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[ÉGYPTE] Le témoignage de Thérèse : " La communauté dans laquelle je suis est un bel exemple de simplicité et de joie ! "

Découvrez le témoignage de notre volontaire Thérèse qui est en mission à l’École St Joseph de l’Apparition à Abbasseya au Caire.


La moitié de mon temps de mission au Caire est écoulé, vient désormais le temps de faire un bilan.

  • MES MISSIONS

Ma mission principale au sein de l’école St Joseph de l’Apparition à Abbasseya, se passe toujours aussi bien. Le premier semestre a été clôturé la première semaine de janvier, juste avant de commencer le mois d’examen des élèves. Les cours se sont jusque-là bien déroulés. J’avais pris le temps au début de ma mission d’établir un programme pour tout le semestre sur différents thèmes et différents points de français à aborder, cela m’a permis de garder une ligne de mire tout en m’adaptant au cours de mes leçons aux différents niveaux que j’avais. Avant et après chaque cours, j’ai pris soin de noter ce que j’avais prévu de faire pendant le cour, ce que j’ai pu faire et comment était l’ambiance générale de la classe. Il y a des classes très nombreuses et bruyantes où les cours avancent lentement, alors je m’adapte en trouvant des activités plus adaptées.

La préparation de mes cours ne m’a jamais pris beaucoup de temps, car après chaque cours, je remarque souvent quelques points à améliorer, quelques points sur lesquels travailler, notamment dans les grandes classes. Tandis que pour mes classes de primaire, je rejoins le programme des professeurs afin de renforcer ce qu’elles sont en train d’apprendre. La préparation des cours me demande surtout de l’imagination car leur faire travailler l’oral lorsqu’elles sont 40, ce n’est pas évident.

Malgré le fait d’avoir plus de 500 élèves dans cette école chaque semaine, des liens se tissent, notamment durant les récréations. Je trouve ça génial, car nos discussions me permettent aussi de découvrir un regard intérieur sur l’Égypte, leur culture, les religions. J’aurai beaucoup aimé donner des cours particuliers aux élèves qui préparent le DELF, mais ici les cours particuliers sont réservés aux profs.

Depuis le début de la période d’examens des élèves, j’ai fais quelques surveillance mais je corrige surtout les copies avec un groupe de professeurs de Français. C’est une activité que j’apprécie car elle me permet aussi de me rendre compte du niveau des élèves à l’écrit.

En complément de cette première mission principale, je vais trois après-midi par semaine à Mansheya, dans un des quartiers des chiffonniers du Caire, aider les Sœurs Missionnaires de la Charité à donner des cours de soutien d’anglais auprès des enfants de 15h à 17h. C’est une mission que j’apprécie particulièrement car je suis livrée complètement à moi-même, les enfants ne parlent qu’arabe, dans le quartier c’est pareil. Cette mission a été un vrai tremplin dans mon apprentissage de l’arabe ! D’autre part, les élèves que j’aide ne sont qu’une dizaine à chaque cours, je les connais donc assez vite, ils sont si attachants !! J’aide une des sœurs avec les 6ème primaire et les 1ère primaires. J’ai vite remarqué des enfants bien en difficulté avec l’anglais, ne sachant pas lire les mots. J’ai donc pris le temps avec certains enfants pour leur apprendre l’alphabet puis pour leur apprendre à lire. C’est tellement gratifiant de voir l’élève progresser à vu d’œil ! C’est une des choses que j’apprécie le plus dans cette mission qui favorise le cas par cas.

Durant cette période d’examens, les élèves ne vont pas chez les sœurs, les cours reprendront après les vacances scolaires qui commencent dans une semaine.

