point très positif a été la cohabitation avec Abba Tarekgn et les temps partagés avec la communauté des sœurs voisines. Le fait d’être coupé d’internet et des autres moyens de communication avec l’extérieur a grandement favorisé notre immersion dans ce nouvel environnement. Au bout de deux semaines, nous avons le sentiment d’avoir noué une relation profonde et durable avec Abba Tarekgn, qui nous a plusieurs fois proposé de revenir à Sadama pour la fête paroissiale de Sainte Anne ou, plus tard, lors d’un autre voyage en Éthiopie.

En somme, ces deux premières semaines ont été extrêmement enrichissantes, aussi bien humainement que culturellement. Nous avons découvert ce magnifique pays qu’est l’Éthiopie, dans sa diversité et ses contrastes. Ce temps a également été l’occasion d’apprendre à mieux nous connaître et de nous mettre au service de la Paroisse de Sadama, des professeurs de l’école primaire et d’Abba Tarekgn, au cours d’une mission qui restera gravée dans nos mémoires.

 

Hâte de découvrir la suite !

 

[ARMÉNIE] Le témoignage de Marine : « On y respire et on s’y sent apaisé »

Notre volontaire Marine est en Arménie depuis le 1er mars et pour 6 mois, elle sert dans plusieurs endroits : Fondation Kasa, association Endanik, Sœurs de l’Immaculée Conception et Sœurs de Mère Teresa.


Arrivée à Gyumri depuis deux semaines, les motifs d’étonnement ne manquent pas dans une ville post-soviétique dont je ne connaissais pas l’existence il y a encore quelques mois.

À une trentaine de kilomètres de la Turquie, perchée dans la steppe caucasienne à 1500 mètres d’altitude, Gyumri, la deuxième ville d’Arménie, est une cité sèche, poussiéreuse, encore en partie détruite par le séisme de 1988. Architecture carrée, droite, plate, enseignes des échoppes traduites en russe. Gyumri abrite la plus grande base militaire russe en dehors de la Russie et garde son aspect de ville garnison.

Pourtant, Gyumri est une ville sur laquelle le soleil brille souvent, entourée de montagnes encore enneigées en ce début mars, et malgré les jigoulis conduites d’une manière qui peut surprendre, on y respire et on s’y sent apaisé.

Et puis il y a les chiens. Dans les rues, partout, bâtards adorables qui ne demandent qu’une caresse à notre passage. En général.

Je suis ici pour 6 mois et il s’agit d’un début de mission : c’est à moi de créer mon emploi du temps selon les besoins sur place. Difficile mais valorisant, je crois. Une partie de mon temps est pour l’instant réservé à Kasa, une fondation humanitaire suisse, qui donne des cours de français dans différentes écoles de la ville. La francophonie semble représenter une forme d’échappatoire pour ce pays enclavé.

Un autre pilier de ma mission se construit avec une autre association, Endanik. J’ai commencé à donner des cours d’anglais auprès des enfants réfugiés du Haut-Karabagh. J’assiste la professeur qui doit gérer une classe où plusieurs niveaux et âges sont mélangés. Nous tentons de nous comprendre via l’anglais, le russe, l’arménien.

Enfin, un troisième pilier se dessine : passer du temps auprès des personnes âgées dans un centre d’accueil de jour géré par la seule communauté catholique de Gyumri.

J’aspire à mettre en place d’autres activités dont je n’ai sans doute pas encore idée pour l’instant.

Je crois que le plus surprenant après deux semaines ici est la perception du temps. Tandis qu’en bonne française, j’entends organiser un agenda où chaque mardi du mois par exemple je ferais telle ou telle tâche, il s’avère qu’ici on pense jour par jour, avec un mot clef : l’adaptation. Une flexibilité qui peut paraître désarçonnante, mais qu’il faut embrasser pour se laisser porter sur le rythme orientalo-soviétique d’un pays carrefour de culture.

[LIBAN] Le témoignage de Lucile : « J’ai quitté le Liban avec 36 petits frères et sœurs qui habiteront à jamais mon cœur, et ne cesseront de m’inspirer pour le reste de ma vie. »

Lucile , 23 ans, étudiante en droit des affaires est en mission à Baskinta à l’Institution sociale Saint Vincent au Liban.


