Toulon : Conférence de Mgr Aveline sur les relations entre chrétiens et musulmans le 17 mai

Le service diocésain pour les Relations avec les Musulmans propose, en collaboration avec le Centre culturel et spirituel Mariste, une conférence de Mgr Jean-Marc Aveline président du Conseil pour les Relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France, auxiliaire de Marseille depuis 2014. Thème : actualité des relations entre chrétiens et musulmans.

 


DATE : Jeudi 17 mai 2018, 19h

LIEU : ISEN, Place Georges Pompidou (Toulon)

Contact : Frère Hubert-Marie 06 51 69 52 47 sdrm@diocese-frejus-toulon.com

 

Le 1er mai, fête de Saint Joseph artisan

Pie XII a institué en 1955 la fête de saint Joseph artisan, destinée à être célébrée le 1er mai de chaque année.

Mémoire de saint Joseph, travailleur. Le charpentier de Nazareth travailla pour subvenir aux besoins de Marie et de Jésus et initia le Fils de Dieu aux travaux des hommes. C’est pour cela qu’il est le modèle et le protecteur des travailleurs chrétiens qui le vénèrent en ce jour où, dans de nombreux pays du monde, on célèbre la fête du travail.

Martyrologe romain

Les bulletins de l’Œuvre d’Orient numérisés sur le site de la BNF

Œuvre des Ecoles d’Orient, puis Œuvre d’Orient

A partir de François Ier,

les Capitulations, traités entre la France et l’Empire ottoman, ont facilité l’implantation d’écoles, de dispensaires et hôpitaux chrétiens occidentaux en Orient, et le lien avec les onze communautés orientales.

 

L’Œuvre des Ecoles d’Orient, créée en 1856, à la fin de la guerre de Crimée, par Augustin Cauchy et Charles Lenormant, universitaires à Paris, prend son essor avec les massacres des Chrétiens au Mont-Liban en 1860, par l’action de Charles Lavigerie. Le Conseil d’Administration est laïque, le directeur religieux. Les dons affluent de France, Europe, États-Unis et Océanie. Les congrégations parrainent la formation et l’entretien de religieux orientaux. Pèlerinages en Terre Sainte et adoption d’orphelins sont encouragés.

L’Œuvre soutient les écoles, orphelinats, dispensaires et hôpitaux catholiques, dans tout l’Empire ottoman, en Tunisie, Égypte, Perse, Géorgie, Roumanie, Ukraine, Arménie, Bulgarie, Serbie, Macédoine et Grèce et plus tard en Erythrée, Ethiopie et Inde. L’Œuvre subventionne à Beyrouth l’Université Saint-Joseph ainsi que le dictionnaire franco-arabe paru en 1863, encore en usage, et l’imprimerie des Dominicains de Mossoul.

 

Les congrégations, expulsées par la IIIe République, se replient en partie dans l’Empire ottoman : un sujet sur quatre y est chrétien en 1900. De nouvelles écoles s’ouvrent, à l’avenir prestigieux, pour les enfants chrétiens, musulmans ou juifs. Cette éducation renforce la place des Chrétiens orientaux. L’Œuvre joue un grand rôle lors des génocides assyro-chaldéen et arménien.

 

En 1931 elle devient l’Œuvre d’Orient.

Elle soutient activement les Chrétiens orientaux catholiques de la corne de l’Afrique à l’Inde, par l’Ukraine, l’Arménie et la Roumanie.

 

 

Œuvre des Écoles d’Orient, bulletin périodique devenu Œuvre d’Orient, publication trimestrielle

 

L’Œuvre des Ecoles d’Orient, publie un bulletin dès 1857, consacré en large part à l’enseignement.

 

Les rapports détaillés sur les écoles ou orphelinats religieux au Levant, l’évocation de parrainages d’écoliers ou le récit des vicissitudes des communautés orientales, les lettres reçues des patriarches appuient les appels aux dons. La rubrique nécrologique liste les donateurs décédés. Un hommage est rendu aux administrateurs marquants. Les comptes rendus des assemblées générales annuelles détaillent toutes les subventions attribuées.

