Catégorie : Actualités
Chronique de Mgr Gollnisch
Notre exposition « le Crac des Chevaliers » à la cité de l’architecture gratuite ce week-end !
Placée sous le patronage de l’Unesco, et organisée en partenariat avec la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, cette exposition est dédiée au plus célèbre château d’Orient de l’époque des Croisades : le Crac des Chevaliers. Elle invite à découvrir toutes les facettes de ce joyau du patrimoine mondial : son histoire, son architecture et sa fortune à travers les siècles, jusqu’à nos jours.
Reine des forteresses au sein des États latins d’Orient, le Crac des Chevaliers est le fruit d’une longue histoire.
Bâti à l’ouest de la Syrie actuelle, sur une éminence qui surplombe la plaine ou «trouée» de Homs, le Crac protège celle-ci et contrôle la route qui mène à la mer. Le site fut fortifié dès l’empire romain, puis lors de la conquête arabo-musulmane. Saisi par les Croisés en 1099, puis de nouveau en 1110, il fut finalement cédé en 1142 par Raymond II, comte de Tripoli, à l’ordre des Hospitaliers. Commencèrent alors de vastes campagnes de construction, qui firent du Crac une forteresse exceptionnelle par sa superficie et son ampleur. Conquise par le sultan mamelouk Baïbars en 1271, le site passe sous domination musulmane. De nouveaux travaux modifient alors l’intérieur et l’extérieur de la forteresse. Écartée progressivement des lignes de frontière et de conflit, le Crac est, pendant toute l’époque moderne, un paisible chef-lieu de juridiction administrative et judiciaire de l’Empire ottoman. Niché au sein de la forteresse, un village se développe.
Redécouvert par les voyageurs occidentaux dans la première moitié du XIXe siècle, et notamment par le baron Emmanuel-Guillaume Rey en 1859, le Crac sort peu à peu de l’ombre.
Le mandat français sur la Syrie, à partir de 1920, attire sur le site autant l’armée française du Levant que les archéologues. À la mort de Camille Enlart, en 1927, Paul Deschamps se passionne pour la forteresse, et fait de son exploration et de sa sauvegarde une oeuvre personnelle. Deux missions successives, en 1927-1928 et en 1929, le convainquent que le seul moyen de sauver le Crac, alors envahi de constructions et en voie de dégradation, est de le faire acquérir par la France en pleine propriété. Cet objectif est atteint, à la suite d’un intense travail de lobbying, le 15 novembre 1933.
Sous le double contrôle de l’administration des Monuments historiques et du ministère des Affaires étrangères, le Crac est progressivement restauré et ouvert aux touristes. L’Exposition coloniale internationale de 1931, comme l’aménagement concomitant de la « salle des Croisades » au musée des monuments français contribuent à faire du Crac « le témoin le plus majestueux de l’art français en Orient », et un symbole national qui dépasse largement la forteresse elle-même. Tel Narcisse, l’Occident fasciné contemple dans le Crac sa propre image.
Délaissé pendant la Deuxième guerre mondiale, le Crac est cédé à la Syrie en 1948, deux ans après la fin du mandat.
Restauré et mis en valeur par le nouvel État syrien, il sert notamment de cadre à de multiples productions audiovisuelles. Une campagne de restauration importante est engagée en 1997, et sanctionnée par l’inscription du Crac et de la citadelle voisine de Saône sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2006. Plusieurs missions archéologiques, françaises et allemandes, en renouvellent profondément la connaissance. De nouveau bombardé en 2014, le Crac est restauré par les soins de la direction générale des antiquités et des musées de Syrie. Son sort est aujourd’hui lié aux évolutions de la guerre civile en Syrie.
Adresse : 1 place du Trocadéro et du 11 Novembre, 75116 Paris citedelarchitecture.fr
Contact Presse : Armelle Milcent — amilcent@oeuvre-orient.fr
À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l’Œuvre d’Orient lance sa saison culturelle
L’Œuvre d’Orient est partenaire à la rentrée de deux expositions sous le haut patronage de l’UNESCO sur le thème du patrimoine en Orient.
- à la Cité de l’architecture & du patrimoine pour « Crac des Chevaliers, Chroniques d’un rêve de pierre », qui sera inaugurée ce soir à 17h pour les journalistes.
