• Actualités

[EGYPTE] Le témoignage de Faustine : " J’ai hâte de découvrir davantage l’Égypte ! "

Découvrez le témoignage de notre volontaire Faustine qui est partie en mission en à Alexandrie pendant 4 mois.


Chers tous,

Me voilà déjà depuis un mois tout pile en Égypte ! Et tout s’y passe bien. Ma mission d’éducation a mis du temps à commencer car mon emploi du temps se résumait au début à parler aux filles pendant les récréations… Le temps de faire comprendre que je ne souhaitais pas me limiter à ça et de relancer les différents professeurs, et me voilà désormais professeur de « français oral » auprès de chaque classe allant du CM1 à la 6ème. Et on vient tout juste de m’ajouter des cours de soutien auprès des élèves de 5e, 4e et 3ème. Je suis donc auprès de 12 classes au total ! Depuis la semaine dernière, j’ai également 3 cours d’ « oral » avec une jeune prof de français qui vient de commencer à enseigner et a du mal à s’exprimer sans faire
de fautes. Nous discutons et préparons parfois ses cours, c’est très chouette de voir comment cela se passe pour une prof ici et d’avoir un contact plus proche de mon âge !
Le tiers de mes cours sont en classe entière, et le reste sont du soutien en petit groupe allant de 1 à 10 élèves. Les filles ont de vraies notions de français, puisqu’elles en entendent ici depuis la maternelle. Mais elles ont de grosses lacunes, dues notamment au fait que les professeurs eux-mêmes prononcent mal certains mots : le fameux « très » devient « trés » à l’écrit comme à l’oral, un « menteur » devient « monteur »… De plus, elles apprennent véritablement le français à partir du CP en même temps que l’anglais : les anglicismes sont donc innombrables ! Elles disent une « place où dormir » plutôt qu’un « endroit où dormir », rajoutent des déterminants pour définir quelqu’un : « ma mère est une pharmacienne »… Il y a donc de quoi faire, et je sens dans mon accent français l’utilité de ma présence !

Je me suis faite un peu tester la première semaine, notamment en classe entière : les 44 élèves étaient ravies de ne pas avoir de « vraie » professeur en face d’elles et se donnaient donc au brouhaha à coeur joie… mais je leur ai bien fait comprendre que ça n’allait pas se passer comme ça. Elles sont bien bavardes, mais c’est très agréable de voir que certaines veulent vraiment progresser, et n’hésitent donc pas à participer, poser des questions : elles se battent même pour aller au tableau corriger la dictée, je n’aurais pas pensé avoir un tel succès avec cet exercice !
Mais c’est pour le mieux, et les discussions que nous avons pendant les récréations renforcent les liens que nous tissons. Elles sont vraiment mignonnes et attachantes !
Pour vous décrire un peu mieux l’école dans laquelle je me trouve : il s’agit d’une école francophone pour filles nommée Sainte Jeanne Antide, montée en 1934 par les soeurs de la Charité. Il y a environ 800 élèves de la maternelle au lycée avec deux classes par niveau, et 65% d’entre elles sont musulmanes, le reste chrétiennes – coptes catholiques pour la plupart.
Nous avons la messe tous les mardis (pour les primaires) et mercredis (pour les collégiennes) à 7h45. Obligatoire pour les chrétiennes, elle est célébrée dans la grande chapelle de l’école en
arabe et généralement en rite copte catholique. C’est bien dépaysant, je dois l’avouer ! Mais je suis ravie de pouvoir découvrir ces autres façons de célébrer.
Le mardi après-midi, nous prenons des cours d’arabe avec les autres volontaires d’Alexandrie, Clara, Clémence et Paul. Nous avons un super prof et faisons de notre mieux pour apprendre ! Ce n’est pas évident mais c’est très amusant ; j’ai hâte de pouvoir mieux baragouiner pour ne pas avoir à passer par la langue des signes ou par Google (l’anglais est peu et mal parlé ici) et surtout pour ne plus me faire arnaquer !

Alexandrie compte plus de 5 millions d’habitants selon les estimations ; c’est une ville très dynamique, bruyante et polluée. Mais sa position au bord de la mer Méditerranée ne manque pas de charme : vous pourrez admirer les couchers de soleil à la fin de cette lettre !
On m’a posé des questions sur la nourriture : je me nourris très bien ! Mona, la cuisinière, fait des bons petits plats égyptiens et j’ai donc découvert le kochari (mélange de riz, pâtes, lentilles et oignons frits), la basboussa (gâteau très sucré à base de semoule), les falafels (à base de fèves, bien meilleurs que ceux aux pois chiches que j’avais goûtés en France !)… Tout est très gras, même le riz qui est mélangé la plupart du temps à des espèces de vermicelles. Et nous avons aussi chaque vendredi le luxe de manger du bon poisson, pêché directement dans la Méditerranée notre voisine… Le Carême est d’ailleurs particulier en ce qui concerne la nourriture ici, puisqu’il s’agit de ne pas manger d’aliments à base de viande ou de poisson, mais principalement des légumes. En revanche, pas de limite sur le sucré ! Les soeurs étaient donc bien étonnées de savoir que nous ne prendrions pas de dessert pour notre dîner par effort de Carême – soeur Pauline avait même l’air de penser que c’était absurde.

Avec le ramadan qui commence dans une semaine, les cours seront raccourcis, les élèves fatiguées et les journées plus brèves : je finirai donc aux alentours de 13h30.
Ici, il faut patienter pour tout : j’ai mis 10 jours à commencer les cours, attendu au moins 2 semaines avant qu’on me donne enfin (il y a 3 jours !) les classes de collégiennes que je pouvais
aider pour remplir mon emploi du temps, et après une énième relance, voilà que nous avons l’adresse des Soeurs de Mère Teresa. Je pensais être de nature plutôt patiente, mais je crois que la patience égyptienne est d’un autre niveau encore… J’apprends donc !
Notre week-end est assez particulier, car il a lieu le vendredi et le dimanche. Eh oui, c’est le lot des écoles catholiques : il faut bien satisfaire à la fois les musulmans et les chrétiens ! Nous avons donc cours le samedi. Cela explique que je n’aie pas encore trop visité les alentours d’Alexandrie pour le moment.
Mais nous avons passé une super journée avec tous les volontaires d’Égypte il y a deux semaines à Wadi Natroun, dans le désert entre Le Caire et Alexandrie. Nous y avons visité trois magnifiques monastères coptes orthodoxes, dont je vous joins des photos ci-dessous. Plus de 300 moines y vivent en tout ! C’est très impressionnant. Nous n’en avons bien sûr vu que quelques-uns, trois nous ayant fait les visites, et une poignée au moment de leurs vêpres.

 

Nous aurons plusieurs jours de vacances au mois d’avril, puisque les congés de Pâques puis du ramadan s’enchaînent à quelques jours près. Nous sommes donc en train de voir où nous pourrons nous balader avec les autres volontaires. J’ai hâte de découvrir davantage l’Égypte !

J’espère que tout se passe bien sous le ciel parisien et vous dis à bientôt,
Faustine