Pour la plupart les numéros disposent d’un sommaire ou d’un index. Chaque numéro, après le n° 409, comporte une carte du Moyen-Orient, en couleurs depuis le n° 750 en 2008. Les photographies noir et blanc, épisodiques de 1900 à 1904 et en 1956, sont systématiques à partir du n° 615 d’avril 1979. Une icône en couleurs et son analyse égaient les parutions à partir du n° 660 d’avril 1988.

Les liens tissés de longue date avec le clergé local fournissent des informations uniques sur le Moyen-Orient, tant sur les populations que sur leur devenir, avec les massacres perpétrés dès 1896, dans les Balkans puis contre les Assyro-chaldéens et les Arméniens. Longtemps centré sur ces témoignages, le bulletin évolue avec la publication d’articles historiques et d’études à partir de 1980 et du n° 623.

Le bulletin de l’Œuvre des écoles d’Orient puis à partir de 1931 Œuvre d’Orient constitue une source importante sur la vie des communautés orientales, depuis le milieu du XIXe siècle et leurs relations avec les Catholiques.

 

Des nouvelles de… Thibault, volontaire pour l’Œuvre d’Orient au Caire

 

La vie au Collège de la Salle

Les 400 élèves du grand primaire ont eu l’examen d’oral les 11, 16 et 17 avril. Ils piochaient des mots et me posaient des questions. L’un tombe sur « parents ». Sa question : « qu’est-ce que mes parents attendent-ils de moi ? ». Amusé, je lui demande sa réponse : « que je devienne un champion ». Et bien et bien… ! Les 3e préparatoire (l’équivalent des 3e chez nous) préparent leurs examens de fin de cycle à la maison, à grand renfort de leçons particulières, au lieu de venir au Collège. Résultat, ils ne sont plus que quatre ou cinq en classe. Je n’ai donc plus que trois classes de 1ere préparatoire, mais plus pour longtemps. Le « dieu examen », comme déplore Frère Régis, impose sans pitié de finir l’année avant le ramadan. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années à peine. Après le succès de la couverture médiatique du Festival de théâtre, cette organisation signifie aussi que le soufflé retombe, les élèves du club journalistes étant introuvables. C’est dommage car il y a encore beaucoup de belles choses à faire.
Les 13 et 14 avril, tous mes huit élèves du MUN étaient présents au Lycée français. La journée commença avec un grand coup de pression : dans le Comité des Droits de l’Homme, traitant de la situation en Palestine et dans les territoires arabes occupés, la déléguée de la Palestine a failli ne pas venir, trop anxieuse à l’idée de se retrouver au centre de l’attention (NB : nous savons tous que la Palestine n’a pas de siège à l’ONU, mais il lui en a été gracieusement attribué un pour la simulation). Au sein du Comité environnement, où les délégués cherchaient des solutions contre le réchauffement climatique, on a pu s’interloquer de voir les fenêtres ouvertes malgré l’utilisation de l’air conditionné.

 

 

Le 13 avril, kermesse au Collège de la Salle. Je ne pense pas que saint Jean-Baptiste avait imaginé tout ça !

 

D’une manière générale, cette participation fut un succès. Mes élèves se sont pris au jeu. Certains ont porté un vif intérêt à l’exercice, jusqu’à même regretter de l’avoir quitté trop tôt pour la kermesse, sans pouvoir finaliser l’écriture de la résolution, alors que le concert du fameux band n’avait même pas encore commencé. Un autre me disait qu’il ne comptait pas le refaire l’année prochaine. En effet, une fois le diplôme obtenu, pourquoi refaire l‘activité, si c’est pour recevoir le même diplôme ? Triste manière de penser, où la gratuité de l’acte n’a pas de place. Peut-être serait-il plus motivé si on ajoutait un « niveau 2 » sur son diplôme… Il faut beaucoup de patience et d’investissement pour leur faire réaliser leur chance.