- et à l’Institut du monde arabe, “Cités Millénaires. Voyage virtuel de Palmyre à Mossoul.” à partir du 10 octobre,
Ces actions s’inscrivent dans la volonté de l’Œuvre d’Orient d’agir en faveur du patrimoine du christianisme oriental, en le faisant connaître en France ou en le protégeant sur place. Témoin de leur enracinement dans les sociétés du Moyen-Orient, il est l’héritage que les communautés d’Orient transmettent à l’Église universelle et au monde entier et légitime leur présence aujourd’hui et pour l’avenir. »
Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient
Témoignage de Thibault, volontaire au Caire
Le Caire, 5 septembre 2018
Chers tous, quelques nouvelles !
Une transition vaut mieux qu’une conclusion
Envoyé par l’Œuvre d’Orient auprès des Frères des Ecoles chrétiennes, je suis allé à la rencontre d’un pays envoûtant, aux multiples facettes, sans cesse balloté entre modernité et tradition, doté d’un patrimoine culturel immense, mais subissant une explosion démographique et urbaine anarchique. La raison de mon séjour était bien sûr avant tout ma mission d’enseignement du français oral auprès des Frères, dans les classes du grand primaire du Collège de la Salle. J’ai pu l’enrichir et l’approfondir, avec bien d’autres activités : soutien scolaire et colonies d’hiver et d’été avec la Famille lassalienne, Modélisation des Nations unies avec la Section française, théâtre et journalisme avec le préparatoire. L’accueil des Frères fut très chaleureux, et nous avons pu vivre ensemble une belle fraternité. Qu’ils soient vivement remerciés
En même temps que je découvrais les coulisses de l’enseignement francophone en Egypte, et l’intimité de la vie en communauté, je me suis investi dans des activités plus personnelles et plus classiques : le scoutisme et l’aumônerie. Je connaissais déjà l’existence d’une troupe au Caire, et c’est assez naturellement que j’en fus le chef de troupe. Elle est rattachée à la paroisse de la Sainte-Famille à Maadi, la quinzaine de scouts sont tous francophones, majoritairement français (et aussi égyptien, libanais, grec, italien, américain), et pas nécessairement catholiques. Après une année de week-ends dans le désert, nous avons campé avec une troupe versaillaise dans les bois de l’Allier. Quant à l’aumônerie, elle se forma à proprement parler au deuxième semestre, lorsque nous étions arrivés à une bonne dizaine de Français catholiques, gravitant autour des dominicains, regroupant des jeunes professionnels, des volontaires dans l’enseignement comme moi, à la bibliothèque de l’IDEO, ou encore dans un foyer de personnes âgées, des étudiants en arabe à l’Institut français ou encore à l’Université du Caire. Nous alternions chorale et étude des lettres de Saint Paul, accompagnés et éclairés par un frère dominicain, celui-ci même qui était également l’aumônier de la troupe, qu’il soit vivement remercié. Bien sûr, c’est avec ce petit noyau, parfois élargi, que j’ai sillonné avec émerveillement une grosse partie du Caire et de l’Egypte.
Ainsi, si dépaysement il y a bien eu, le déracinement n’en fut pas pour autant total, par la fréquentation de la communauté des Français expatriés d’une part, et par l’intégration auprès de la communauté francophone au sens plus large d’autre part. J’ai évidemment énormément appris sur l’Egypte et sa langue, sa culture, sa religion si étrangères. J’ai également pénétré dans un monde inconnu, insoupçonné, pourtant réel et duquel j’avais toujours fait partie : le monde de la francophonie. Bien que perdant en qualité et en proportion, les francophones d’Egypte restent une minorité vivante et vibrante, fiers de leur particularisme. Leur amour pour la France et leur attachement à la langue française sauraient faire pâlir bon nombre de Français.
