Considérablement endommagée par les combats, l’Œuvre d’Orient a entrepris de faire restaurer ce sanctuaire emblématique pour la communauté chrétienne de la ville.
Catégorie : Actualités
Sabrina volontaire à l’hôpital du Sacré Cœur à Hazmiyeh au Liban
L’hôpital du Sacré Cœur se trouve à Hazmiyeh, une banlieue plutôt chic de Beyrouth. Il comporte 175 lits et possède un équipement de pointe pour soigner au mieux les malades qui s’y présentent, quelles que soient leur origines, ethnies ou religions. Il est tenu par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul.
La communauté de Hazmiyeh accueille quatre sœurs en ce moment. La douce Sr Ann est la mère supérieure et la gérante de l’hôpital ; l’adorable Sr Nicole s’occupe de la cuisine et nous confectionne de bons petits plats (cela est rare dans un hôpital !) ; la paisible Sr Najah s’occupe de tout ce qui est embellissement. Elle gère aussi les espaces communs de la communauté et du foyer ; pour finir la dynamique Sr Lamia s’occupe de l’évaluation de la qualité des soins et s’assure du maintien des bonnes pratiques parmi les soignants. Elles ont chacune leurs tâches en plus du temps qu’elles consacrent à visiter les malades de l’hôpital afin de leur apporter une épaule, une oreille et un soutien spirituel.
C’est donc dans cet environnement que je suis arrivée au Liban le 14 mai 2018 après avoir quitté Israël dû à un problème de visa. J’ai passé le poste frontière sans encombre, cette fois-ci et j’ai même eu le droit à mon premier « Ahla wa salaha » (soyez la bienvenue en arabe) par les douaniers. Celui-ci a été vite suivi par ceux de Sr Ann et de Pauline, une jeune française qui est en stage au sein de l’hôpital dans le service de comptabilité.
Ces « Ahla wa salaha » furent les premiers d’une longue suite. Ici, on peut dire « bienvenue » comme on dit « de rien » en France. Cela démontre bien leur sens de l’accueil. Il est vrai que les libanais ont ce sens affuté. Ils se réjouissent de nous voir, nous autres jeunes volontaires français. Ils se font d’ailleurs une joie de nous orienter dans la rue avant même que l’on en exprime le besoin. Ils nous proposent aussi des sorties (même si celles-ci se ne réalisent pas toujours). Ils sont d’une bienveillance peu habituelle pour une jeune française.
Les semaines filent à une vitesse impressionnante. Je travaille du lundi au vendredi de 8h à 16h dans le service des urgences. Je noue petit à petit des liens avec les autres infirmières, aides-soignants et médecins qui sont tous adorables.
La majorité du personnel de l’hôpital parle français ou au moins anglais (de plus de l’arabe, évidemment). Ils travaillent (à quelques exceptions près) de la même façon qu’en France. La différence majoritaire réside dans le système de santé libanais, qui « est très peu performant » selon les libanais eux-mêmes. Les patients doivent donc souscrire à une assurance individuelle s’ils ne veulent pas se retrouver à payer une note exorbitante. Cela provoque quelques désagréments dans les soins, nous devons notamment contacter l’assurance de chaque malade lorsqu’ils se présentent aux urgences afin de valider chaque soin et bilan sanguin que nous projetons de leur faire afin de savoir si cela va être couvert par l’assurance. Je vous laisse imaginer le travail monstre que cela nécessite !
De plus, tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir une bonne assurance santé, de ce fait l’hôpital n’est plein qu’à 50%. Dans mon service, les urgences, les lits sont rarement pleins aussi…
Après le travail, Sr Lamia nous donne à Pauline et moi des cours d’arabe deux fois par semaine. Nous nous familiarisons donc tout doucement avec notre langue d’accueil. La messe, ainsi que les laudes et les vêpres sont célébrés tous les jours en français avec un rite catholique latin. Excepté le dimanche et lors des jours de fêtes où les messes sont célébrées selon le rite maronite en arabe. (Ici les prêtres peuvent passer d’un rite à l’autre sans aucune difficulté, c’est assez drôle à voir d’ailleurs). De plus, la chapelle est toujours ouverte pour ceux qui veulent y prier.