 

Le Caire

 

Les scouts

Le week-end des 20-21 avril, nous avons eu la chance de clôturer avec la messe dans le Wadi même, dans la plus belle église qui soit : la nature.

 

 

 

Les sorties de la SCEP

Avec la chaleur qui s’installe en Egypte, l’appel de la mer se fait plus insistant. Avec trois amis de la SCEP (le nom de notre maintenant fameuse aumônerie), nous sommes allés à Alexandrie, profiter des petites joies balnéaires (plage, restaurant de poisson) et du bon air marin. Fin mars, l’eau de la Méditerranée était déjà excellente, et le soleil s’est abattu aussi sournoisement que douloureusement sur mes pauvres pieds et chevilles, peu habitués à ses rayons. Afin de ne pas en effectuer la visite pour la troisième fois, j’ai laissé mes amis à la Bibliothèque, pour découvrir la citadelle de Qaitbay, édifiée au XVe siècle sur le site de l’ancien phare d’Alexandrie. Alors que les façades du bord de mer sont toutes affreusement décrépies, le bâtiment est dans un état étonnamment magnifique.

 

 

Avec trois amis de la SCEP (le nom de notre maintenant fameuse aumônerie), nous sommes allés à Alexandrie, profiter des petites joies balnéaires (plage, restaurant de poisson) et du bon air marin.

 

Le dimanche 15 avril, nous visitons le sanctuaire saint Samaan (Simon), au pied de la colline du Mokattam. Pour y accéder, nous traversons Manshiat Nasser, le quartier des éboueurs (les chiffonniers). Dans ce bastion chrétien, pauvre mais fier, les hommes arborent de gros tatouages de croix, les femmes dévoilent leurs cheveux, les façades sont bariolées de croix et d’affiches pieuses. Ses habitants vivent entre les ordures qui jonchent les rues et celles qu’ils entreposent sur leur toit. Soeur Emmanuelle a consacré 22 ans de sa vie pour améliorer leurs conditions. Après avoir longé la paroi de la colline sculptée de scènes de la Bible, nous découvrons deux immenses églises-amphithéâtres qui s’enfoncent dans la roche.

 


L’histoire de saint Samaan

Au Xe siècle, il était un calife al-Muizz qui avait l’habitude d’inviter différents chefs religieux pour débattre en sa présence. Dans l’une de ces réunions où étaient présents le patriarche Abraham, et un Juif nommé Yaqub ibn Killis, Abraham prit le dessus dans le débat. Pour se venger, Ibn Killis cita le verset où Jésus-Christ, déclare : « En vérité, je vous le dis, si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous pourrez dire à cette montagne : Transporte-toi d’ici à là, et elle se déplacera. Rien ne sera impossible pour vous. » (Matthieu, 17:20) ; il défia Abraham de prouver que sa religion dit vrai au moyen de ce miracle. Après avoir entendu Killis ibn, le calife demanda à Abraham : « Que dis-tu de cette parole ? Est-elle dans votre évangile ou non ? » Le patriarche répondit : « Oui, elle est bien dans l’évangile. » Le calife exigea alors que ce miracle soit effectué par la main d’Abraham, ou bien lui et tous les coptes seraient tués par l’épée. Le patriarche demanda trois jours pour réaliser le miracle.

