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[ÉGYPTE] Le témoignage de Julien et Françoise : "Ces filles sont l’avenir de leur pays et sont un modèle d’humilité, de reconnaissance et de résilience"

Julien et Françoise, jeunes mariés diplômés d’HEC, en mission pendant 1 an auprès des orphelines de Haute-Egypte au Caire.


Notre quotidien au Caire 

Nous, c’est Françoise et Julien. Nous avons 28 ans et avons quitté une vie bien parisienne d’avocate et de consultant pour donner un an. Après plusieurs mois d’attente, nous nous envolons pour Le Caire, où nous attendent 85 jeunes filles logées dans un foyer protestant tenu par une religieuse du Sacré-Cœur, la maison Fowler. Adieu la fiscalité et la stratégie, bienvenue en terre inconnue de l’éducation des jeunes filles !

Notre routine s’établit bien vite, nous servons le déjeuner (riz quotidien accompagné de légumes et parfois de viande / poulet), et enchainons les cours de soutien scolaire pour les filles de l’école francophone, principalement en maths et en anglais. Une fois les leçons apprises, les devoirs faits et les trousses vérifiées, nous nous accordons un temps de jeu avec les filles : Uno où la triche est la règle et dames chinoises où les habituées excellent. Une fois par semaine se joue un match de foot endiablé où les mains sont autorisées ! Cet emploi du temps a énormément évolué au rythme de la fermeture des écoles pour s’adapter au mieux aux besoins des filles.

Sur le papier, tout semble bien rodé, mais l’Egypte est imprévisible ! Julien et moi faisons cours dans la même salle, où nous avons parfois 10 filles à la fois – le niveau sonore explose et le ballet incessant de filles ayant besoin de fournitures nous interrompt toutes les cinq minutes. Nous avons découvert une forme particulière de discipline : ici, il est normal de ne pas tenir en place plus de 7 minutes 30, il est normal de se lever, il est normal d’hurler « j’ai fini ! » quand on a juste copié l’exercice. Passé cet étonnement, nous nous sommes apprivoisés, et avons découvert un monde infiniment attachant. Comme dit Julien, cette mission est une leçon de ce qu’est l’amour du prochain. Leur reconnaissance nous bouleverse, si seulement elles savaient combien elles nous apportent infiniment plus que les quelques heures hebdomadaires que nous leur consacrons…


Ce que nous apporte la mission

La beauté de notre mission ne tient pas en quelques mots. Elle tient aux sourires quotidiens, aux yeux brillants, aux moqueries bienveillantes et aux rires éclatants. Elle tient

à son objet : l’éducation, dans sa globalité, de filles chrétiennes issues de situations familiales dramatiques dans un pays à majorité musulmane. Ces filles sont l’avenir de leur pays et sont un modèle d’humilité, de reconnaissance et de résilience. Elle tient à l’apprentissage quotidien de ce que signifie « remettre sa vie entre les mains du Christ ». Fowler ne vit avec rien et pour

tant chaque jour il faut cuire 12 kg de riz et s’en remettre aux donateurs environnants. « A la grâce de Dieu ! » comme dit la Sœur, et il faut reconnaître que Dieu ne la laisse jamais tomber.

Sur nos temps libres, nous avons la chance d’apprendre l’arabe et de pouvoir partir à la découverte du Caire et de l’Egypte. Nous ne nous lassons pas de la beauté de ce pays ni d

e la gentillesse de ses habitants. Tous les matins, en descendant la rue qui nous mène à Fowler, les riverains nous disent « Welcome to Egypt », cela fait 11 mois qu’ils nous voient…

Cette expérience de volontariat nous remplit de joie au quotidien grâce aux rencontres que l’on a faites, nous stimule dans notre foi en nous apprenant à lâcher prise et nous offre aussi beaucoup de temps l’un pour l’autre pour faire grandir notre couple.