Nous prenons nos repas avec les sœurs, c’est un temps d’échange joyeux où nous pouvons nous enquérir de la journée de chacune. Souvent les Sœurs nous demandent si nous ne voulons pas rester ici avec elles toutes un peu plus longtemps, voire à vie ! Sr Nicole est même déjà triste à l’idée que nous partions dans un mois et demi, elle, qui a connu la communauté très animée au moment où il y avait vingt-deux sœurs et non pas quatre, comme aujourd’hui.
Parfois, nous faisons aussi des activités avec les sœurs : des randonnées, des visites de lieux saints, … Nous accompagnons aussi les Sœurs dans leur projet d’aider les personnes âgées isolés et nécessiteuses. Pauline et moi avons donc rejoint Sr Lamia et Sr Najah afin de faire quelques courses pour eux et chaque semaine nous rendons visite à trois ou quatre personnes dans le besoin afin de leur apporter un carton plein de denrées alimentaires, ainsi qu’une écoute et du soutien autour d’un café, ou un verre d’eau au sirop d’eau de rose et de biscuits, Liban oblige. Et gare à celle qui n’en prend pas !
Le week-end nous 
Sabrina
France 2, Chrétiens Orientaux « Les chemins de l’exode : le quartier arménien d’Ispahan (Iran) » Dimanche 15 juillet 2018
15/07/2018
Demain dimanche 15 Juillet, l’émission Chrétiens Orientaux diffusée sur France 2 s’intéressera aux chemins de l’Exode et au quartier arménien de d’Ispahan en Iran à partir de 9h20.
Emission du dimanche 15 juillet 2018 – 9h20 (attention horaire inhabituel) — France 2 (dans le cadre des rediffusions de l’été)
« Les chemins de l’exode : le quartier arménien d’Ispahan (Iran) »
Ce film est le premier volet de deux documentaires exceptionnels sur les arméniens d’Ispahan.
L’ancienne capitale historique de la Perse (aujourd’hui Iran) possède un quartier arménien avec des églises d’une beauté exceptionnelle. Ces arméniens sont arrivés au XVIIe siècle à la suite d’un exode imposé par le Shah Abbas 1er. Ces marchands en échange eurent le monopole du commerce de la soie pour toute la Perse.
Chrétiens protégés par le pouvoir, malgré les souffrances et les humiliations, ils ont pu recréer et perpétuer leurs traditions dans ce quartier de « la nouvelle Julfa », où une communauté, bien que réduite, y vit encore de nos jours.
Le deuxième volet de ce documentaire sera diffusé le dimanche 12 août à 9h30
Avec la participation de : Jean-Pierre Mahé (de l’Institut de France), Armen Tokatilian et Vrej Der Mardirossian (historiens d’Ispahan), ainsi que les arméniens de la « nouvelle Julfa ».
Documentaire écrit par Thomas Wallut et Michel Carrier. Réalisation : Michel Carrier.
Lecture d’été [2/12] « Comme l’éclair part de l’Orient » d’Alexandre Siniakov, la recension du père Sabater
Introduction :
Les Editions Salvator nous présentent l’itinéraire d’un jeune moine orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou. Il nait à Stavropol dans le Caucase russe, en 1981. Il nait entre deux mondes (occidental et oriental), et entre deux conceptions de l’appréhension de la société. L’Union soviétique commence à vaciller. Le Drapeau rouge, fièrement porté par l’Armée rouge à la bataille de Stalingrad et entrant le premier à Berlin, est aujourd’hui mis à mal. La vieille garde appelle un nouveau dirigeant à la tête du pays. C’est l’époque où le Président Mikhaïl Gorbatchev essaye de réformer le vaste empire de l’Union soviétique et des Pays socialistes du Bloc de l’Est. C’est le temps de la perestroïka (d’avril 1985 à décembre 1991) et de la Glasnost. Les murs vont tomber… Les campagnes profondes de Sibérie, du Caucase sont loin de ces bruits de palais et des changements… Les villages sont fermés sur eux-mêmes.