 

Abraham rassembla moines, prêtres et anciens. Il leur dit de rester dans l’église suspendue (celle-ci se visite encore dans le Caire copte) durant trois jours pour faire pénitence et prier. Le matin du troisième jour, Abraham était en prière dans l’église suspendue, quand il vit Marie, mère de Jésus. La Sainte Vierge lui dit d’aller au grand marché : « tu trouveras un homme borgne portant sur l’épaule un vase rempli d’eau ; appelle-le, car c’est par ses mains que le miracle se réalisera ». Abraham écouta Marie et se rendit au marché ; il y rencontra l’homme dont la Sainte Vierge lui avait parlé. C’était Simon le tanneur. Celui-ci s’était arraché un oeil à cause d’un passage de la Bible : « si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le. Il est préférable pour toi de perdre une partie de ton corps que ton corps entier d’être jeté dans la géhenne. » (Matthieu 5:29-30). En effet, un jour, une femme était entrée dans son échoppe et, l’ayant vue, il avait été traversé par une pensée de luxure. Dans sa simplicité d’esprit, il avait alors préféré appliquer à la lettre le texte de l’évangile.

 

Simon dit à Abraham de sortir avec les prêtres et tout le peuple sur la montagne, avec le calife et tous ses soldats. Simon dit à Abraham de crier « Seigneur, aie pitié » trois fois en faisant le signe de la croix. Le patriarche suivit les consignes de Simon et, par trois fois, la montagne se souleva. Après que le miracle eut été effectué en présence du calife, le patriarche rechercha Simon, mais celui-ci avait disparu. Le calife se tourna vers Abraham et dit : « Ô Patriarche, j’ai reconnu le bien-fondé de votre foi ».
En commémoration de ce miracle, l’Église copte orthodoxe observe trois jours de jeûne supplémentaires avant le début de la Nativité.

 


Pâques à Bayadeya

Egypte

Comme vous avez bien suivi, nous avons donc fêté Pâques le 8 avril, une semaine après vous. Pour les Rameaux, je suis allé chez les Jésuites du Caire, et le Jeudi saint pour la dernière Cène, au Foyer de la Vierge Marie à Héliopolis. Puis vendredi, je suis parti pour Bayadeya avec Frère Sameh, retrouver le folklore mais aussi la ferveur des chrétiens de la Haute-Egypte. Durant toute la nuit du Vendredi saint au Samedi saint, on chante et on lit les prophètes et l’Apocalypse. Pour la Vigile pascale, pas question d’enchainer les plus de six heures de célébration. Alors nous sortons vers 21h30 pour une petite tournée des paroisses (alors que les messes ont commencé vers 19h). D’abord, chez les coptes protestants. Cette branche se serait développée sous l’influence des coptes partis travailler aux Etats-Unis. L’accueil est très chaleureux, je suis même prié de dire quelques mots à l’assemblée. Puis nous marchons jusqu’à la sortie du village, dans des rues inhabituellement bien calmes, pour rejoindre un église copte orthodoxe. L’église est plongée dans l’obscurité. Nous entendons seulement les prières chantées par l’abouna dans le Saint des Saints. Puis soudainement toutes les lumières s’allument, et il commence une grande procession, tournant autour de l’autel puis autour du choeur, en encensant une image pieuse, sous les you you joyeux de l’assemblée. Après cela, il lit l’Evangile, et entamme son sermon en adressant des mots chaleureux de bienvenue à notre égard. Frère Sameh saisit l’occasion et m’envoie à nouveau raconter quelques mots. Comme évoqué chez les protestants, je communique alors ma joie et mon émotion de participer à cette grande fête de Pâques avec eux. Je leur confie que j’aimerais vraiment emporter en France leur enthousiasme. Après le sermon (celui de l’abouna, pas le mien…), nous revenons dans le village pour récupérer une fin de messe. A minuit, je rejoins une paroisse copte catholique, qui n’en est qu’à la consécration. A minuit 30, Frère Sameh vient me chercher, il a fini sa messe copte orthodoxe. Peu emballé à l’idée d’avoir une heure de plus de messe, nous rentrons ensemble dans sa famille, où nous pouvons rompre le jeûne par un immense festin.