Au coeur de Baskinta : aimer et servir Dieu

Quelque part au Liban, loin de l’agitation de Beyrouth et perché en haut des montagnes, il existe un petit village répondant au doux nom de Baskinta où la vie est paisible et agréable. On y cueille des bouquets de marguerites au printemps et fait des bonhommes de neige l’hiver. Qu’il pleuve ou qu’il vente, on s’y balade dans ses petits chemins surplombant la vallée sans oublier d’acheter un paquet de pain libanais tout chaud en rentrant. Mais surtout on y mange de délicieuses pommes et on y respire l’air pur de la montagne. Parmi les nombreux toits rouges qui colorent les rues de Baskinta, l’un d’eux abrite l’Institution sociale Saint-Vincent dirigée par les sœurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret aux côtés desquelles j’ai été envoyée en mission durant sept mois. Ce fut de loin l’expérience la plus belle et la plus enrichissante de ma vie et je vais tâcher de vous la raconter dans ces quelques prochaines lignes.

En septembre 2023, je suis diplômée d’un M2 en droit des affaires marquant l’aboutissement de cinq longues années d’études. Et pourtant, je me sens bien loin d’être accomplie, loin d’être épanouie et loin d’avoir trouvé ce qui me rendrait profondément heureuse dans ma vie. Alors, peu certaine de moi, je décide de prendre du recul, de prendre de la hauteur pour trouver ce qu’il y a vraiment au fond de moi, pour revenir à l’essentiel. Et c’est ainsi que le 27 septembre 2023 je pose mes valises à Baskinta, dans ce qui allait être ma maison pour les sept prochains mois et je découvre avec émerveillement ce havre de paix dans lequel j’avais été comme parachutée. Venant tout droit de Paris avec son ciel gris, son bourdonnement incessant et ses habitants toujours mécontents, le dépaysement m’est total. Et pourtant, il y a quelque chose de si familier, la chaleur humaine des libanais, l’accueil et la douceur des religieuses et la proximité immédiate avec les enfants me font sentir comme à la maison dès le premier jour.

Très vite, je prends le rythme de la maison et participe au quotidien des sœurs sous les regards très étonnés des enfants, persuadés que je vis un vrai supplice dont il faut absolument me délivrer. Dans les couloirs ou aux dortoirs ils me demandent souvent « mais comment fais-tu pour vivre avec des
sœurs ? ». Ils étaient effectivement loin de se douter que partager le quotidien de ces cinq petites femmes est une des plus grandes grâces que mon petit papa du ciel m’ait offertes. Chacune d’elles apporte quelque chose d’essentiel à mes journées, et à sa façon, fait de cette maison la mienne et de cette communauté ma famille. Les sœurs ont grandement facilité ma mission, par leurs attentions, leurs petits gestes d’amour quotidiens, leur sens de l’accueil et du partage, leur joie de vivre et leur humour. Bien sûr, il y a des jours de mauvais temps parce que la vie en communauté n’est pas simple et porte son lot de difficultés surtout pour moi qui ne suis pas religieuse. Mais elle vaut le coup d’être vécue rien que pour la grâce que j’ai reçue d’être témoin de la présence de Dieu dans leur vie. Les voir puiser leurs forces dans la prière quotidienne et sentir que Dieu est la sève qui coule en chacune d’elles, les nourrit et les porte à chaque instant est bouleversant. Leur amour pour Dieu est contagieux, leur confiance en lui est infaillible et leur foi est inébranlable. Elles ont changé ma vie et je ne leur serai jamais assez reconnaissante.