Résumé :
Au loin, un jeune garçon, Alexandre SINIAKOV, grandit dans un sovkhoze (ferme soviétique), à Novokoumski au fin fond du Caucase dans une famille de vieux-croyants. Cette Eglise est séparée du Patriarcat de Moscou depuis le 17ème siècle. Il entre au monastère à Kostroma, près de la Volga, à l’âge de 15 ans. Dans ce qu’il refuse d’appeler des « Mémoires », il raconte comment, très jeune adolescent, il s’éprend de littérature en général et, tout particulièrement, pour la littérature française. Il dévore en secret des romans en russe, anglais, allemand ou français. Il apprend le français grâce aux romans d’Alexandre Dumas et aux Rois Maudits de Druon. Il le parle, l’écrit et le domine aujourd’hui parfaitement. « A mon âge, écrire des mémoires est présomptueux. Le faire dans mon état de moine n’a pas de sens. Cependant, ce livre n’est pas exactement une autobiographie. Il ne peut pas non plus être une confession, celle-ci étant couverte par le secret du sacrement. Il est plutôt un témoignage de la catholicité de mon orthodoxie, écrit par obéissance, non pas à mes supérieurs, mais à mes amis », annonce-t-il d’emblée dans le Prologue. C’est ainsi que le commencement de cet itinéraire nous plonge dans le firmament étoilé sur quoi il médite de longues heures, et nous entraîne en fin d’ouvrage à cette catholicité ouverte aux dimensions du Monde.
La Providence le conduira vers Toulouse, Paris, Louvain, Cambridge où il poursuivit sa formation, puis Vienne où il fut ordonné prêtre en 2004. Il étudia à l’Institut catholique de Toulouse avant de poursuivre sa formation à Paris et à Louvain. Titulaire d’une maîtrise de théologie de l’Institut orthodoxe Saint-Serge et d’un doctorat en lettres classiques de l’École pratique des hautes études (Paris), il a enseigné à la Faculté d’études slaves à la Sorbonne. Il est ordonné diacre en 2003 puis prêtre en 2004 à Vienne (Autriche) par Mgr Hilarion, actuel métropolite de Volokolamsk et responsable mandaté pour les relations extérieures du Patriarcat de Moscou. Il a également travaillé près des institutions européennes à Bruxelles, et a été chargé par la suite des relations œcuméniques et publiques du Diocèse de l’Église russe en France. Il est aujourd’hui Supérieur du Séminaire russe orthodoxe Sainte-Geneviève à Epinay-sous-Sénart près de Paris, Séminaire qu’il créé en 2008. Il a alors 27 ans !
Le livre ne se prête pas aux grandes déclarations dogmatiques, théologiques et spirituelles. Ce serait davantage une contemplation à cœur ouvert à partir de sa passion pour les langues et de sa soif d’apprendre et de lire. Sous les réverbères discrets de cette petite localité, dans des lieux intimes choisis par le jeune adolescent se dessine déjà une vie donnée et fondée dans des valeurs profondes telles que l’amitié fraternelle, la paternité comme fondement de toute vie, la beauté de la création, l’amour des animaux (les ânes !), la parole donnée, la méditation de l’Evangile, la divine Providence, l’expérience mystique, l’œcuménisme, le zèle évangélique, Boulgakov, Harry Potter… Là est bien le tournant de sa vie… Il aurait pu être un jeune russe lettré et parfait connaisseur de plusieurs langues étrangères. Le jeune caucasien est retourné par la lecture de l’Évangile. Sa vie bascule. Dès lors, il sera comme un cerf altéré cherchant l’eau vive. Amoureux de la France et de la littérature produit par ses fils, passionné par les langues pour mieux rejoindre le monde, enraciné dans la tradition orthodoxe russe, Alexandre SINIAKOV se plonge dans l’univers évangélique. C’est une rencontre…, mieux une révélation !!! « J’ai été ébloui par le rayonnement de cette Parole, venue du fond des âges, tenue pour éteinte, mais en réalité toujours vibrante et remplissant tout ce qui était autour de moi ».