La francophonie en Egypte a un quasi-corollaire : les minorités chrétiennes. Non pas que la francophonie soit l’apanage des chrétiens, ni encore que tous les chrétiens soient francophones, loin de là. Résumons-en, malheureusement brièvement, les raisons. Au XIXe siècle, Mehmet Ali prit exemple sur la France pour moderniser son pays, et la langue française devient alors celle de la modernité, modernité qui a toujours attiré les minorités. Le français s’est rapidement imposé langue du droit, de la diplomatie et du commerce, de l’élite égyptienne et enfin transcommunautaire (remplaçant l’italien), et donc des minorités, naturellement tournées vers l’extérieur. Concomitamment, la France poursuivait sa longue tradition de protection des chrétiens d’Orient, commencée avec les capitulations au XVIe siècle. Les rapports privilégiés, parfois teintés de clientélisme, entre la France et les chrétiens d’Orient font que beaucoup parmi ceux-ci parlent français. C’est aussi au XIXe que des dizaines d’écoles catholiques d’enseignement français sont créées par des congrégations françaises, offrant éducation de qualité à coût réduit, où les minorités chrétiennes sont toujours aujourd’hui surreprésentées par rapport aux musulmans, dans des écoles à présent enseignant en français sauf les matières nationales : arabe, histoire et géographie, religion.
C’est ainsi que mon envoi par l’OEuvre d’Orient dans une école catholique d’enseignement en français (dite école confessionnelle ou bilingue), où garçons chrétiens et musulmans sont à effectifs égaux, représente un tout cohérent. Si la vocation première de l’OEuvre est d’aider les chrétiens d’Orient, elle le fait indéniablement et pourtant sans discrimination en soutenant les écoles chrétiennes où grandissent dans la fraternité chrétiens et musulmans. En aidant les écoles chrétiennes, d’enseignement en français (à quelques très rares exceptions, mais jusqu’à quand ?), l’Œuvre aide la francophonie. Et ce faisant, elle aide à la diffusion de certaines valeurs : celles de la culture française ; égalité, liberté, fraternité, mais aussi une grande ouverture d’esprit à une vraie dimension internationale, comparée au « globish » qui aurait tendance à imposer la culture anglophone -comprendre américaine- au rouleau compresseur et atténuer la diversité culturelle.
Fort de tous ces enseignements et de toutes ces expériences concrètes, le pied maintenant sérieusement dans le monde des chrétiens d’Orient et de la francophonie, l’idée de prolonger le séjour en Egypte s’imposa de plus en plus. Le master 2 de communication et médias de l’Université Senghor d’Alexandrie, Université internationale de langue française au service du développement africain, Opérateur direct de la Francophonie, me plonge davantage encore dans cette francophonie. Quant aux coptes orthodoxes, catholiques, ou protestants, arméniens orthodoxes ou catholiques, grecs orthodoxes ou catholiques, maronites, anglicans ou catholiques latins (la plupart sont des expatriés), croyez bien que j’en resterai proche.
Soyez assurés de mes prières, comme je me sais dans les vôtres,
Icône de l’exaltation de la sainte Croix
Selon la tradition, l’empereur Constantin (306-337) envoie sa mère Hélène à Jérusalem pour vénérer les Saints-Lieux et retrouver l’emplacement du Saint Sépulcre et de la Croix. Grâce aux renseignements transmis par la tradition orale, sainte Hélène retrouva les trois croix sur lesquelles avaient été suspendus le Christ et les deux larrons ainsi que les trois clous qui avaient servi à attacher le corps du Christ. La guérison d’une femme mourante à l’approche de la Sainte Croix permit à Macaire, patriarche de Jérusalem, de la reconnaître. L’impératrice et toute sa cour vénérèrent et embrassèrent pieusement la sainte Croix. Afin que les fidèles puissent aussi vénérer la sainte Croix, le patriarche monta sur l’ambon, prit la Croix à deux mains et l’éleva à la vue de tous, pendant que la foule s’écriait Seigneur, prends pitié.
L’icône que nous présenterons est l’œuvre de Mikhaïl le crétois, fils du peintre Polychronis de Candie (+1810) qui travailla au Sinaï et à Jérusalem. Mikhaïl s’installe près de douze ans au Proche-Orient (1809-1821), décore des iconostases, restaure de nombreuses icônes et initie des peintres locaux. Il acquiert par conséquent une grande renommée qui s’étend jusqu’à la fin du XIXe siècle. Cette icône est conservée à l’église grecque orthodoxe Saint-Nicolas à Tripoli. Malgré les origines grecques du peintre, les inscriptions en arabe foisonnent sur l’icône (titre, noms des personnages représentés, désignation des lieux). La dédicace en arabe au bas de l’icône nous renseigne qu’elle était peinte en l’année 1817 pour l’église susmentionnée. Ses dimensions sont de 43 cm de hauteur et de 30 cm de largeur.