Entre les heures de soutien scolaire le matin à l’école puis l’encadrement des internes l’après-midi à l’étude et le soir aux dortoirs, le rythme de ma mission est intense et mes journées bien remplies. Mais la fatigue se fait vite oublier tant les enfants sont une source quotidienne de bonheur et de joie. A l’école, la mission est difficile et exigeante puisqu’elle consiste à aider et accompagner les élèves en difficulté dans les classes de EB3 (CE2) et EB4 (CM1) en français, en mathématiques et en sciences. Ces élèves, dont les difficultés sont grandes et le retard important, sont incapables de suivre le rythme des classes souvent nombreuses qui ne prennent pas le temps de les attendre. En plus de leurs grosses lacunes, s’ajoutent des difficultés de concentration, de discipline et de phobie scolaire parfois. Tant de choses auxquelles je ne suis pas préparée et qui demandent une réelle formation que je n’ai pas du tout évidemment. Mais je relève le défi et petit à petit j’entame ce travail de remise à niveau avec ces élèves difficiles à gérer et à aimer au début tant l’autorité est compliquée à faire respecter et le calme difficile à trouver. Mais à force de persévérance et de douceur à leur égard, ils deviennent très vite mes petits protégés pour qui j’ai tant d’amour. Ensemble, nous reprenons les bases une part une, nous apprenons à lire et à écrire, nous apprenons à poser des additions et des soustractions et lentement mais surement, les progrès apparaissent. Quelle fierté de les voir réussir ! Ils ne sont pas premiers de classe mais petit à petit ils sortent la tête de l’eau et il n’y a pas meilleure récompense que de les voir sourire avec fierté lorsqu’ils obtiennent une bonne note ou que l’enseignante les félicite. Ensemble, nous devenons une belle équipe et inventons même un check et une petite danse pour célébrer nos bonnes notes ! Cette expérience a leurs côtés m’a beaucoup appris, inspirée et touchée. Ces élèves, souvent mis à l’écart dans les classes ont en fait tant besoin de reconnaissance, de considération et d’encouragement. Et je crois que même si je n’ai pas excellé dans mon travail d’enseignante, j’ai su les valoriser, les écouter, et les prendre en charge et rien que pour cela, je crois avoir accompli ma mission.

À l’internat, la mission est de taille également mais tellement poignante et forte en émotions. Je partage le quotidien de ces enfants, âgés de 4 à 18 ans dont les situations familiales et économiques ne leur permettent pas de rentrer chez eux la semaine. Je passe beaucoup de temps avec eux durant ces sept mois et j’aime partager les moments les plus simples de leur quotidien. Je joue avec les plus jeunes, leur apprends à faire du vélo et essaie tant bien que mal de faire gagner mon équipe au basket. Je discute avec les plus grandes, je partage mes expériences de vie et écoute leurs histoires, leurs joies, leurs peines et leurs chagrins d’amour. Tous s’amusent à m’apprendre des mots d’arabe et me faire découvrir leur culture libanaise dont ils sont si fiers. Ils sont mes petits frères et sœurs, je suis leur maman pour certains, leur confidente et amie pour d’autres. Plus les jours passent et plus nos relations deviennent fortes. Je passe du temps avec chacun d’eux, j’apprends à les connaître et découvre avec beaucoup de tristesse leurs parcours de vie déjà si éprouvants pour leur jeune âge. Et pourtant, aucun des drames qu’ils ont vécu ne sauraient enlever le sourire que les petits ont aux lèvres et le courage dont les plus grandes font preuve chaque jour. Certains ont perdu leur mère, d’autres ont été abandonnés par leur père mais jamais ne s’en plaignent ni ne se découragent. Ils vont de l’avant, croquent la vie à pleines dents et se réjouissent d’un rien. Tous les soirs, les garçons remercient Dieu pour la nourriture qu’ils ont mangée ce jour, pour le pyjama et le lit dans lequel ils vont dormir cette nuit. Leur innocence est bouleversante. La pauvreté de ces enfants est grande mais leur richesse de cœur l’est bien plus. Chaque jour, petits et grands me remplissent d’une joie et d’un amour si grands qu’ils réchauffent chaque partie de mon être.