L’auteur :
Le Père Alexandre nous ouvre les portes de la spiritualité de l’Orient chrétien, avec des 
Ce bel ouvrage profond, et si bien écrit, nous plonge avec beaucoup de douceur et de délicatesse dans la spiritualité orientale. Sa lecture est facilitée par une plume fine qui est jubilatoire, et qui fait beaucoup de bien…
Alexandre SINIAKOV, Comme l’éclair part de l’Orient. Ed. Salvator. Paris, Sept. 2017. 196 pages. 18,90 €
Père Patrice Sabater,
Vannes (56) : Exposition « Exode et Espérance » du 30 août au 5 septembre
« Exode & Espérance » – Par-delà les frontières : témoignages d’Irak
En provenance d’Irak, des œuvres exceptionnellement exposées en France, issues de l’exposition Exodus & Hope d’Erbil (Kurdistan, Irak).
L’art est source de liberté et oeuvre pour la paix. Ces artistes sont des personnes visionnaires qui subliment par leur création l’histoire d’un peuple. Ils donnent une dimension universelle à une histoire individuelle en inscrivant leur témoignage artistique dans le patrimoine d’une civilisation.
« Mes peintures sont comme des armes contre Daesh. » Ibrahim Lallo, Peintre
Si l’art irakien compte parmi les plus anciens du monde, si les témoins de cette histoire florissante restent nombreux malgré une destruction méthodique, la création contemporaine y est aujourd’hui très limitée. Il paraît donc aussi important de rassembler les artistes que de faire rayonner leurs œuvres afin que leur témoignage traverse les frontières.
«En permettant aux artistes de créer, vous permettez aux ‘Guernica irakiens’ d’émerger.» Yousif Thomas Mirkis, Evêque de Kirkouk
Une série de photos de Qaraqosh évoquant le retour et l’espérance après Daesh viendra compléter ces œuvres irakiennes.
L’équipe Œuvre d’Orient pour le diocèse de Vannes vous accueillera afin d’échanger avec vous sur les chrétiens d’Orient et le soutien apporté par l’Œuvre d’Orient aux communautés orientales.
DATE : Du 30 août au 9 septembre 2018
Tous les jours 10h30-18h30
LIEU : Château de l’Hermine, rue de la Porte Poterne, 56000 Vannes
CONTACT : Dominique Danguy des Déserts oeuvredorient56@gmail.com
06 74 69 47 73
L’Œuvre d’Orient – 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr
Saint-Gilles-Croix-de-Vie (85) : Conférence de Luc Balbont « Les chrétiens d’Orient peuvent-ils disparaître? » le 17 juillet
17/07/2018
Luc Balbont, journaliste, spécialiste du Moyen-Orient, donnera une conférence à Saint-Gilles-Croix-de-Vie autour du thème « Les chrétiens d’Orient peuvent-ils disparaître? » le mardi 17 juillet à 20h30 à l’espace Notre-Dame de la Vie.