 

 

guillemetFrère Sameh étant originaire de Bayadeya, il y jouit d’une aura toute particulière. Nous promenant dans les rues, voici le petit rituel à ne surtout pas déroger :

– Messa el kheir
– Messa el nour
– Kol sana wento tayebin
– Wento tayebin
– Etfadalou
– Shoukran

Ce qui pourrait se traduire par :
– Bonsoir
– Bonsoir
– Bonnes fêtes à vous
– A vous aussi
– Venez, entrez, asseyez-vous avec nous, je vous en prie…
– Merci

guillemetsLe tout accompagné de vastes embrassades, et ponctué de « zaké frère ? » (comment ça va, Frère ?). Parfois, l’insistance est telle qu’on ne peut pas refuser…

 

 

Egypte

 

Cham El-Nessim à Alexandrie

 

Le lundi de Pâques, c’est en Egypte Cham El-Nessim, la fête pharaonique célébrant la venue du printemps, et réussissant à unir les chrétiens comme les musulmans. La tradition prévoit que l’on mange du fessikh, sorte de poisson pourri baignant dans l’huile, qui en plus coûte une fortune. Honnêtement, si vous voulez l’envers du décor, peu en mangent, et pour les deux bonnes raisons susmentionnées, mais étrangement, tous restent fiers de l’avoir dans le patrimoine gastronomique. Cham El-Nassim, c’est avant tout l’occasion de se réunir en famille ou entre amis, et d’envahir les espaces verts. Pour les chrétiens qui sortent à peine de 55 jours de jeûne sans viande, poisson, oeuf, produits laitiers, c’est l’occasion de se rattraper. J’ai ainsi pu passer une excellente journée à Alexandrie, dans la famille d’un ami égyptien, francophone et catholique de rite latin. La précision pourrait vous étonner, et pour cause : il vient de ces dernières familles qui subsistent encore, éduquées, cultivées, polyglottes mais qui n’ont pas émigré. C’est très agréable de partager du temps avec eux, car les repères culturels ne sont pas éloignés, et pourtant je continue l’immersion dans la société égyptienne.

 

Soyez assurés de mon amitié et de mes prières,

 

Thibault

 

« Sur le chemin de Guiragos » de Pascal Maguesyan

Le génocide d’avril 1915 à juillet 1916 en Turquie a pendant longtemps été caché. Un siècle après, Pascal Maguesyan décide de faire ressurgir la mémoire du génocide arménien. Il commence une marche en prenant le chemin qui le mènera à Guiragos. Cette marche est un cri, une prière, un combat contre le négationnisme. En se lançant dans cette aventure, l’auteur veut marcher dans les pas de ceux qui ont fuis le génocide. Humble démarche, pour la vie et la justice. Chaque jour l’auteur nous partage la vie de ceux qui ont désespérément fui la mort, il offre sa marche pour chacun d’eux. Les lecteurs revivent ainsi à travers des extraits de lettres ou de journaux, l’enfer qu’on put vivre ces gens, simplement parce qu’ils étaient arméniens. Ce génocide fait suite à des siècles de mépris envers ceux qui ont fait la première nation chrétienne. L’auteur nous dévoile la grandeur d’âme de « l’Homo Armenicus » et rend hommage à ce peuple. Cette marche solitaire vers Guiragos a l’ambition de devenir un véritable « chemin de Compostelle oriental » dont l’auteur par la force de ses mots nous donne envie de prendre la route.

Interview de Pascal Maguesyan : 

« Une diversité menacée, les chrétiens d’Orient face au nationalisme arabe et à l’islamisme », de Joseph Yacoub

Joseph Yacoub tire une sonnette d’alarme sur la situation des chrétiens dans les pays musulmans. Il évoque le nouveau nationalisme arabe qui, selon lui, ne laisse de place qu’à l’islamisme dans la définition de leur culture. En passant de l’arabisme à l’islamisme, les pays arabes n’acceptent pas d’histoire, de culture, ou de héros autres que musulmans. Les minorités n’ont pas la possibilité de s’exprimer, alors même que les chrétiens ont joué un rôle important dans l’histoire culturelle des pays du Moyen-Orient. A cause de la montée d’un islam radical et violent, les pays perdent leurs minorités, et donc perdent leur richesse. Cela est très dangereux pour le christianisme qui a « comme vocation première l’Orient ». Il est donc nécessaire que les chrétiens aient leur place dans ces pays du Moyen-Orient, qu’ils y soient en sécurité et qu’ils aient une pleine citoyenneté. L’auteur se bat pour une citoyenneté égalitaire qui respecte sa diversité et qui intègre les droits de l’homme. Une voix qui s’élève sans tabous pour dénoncer, à raison, les injustices faites contre les minorités en Orient.