« J’ai quitté le Liban avec 36 petits frères et sœurs qui habiteront à jamais mon cœur, et ne cesseront de m’inspirer pour le reste de ma vie. »

Il y a tant d’autres belles choses à raconter sur cette expérience unique et hors du commun mais je vous laisse les découvrir lorsque vous partirez à votre tour en mission auprès des Chrétiens d’Orient (j’en profite pour faire ma pub) !!! Je rentre transformée à jamais par ce que j’ai vu et vécu là bas. L’innocence, la joie et la force des enfants ont complètement changé mon regard sur le monde et ma façon d’appréhender la vie. Le courage et la persévérance des sœurs de la communauté de Baskinta qui font face aux nombreuses difficultés en ce temps de crise au Liban où tout semble s’effondrer autour d’elles sont une vraie leçon de vie. Elles avancent pas à pas avec confiance et certitude que Dieu veille sur elles et les guide dans leur mission auprès de ces jeunes dont elles ont la charge. Elles sont un si bel exemple de charité, de service et de dévouement.

Mais plus que tout autre chose, j’ai expérimenté ce qu’il y a de plus précieux au monde : l’amour de mon petit papa du ciel. J’ai rencontré Dieu à travers le regard de chaque enfant et à travers la main tendue de chaque religieuse pour son prochain. A mon tour, à l’exemple de mes cinq grandes sœurs de Baskinta qui m’ont tant appris, je veux aimer Dieu et les autres avec un cœur immense et me mettre, chaque jour de ma vie, au service de ceux qui crient à l’aide.

Lucile

[ARMÉNIE] Le témoignage de Domitille : « La joie qui règne dans la maison et la charité de tous les jeunes »

Notre volontaire Domitille en mission en Arménie, à Spitak auprès des Sœurs de Mère Teresa (Missionnaires de la Charité).


Comme le temps passe vite, voilà maintenant près de 3 semaines que je suis arrivée en Arménie. Les jours s’enchaînent au milieu de ce décor montagneux grandiose et déjà dans une semaine, nous partirons avec Camille pour Erevan dans un autre couvent des sœurs de Mère Térésa.

L’atterrissage de l’avion n’aurait pas pu être une meilleure entrée en matière en Arménie ! L’avion a contourné et nous a présenté sous ses meilleurs angles le Mont Ararat, symbole mythique de l’arménité. Le mont domine très largement la plaine dans laquelle il se trouve et les montagnes qui l’entourent, rendant encore plus majestueuse sa silhouette. Selon la tradition, l’Arche de Noé se serait échouée sur le Mont Ararat à la fin du déluge. L’Arche de Noé perchée sur le Mont Ararat est, d’ailleurs, au centre du blason arménien. J’ai cependant appris il y a peu de temps que le Mont Ararat ne se trouvait plus en territoire arménien depuis le traité de Lausanne de 1923, où celui-ci est passé en territoire turque.

L’arrivée à la maison des sœurs de Spitak a été pour le moins très joyeuse ! Les “kids”, comme on les appelle, sont très affectueux. Je crois qu’ils avaient presque autant hâte que moi de mon arrivée chez eux. Quel bonheur d’être si bien accueillie ! A peine suis-je arrivée que tous se sont précipités pour me saluer, se présenter, me demander quelque chose… Bref, ils m’ont tout de suite mise à l’aise et entraîné dans leur vie toute simple au cœur des montagnes de l’Arménie. Les “kids” sont âgés de 13 ans pour la plus jeune à 55 ans pour la plus âgée. Touchés par différents handicaps rendant plus ou moins possible leur autonomie. Trois d’entre eux sont en fauteuil roulant et les autres arrivent plus ou moins à marcher. Chacun participe, selon ses capacités, aux travaux ménagers et au fonctionnement de la maison. Les jeunes parlent arménien entre eux et avec les auxiliaires, anglais avec les sœurs et avec nous. Certains parlent également russe. Avec Camille nous apprenons à les connaître chacun spécialement et découvrons avec joie combien notre attachement avec chacun est unique. C’est peut-être évident mais je vois concrètement que leur caractère ne se limite pas à leur handicap et qu’ils ont tous leurs difficultés et leurs qualités.

La maison des sœurs est une sorte de longère dans laquelle une partie leur est réservée. Il y a ensuite une petite cour sur laquelle tout le monde se tient dès que le soleil chauffe suffisamment. Les sœurs ont également une petite ferme composée de quelques lapins, des poules et des dindes qui peuvent servir de repas. Il y a aussi 5 chiens qui aboient la journée et qui sont lâchés la nuit pour garder la maison. Enfin, les sœurs ont aménagé quelques terrains pour faire de la culture de légumes (pommes de terre, ail, rhubarbe, salades, poireaux, courgettes) et faire pousser des arbres fruitiers (principalement des cerisiers, des abricotiers et des pruniers).