Né le 23 avril 1949, journaliste. Arabisant, Luc Balbont vit depuis 1989 entre la France et le Liban, pays où réside sa famille. En 40 ans de journalisme il a couvert une grande partie des évènements et des bouleversements du monde arabe, de la guerre du Liban (1975-1990) aux révolutions arabes de 2011. Il a reçu en 2006 le prix «Reporter d’espoir» pour des reportages effectués en Egypte et en Palestine, et le prix littéraire de l’Œuvre d’Orient en 2012, pour le livre « Jusqu’au bout » (Nouvelle Cité), entretiens avec Mgr Casmoussa, archevêque syriaque catholique de Mossoul. Il est actuellement correspondant à Beyrouth pour le quotidien francophone algérien «Liberté».
Cette conférence a lieu dans le cadre de l’exposition « La Grande aventure des chrétiens d’Orient » qui a lieu du 1er juillet au 31 août à l’église Notre-Dame à Coëx.
DATE : Mardi 17 juillet 2018 à 20h30
LIEU : Espace Notre-Dame de la Vie, 17 rue Gautté, 85800 Saint-Gilles-Croix-de-Vie
CONTACT : L’Œuvre d’Orient – 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr
A découvrir cet été : livres sur l’Orient et les chrétiens d’Orient
Lecture d’été [1/12] : « Chrétiens de Gaza » par Christophe Oberlin, la recension du père Sabater
Introduction :
Les chrétiens de Gaza sont isolés. C’est à peine si on les connaît ! Leur liberté est très limitée, comme celle de tout le monde à Gaza. Ils vivent exactement la même vie que leurs coreligionnaires : horizon bouché, chômage, appauvrissement, insécurité, tracasseries administratives, blocus israélien et égyptien… Les chiffres que l’on cite régulièrement n’excèdent pas 1100 chrétiens dans ce si petit territoire palestinien que certains appellent « prison à ciel ouvert ». Il y a encore une dizaine d’année les chrétiens étaient autour de 3000. Ces chiffres sont diamétralement inverses à ceux qui comptabilisent la population totale de la Bande de Gaza. La démographie locale est en constante expansion. Le taux de la population ne cesse d’augmenter atteignant, en 2018, plus de 2 millions d’habitants sur 365 kilomètres carrés. Dans ces conditions, la petite communauté chrétienne est à peine visible… ; et faut-il le dire bien oubliée ! Lorsqu’on évoque la Bande de Gaza, on ne pense pas directement aux chrétiens, mais davantage à la misère, à la faim, au Hamas, au Fatah, à la guerre…
Eu égard aux conditions si désastreuses, la majorité des chrétiens veulent fuir cet endroit si difficile à vivre vers des lieux de quiétude où il n’y aurait plus ces dépendances solidaires et humanitaires, ces problèmes du quotidien, et la peur d’être une fois de plus bombardés. Quel avenir pour un jeune vivant entre barbelés et mer Méditerranée ? Quel horizon ouvert à des rêves possibles de liberté pour sortir de cet endroit que ce soit par la terre, par la mer ou par les airs ? Quel choix s’offre aux jeunes pour étudier dans de grandes universités ? Des rêves sont-ils encore possibles ?
Bien qu’à la marge du fait de leur nombre, les chrétiens restent une part importante de la société gazaouie. La communauté chrétienne, toutes confessions confondues, continue à célébrer l’eucharistie ainsi que les fêtes dans des églises qui sont pour la plupart de construction ancienne. Une église du 7ème siècle a même été mise à jour, bien que malheureusement endommagée à l’occasion des travaux.
Résumé :
Le livre de Christophe OBERLIN témoigne de la présence très ancienne des chrétiens à Gaza. De ce point de vue, ce livre nous éclaire et nous renseigne sur cette présence d’hier, mais aussi d’aujourd’hui.