« Chrétiens de Gaza » de Christophe Oberlin

Christophe Oberlin nous prouve dans tout son ouvrage que les mots chrétiens et Gaza ne sont pas incompatibles. De l’époque des Pères du désert jusqu’à aujourd’hui, l’auteur nous fait un rappel historique du rôle essentiel qu’ont eu les chrétiens dans cette région. L’ouvrage est enrichi par le très beau témoignage d’une habitante de Gaza, qui décrit avant la Nakba une vie paisible et tranquille. Cet ouvrage est un beau témoignage de vivre ensemble. Dans cette région, chrétiens et musulmans ont pendant longtemps participé mutuellement à leurs fêtes religieuses et partagés leurs lieux de culte. Deux religions mais un seul et même peuple : le peuple Palestinien.

Christophe Oberlin est un amoureux de Gaza. Sensible aux douleurs qu’y vivent les Palestiniens, il se rend trois fois par an sur place afin de mettre ses talents de chirurgien au profit de la population. C’est muni de cette expérience qu’il nous fait passer un message plein d’espoir concernant cette terre de souffrances.

L’ouvrage est illustré par de magnifiques photos de Serge Nègre, photographe et spécialiste de la Palestine.

« Itinéraire d’un chrétien d’Orient citoyen de Mésopotamie » de Emmanuel Pataq Siman

A travers le récit de son enfance paisible et heureuse sur cette terre, Emmanuel Pataq Siman nous raconte les traditions et les légendes de la Mésopotamie. La culture mésopotamienne est le cœur de la civilisation de l’homme moderne. C’est le lieu de la naissance de l’écriture, de la civilisation, du monde moderne, et plus largement de l’Histoire. C’est là que se trouvent les racines de l’Homme. Le lecteur découvre notamment la richesse de la liturgie où l’Esprit et le sens communautaire sont très présent. L’Eglise de Mésopotamie se nomme elle-même « Eglise d’Orient », elle fait partie des plus anciennes communautés chrétiennes du Levant. L’auteur nous permet de voyager au milieu de cette « terre humaine », et contribue ainsi à faire perdurer cette culture dont le principal danger est de se perdre peu à peu.

Emmanuel Pataq Siman est né à Qaraqosh en 1933 dans une famille syriaque catholique. Il entre chez les dominicains en 1963. Licencié en philosophie et docteur en théologie, il réside à Paris où il est actuellement bibliothécaire du couvent de Saint-Jacques.

« Les chrétiens d’Orient en France » de Vincent Aucante

Vincent Aucante nous offre dans cet ouvrage une enquête précise, qui permet au lecteur de découvrir nos frères venus d’Orient, qui vivent en France. Les chrétiens d’Orient sont plus de cent cinquante mille en France, d’Eglises et de nationalités différentes. Chaque Eglise (maronite, chaldéenne, melkite, syriaque, copte…) est décrite avec une partie historique, et une figure spirituelle. L’auteur nous fait également part de ses statistiques : le nombre de fidèles, l’implantation des églises… Cet ouvrage permet de découvrir la diversité des langues, des rites, et des spiritualités, qui font la richesse de l’Eglise. Une occasion unique de s’instruire sur les églises orientales présentes en France, qui donne envie d’aller les visiter !

Cet ouvrage est le résultat final d’une enquête faite par Vincent Aucante, publiée petit à petit dans le magazine France catholique de 2015 à 2017.