Enfin, le scoutisme occupe une place importante dans ma vie cairote. Chaque mois, nous organisons un week-end guide dans le Wadi Degla, une vallée désertique proche du Caire. Le scoutisme ici est une aventure bien différente de la France où j’ai eu l’occasion de servir. Je suis cheftaine de Compagnie de 15 guides, francophones, pour la plus grande partie Françaises expatriées. C’est un service que j’ai accepté de rendre avec une autre française du DEAC (Institut Français) que je ne connaissais pas avant. Je reconnais que ça m’a un peu coûté, de dire oui, car je me suis engagée plusieurs fois en tant que cheftaine, dans des villes différentes, et que recommencer de zéro à chaque fois n’est pas chose facile. Cependant mon année avait pour but de servir là ou il y avait besoin. C’est une mission qui rejoint un peu ma mission d’enseignement mais sous un aspect différent. Je ne regrette pas mon choix. Ça m’apprend à m’adapter aux circonstances, au terrain, aux guides et à faire de mon mieux pour les faire grandir. Nous préparons en plus, un camp de 15 jours en France en juillet, car les filles rentreront passer leurs vacances en France.

  • COMMUNAUTÉ- FOI- DÉCOUVERTE- AMITIÉ

La vie au couvent des Sœurs Égyptiennes du Sacré Cœur est toujours aussi chouette ! Depuis le début de ma mission, je prends mes repas avec elles et je vais à la messe tous les matins à 7h. Elles sont d’une simplicité et d’une joie qui me touchent quotidiennement. Le fait d’être de plus en plus à l’aise en arabe me permet aussi de communiquer davantage avec elles. Je suis restée vivre Noël avec elles. La communauté ayant perdu une de ses sœurs il y a deux mois, la Nativité fut d’une grande simplicité avec uniquement la messe de minuit. Je les accompagne aussi souvent lors des messes pour les grandes occasions comme la Naissance de Jésus ou les enterrements.

Dans mes attentes de cette mission, j’avais énoncé dès le début, que le but de cette année était de l’offrir à Dieu, qu’Il m’envoie où il a besoin de moi, et ainsi que j’apprenne à être son instrument là ou il veut que je sois : apprendre à s’abandonner et à faire confiance. La présence d’une chapelle dans le couvent est une grande grâce ! J’y passe un long moment chaque jour, confiant ma mission, la communauté, les gens que je rentre et confiant aussi mes difficultés. Une chose est sûr, cette mission porte de beaux fruits dans ma foi !! Ayant le temps cette année, j’ai aussi commencé à lire la Bible, tout en lisant des livres en parallèle pour mieux en comprendre le sens.

Ma vie de foi est aussi alimentée par l’aumônerie tenue par les Dominicains le mercredi soir. C’est en autre l’occasion de rencontrer d’autres français au Caire, étudiants, en césure ou en stage. Les amitiés hors volontaires, sont aussi d’une grande richesse car elles portent un autre regard sur la vie ici, elles nous permettent de prendre du recul et parfois aussi de rechoisir véritablement pourquoi on est là et quel en était le but initial. J’ai la chance de m’être fait de bons amis rapidement, que ce soit avec les autres volontaires ou non. Nos jours de pause et nos vacances nous permettent de renforcer ces amitiés et ces temps de partage à travers la découverte culturelle du pays.

 

  • BILAN

In fine, je n’aurai pu rêver mieux comme mission. L’Égypte est un pays fascinant avec une culture riche et dépaysante ! J’apprends chaque jour un peu plus sur son peuple, ses coutumes et traditions, sa langue et ses spécialités au travers des rencontres, des livres, des visites et des échanges. La communauté dans laquelle je suis est un bel exemple de simplicité et de joie ! Les sœurs passent leur temps à rire ! L’enseignement me tient toujours autant à cœur, et participer à mon échelle, à faire grandir tous ces enfants dans leur apprentissage scolaire et humain me fait aussi grandir.

Je ne vous ai pas beaucoup parlé des difficultés rencontrées, car en réalité il y en a peu. Les contraintes liées à la vie en communauté peuvent être parfois un peu lourdes mais cela rentre dans le cadre de la mission acceptée dès le début. La barrière de la langue a été difficile à passer au début et encore aujourd’hui, la communication n’est pas si simple avec les égyptiens.