Cette icône relate deux scènes, celles de la découverte de la croix et celle de son exaltation. En bas à gauche, deux soldats sont en train de creuser dans la terre sous la supervision de deux chefs militaires tenant une lance et en présence de deux notables juifs. À droite, au pied de l’escalier qui mène l’ambon se tient l’impératrice Hélène, tenant les trois clous dans la main droite et le sceptre de la main gauche.
Sur le registre supérieur de l’icône composé de l’ambon et de l’église du Saint-Sépulcre, figure le patriarche Macaire, vêtu des ornements épiscopaux et tenant de ses deux mains la sainte Croix. Deux diacres sont en train d’encenser la sainte Croix, en inclinant leurs têtes, signe de vénération. Le premier tient un trikiron (Τρικήριον), un chandelier à trois cierges qui se croisent, symbole du Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit. Le second tient un dhikirion (Διχήριον), chandelier à deux cierges qui se croisent aussi, symbole de la double nature, divine et humaine, dans l’unique personne du Christ.
Dans cette icône, Mikhaïl Polychronis accorde une importance particulière aux vêtements qui se distinguent par leur somptuosité. La représentation de l’ambon s’inspire sans doute des boiseries peintes des demeures syriennes. La bordure de l’icône est ornée des rinceaux de feuillage dorés, entrecoupés de losanges, un style qui rappelle les icônes alépines du XVIIIe siècle. La composition iconographique de cette icône nous semble inédite. Nous n’avons pas pu trouver d’icône similaire issue du monde melkite, grec ou slave.
Comment la liturgie byzantine célèbre l’Exaltation de la sainte Croix ?
Le jour de la fête, on dépose sur l’autel la sainte Croix sur un plateau garni de rameaux de basilic et de fleurs. Pendant la grande doxologie aux matines, le prêtre prend la Croix et la tient sur sa tête, précédé du thuriféraire et des céroféraires, et la porte au centre de la nef. Le prêtre dépose la Croix sur la table préparée à cet effet, l’encense sur les quatre côtés et se prosterne trois fois devant elle. Vient après une litanie pendant laquelle on chante cinq cent fois Seigneur, prends pitié puis l’hymne Seigneur notre Dieu, nous nous prosternons devant ta Croix et nous glorifions ta sainte Résurrection et le Kondakion de la fête. Enfin, les fidèles avancent pour vénérer la sainte croix. Le prêtre se tient près de la table et leur distribue les rameaux de basilic ou les fleurs pendant que le chœur chante les stichères* de la fête.
L’église célèbre chaque année l’exaltation de la Croix non seulement en commémoration de son invention, mais aussi pour manifester que cet instrument de honte est devenue notre fierté et notre joie comme l’atteste saint Paul : « Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde » (Galates 6, 14).
Merveille inouïe ! La largeur et la hauteur de la Croix sont à la mesure du ciel, puisque par divine grâce elle sanctifie l’univers; par elle les nations païennes sont vaincues, par elle est affermi le sceptre des rois. Divine échelle qui nous permet de monter jusqu’aux cieux en exaltant par nos hymnes le Christ notre Dieu !
– Stichère des laudes de 14 septembre
Charbel Nassif
—
* Un stichère est un texte court, en vers ou en prose, inspiré par un verset biblique et intercalé dans la récitation d’un psaume.
« Alep chante l’Espérance » – L’Œuvre d’Orient organise une série de concerts partout en France
Du 12 au 24 octobre, l’Œuvre d’Orient organise une tournée exceptionnelle à travers la France pour la chorale Naregatsi, chorale syrienne venue d’Alep. Cette série de concerts aura pour but de récolter des fonds afin de contribuer à la réparation du toit de la cathédrale Maronite Saint-Elie d’Alep.
Le Père Yeghiche Elias Janji, a fondé « Naregatsi Choir » dans un esprit œcuménique, réunissant des syriens de toutes origines pour chanter un répertoire d’oeuvres classiques.