 

 

Nos journées sont très simples, nous commençons par la messe le matin avec ceux qui veulent. S’en suivent diverses activités, ceux qui peuvent être mobilisés pour le jardinage partent dehors. Pendant un peu plus d’une semaine, les plus vaillants ont labouré à l’aide d’une simple pelle plusieurs terrains sur lesquels les sœurs font pousser leurs légumes. Pendant ce temps, nous nous occupons avec les autres jeunes en jouant à des jeux de sociétés, en dessinant ou tout simplement en parlant : ils sont très bavards et sont très contents d’en apprendre davantage sur nous et encore plus sur nos familles. Certains sont également très demandeurs d’apprendre de nouvelles choses. Ainsi, Narine apprend les additions grâce au boulier, nous nous y attelons depuis près d’une semaine, 30 minutes par jour. Cependant, je trouve qu’il est difficile de savoir à quel point ils sont capables d’apprendre de nouvelles choses, s’ils comprennent ou peuvent vraiment comprendre ce que nous tentons de leur apprendre ou si on ne leur en demande pas trop … Joie d’aujourd’hui : Narine a su répondre correctement à cinq calculs d’affilé !

Depuis quelques jours, nous avons commencé avec Camille des séances de gym assise. Et je crois qu’ils en sont très contents, la plupart des jeunes viennent lorsqu’ils le peuvent. On réveille nos corps, on fait quelques gestes simples et surtout nous essayons de les faire gagner en mouvement surtout ceux qui ont des membres très ankylosés. Mais une de leurs activités favorites reste la construction de chapelets : ils sont devenus des maîtres en la matière et nous apprennent à le devenir !

J’aimerai vous préciser deux petites choses qui m’ont particulièrement étonnée au sein de cette maison à Spitak.

– Leur dévotion, et plus particulièrement leur dévotion à la Vierge Marie qu’ils appellent “Mama Mary”. Nombreux sont ceux, qui parmi ces jeunes, n’ont pas des liens très forts voire pas de liens avec leur famille. Ils ont donc tous noué une grande relation avec Marie qui veille sur eux et restera pour toujours leur mère. Jésus nous a donné sa Mère sur la Croix : “Voici ta mère”. Je suis impressionné de voir que cette phrase a une résonance toute particulière pour ces enfants.

Leur journée est rythmée par de nombreuses prières (adoration, messe, chapelet, chapelet de la divine miséricorde, bénédicités), et cette foi fidèle et zélée, est pour moi un vrai modèle de vie chrétienne. Tout cela est également porté par la prière des cinq sœurs missionnaires de la charité !

– La joie qui règne dans la maison et la charité de tous les jeunes. J’ai été très surprise lors de mon arrivée de voir leur générosité entre eux et envers nous. Les jeunes sont très serviables entre eux, ils font très attention les uns aux autres et plus spécialement envers ceux qui sont en chaise roulante.

À la fin de leur repas, il y en a toujours un pour aider celui ou celle en chaise roulante à débarrasser sa table et le raccompagner dans sa chambre. De même, j’ai souvent du mal à comprendre ce que certains veulent me dire et dans ce cas, ceux qui ont le plus de facilités à parler (ou pas d’ailleurs) essaient de m’expliquer ce que l’on veut me dire. Les jeunes ont également une joie très forte malgré un quotidien qui peut paraître un petit peu répétitif. Je suis persuadée que les prières des sœurs sont d’un grand soutien pour cela. On sent vraiment une vraie joie chez les kids d’être dans cette maison, entre eux avec un passage régulier de volontaires de toutes nationalités.

Voilà pour quelques nouvelles, moins de trois semaines après mon arrivée. Je me répète peut-être mais cette mission et le quotidien avec les jeunes est une vraie source de joie !

Là où il y a de l’amour, il y a de la joie” disait Mère Teresa