La situation générale du Proche-Orient et celle plus particulièrement attachée à la fois aux divisions internes au Peuple palestinien depuis juin 2007 et aux rapports plus que tendus avec l’Etat hébreu, font bouger les structures ancestrales au sein de la société gazaouie. Les chrétiens ont le sentiment de n’être plus une véritable communauté que l’on regarde, que l’on considère et que l’on entend… Les relations avec les musulmans sont parfois rendues plus compliquées. Néanmoins, la coexistence entre chrétiens et musulmans reste un lieu privilégié sans doute en raison de la scolarisation d’enfants musulmans dans les écoles chrétiennes de Gaza (ceci est aussi vrai pour l’ensemble du Proche-Orient). Ismaïl Haniyé, leader du Hamas dans la Bande de Gaza, soutient l’implication des chrétiens de Gaza dans la résistance palestinienne à l’occupation israélienne. Comme jadis, lorsque le Père Manuel Mussallam (cf. pages 163-175) était le Curé latin de Gaza, les autorités palestiniennes musulmanes gardent des rapports proches avec, par exemple, l’archevêque grec-orthodoxe, Mgr Alexios de Gaza. Le Patriarcat latin de Jérusalem, quant à lui, poursuit son soutien autant qu’il le peut et de maintes façons, à la petite communauté de Gaza.
L’auteur :
L’auteur est chirurgien et professeur de médecine.
Il s’est rendu une trentaine de fois depuis 2001 dans cette enclave palestinienne. Cet ouvrage de Christophe OBERLIN écrit en quatre parties nous fait d’abord entrer dans cette histoire ancienne depuis les Pères de l’Eglise, puis sous la domination islamique. La deuxième partie du livre s’origine dans les prémices de la Nakba, terrible marque indélébile dans l’histoire de tout un peuple conduit sur les routes du monde. Une photographie essentielle nous est proposée en fin d’ouvrage sur la situation des chrétiens à Gaza aujourd’hui. Faisons nôtre la fin de ce livre très intéressant au sujet d’une communauté si vivante malgré le nombre et les soucis du quotidien… « Les oiseaux ne s’éloigneront pas du nid. Minoritaires mais présents, ils sont peut-être là pour l’éternité » (page 195).
Bonne lecture !
Patrice Sabater,
Chrétiens de Gaza. Editions Erick BONNIER. Paris, novembre 2017. 201 pages. 20 €
Les religieuses au service des autres
Avec une grande audace parfois, elles vont dans des quartiers sensibles et forcent l’admiration de tous, en particulier des musulmans qui sont touchés par leur radicalité spirituelle et qui sont souvent fiers de se dire anciens élèves des soeurs. Les congrégations religieuses sont confrontées à des difficultés considérables, souvent administratives, mais aussi à un manque de moyens financiers pour remplir toutes leurs missions. Ici elles doivent accompagner des familles réfugiées, là elles subissent les nouvelles normes imposées par un État, sans compensation, ce qui fragilise leurs établissements.
Les religieuses sont également très engagées pour la promotion de la femme. De la maternelle à l’université, elles encouragent les filles à poursuivre leurs études ; elles forment les femmes à des petits métiers pour les rendre indépendantes, à l’hygiène pour être de bonnes mères… Par leurs actions sociales, elles les accompagnent dans leur vie quotidienne. Enfin par leur vocation, elles montrent l’importance que peut revêtir la place des femmes dans la société et dans l’Église. Beaucoup ont vécu les abominations de Daesh ou d’autres groupes similaires et ont été les premières à agir et à consoler les plus éprouvés, comme par exemple les dominicaines ou les petites sœurs de Jésus en Irak, les Sœurs de St Joseph de l’Apparition ou les sœurs des Saints-Cœurs en Syrie. Elles sont un signe d’espérance et de la tendresse de l’Église.
De nombreuses congrégations sont venues de France, soit depuis
plusieurs siècles, soit parce qu’elles en ont été chassées après 1905. Elles
contribuent à la connaissance de la culture française et sont un moteur
essentiel de la francophonie.
Elles ont plus que jamais besoin de notre soutien, matériel, mais aussi de notre communion spirituelle. J’invite tous les lecteurs à prier pour elles et pour les vocations religieuses en Orient. »
Mgr Pascal Gollnisch