La chorale n’a jamais cessé de se produire même au plus fort de la guerre. Face à la violence, elle a chanté les plus beaux airs du monde.
La destruction partielle de la cathédrale maronite Saint-Élie à Alep a profondément blessé la mémoire collective particulièrement celle de la communauté chrétienne.
Son toit s’est effondré en août 2012 et l’intérieur de la cathédrale a été ravagée par les bombardements, comme le quartier chrétien de Jdeideh, en 2015. Depuis ce drame, les chrétiens d’Alep s’entraident et se soutiennent pour rendre à la cathédrale son prestige d’antan.
Paris, Versailles, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Lourdes, en venant chanter en France, la chorale Naregatsi et son chef d’Orchestre Georges Baly mettent leur talent à la disposition de la cathédrale maronite Saint Elie d’Alep et espèrent collecter assez de fonds pour réparer le toit encore ouvert de la cathédrale.
Entrée libre. Inscription en ligne
Paris : Samedi 13 octobre, église Notre Dame des Champs – 20h30
Versailles : Dimanche 14 octobre, église Sainte Elisabeth de Hongrie – 15h
Armentières (Lille) : Lundi 15 octobre, église Notre Dame d’Armentières – 20h15
Strasbourg : Mardi 16 octobre, Cité de la Musique et de la Danse – 20h
Lyon : Jeudi 18 octobre, église Saint Bonaventure – 20h
Marseille : Vendredi 19 octobre, Basilique du Sacré Cœur – 20h15
Toulouse : Samedi 20 octobre, Cathédrale de Toulouse – 20h30
Lourdes : Dimanche 21 octobre, accueil Saint Frai – 20h
Paris : Mardi 23 octobre, église Saint François de Sales – 20h
« Alep chante l’Espérance » – L’Œuvre d’Orient organise une série de concerts partout en France
Du 12 au 24 octobre, l’Œuvre d’Orient organise une tournée exceptionnelle à travers la France pour la chorale Naregatsi, chorale syrienne venue d’Alep. Cette série de concerts aura pour but de récolter des fonds afin de contribuer à la réparation du toit de la cathédrale Maronite Saint-Elie d’Alep.
Le Père Yeghiche Elias Janji, a fondé « Naregatsi Choir » dans un esprit œcuménique, réunissant des syriens de toutes origines pour chanter un répertoire d’oeuvres classiques.
La chorale n’a jamais cessé de se produire même au plus fort de la guerre. Face à la violence, elle a chanté les plus beaux airs du monde.
La destruction partielle de la cathédrale maronite Saint-Élie à Alep a profondément blessé la mémoire collective particulièrement celle de la communauté chrétienne.
Son toit s’est effondré en août 2012 et l’intérieur de la cathédrale a été ravagée par les bombardements, comme le quartier chrétien de Jdeideh, en 2015. Depuis ce drame, les chrétiens d’Alep s’entraident et se soutiennent pour rendre à la cathédrale son prestige d’antan.
Paris, Versailles, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Lourdes, en venant chanter en France, la chorale Naregatsi et son chef d’Orchestre Georges Baly mettent leur talent à la disposition de la cathédrale maronite Saint Elie d’Alep et espèrent collecter assez de fonds pour réparer le toit encore ouvert de la cathédrale.
Entrée libre. Inscription en ligne
Paris : Samedi 13 octobre, église Notre Dame des Champs – 20h30
Versailles : Dimanche 14 octobre, église Sainte Elisabeth de Hongrie – 15h
Armentières (Lille) : Lundi 15 octobre, église Notre Dame d’Armentières – 20h15
Strasbourg : Mardi 16 octobre, Cité de la Musique et de la Danse – 20h
Lyon : Jeudi 18 octobre, église Saint Bonaventure – 20h
Marseille : Vendredi 19 octobre, Basilique du Sacré Cœur – 20h15
Toulouse : Samedi 20 octobre, Cathédrale de Toulouse – 20h30
Lourdes : Dimanche 21 octobre, accueil Saint Frai – 20h
Paris : Mardi 23 octobre, église Saint François de Sales – 20h
Témoignage de Sr Valentina, sage-femme à l’hôpital Saint Joseph de l’Apparition à Jérusalem Est
« L’hôpital abrite 180 lits, 200 personnes y travaillent, et nous sommes 6 sœurs. L’hôpital est ouvert à tous, même si par notre situation, nous soignons essentiellement des Palestiniens. Depuis 2014, nous recevons beaucoup de blessés de Gaza. En 2015, nous avons ouvert la maternité, grâce au soutien de l’Œuvre d’Orient. On a petit à petit changé la manière de travailler, avec moins d’agressivité, plus de douceur envers les femmes sur le point de donner naissance. Nous pratiquons l’accouchement dans l’eau, ce qui a été une révolution. De nombreuses femmes juives israéliennes viennent chez nous depuis. Elles cherchent un accouchement naturel, sans trop d’intervention, et cette technique est particulièrement respectueuse et douce.
Dans mon exercice quotidien, les relations sont très belles. Les mères des femmes qui accouchent assistent toujours à l’intervention, ce qui donne lieu parfois à des échanges de savoir-faire !
Ici, à Jérusalem, il y a une situation chronique de tension, que tout le monde tolère, jusqu’à ce que ça explose par à-coups. Comme une maladie chronique qui soudainement devient aiguë. Les gens vivent normalement mais en parallèle, les mondes ne se mélangent pas. Cette violence, cette tension, elles entrent en nous sans qu’on y prête attention, il faut être vigilant à chaque instant, pour ne pas devenir soi-même agressif, et commencer par faire la paix avec soi-même ».
Témoignage de Gabrielle, volontaire à Taybeh (Palestine) cet été
« Après quatre heures de vol pour arriver à Tel Aviv depuis Paris, une heure et demi de navette pour Jérusalem et un dernier taxi, me voilà arrivée à Taybeh, dernier village entièrement chrétien de Palestine.
Avec ses 1400 habitants, ses champs d’oliviers, ses deux écoles et quatre clochers, je me suis tout de suite sentie à l’aise dans ce village. Les Sœurs de la Sainte Croix de Jérusalem qui nous hébergeaient ont bien sûr contribué à notre sérénité. Nous avons trouvé chez elles, au centre Charles de Foucault, un véritable foyer, accueillant et bienveillant.
Notre mission d’animateurs, était la suivante : animer deux sessions de français durant trois semaines. Le but était non seulement de leur apprendre notre langue mais aussi de leur présenter un peu la culture française. Nous commencions alors tous les matins par des mimes ou des chants français, puis nous avions une heure de classe et nous terminions la matinée par des jeux, avant de les retrouver le soir pour une veillée sur le parvis de l’Eglise latine.
Les enfants étaient regroupés par âge pour les classes et en équipe pour le moment des jeux, le but étant que les plus grands encadrent les plus petits, comme le veut la pédagogie scoute du Père Sevin. L’objectif, également fidèle à la philosophie du Père Sevin, était d’apprendre par le jeu, en s’amusant.
Nos efforts n’ont pas été vains puisque durant ces semaines, nous avons vu les enfants s’ouvrir, ceux qui n’osaient pas parler au début n’hésitaient plus, par la suite à nous chanter des chants en français et à venir engager la conversation. Ces progrès étaient très encourageants pour nous.
En dehors du temps des sessions, nous avons pu profiter de la beauté de la Terre Sainte en visitant Bethléem, Jérusalem, Nazareth, Capharnaüm, Ramallah… entre animateurs ou avec les Sœurs. Nous étions également invités dans les familles de nos élèves, à dîner ou à jouer. Nous étions alors reçus à la palestinienne ; comme des rois.
Cette expérience a été très enrichissante pour moi, j’ai pu appréhender l’universalité, la communion de l’Eglise catholique et j’ai surtout mesuré la chance de vivre dans un pays où je peux professer ma foi en sécurité. Je rentre de cette mission très attachée et sensible au sort de nos frères chrétiens d’Orient. Il me tarde de retourner en Terre Sainte et de continuer à apprendre sur eux grâce à l’Œuvre d’Orient.
Ces découvertes n’auraient pas été possible sans les sœurs de la Sainte Croix et leurs donateurs que je remercie chaleureusement.
Mille mercis également à l’Œuvre d’Orient, son pôle jeunes et ses donateurs grâce à qui j’ai pu vivre cette mission dans de si bonnes conditions ».
Gabrielle






